• Accueil
  • > Archives pour le Lundi 10 décembre 2012

Y’en a marre de la pauvreté des enfants

Posté par ippolito le 10 décembre 2012

En France, un pauvre sur trois est un enfant

Selon un rapport de Dominique Versini, défenseure des enfants et de l’ONG ATD Quart Monde, qui sera remis lundi au gouvernement, un enfant sur cinq en France est en situation de pauvreté. Entre 2008 et 2010 la pauvreté a touché 350 000 enfants supplémentaires. Un pauvre sur trois en France est un enfant.
  
Entre 2008 et 2010 la pauvreté a touché 350 000 enfants supplémentaires

Les chiffres font peur. En France, un enfant sur cinq est en situation de pauvreté. On compte actuellement plus de 2 600 000 enfants vivant aujourd’hui dans des familles dont les revenus les placent en dessous du seuil de pauvreté (moins de 964 euros par mois). 

Un rapport de l’ONG ATD Quart Monde et Dominique Versini, défenseure des enfants, doit être remis au gouvernement lundi à l’occasion de l’ouverture de la Conférence nationale de lutte contre la précarité.

« En sortant d’un trois pièces, ma fille a pleuré »

La pauvreté est malheureusement en augmentation en France, une situation que connaissent de plus en plus de famille comme en Seine-Saint-Denis où Penda, installé avec sa fille de 4 ans, Dafa, n’arrive pas à joindre les deux bouts malgré un contrat de femme de ménages en CDI. 

« Je gagne 880 euros, confie-t-elle. J’essaye de temps en temps de faire plaisir à ma fille : un McDonald’s ou un petit manège. L’autre jour je l’ai amené chez une cousine qui a un trois pièces, quand elle est sortie, elle a pleuré ». Cette maman n’a pas non plus l’occasion quotidienne de donner une alimentation saine à sa fille. « Je fais des pâtes, des frites… je paye la cantine et je sais qu’elle y mange des légumes. Ça fait chaud au cœur ». 

Mais il y a certaines choses pour lesquelles Penda ne peut vraiment rien. La santé de sa fille par exemple. « Il y a son œil gauche qui ne voit pas bien. Aujourd’hui on était bloqué, demain on verra », explique-t-elle les yeux humides. 

Aujourd’hui ou demain, le propriétaire de l’appartement où elles ont trouvé refuge, a prévu de les déloger. Penda devra donc trouver un autre logement pour elle et sa fille. Une situation qui l’effraye. Les permanents de l’association Droit au Logement (DAL) sont tous les jours confrontés à des cas similaires. « Il y a énormément d’enfants dans des conditions de logements indignes ou dans la rue, confie ainsi Marie de l’association. Ça ne leur permet pas de se construire normalement ».

« La pauvreté rend le développement scolaire difficile »

Chez ADT Quart Monde, le constat de la pauvreté est sans appel. « Il y a effectivement des enfants qui sont dans la rue, c’est la pauvreté visible, explique Pierre-Yves Madignier, le président d’ATD Quart Monde qui rendra son rapport au gouvernement lundi. 

Il y a bien sûr tous les problèmes liés à la santé : trop d’enfants ne soignent pas leurs problèmes de dents, leurs problèmes d’yeux. Par conséquent un certain nombre d’enfants, quand ils arrivent à la maternelle, ont déjà des déficits qui rendent leur développement scolaire plus difficile ».

« Très peu d’enfants pauvres accèdent aux crèches »

« Nous avons fait des propositions pour que les jeunes mères, quand elles sortent de la maternité, ne puissent pas se retrouver à la rue, rapporte Pierre-Yves Madignier. Nous demandons également la mise en place d’un accueil pour les très jeunes enfants. Ça permet quelquefois à la mère de souffler, de rechercher un travail, à l’enfant de connaitre une socialisation. 

