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Y’en a marre de François Hollande

Posté par ippolito le 14 décembre 2012

 La France de François Hollande ne redeviendra pas compétitive

François Hollande sait que depuis dix ans l’économie française a perdu sa compétitivité. Il dit avoir fait « le choix du redressement » et reconnaît que, dans ce but, « nous [le secteur public] devons faire mieux en dépensant moins ». Mais le fera-t-il réellement ?

Ses déclarations à la conférence de presse du 13 novembre dernier ne laissent aucun doute : la France ne retrouvera pas sa compétitivité vis-à-vis de l’Allemagne.

Certes François Hollande a confié un « audit » sur ce sujet à Louis Gallois, qui a dirigé une entreprise franco-allemande, EADS, et « pouvait établir la comparaison avec l’Allemagne ».

Mais Louis Gallois est un homme de gauche qui, pour ne pas déplaire à ses camarades, n’a pas voulu voir la réalité en face.

Car la réalité a été présentée en 2011 par le Directeur de la compétitivité (ministère des Finances)  à une mission d’information de l’Assemblée nationale: les prélèvements obligatoires sur les entreprises sont en France supérieurs à ceux de l’Allemagne de 8 % du PIB, soit 160 milliards d’euros par an.

Comme les entreprises françaises subissent des handicaps importants et durables vis-à-vis des allemandes, par exemple la réputation inférieure de qualité de leurs produits, elles ne pourront redevenir compétitives que si les prélèvements publics sont nettement inférieurs à ceux des allemandes. Il faut les décharger de plus de 160 milliards de prélèvements.

Les impôts français étant déjà beaucoup plus élevés que les allemands, ce n’est pas l’augmentation des impôts sur les ménages qui le permettra.

C’est seulement la baisse des dépenses publiques qui assurera la compétitivité de nos entreprises. Ces dépenses sont supérieures à celles de l’Allemagne de 10 % du PIB, soit 200 milliards d’euros par an.

L’objectif est donc simple : il faut baisser en deux ou trois ans de plus de 160 milliards nos dépenses publiques. La différence de rémunération des fonctionnaires entre les deux pays étant de 6 % du PIB, soit 120 milliards d’euros, la première source d’économies se trouve là.

Or François Hollande a fermé cette porte : « Il n’est pas question de revenir sur le statut des fonctionnaires » ; « on ne baissera pas les effectifs des fonctionnaires d’Etat ». Le gouvernement socialiste de Zapatero a diminué les salaires des fonctionnaires espagnols de 5 %, puis les a gelés.

Pour la France une telle mesure représenterait une économie immédiate de 17 milliards, puis 10 milliards par an.

La seule suppression des 35 heures dans la fonction publique représenterait une économie de 25 milliards par an.

L’alignement des régimes de retraite publics sur celui du privé fournirait à terme  50 milliards d’économies par an.

François Hollande a certes écrit : « J’affirme l’engagement de réduire les inégalités en matière de retraite ». Mais il n’a pas l’intention de respecter cet engagement, ni de prendre des mesures courageuses diminuant le coût des fonctionnaires, comme celles prises par les socialistes Zapatero, Schroeder, Persson et autres.

Il préfère rester dans le flou : « L’Etat fait son devoir pour trouver des économies » ; « nous allons pratiquer le socialisme de l’offre » ; « nous allons faire des réformes structurelles : banque publique, contrat de génération, emplois d’avenir, négociation sur la sécurisation de l’emploi, grandes filières ».

Il refuse les réformes structurelles qui procureraient des économies, car elles affecteraient sa base électorale, le secteur public. Il justifie ce refus en affirmant que « les politiques de rigueur conduisent à la récession ».

Pourtant ces politiques ont tiré d’affaire l’Irlande, ont fait progresser les exportations espagnoles de 22 % cette année et ont fait baisser le chômage anglais. L’Angleterre exporte maintenant plus de voitures que la France. PSA ferme son usine d’Aulnay-sous-Bois et développe celle de Madrid.

François Hollande reconnaît que « pour le chômage tout n’a pas été tenté ». Mais il refuse de tenter ce qui marche à l’étranger, une baisse importante des dépenses publiques. Il croit «  veiller à ne pas être en difficulté sur les marchés » en augmentant massivement les impôts.

