Y’en a marre des plans sociaux
Posté par ippolito le 4 août 2012
Chiffres du chômage: avec la multiplication des plans sociaux, et si le pire était à venir ?
Pôle emploi a annoncé une nouvelle hausse du chômage pour le mois de juin, avec 23.700 inscrits de plus qu’en mai (+0,8%), soit 2,945 millions de personnes au chômage au total.
Des chiffres qui tombent au mauvais moment, le jour même de la validation par PSA de son plan de redressement qui prévoit 8000 suppressions d’emplois d’ici à 2014. Et la veille de l’annonce des plans de restructurations d’Air France et de Doux, qui devraient eux-aussi annoncer un grand nombre de licenciements.
En fait, le pire serait à venir. Comme le note Le Figaro, les chiffres du chômage ne prennent pas encore en compte les différents plans sociaux, déjà annoncés ou en passe de l’être. Le nombre d’inscriptions à Pôle emploi après un licenciement économique n’a grimpé que de 0,7% sur un mois et de 7,1% sur un an. Au total, 13.600 personnes sont dans cette situation. C’est 12 fois moins que les personnes au chômage après une fin de contrat en CDD ou une mission d’intérim.
PSA, Bouygues, Doux, Air France: ces entreprises qui vont licencier
Attendant l’après présidentielle pour ne pas être dans l’œil du viseur des politiques, les entreprises annoncent l’une après l’autre leurs plans de licenciements. PSA a été l’une des plus emblématique:
le constructeur français a annoncé le 12 juillet la suppression de 8000 emplois d’ici à 2015 suite à une perte de plus de 800 millions d’euros. Si le PDG Philippe Varin a affirmé qu’il n’y aura aucun licenciement sec (accord à l’amiable ou non renouvellement lors d’un départ en retraite), cela représente toujours 8000 postes de moins disponibles.
Quelques jours avant l’annonce de PSA, ce sont les opérateurs mobiles qui annonçaient des suppressions d’emplois, prétextant que l’arrivée de Free Mobile les mettait en péril. Bouygues Télécom a ainsi annoncé un plan de départ volontaire de 556 personnes et SFR a précisé que le nombre de salariés concernés serait défini en novembre. Entre 1000 et 2000 emplois seraient menacés par ce plan chez le deuxième opérateur mobile de France.
Jeudi 26 juillet, au lendemain du jour le plus long de PSA, deux autres sociétés devraient elles aussi annoncer de futurs licenciements. Le groupe Air France doit exposer les détails de son plan de restructuration, qui prévoit 5122 suppressions d’emplois d’ici fin 2013. Ce plan doit permettre à Air France de réaliser deux milliards d’économies d’ici à 2015. Encore une fois, le groupe précise qu’il n’y aura pas de licenciement sec. Mais encore une fois, cela ne changera rien aux 5122 emplois détruits.
Jeudi encore, le groupe d’agro-alimentaire Doux, spécialisé dans l’élevage de volaille, devrait être fixé sur son sort. En redressement judiciaire depuis le 1er juin, la Barclays devrait finalement racheter 80% du capital de Doux. À la clé, la suppression du pôle frais et de ses 1.856 salariés, affirme un délégué central de la CGT au Parisien.
Déjà annoncé aussi, le rachat du quotidien régional Paris-Normandie, anciennement propriété du groupe de médias Hersant, par deux journalistes. Si le rachat limite la casse (le journal était menacé de disparition), 85 salariés vont tout de même être licenciés par les nouveaux repreneurs, économies oblige.
Areva, Carrefour, Fnac, Danone, Nestlé, Coca-Cola: ces entreprises qui pourraient licencier
La tragédie ne s’arrête pas là. En plus des annonces déjà effectuées, de nombreuses entreprises seraient en passe d’annoncer des réductions d’effectifs. Avant la présidentielle, Xavier Bertrand, ancien ministre du Travail, aurait tout fait pour décaler un maximum les plans sociaux des entreprises.
Areva, qui avait déjà gelé ses recrutements fin 2011 (ce qui se traduit par une suppression de 5000 à 6000 emplois via départs naturels d’ici à 2016), pourrait prochainement annoncer le licenciement de 3000 personnes, selon Challenges. L’ancien ministre aurait aussi demandé à la Fnac de ne pas mettre en application son plan social qui prévoit la suppression de 300 emplois en France.
Selon le syndicat FO, le géant de la grande distribution Carrefour pourrait de son côté annoncer 3000 suppressions de postes, soit 20 personnes par magasins. Toujours selon FO, tout le secteur de l’agro-alimentaire et de la grande distribution serait concerné:
Danone, Nestlé, Coca-Cola… Au total, dans un « scénario noir », entre 20.000 et 30.000 emplois pourraient être supprimés dans ce secteur qui en compte 640.000. Enfin, la compagnie maritime SNCM, qui opère notamment des liaisons avec la Corse, menace quant à elle d’appliquer un plan social pour 800 emplois.
Enfin, le groupe français Alcatel-Lucent a annoncé jeudi 26 juillet la suppression de 5000 postes dans le monde d’ici fin 2013, en raison d’une perte de 254 millions d’euros au deuxième trimestre 2012. L’équipementier en télécommunications, qui compte 78.000 employés, n’a pas précisé l’impact de ce plan sur la France. Affaire à suivre.
Une chose est sûre: Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, aura encore du travail pendant quelques temps.
http://www.huffingtonpost.fr/2012/07/26/chomage-pire-a-venir-plan-sociaux_n_1704478.html?utm_hp_ref=economie
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