Le nombre de demandeurs d’emploi approche les 3 millions
Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité en France métropolitaine a augmenté de 41 300 en juillet (+ 1,4 %), la plus forte hausse depuis plus de trois ans, pour atteindre 2,987 millions de personnes, a annoncé lundi le ministère du travail.
Il s’agit du quinzième mois consécutif de hausse depuis que le chômage a recommencé à augmenter pour cette catégorie, en mai 2011, et d’une hausse inégalée depuis le printemps 2009. A ce rythme, la barre symbolique des 3 millions de chômeurs en métropole sera franchie le mois prochain.
En incluant les inscrits au Pôle emploi exerçant une activité réduite, 4,453 millions de personnes cherchaient un travail, soit une hausse de 58 300 personnes par rapport à juin (+ 1,3 %). Avec l’outre-mer, 4,733 millions de personnes étaient recensées fin juillet, dont 3,232 millions sans aucune activité (catégorie A).
LE CHÔMAGE TRÈS LONGUE DURÉE AUGMENTE DE 22 % SUR UN AN
Sur un an, l’augmentation en métropole est de 8,5 % pour la seule catégorie A (sans aucune activité) et approche les 8 % pour le nombre d’inscrits exerçant ou non une activité réduite (catégories A + B et C). Depuis juillet 2011, l’ensemble des départements métropolitains ont vu le nombre de demandeurs d’emploi augmenter, la région Bretagne enregistrant la plus forte hausse sur un an (+ 12,2 %).
Les seniors et les chômeurs de longue durée sont les plus touchés ce mois-ci. Le nombre d’inscrits de plus de 50 ans dans les trois catégories, 932 300 personnes, a augmenté de 1,8 % en un mois, de 15,3 % en un an. Il était reparti à la hausse en février.
Le chômage de très longue durée vire au rouge écarlate, avec une augmentation de 1,9 % en un seul mois, près de 22 % en un an. Ainsi, 468 500 personnes cherchaient un travail depuis plus de trois ans en métropole, 1,7 million de personnes étant inscrites au total depuis un an au moins. L’ancienneté moyenne des inscrits (467 jours) reste stable d’un mois sur l’autre pour tous les demandeurs d’emploi, avec ou sans activité.
La hausse est également particulièrement marquée pour les jeunes de moins de 25 ans, pour le troisième mois consécutif, avec 10 000 jeunes de plus venus grossir les rangs du Pôle emploi, toutes catégories confondues (+ 1,4 % en un mois, + 6,7 % en un an).
LES SYNDICATS VEULENT « DES MESURES DE FOND »
La CFDT a estimé, peu après l’annonce du ministère du travail, que ces chiffres « catastrophiques » devaient entrainer des « l’ouverture rapide de la négociation sur la sécurisation des parcours professionnels » qui « doit permettre de réagir aux difficultés économiques, notamment les plans sociaux, par le dialogue social et de maintenir les salariés dans l’emploi ».
La centrale a également appelé à « des mesures de fond pour relancer la compétitivité et développer l’emploi, dans le prolongement des discussions engagées lors de la conférence sociale de juillet ».
De son côté, le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a appelé lundi soir le gouvernement à « modifier sa politique économique » et à soutenir « la consommation ». Pour le numéro un de FO, « la croissance en berne a obligatoirement un effet sur l’emploi » et « il y a un problème de pouvoir d’achat ». « Les gens peuvent moins consommer » alors que la croissance française « est essentiellement tirée par la consommation », souligne-t-il.
Selon lui, « le gouvernement a le cul entre deux chaises » et « au niveau européen il se renferme dans des politiques d’austérité ». « Quand on fait une politique d’austérité, qu’on réduit les dépenses publiques et sociales, ça va faire demain comme en Espagne et en Italie », prévient-il.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/08/27/forte-hausse-du-nombre-de-demandeurs-d-emploi-en-juillet_1752027_3224.html