Les marchés ne sont pas dupes. Ils constateront rapidement que le manque de courage de son Président mène la France dans le mur.
Alain Mathieu, président de Contribuables Associés

http://www.lecri.fr/2012/11/22/la-france-de-francois-hollande-ne-redeviendra-pas-competitive/37379

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Y’en a marre de Lakshmi Mittal

Posté par ippolito le 14 décembre 2012

Ce que Lakshmi Mittal promettait en 2009 à ses salariés

Redémarrer les hauts fourneaux de Florange en épaulant un repreneur, c’était, pour l’Elysée et Matignon, mettre en péril le site sidérurgique de Dunkerque et ses 3000 emplois. Mais s’en remettre à ArcelorMittal pour assurer l’avenir de la sidérurgie tricolore, comme le prouve un document confidentiel (en anglais) signé en 2009 que «Marianne» met en ligne, est à moyen terme, un choix plus risqué qu’il n’y paraît..

Redémarrer les hauts fourneaux de Florange en mettant le pied à l’étrier à un repreneur capable de concurrencer ArcelorMittal dans l’hexagone, c’était, dans un contexte de crise, mettre en péril le site sidérurgique de Dunkerque et ses 3000 emplois. 

Au delà des arguments de coût ( 600 millions d’euros publics), de difficultés juridiques, de philosophie – un État impécunieux doit-il ou non jouer les entrepreneurs dans un secteur en crise ? –, voilà le raisonnement qui a convaincu  le président François Hollande et son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, de ne pas réquisitionner l’ensemble des activités de Florange, comme le souhaitait Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif. 

Quitte à se satisfaire des engagements de Lakshmi Mittal d’investir (180 millions d’euros) et de ne pas licencier dans la vallée de la Fentsch. Un choix, à moyen terme, beaucoup plus risqué qu’il n’y paraît. Voici pourquoi. 
  
L’aveu subi, le 6 décembre, de difficultés techniques pour justifier le retrait temporaire à Bruxelles, du projet Ulcos (une technologie de captage de CO2 qui pourrait donner un sursis à la coulée de Florange) en donne une nouvelle illustration: le PDG du numéro un mondial de l’acier est un joueur de flûte de niveau international. 

L’accord confidentiel, à durée indéterminée, que Marianne met en ligne, permet même d’apprécier toute sa virtuosité. En effet, ces dix pages ont été paraphées, le 2 novembre 2009 par le directeur financier d’ArcelorMittal, Gonzalo Urquijo, et Michel Wurth, alors responsable des aciers plats Europe du groupe, poste occupé aujourd’hui par le fils du PDG, Aditya Mittal. 

Tel un conte de Noël, elles visaient à rassurer tous les salariés européens du groupe représentés par la FEM, la Fédération Européenne de la Métallurgie, huit mois après la fermeture de Gandrange. 

« Arcelor Mittal a l’intention de préserver l’ensemble des outils et usines qui sont mis sous cocon ou temporairement arrêtés afin de les remettre en marche pourvu que le marché le permette, » lit-on sous l’intitulé « Principe général ». 

Ce flamboyant paragraphe est complété par l’engagement de « renouveler machines et outils et de les remettre à niveau.» pendant ces arrêts. Hissant le dialogue social au rang d’art de « maîtriser le présent tout en anticipant le futur », le premier sidérurgiste mondial souffle le chaud en jurant ne pas envisager de licenciements obligatoires. 

Puis mentionne  plus bas, au détour d’une phrase, que si des départs doivent toutefois avoir lieu, « ce serait dans le cadre d’une solution négociée de bonne foi, dans le respect des lois, traditions et cultures nationales. » Formulation quasi anthropologique aussi fumeuse, d’un point de vue juridique, qu’une cheminée d’aciérie !

UNE GESTION FINANCIÈRE QUI PÈSE SUR LA FIABILITÉ DES OUTILS

Car depuis 2009, l’hécatombe des sites européens d’ArcelorMittal n’a connu aucune pause. Outre la coulée à chaud de Florange, le groupe est en passe de fermer deux haut fourneaux en Wallonie et une fonderie à Liège ( 795 postes de travail supprimés). 

