Y’en a marre de l’incertitude sur les retraites
Posté par ippolito le 31 juillet 2012
Retraite des cadres : réserves épuisées dès 2016-2018
L’échéance pourrait arriver dix ans plus tôt que prévu. Pour l’Arrco, caisse de tous les salariés, les réserves auraient fondu en 2020-2023. Syndicats et patronat se réuniront en octobre pour tenter d’éviter ces scénarios.
Syndicats et patronat ont examiné vendredi de nouvelles projections pour les régimes de retraite complémentaire des salariés du privé. Ces prévisions tiennent compte de la conjoncture moins bonne que prévu lors de leur dernier accord, en 2011, et notamment de la remontée du chômage.
Sans changement des règles (âge de départ, cotisations, rendement…), les réserves de l’Agirc (cadres) seront totalement épuisées dès 2016 ou 2018, selon les hypothèses économiques retenues. L’échéance envisagée jusqu’ici était 2026. Pour l’Arrco (tous salariés), les réserves seront épuisées entre 2020 et 2023, et non pas après 2030.
Les partenaires sociaux, qui cogèrent ces régimes, se réuniront le 12 octobre pour envisager de prendre des mesures afin d’éviter ces scénarios noirs. Mais la négociation s’annonce très difficile.
La CFE-CGC suggère une réflexion sur l’ensemble du système de retraite, en faisant de l’Agirc-Arrco un régime totalement contributif (le montant de la pension dépendant directement des cotisations versées par chacun au fil de sa carrière), et en transférant ailleurs les dispositifs de solidarité (compensation des périodes de chômage, avantages familiaux…).
La CGT réclame déjà une hausse des cotisations ou l’élargissement de leur assiette, à la charge des employeurs. Le Medef rétorque que les marges des entreprises sont au plus bas et qu’une hausse des cotisations aura déjà lieu pour financer le retour partiel à la retraite à 60 ans, ce qui alourdira le coût du travail.
Un doute sur l’extension du dispositif «carrières longues»
Le patronat a par ailleurs semé le trouble sur la transposition de cette mesure «carrières longues» dans les régimes complémentaires. Il a expliqué avoir demandé une expertise juridique pour s’assurer que cette transposition était automatique et ne nécessitait pas de mesure législative ou de nouvelle négociation avec les syndicats.
Simple précaution, a assuré son représentant Jean-François Pilliard, pour éviter des contestations en justice que le coût du dispositif pourrait susciter (272 millions d’euros pour l’ensemble Agirc-Arrco en 2013, 1,2 milliard par an à l’horizon 2020-2030).
Mais la démarche patronale inquiète les syndicats, qui se demandent s’il ne s’agit pas pour les entreprises d’une manière détournée de contester le retour partiel aux 60 ans. «Ce n’est absolument pas une prise de position politique, conteste Jean-François Pilliard. La probabilité d’une difficulté juridique nous semble infime et la déclinaison du décret du gouvernement aux régimes complémentaires est l’hypothèse que nous avons retenue dans toutes nos discussions.»
En attendant le résultat de l’expertise – d’ici à la fin du mois -, il subsistera donc un petit doute pour les salariés qui souhaitent bénéficier de la mesure dès son entrée en vigueur, le 1er novembre: pourront-ils toucher leur retraite complémentaire sans abattement, comme leur retraite de base?
http://www.lefigaro.fr/retraite/2012/07/06/05004-20120706ARTFIG00599-retraite-des-cadres-reserves-epuisees-des-2016-2018.php
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