Très peu d’enfants pauvres accèdent aux crèches. La délinquance ce n’est pas le problème des enfants de trois ans. Ce que nous disons, c’est que justement pour ne pas créer une sorte de dette sociale avec des enfants qui ont du mal à l’école, il faut s’y attaquer dès la petite enfance. A partir de là, on peut sur un plan à cinq ans, commencer à s’attaquer aux bases de la pauvreté ».

http://www.rmc.fr/editorial/326884/en-france-un-pauvre-sur-trois-est-un-enfant/

Publié dans Y'en a marre de la pauvreté | Pas de Commentaire »

Y’en a marre des primes distribuées aux collaborateurs de Jean-Marc Ayrault

Posté par ippolito le 10 décembre 2012

Les primes de Jean-Marc Ayrault

Comme tous les ministres du gouvernement, Jean-Marc Ayrault bénéficie d’une enveloppe spéciale lui permettant de distribuer des primes à ses collaborateurs de Matignon.

Jean-Marc Ayrault dispose d’un budget de 5,85 millions d’euros pour les primes de ses collaborateurs, soit le budget primes le plus important du gouvernement. 

Jean-Marc Ayrault bénéficie d’un budget primes plus important que les autres ministres à cause du nombre important de ses collaborateurs ( 456 dont 53 membres de cabinet).

Néanmoins, Jean-Marc Ayrault n’a pas dépensé la totalité du budget primes qui lui est attribué pour ses collaborateurs. Jean-Marc Ayrault aura dépensé 58% de l’ enveloppe destinée aux primes de ses collaborateurs au 31 décembre 2012.

source: journaldunet.com

http://www.impots-economie.com/les-primes-de-jean-marc-ayrault/?

Publié dans Y'en a marre des fonctionnaires, Y'en a marre des politiques | Pas de Commentaire »

Y’en a marre des réquisitions de logements et des annonces de Cecile Duflot

Posté par ippolito le 10 décembre 2012

Duflot annonce des réquisitions de logements «dans les jours qui viennent»

Cécile Duflot, la ministre du Logement, était l’invitée de Dimanche +, l’émission présentée par Anne-Sophie Lapix sur Canal +.

 Elle est revenue sur les réquisitions de logements vides, l’impact de la hausse de la TVA sur le logement social et les informations qui accusent son collègue du Budget, Jérôme Cahuzac, d’avoir détenu un compte en Suisse. 

Réquisitions de logements vides. «Des réquisitions de logements vides auront lieu dans les jours qui viennent», a confirmé Cécile Duflot, tout en refusant de préciser leur nombre.

 Mercredi, elle avait estimé «probable» des réquisitions de locaux vides pour loger des sans-abri d’ici à la fin de l’année, lors d’une visite d’un futur foyer à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), mis à disposition par la SNCF.

«La réquisition fait partie de la panoplie légale et, cette fois, nous avons décidé de le faire si c’était nécessaire et c’est nécessaire», a déclaré ce dimanche la ministre du Logement. Elle a annoncé que ses services «recoupent le travail d’inventaire» fait par les préfets des régions d’Ile-de-France, de Rhône-Alpes et de Provence-Alpes-Côte d’Azur pour identifier des locaux appartenant à des personnes morales (banques, compagnies d’assurance…).

Hausse de la TVA : la ministre fait «toute confiance» à Ayrault. 

Cécile Duflot a déclaré faire «toute confiance» au chef du gouvernement pour «résoudre» les difficultés qui pèsent sur le logement social avec la hausse annoncée de la TVA. «J’ai eu l’occasion de m’exprimer sur cette question en disant très clairement que ça hypothéquait la possibilité» de construire 150 000 nouveaux logements sociaux par an, comme promis par le président François Hollande. 

Le logement social fait partie des secteurs concernés par le relèvement de la TVA, de 7% à 10% à compter du 1er janvier 2014. Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, avait déjà estimé cette semaine que le Parlement pourrait peaufiner courant 2013 la «typologie» définissant les produits et secteurs soumis aux différents taux de TVA.

Affaire Cahuzac : Duflot défend la liberté de la presse. 

La ministre du Logement a pris «note» du démenti «net» de son collègue du Budget, Jérôme Cahuzac, accusé par le site d’information Mediapart d’avoir détenu un compte bancaire secret en Suisse, mais a tenu à défendre la liberté de la presse. 