Il n’a promis de réinvestir sur place 138 millions d’euros qu’après un long conflit social. En Espagne, son aciérie de Madrid est également à l’arrêt. Au Luxembourg, à Schifflange et Rodange, 282 salariés ont été condamnés au désœuvrement subventionné… 

« Lors de notre dernière réunion, l’un de nos responsables industriels a été très clair, confie un ancien de la maison. Les trois axes stratégique  du groupe ArcelorMittal, plombé par son endettement, sont désormais : désinvestir en Europe, baisser ses coûts et augmenter sa rentabilité. » 

Pour ce faire, le groupe revendrait à bon prix à ses activités sidérurgiques, le minerai qu’il extrait puis transporte. Tout en défendant mordicus ses marges sur ses tôles, au risque de faire fuir ses clients chez ses concurrents.

 « Selon un rapport d’expertise, cette politique de prix élevés nous a déjà fait perdre 2,5 millions de tonnes de vente ! » s’indigne un élu du personnel. 2.5 millions de tonnes: l’équivalent de la production d’acier de Florange ! La crise a le dos large. Et ce n’est pas tout.  

Lancé en 1974, le site de Fos-sur-Mer a beau être récent, ses hauts fourneaux depuis leur rachat par Mittal, ont été fatigués par une exploitation en dents de scie et une maintenance chiche.

 A tel point que certaines des bobines à chaud d’acier électrique que livre Fos au site de Saint Chely d’Apcher (Lozère) – seule installation du sidérurgiste à avoir profité en 2012 d’un investissement de 100 millions d’euros, ont posé des problèmes de qualité. Alors que ces matériaux sont destinés aux moteurs de TGV, de voitures, tous constructeurs exigeants. 
  
Du Sud au Nord de la France, cette gestion financière pèse sur la fiabilité des outils : « Nous vivons sur nos acquis, » se désole  Philippe Verbèke, de la CGT ArcelorMittal Mardyck. 

Pire encore, le géant de l’acier ayant depuis 14 mois gelé ses embauches, en prévision des divers reclassements à réaliser, il peine à assurer la transmission de ses compétences, alors qu’il va bientôt être confronté à des départs massifs à la retraite. 

Ainsi à Fos-sur-Mer comme à Dunkerque, des centaines de postes ne sont pas pourvus. Ce qui n’empêche pas le groupe, cette semaine, de refuser d’accorder toute augmentation générale à ses personnels en 2013. 

Ce manque de perspectives décourage des jeunes qui partent tenter leur chance dans la pétrochimie. Et si les jeunes s’en vont voir ailleurs, à moyen terme donc, François Hollande et Jean-Marc Ayrault peuvent légitiment s’inquiéter pour une sidérurgie tricolore…

LAURENCE DEQUAY – MARIANNE

http://www.marianne.net/Ce-que-Lakshmi-Mittal-promettait-en-2009-a-ses-salaries_a224952.html

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Y’en a marre de la fraude fiscale

Posté par ippolito le 14 décembre 2012

Fraude fiscale: l’homme qui fait trembler la planète

A l’heure de la polémique Cahuzac, L’Express rouvre un autre dossier de comptes en Suisse: ceux des milliers de contribuables, français et étrangers, dont Hervé Falciani, ex-employé de la banque HSBC, a fourni la liste à Bercy en 2009.

 Aujourd’hui détenu près de Madrid, il accuse Paris de l’avoir « lâché » dans cette affaire à l’onde de choc mondiale. 

FRAUDE FISCALE – Accusé par la justice suisse de violation du secret bancaire, de soustraction de données, et soupçonné d’espionnage économique, Hervé Falciani risque sept ans de prison.

A la prison de Valdemoro, près de Madrid, un homme seul ronge son frein. Du fond de sa cellule, Hervé Falciani, 40 ans, compte les jours qui le rapprochent d’une possible extradition vers la Suisse. Ancien informaticien chez HSBC à Genève, il a notamment dérobé les « données clients » de la banque, en les copiant sur son ordinateur personnel. 

Identité des titulaires, solde des comptes, mouvements d’argent, notes des gestionnaires… Il a tout consigné avec soin. En 2009, au terme d’un scénario digne d’un roman d’espionnage, il livrait ces informations au fisc français et lui permettait d’identifier des dizaines de milliers de détenteurs de comptes suisses, français et étrangers.

