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Y’en a marre du déficit budgétaire de la France

Posté par ippolito le 20 janvier 2013

Le déficit budgétaire à 103,4 milliards d’euros fin novembre

Le déficit du budget de l’Etat français s’établissait à 103,4 milliards d’euros fin novembre, a annoncé mardi le ministère du Budget, en répétant que selon des chiffres provisoires le déficit 2012 serait de 87,2 milliards d’euros.

Fin novembre 2011, le déficit était de 97,2 milliards d’euros, précise le ministère dans un communiqué.

« Selon les données provisoires à fin décembre, le solde budgétaire annuel devrait s’établir à -87,2 milliards d’euros contre -86,2 milliards d’euros prévu dans la troisième loi de finances rectificative pour 2012″, indique-t-il.

Les dépenses (budget général et prélèvements sur recettes) atteignaient à fin novembre 347,6 milliards d’euros contre 335,3 milliards un an plus tôt, une progression « conforme à la prévision présentée dans la troisième loi de finances rectificative », précise le ministère.

« La dépense évolue au rythme attendu. En particulier, la charge de la dette est inférieure à la charge exécutée à la même date en 2011, confirmant l’impact positif du niveau historiquement bas des taux d’intérêt et la révision à la baisse de la prévision de charge de la dette par rapport à la prévision initiale », poursuit le ministère dans son communiqué.

Les recettes (nettes des remboursements et dégrèvements) s’établissaient à 250,8 milliards d’euros fin novembre contre 247,0 milliards un an plus tôt.

Jean-Baptiste Vey, édité par Dominique Rodriguez

http://www.rmc.fr/editorial/338678/le-deficit-budgetaire-a-103-4-milliards-deuros-fin-novembre/

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Y’en a marre de la crise et des changements de ce monde

Posté par ippolito le 20 janvier 2013

Serres : « Ce n’est pas une crise, c’est un changement de monde »

– Michel Serres, philosophe, historien des sciences et homme de lettres français, décrypte le monde de demain pour le JDD.

Michel Serres est une vigie plantée en haut du mât de notre époque. Du haut de son gréement, de ses 82 ans, de sa culture encyclopédique, de son temps partagé entre les cultures française et américaine qu’il enseigne, ce philosophe académicien nous décrit les changements qu’il observe sur l’équipage humanité que nous sommes.

 En curieux de tout qu’il est, il guette avec impatience et gourmandise les évolutions qui nous arrivent, comme un des matelots de Colomb aurait scruté l’horizon dans l’espoir de nouvelles terres. 

Son constat sur notre époque est simple : le monde, depuis cinquante ans, traverse une révolution comme l’humanité n’en a connu jusque-là que deux d’une telle ampleur. Avec un constat pareil, un autre que lui serait grognon et inquiet. Serres est un optimiste impénitent. 

L’avenir du nouveau monde appartient à Petite Poucette *, ainsi qu’il a baptisé l’archétype du « nouvel humain » encore en devenir, en référence à son usage du téléphone et de l’ordinateur. Et cette Petite Poucette-là, qui est sur le point de « prendre les commandes », n’a pas fini de nous surprendre… 

La crise est-elle bientôt finie?

La crise financière, c’est probable. Je ne suis pas un économiste, ni un spécialiste de la finance, mais ce que je vois, c’est le tableau global. On ne parle que d’économie! Une campagne électorale, ce n’est que ça : l’emploi, la dette, le budget ! Elle a envahi la totalité de la discussion publique. 

Or notre monde traverse une phase de changements gigantesques. Comme on est obnubilé par l’économie, on ne pense la crise qu’en termes économiques, mais il y a tellement de choses plus importantes qui nous mettent en crise! Cette crise d’ailleurs, c’est principalement le malaise dans nos têtes devant les immenses changements qui sont à l’œuvre.

Par exemple… 

Nous étions 50% d’agriculteurs à la fin de la guerre et ils ne sont plus que 1%. Pendant ma vie humaine, et c’est unique dans l’histoire, la population mondiale a doublé deux fois! Quand je suis né, on était 2 milliards, on est 7 milliards aujourd’hui. Dans la même période, l’espérance de vie a triplé. C’est tout cela que l’on ne voit pas.

Pourquoi?

On sait qu’un tremblement de terre se passe en surface. Or la théorie des mouvements de plaques l’explique par des mouvements profonds. Ce que j’essaie d’expliquer, ce sont les mouvements profonds.

 La fin de l’agriculture, la victoire sur la douleur en médecine, l’allongement de l’espérance de vie. Tout cela a des conséquences énormes : quand mon arrière-grand-père se mariait, statistiquement, il jurait à sa compagne fidélité pour cinq à dix ans, maintenant c’est pour soixante ans.

 On dit toujours « mariage », mais un engagement pour dix ans et un engagement pour soixante ans, ce n’est plus pareil! Il y a beaucoup de choses qui ont secrètement changé, qu’on ne voit pas changer, mais qui ont complètement bouleversé le monde. On est passé, en moins de cinquante ans, dans un nouveau monde.

«Il y a eu trois secousses dans les années 1960 qui ont précédé le tremblement de terre des années 1980.»

Quand situez-vous cette bascule? 

Précisément au milieu des années 1960. En 1965, 1966, on ne se souvient plus de cela aujourd’hui, mais il y a eu des révolutions agricoles dans beaucoup de villes françaises. Il y a eu des morts à Rodez, à Quimper, à Millau. La paysannerie s’apercevait tout d’un coup qu’elle changeait de monde. 