«Je prends note de deux choses : d’une part du travail de Mediapart, je pense qu’en démocratie il faut respecter la liberté de la presse, et d’autre part que Jérôme Cahuzac a dit de la manière la plus nette qui soit qu’il n’était en rien coupable de tels agissements et qu’il a porté plainte», a déclaré la ministre écologiste sur Canal+. 

Selon elle, «la liberté de la presse, c’est quelque chose d’indispensable». Pour autant, Cécile Duflot, qui a souligné ne pas connaître «très, très bien» le ministre du Budget, a souhaité que «son honneur soit pleinement rétabli» s’il est «reconnu innocent».

Mediapart accuse Jérôme Cahuzac d’avoir détenu un compte secret en Suisse et de l’avoir transféré, en 2010, à Singapour. Le ministre a démenti en bloc et porté plainte pour diffamation.’

http://www.leparisien.fr/politique/duflot-annonce-des-requisitions-de-logements-dans-les-jours-qui-viennent-09-12-2012-2392869.php

Publié dans Y'en a marre des politiques | Pas de Commentaire »

Y’en a marre des nouveautés fiscales de 2013

Posté par ippolito le 10 décembre 2012

Crédit d’impôt, TVA… les nouveautés fiscales

L’Assemblée nationale a également adopté la série de mesures de lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale.

Les députés ont examiné cette semaine le dernier projet de loi de finances rectificative pour 2012. En voici les principaux éléments.

• Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi

Les parlementaires ont adopté la mesure phare du plan de compétitivité du gouvernement présenté début novembre: la création du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice), censé alléger de 20 milliards d’euros, en deux ans, la fiscalité des entreprises. 

Ce Cice sera égal à 4 % de la masse des salaires bruts (hors charges patronales) compris entre 1 et 2,5 smics en 2013. Puis à 6 % à partir de 2014. Il viendra diminuer l’impôt sur les sociétés acquitté par les entreprises (IS), ou éventuellement l’impôt sur le revenu pour les sociétés imposées à ce régime.

 Les députés ont décidé que le crédit d’impôt ne pourra pas être utilisé pour augmenter les rémunérations des dirigeants ou pour accroître la part des bénéfices distribués (donc les dividendes). 

Contre l’avis du gouvernement, ils ont également étendu le bénéfice du crédit d’impôt aux coopératives. Enfin, pour ne pas léser le secteur non-lucratif (associations) qui n’est pas assujetti à l’impôt sur les sociétés, le gouvernement a fait voter un amendement qui réduit leur taxe sur les salaires.

• Refonte des taux de TVA

Les députés ont adopté la refonte des taux de TVA proposée par le gouvernement. Une révision qui consiste à faire passer, au 1er janvier 2014, le taux réduit de 5,5 à 5 %, le taux intermédiaire de 7 à 10 % et le taux normal de 19,6 % à 20 %.

Cependant, la messe n’est pas dite. De nombreux députés ont souligné que le relèvement de la TVA de 7 à 10 % serait très pénalisant pour certains secteurs, comme le logement social, la restauration, le cinéma. 

Le député PS Thomas Thévenoud, qui avait déjà réalisé un bilan à charge sur la baisse de la TVA dans la restauration, a été missionné pour réfléchir, d’ici à avril 2013, à une redéfinition des périmètres des différents taux de TVA. Si le gouvernement est ouvert, il a prévenu que cette réallocation ne devrait pas modifier l’équilibre financier global. L’enjeu est de taille: Bercy attend 6,4 milliards de la refonte des taux de TVA pour financer un tiers du coût du Cice.

• Autres mesures

L’Assemblée nationale a également adopté la série de mesures de lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale, en les amendant à la marge (notamment en assouplissant les délais pour les donations-cessions et apports-cessions). 

Elle a validé la proposition de Gilles Carrez (UMP) demandant au gouvernement de présenter chaque année un rapport sur les départs à l’étranger et les retours de contribuables français. 

Les députés ont aussi repris la disposition du Sénat créant un crédit d’impôt pour les cotisations aux syndicats. Autre reprise sénatoriale: les élus locaux pourront revoir la cotisation foncière des entreprises (CFE) de 2012, une taxe ayant défrayé la chronique et dont les autoentrepreneurs seront exonérés. 