 Paris a ainsi pu exiger le rapatriement de capitaux qui, sans lui, seraient restés au bord du lac Léman. Falciani ou l’homme qui valait 7 milliards. Peut-être beaucoup plus… 

Les motivations véritables qui l’ont amené à voler les fichiers demeurent floues. 

Depuis cinq mois qu’il est incarcéré en Espagne, Hervé Falciani a le sentiment d’être oublié des autorités françaises. « Je suis en colère, j’ai été baladé et manipulé », confie-t-il à L’Express par la voix de son avocat parisien, Me William Bourdon. 

« L’affaire dans laquelle il est plongé fait peur par sa complexité et son aspect international », prévient, de son côté, Me Patrick Rizzo, son conseil niçois, à son côté depuis le début. 

Il était à la merci d’un simple contrôle d’identité

Avant ce rebondissement, l’informaticien était retourné à l’anonymat, décrochant un master à l’université de Nice, puis un poste de chercheur à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique de Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes), où il travaillait sur un projet européen. Le 30 juin dernier, il avait embarqué à Sète (Hérault), en direction du port catalan de Barcelone.  

Bandit de grand chemin, charmeur, qui se drape de toutes les vertus. 

Un voleur se rêvant en héros 

Aujourd’hui encore, il refuse de donner les raisons de ce mystérieux déplacement. En quittant la France, il se mettait pourtant à la merci d’un simple contrôle d’identité, donc à la portée du mandat d’arrêt délivré contre lui par la Suisse. 

De fait, à sa descente de bateau, son nom affole l’ordinateur des policiers espagnols : Falciani, Hervé, né à Monaco le 9 janvier 1972, marié et père d’une petite fille, est accusé par la justice suisse de violation du secret bancaire et du secret commercial, ainsi que de soustraction de données, et soupçonné d’espionnage économique. Il risque sept ans de prison.  

Son sort est désormais entre les mains de l’Audiencia nacional, la plus haute autorité judiciaire espagnole. Peu pressés d’extrader ce détenu hors normes, les juges locaux viennent d’adresser une demande d’entraide judiciaire à la France afin de mieux cerner le profil de l’ex-employé de banque. 

Les motivations véritables qui l’ont amené à voler les fichiers HSBC demeurent floues – acte citoyen ? Cupidité ? Vengeance ?

Me Marc Bonnant, l’avocat genevois de la banque britannique, le décrit comme un « bandit de grand chemin, charmeur, qui se drape de toutes les vertus. Un voleur se rêvant en héros ». 

Selon son avocat, il souhaite témoigner devant les institutions européennes et internationales 

L’Espagne, elle, est confrontée à un dilemme, car son administration fiscale lui doit beaucoup. Sur la base de la « liste Falciani » transmise par Paris, elle a en effet engagé « la plus grosse opération de régularisation dans l’histoire de la collecte des impôts », selon l’expression de l’ancien secrétaire d’Etat aux Finances et au Budget Carlos Ocaña. 

Elle n’est pas la seule. Dans une Europe frappée par la crise, les révélations de l’informaticien n’en finissent pas de provoquer des réactions en chaîne, de la Grande-Bretagne à l’Allemagne, de la Belgique à l’Italie. 

En Grèce, le magazine Hot Doc a provoqué un séisme politique en publiant la liste de 2 059 titulaires de comptes que les gouvernements successifs sont accusés d’avoir délibérément enterrée. 

« Les listes transmises en France ont été caviardées »

L’onde de choc dépasse le cadre européen. Ainsi, selon nos informations, les autorités américaines ont entendu l’informaticien pendant huit heures, en juin dernier, à Paris. Engagées dans un bras de fer avec HSBC, elles cherchent à savoir s’il existe un système destiné à rendre opaques les transactions financières au sein de la banque.  

La mémoire de l’une des plus grandes banques du monde. 

Falciani se propose justement de décrypter le shadow banking, un marché financier parallèle dont les activités off shore et parabancaires, le hors-bilan (comme les funestes subprimes) et les produits dérivés constituent les ressorts, une « finance de l’ombre » qui transforme la planète en casino et facilite le blanchiment d’argent sale. Pour Me Rizzo, « Hervé Falciani est la mémoire de l’une des plus grandes banques du monde.

Et il conviendrait qu’il soit libéré au plus vite pour qu’il puisse s’expliquer ». « Il souhaite témoigner devant les institutions européennes et internationales », prévient, de son côté, Me Bourdon. 

Et ce n’est pas tout. Par le biais de son avocat parisien, l’ancien employé de HSBC porte une grave accusation contre les acteurs français de l’époque : 

« Les listes transmises ont été volontairement caviardées, des noms ont été enlevés, dans un processus de confiscation de la vérité. »  

Jusqu’ici, la France s’est, en tout cas, montrée beaucoup moins curieuse que les Etats-Unis. Elle s’est contentée d’une juteuse – et confidentielle – kyrielle de redressements fiscaux. 

En ce qui concerne le volet pénal, L’Express est en mesure de révéler que la justice, qui détient pourtant l’intégralité des documents HSBC, n’enquête plus que sur… 12 cibles, soupçonnées de blanchiment d’argent sale. 

Et encore, tout indique que ces investigations sont au point mort. Aucun juge d’instruction spécialisé n’a été désigné par le parquet de Paris. L’affaire a été enterrée. Comme si on avait voulu éviter d’exposer au grand jour la « liste Falciani ». 

Par Eric Pelletier, Jean-Marie Pontaut et Anne Vidalie

http://www.lexpress.fr/actualite/enquete/fraude-fiscale-l-homme-qui-fait-trembler-la-planete_1197763.html

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Y’en a marre de la corruption et des fraudes aux subventions européennes

Posté par ippolito le 14 décembre 2012

La lutte contre les fraudes aux subventions européennes s’est intensifiée en 2011, avec notamment une hausse du nombre d’enquêtes conduisant à des sanctions.

Giovanni Kessler, directeur général de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), a déclaré la guerre à la corruption et aux fraudes aux subventions européennes.

En 2011, l’ Olaf a récupéré 691 millions d’euros de fraudes aux subventions, contre 68 millions en 2010 et 251 millions en 2009. 

La moitié de cette somme provenait d’un détournement des fonds structurels sur un projet routier en Italie. 

La plupart des fraudes aux subventions concernent d’ailleurs les fonds structurels. L’Olaf a mené 463 enquêtes visant des fraudes aux subventions européennes en 2011, un record.

A propos de la coopération entre l’ Olaf et les Etats membres de l’ UE dans la lutte contre la fraude aux subventions, Giovanni Kessler a déclaré: 

” Les États membres rechignent peut-être à rapporter les faits de fraude par peur de descendre dans le classement des pays les plus corrompus, mais étant donné la nature de plus en plus transfrontalière de ces crimes, rejeter la faute sur les autorités nationales n’est manifestement par la solution“. 

Le directeur général de l’ Olaf souhaiterait que les Etats membres soient plus vigilants vis à vis de la corruption et qu’ils transmettent plus aisément les informations sensibles.

Un rapport, datant du mois de juillet, de la Commission européenne sur les fraudes aux subventions s’étonne que la France n’ait fait remonter à l’ Olaf que 3  cas de fraude, alors que la France est l’un des Etats bénéficiant des plus grosses subventions européennes. 

La France n’a toujours pas donné de réponse aux demandes d’explication de la Commission européenne à ce sujet. 

Mais l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne font de même sur les questions de la Commission concernant l’utilisation de certains fonds. Autrement dit, les Etats membres ne jouent pas le jeu à fond, et ne semblent pas pressés d’aider l’ Olaf à démasquer toutes les fraudes.

Certains cas sont symptomatiques. En réalisant un audit de la gestion des fonds structurels en Champagne-Ardenne en juillet 2011, la Commission européenne s’est rendue compte que des opérations collectives, auxquelles participe l’UE, sont financées quasi-intégralement par des bailleurs publics, alors que le maximum d’aides publiques ne doit pas dépasser 50 %.

Ainsi, plus de 150 millions d’euros de subventions normalement versées par le Feder ( Fonds européen de développement régional) ne sont pas parvenues aux régions française. Un blocage des fonds qui met à mal la survie de certains pôles de compétitivité. D’autres cas de ce type ont été relevés en Allemagne.