Les députés ont encore accepté que les sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC) ne payent pas la taxe de 3 % sur les dividendes en 2013, relevé les droits sur le tabac en Corse et amélioré les incitations fiscales aux tournages de cinéma.

 Ils ont enfin approuvé la création d’un fonds de 50 millions d’aide aux collectivités fragilisées par les emprunts toxiques et la mise en place d’un fonds de 170 millions pour les départements en difficulté.

http://www.lefigaro.fr/impots/2012/12/07/05003-20121207ARTFIG00614-credit-d-impot-tva8230-les-autres-nouveautes-fiscales.php

Publié dans Y'en a marre des impôts et des taxes | Pas de Commentaire »

Y’en a marre des magouilles de Cahuzac

Posté par ippolito le 10 décembre 2012

Jérôme Cahuzac : l’accroc

Il devait camper le radin, l’économe, l’empêcheur de dépenser en rond des ministres de François Hollande. Le « père la rigueur », le gardien de l’orthodoxie budgétaire de la gauche élue au printemps dernier. 

Cet été, tout le gouvernement avait défilé auprès de Jérôme Cahuzac à Bercy, pour quémander des rallonges. Il les avait presque toujours refusées et l’avait fait savoir. « Il tient le rôle du méchant, mais contrairement aux autres, il existe… », se félicitait il y a peu son complice Stéphane Fouks, le coprésident d’Havas Worldwide (ex-Euro RSCG), qui le conseille personnellement.

En ces temps de crise et de « normalitude » affichée, le ministre du budget, 60ans, était la machine à dire non qui avait tant manqué à la gauche en 1981. Une image de rigueur que Mediapart a écornée d’un coup, mardi 4décembre. Depuis une semaine, le site accuse le ministre d’avoir placé pendant une dizaine d’années de l’argent dans une banque genevoise, échappant ainsi à l’administration fiscale. La première tourmente d’un parcours ministériel sans accroc.

« Je n’ai pas, je n’ai jamais eu de compte à l’étranger. Ni maintenant, ni avant. » Jérôme Cahuzac a beau nier avec énergie, en quelques jours, son image s’est brouillée. Il campe désormais le faux austère, politique fortuné rattrapé par son passé, celui d’un chirurgien esthétique spécialisé dans les implants capillaires. Un compte en Suisse! Le nouveau scandale qui plane sur les politiques… 

« Avant, pour vous discréditer, on vous accusait de financer les campagnes électorales avec de l’argent africain. Aujourd’hui, on tombe pour la taille d’un appartement ou pour un compte off-shore », soupire un membre du gouvernement.

Lire aussi  Le gouvernement embarrassé par les accusations contre Cahuzac (abonnés)

Il voulait rester discret, tous les projecteurs sont désormais braqués sur lui. On savait à peine que ce réformiste social-libéral avait rejoint François Hollande, après avoir été, comme Manuel Valls ou Marisol Touraine, rocardien, jospiniste, puis strauss-kahnien. 

Ce n’est ni sur les barricades de Mai68 ni sur les bancs de la fac de médecine qu’il entre en politique; mais au hasard d’une rencontre sur le palier de l’appartement de ses parents, rue Saint-Jacques, à Paris, où se sont installés son père, ingénieur, et sa mère, professeur d’anglais en khâgne, à Henri-IV. Le voisin d’en face est un spécialiste de droit constitutionnel et surtout l’homme des réseaux mondains de la rocardie: Guy Carcassonne.

Interne en médecine, le jeune Cahuzac avait choisi la chirurgie viscérale et a laissé de bons souvenirs à ses collègues de bloc de Beaujon et de Broussais. Comme aux conseillers du cabinet du ministre de la santé de Michel Rocard, Claude Evin, qu’il rejoint en juin1988. Il y a gagné « une réputation de probité », assure Martin Hirsch. 

« Il a réussi à réguler le système de santé avec intelligence et en prenant des risques », ajoute le père du RSA. Un autre ancien du cabinet, Didier Tabuteau, souligne que c’est « grâce à sa pugnacité qui deviendra légendaire » que la loi Evin voit le jour. Le jeune médecin se met à dos les lobbies de l’alcool et du tabac, et les publicitaires privés d’une ressource substantielle.

Ce n’est jamais facile pour un interne des hôpitaux de Paris de quitter l’Assistance publique pour le privé. Encore moins de justifier pourquoi on choisit d’abandonner ses patients pour se lancer en politique. Dans le cas de Jérôme Cahuzac, les versions divergent. 

Hostilité des mandarins auxquels il avait reproché voyages et autres croisières tous frais payés par les labos? Ou volonté de faire du business? Une seule certitude, « la politique a entraîné pour moi une vraie perte de revenus », a souvent confié Jérôme Cahuzac.

« MACHINE DE GUERRE »

Pour ne se fermer aucune porte, il continue à servir le « toujours candidat » Rocard. Ainsi accompagne-t-il l’ancien premier ministre, en jet privé, déjeuner au château du… tout-puissant patron de laboratoire Pierre Fabre, dans les environs de Castres, en compagnie de Jacques Limouzy, ancien ministre giscardien des relations avec le Parlement, et du centriste Philippe Douste-Blazy. 

En ce milieu des années 1990, il ouvre aussi avec sa femme, la dermatologue Patricia Ménard, dont il est aujourd’hui séparé, la clinique Cahuzac, où les quinquagénaires du tout-Paris viennent se faire implanter des cheveux.

La dissolution, en 1997, lui fait découvrir la région du pruneau, et lui ouvre les portes de l’Assemblée: il devient député de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne. C’est simple: « Il passe le dimanche en famille; le lundi, il opère; du mardi au jeudi, il siège à l’Assemblée. Et le vendredi et le samedi, il parcourt Villeneuve-sur-Lot et ses alentours en 205″, résume son attachée de presse. Sa voiture parisienne est d’un autre standing.

En bon élève, Jérôme Cahuzac porte la parole jospiniste dans l’Hémicycle, comme Eric Besson et quelques autres. En vain, il milite pour une nouvelle candidature Jospin, en 2007 et retrouve, après la défaite de Ségolène Royal, sa circonscription perdue cinq ans plus tôt. 

« Il avait des réseaux dans les deux camps, soupire son rival de droite malheureux, le juge Jean-Louis Bruguière. Il a mis en place une vraie machine de guerre et continue à se rendre à Villeneuve-sur-Lot tous les week-ends. On ne peut pas dire que la gestion de la ville soit mauvaise. »

A l’Assemblée aussi, il soigne sa réputation de gros bosseur. « Il apprenait à toute vitesse les polys de médecine; il se met à avaler toutes les lignes budgétaires, comme Sarkozy lorsqu’il est arrivé au budget », raconte un député.

 Mais c’est la nomination de Didier Migaud à la Cour des comptes par Nicolas Sarkozy qui lui ouvre, avec la présidence de la commission des finances, les portes de la notoriété. « Un club très fermé, où droite et gauche ne cessent de se rendre des hommages réciproques », observe un conseiller ministériel. Encore un lieu où s’effacent les frontières.

MÊMES RÉSEAUX, MÊMES AMIS QUE DSK

C’est alors qu’il préside ce cénacle qu’éclate l’affaire Bettencourt. Jérôme Cahuzac ne hurle pas avec les loups, même si le ministre de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, est aussi le grand argentier de la campagne UMP. Coïncidence ou pas, c’est à ce moment-là qu’il s’adjoint les services de l’actuelle responsable des relations extérieures du ministère du budget, Marion Bougeard, une protégée de Stéphane Fouks à Euro RSCG. La jeune femme y était chargée de la communication de Liliane Bettencourt, gérant l’image et les interviews de la milliardaire.

Pour la présidentielle de 2012, le champion de ce pragmatique-réaliste est tout naturellement Dominique Strauss-Kahn. « Cahuzac était l’un des invités du riad d’Anne Sinclair à Marrakech, à Noël 2010, avec les socialistes Jean-Paul Huchon et François Kalfon, l’avocat Jean Veil ou l’écrivain Dan Franck », se souvient l’un des invités. 