L’ UE distribue chaque année 142 milliards d’euros de subventions européennes.

source: acteurspublics.com

http://www.observatoiredessubventions.com/2012/lutte-contre-les-fraudes-aux-subventions-europeennes/

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Y’en a marre du système scientifique et du scandale stapel

Posté par ippolito le 14 décembre 2012

Le scandale Stapel, ou comment un homme seul a dupé le système scientifique

Si l’on devait choisir un cas d’école récent pour la fraude scientifique, le scandale lié aux travaux du Néerlandais Diederik Stapel ferait un excellent candidat. 

A lui seul, ce chercheur a durablement écorné l’image de toute une discipline, la psychologie sociale, et mis en lumière quelques failles du système scientifique. 

L’affaire a éclaté à la fin du mois d’août 2011, à l’université de Tilburg, où Diederik Stapel enseignait : trois jeunes chercheurs ont alors fait état de leur suspicion pour les données de ses expériences, tant celles qui figuraient dans les études qu’ils publiait que celles qu’il fournissait à ses étudiants. 

Très rapidement, il s’est avéré que le professeur avait falsifié voire inventé des jeux entiers de données, ce que Diederik Stapel, auteur de quelques articles retentissants, a d’ailleurs rapidement reconnu, dès septembre 2011. 

Démis de ses fonctions, il a fait l’objet d’une enquête poussée, menée à la fois par l’université de Tilburg et par celles d’Amsterdam et de Groningue où il avait auparavant travaillé. Les commissions ont rassemblé tout le matériel scientifique disponible utilisé et publié par Diederik Stapel entre 1993 et 2011 :

 questionnaires pour les expériences, jeux de données, hypothèses testées, messages électroniques… Tous les chiffres ont été confiés à une batterie de statisticiens qui les ont épluchés.

Les résultats de cette enquête ont été rendus publics le 28 novembre dans un rapport d’une centaine de pages et ils sont édifiants : sur les 137 articles que Diederik Stapel a publiés, 55 contiennent des données inventées ou trafiquées.

L’analyse statistique fait peser de très forts soupçons sur une dizaine d’autres travaux, mais l’absence des données originales ne permet pas d’aller plus loin. A l’heure qu’il est, 31 études ont fait l’objet d’une rétractation dans les revues où elles sont parues. 

Mais il y a plus grave : Diederik Stapel a fourni de fausses données pour les thèses de dix étudiants qu’il supervisait, dont le travail est donc définitivement entaché. Selon les commissions d’enquête, aucun des co-auteurs de ses articles ou de ses thésards n’a été complice de cette fraude massive.

Pour masquer ses agissements, le chercheur, qui était une petite vedette dans son domaine, avait une technique bien rodée. Il élaborait les expériences de psychologie avec ses collègues et ses étudiants puis leur expliquait qu’il les réaliserait dans d’autres universités, où il avait de bons contacts. 

Mais d’expériences il n’y avait pas. Diederik Stapel remplissait lui-même les tableaux de données, jetait les questionnaires vierges à la poubelle et, révèle Science,  mangeait les paquets de friandises censées servir de récompenses aux participants de ses tests !

Comme il se débrouillait pour faire ressortir les effets recherchés, ses résultats étant bien plus parlants (et pour cause) que ceux des expériences menées par ses étudiants, ils prenaient systématiquement le pas sur les autres.

Une fois dressé cet accablant constat se pose très vite la question suivante : comment tout cela a-t-il été possible ? 

Comment, pendant plus de dix ans, Diederik Stapel a-t-il pu berner ses collègues, ses étudiants et les revues scientifiques dont la particularité est de confier, avant publication, les articles qui leur sont soumis à des spécialistes censés les relire avec un regard critique ? 

Le rapport suggère en effet que la fraude était grosse comme le nez au milieu de la figure : « Les données et les découvertes étaient, à bien des égards, trop belles pour être vraies. 

Les hypothèses de recherche étaient presque toujours confirmées. 

L’importance des effets était improbable. (…) Il est presque inconcevable que des co-auteurs ayant analysé les données de manière intensive ou que des relecteurs de revues internationales « majeures », qui sont considérés comme étant des experts dans leur domaine, aient échoué à voir qu’une expérience était quasiment infaisable en pratique, qu’ils n’aient pas remarqué ces impossibles résultats statistiques (…). 

Aucune des impossibilités, aucune des bizarreries, aucun des manques de rigueur mentionnés dans ce rapport n’a été détecté par tous ces spécialistes du domaine, locaux, nationaux ou internationaux, et aucun soupçon de la moindre fraude n’est apparu. »

Pour être juste, le rapport précise tout de même que quelques personnes s’étaient posé des questions. Non sans prendre des risques pour leur carrière, trois jeunes chercheurs avaient évoqué, auprès de l’université de Tilburg, des irrégularités dans les jeux de données fournis par Diederik Stapel. 

De même, deux enseignants s’étaient étonnés de ses chiffres trop bons pour être honnêtes. Mais, comme c’est souvent le cas avec les lanceurs d’alerte et comme on l’a aussi constaté dans la récente affaire Annie Dookhan qui a secoué la police scientifique américaine, personne n’a tenu compte de ces mises en garde précoces…

Ainsi que l’écrit, fort directement, le rapport d’enquête sur le scandale Stapel, on ne peut « tirer d’autre conclusion que de dire que, de la base jusqu’au sommet, on a négligé les règles fondamentales de la science et les obligations méthodologiques ».

C’est tout le système de production, de contrôle et de critique interne de la science qui, pendant plus d’une décennie, a été pris en défaut par un seul homme. 

Sans vouloir chercher d’excuse aux chercheurs, les commissions d’enquête notent que les relecteurs des revues scientifiques ont souvent encouragé des pratiques irrégulières, notamment en demandant aux auteurs que certaines variables soient retirées des articles pour que la lecture en soit plus fluide et le raisonnement plus « cohérent ». 

Une incitation, donc, à passer sous silence les résultats n’allant pas dans le bon sens ou les expériences n’ayant pas mis en évidence l’effet escompté, comme si cette absence de résultat n’était pas un résultat en soi ! « Il n’était pas rare, lit-on sous la plume impitoyable des auteurs du rapport, qui ont interrogé tous les chercheurs impliqués dans l’affaire, que les revues plaident fortement en faveur de sujets intéressants, élégants, concis et irrésistibles, sans doute aux dépens de la rigueur scientifique. »

C’est donc tout le secteur de la psychologie sociale qui a été secoué par l’affaire Stapel. Au cours des derniers mois, les appels se sont multipliés pour une plus grande vigilance vis-à-vis des expériences menées dans cette discipline, et notamment pour que les chercheurs confrontés à des études aux résultats spectaculaires tentent systématiquement de les répliquer. 

C’est tout le sens d’une lettre ouverte publiée en septembre par le psychologue américano-israélien Daniel Kahneman, Prix Nobel d’économie. S’adressant à ses confrères de la psychologie sociale, il leur tient le discours suivant : votre problème, dit-il, est lié aux nombreux chercheurs « qui, par le passé, ont pris vos résultats surprenants comme des faits dès qu’ils étaient publiés. 

Ces gens ont maintenant accroché un point d’interrogation au domaine et il est de votre responsabilité de l’enlever. » Pour Daniel Kahneman, les laboratoires doivent s’associer pour que chacun duplique l’expérience du voisin, ce afin de restaurer la confiance dans les résultats de la psychologie sociale et de réhabiliter le secteur.

Quant à Diederik Stapel, sa carrière est brisée. Il a présenté des excuses à ses collègues et à ses étudiants, reconnaissant que le système manquait de garde-fous.

Science raconte que, dans un livre autobiographique paru le même jour que le rapport révélant toute l’ampleur de sa fraude, l’ancien chercheur, sans rien nier de ses agissements, explique qu’il était devenu « accro » au  succès scientifique : 

« Chercher, découvrir, tester, publier, avoir du succès et être applaudi. » Pris dans l’engrenage de la reconnaissance que lui apportait la fraude, il ne savait plus comment en sortir. 

Sa famille a explosé avec le scandale et il a pensé au suicide, sans passer à l’acte : « J’étais trop faible, dit-il, même pour cela. »

Pierre Barthélémy (@PasseurSciences sur Twitter)

http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/12/09/le-scandale-stapel-ou-comment-un-homme-seul-a-dupe-le-systeme-scientifique/

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