« DSK nous recevait les uns après les autres sur un pouf, comme Saint Louis sous son chêne. C’est avec Jérôme qu’il a parlé le plus longtemps. » De retour à Paris, il confie à la presse, qui s’interroge sur la candidature du patron du FMI: « Il en parle, il a conscience de son destin. Ma conviction, c’est qu’à partir du moment où la France aura besoin de lui, il répondra présent. »

De Bercy, Jérôme Cahuzac continue aujourd’hui à consulter l’ex-candidat socialiste à la présidentielle. Les deux hommes partagent ces réseaux qui, comme la franc-maçonnerie, transcendent la droite et la gauche pour se retrouver dans les affaires, les mêmes amis aussi. 

Ainsi, Stéphane Richard, le patron d’Orange, et Henri Proglio, qui a nommé en janvier l’ancien banquier d’HSBC Antoine Cahuzac, frère de Jérôme, à la tête d’EDF Energies nouvelles. Ou encore l’avocat d’affaires chiraquien Gilles August, qui vient de déposer plainte pour Jérôme Cahuzac contre Mediapart, et compte parmi les nombreux associés de son cabinet l’ancien ministre socialiste Christian Pierret.

Lire aussi Accusation de fraude fiscale : Jérôme Cahuzac contre-attaque en justice

La gauche caviar est souvent proche de la droite bling-bling. Qui, avant le cambriolage du mois d’octobre révélé par le Parisien, imaginait que Jérôme Cahuzac possédait une collection de montres –Rolex, Breitling, Chaumet – dont les huit disparues sont estimées à 100000euros? « Une valeur surtout sentimentale », s’est empressé de préciser Bercy pour préserver l’image de son ministre. 

On sait qu’il dîne en ville, mais pas forcément qu’il joue au golf à la Boulie, à Versailles, propriété du Racing Club de France, qu’il est membre du très sélect Cercle Interallié, installé tout près de l’Elysée, ou qu’il fait du vélo avec Michel Drucker. « C’est un sportif », plaide Guy Carcassonne, qui skie avec lui au-dessus du lac Léman.

Est-ce parce qu’elle est trop occupée à se déchirer? Cette semaine, alors que le ministre s’appliquait à déminer les accusations portées contre lui, la droite s’est montrée magnanime. Jean-François Copé lui a même fait part de son « estime personnelle ». 

Chacun y est allé de son petit mot pour l’ancien collègue de la commission des finances. Quelques-uns ont rappelé la bronca menée contre son prédécesseur au budget, Eric Woerth, soupçonné, sous Sarkozy, d’avoir bradé l’hippodrome de Compiègne, dans l’Oise. 

A peine arrivé à Bercy, Jérôme Cahuzac a nommé un expert indépendant pour éclaircir les conditions de la vente du champ de courses, en 2010. Ses conclusions ont été rendues publiques par le ministre, laissant « peu de place » à une cession frauduleuse.

« Je pense qu’il faut rester zen et tranquille », a conseillé le député (UDI) Yves Jégo. Zen et tranquille, c’est aussi l’attitude qu’a recommandée Stéphane Fouks à son ami de vingt ans. Boxeur invétéré, ami et médecin du super-moyen Christophe Tiozzo, le ministre est réputé « sanguin », « cogneur », « physique ».

 Toujours sûr de lui, souvent excédé, volontiers arrogant. « Il ne fait pas de cadeau », dit de lui Lionel Jospin, qui, assurent les mauvaises langues, « n’a jamais réussi à lui prendre un jeu au tennis ».

Jeudi matin, Jérôme Cahuzac a tenu à publier sur son blog le plan de financement du 140m2 qu’il occupait avenue de Breteuil pour répondre à l’accusation de Mediapart sur les « origines douteuses » des fonds utilisés pour l’achat de cet appartement, en 1994. 

Puis, il a choisi de se taire. Jeudi soir, il assistait à une exposition de photos, avenue de Messine. Formé à la communication de crise, son cabinet tient à faire savoir que, vendredi midi, le ministre du budget était chez Darty.

Emeline Cazi et Ariane Chemin

http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/12/08/jerome-cahuzac-l-accroc_1801886_823448.html

Publié dans Y'en a marre des politiques | Pas de Commentaire »

 

MesMots |
The World News Times |
Conserver notre cadre de vi... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Manger!...Manger!
| sauver mon exploitation
| PASSION OCEAN