Au même moment, l’Église catholique a fait son aggiornamento, avec le Concile. Et puis il y a eu la révolution étudiante, en 1968, mais c’est la dernière des trois secousses. Il y a donc eu un premier tremblement de terre à cette période-là. Il a précédé le vrai tremblement de terre, celui des années 1980, avec l’arrivée des nouvelles technologies. 

Celle que vous appelez « Petite Poucette », parce qu’elle a toujours en main le clavier de son téléphone, est née à ce moment-là… Comment la définissez-vous?

Oui, Petite Poucette est née au début des années 1980. Elle a une trentaine d’années aujourd’hui. Les gens comme moi, nés d’avant l’ordinateur, nous travaillons AVEC lui. Nous sommes en dehors de l’ordinateur. Petite Poucette, elle, vit DANS l’ordinateur. Pour elle, l’ordinateur n’est pas un outil, mais fait partie de ses conditions de vie. Elle est sur Facebook, les réseaux sociaux, son téléphone est branché avec elle… 

C’est-à-dire « dans » l’ordinateur? 

Je vous donne des exemples. L’autre jour, un de mes petits-fils vient chez moi en deux-roues, et il était en panne. Il démonte son engin et me dit : « Regarde… » Il avait une pièce qu’il ne savait pas où remettre. Il m’a demandé mon téléphone portable et, hop, il a trouvé la solution à son problème… 

Il vit dedans. C’est vrai aussi de mes étudiants à Stanford, à qui j’ai fait corriger mon livre, c’est vrai aussi des patients à l’hôpital… Regardez les conséquences : quand j’étais jeune, par exemple, on n’aurait jamais demandé à un chirurgien après une opération ce qu’il avait fait dans votre ventre. 

Aujourd’hui, n’importe quel patient, s’il a « un pet de travers », tape « pet de travers » sur son ordinateur avant d’aller voir le toubib. Et il va pouvoir en parler avec son médecin. Cela change tout. Dans Petite Poucette, j’appelle ça « la présomption de compétence » qui s’est renversée. Avant, le toubib, l’avocat, l’enseignant, avaient une « présomption d’incompétence » à l’égard de ceux auxquels ils s’adressaient. 

Aujourd’hui, si j’entre dans un amphi pour faire un cours sur la cacahuète , je sais qu’il y a certains étudiants qui ont tapé « cacahuète » sur Wikipédia la veille, et donc je dois faire cours en fonction de ça. Petite Poucette arrive à présent sur le marché du travail. Il y a des instits, des profs, Petites Poucettes d’aujourd’hui, et cette vague est en train de construire le nouveau monde. 

Petite Poucette a commencé par devenir trader… 

Oui, si on veut! Les traders, c’est le numérique depuis longtemps… Les échanges instantanés à l’échelle de la planète et ce numérique-là sont en grande partie responsables de la crise financière. On a vu ce qui s’est passé pour la musique. 

Cela a foutu en l’air le marché du disque… Parce qu’aujourd’hui le rapport numérique/financier est très difficile à maîtriser. Comment faire un droit dans cet espace de non-droit qu’est la Toile? Pour l’instant, on ne voit pas comment on pourrait faire entrer le commerce là-dedans… 

On ne sait pas encore très bien comment le rapport marchand va évoluer. Mais cela devrait se régler dans les dix ans qui viennent. Les journaux aussi sont en crise, mais ce n’est pas une crise de l’information.

 Petite Poucette est surinformée, elle sait beaucoup plus de choses que lorsque les journaux étaient florissants. L’université aussi est en crise. Comment enseigner aujourd’hui? À quoi servent les bibliothèques alors que j’ai tous les livres du monde chez moi? Voyez tout ce qui change! 

Et cela nous inquiète… 

Nous sommes, en France, dans le pays le plus inquiet concernant les sujets scientifiques. Pourtant, on était un des pays les plus optimistes à cet égard au début du XX e siècle. Il y avait Jules Verne, le palais de la Découverte. La science était un sujet d’enthousiasme. Or, cela a complètement changé. Je ne sais pas l’expliquer. 

Il y a une inquiétude presque idéologique. L’idéologie de la science s’est transformée en idéologie de l’inquiétude. Regardez la manière dont on utilise le mot « chimie ». En mal. Or notre cerveau, notre genou, ce bout de papier, c’est de la chimie. Sans chimie, il n’y aurait pas de bio. On oppose « bio » à « chimie », comme si « bio » voulait dire « sans chimie ». Or le bio, c’est de la chimie! Cette méfiance est une particularité française. 

En Allemagne, en Amérique, il y a des littératures de l’inquiétude, mais elles n’ont pas cette résonance populaire qui existe en France. Peut-être est-ce aussi le signe que la bascule du nouveau monde est en train d’arriver ici, alors forcément les gens sont un peu plus inquiets qu’ailleurs… 

«Petite Poucette a trouvé le sens réel du mot ‘maintenant’. Elle peut dire : ‘main-tenant, tenant en main le monde’.»

Y a-t-il eu auparavant des moments d’inquiétude aussi forte qu’aujourd’hui?

Oui, bien sûr. Dans Petite Poucette , j’en décris deux autres, qui correspondent aux deux précédentes révolutions de l’humanité. La première se situe quand on est passé du stade oral au stade écrit. La deuxième, quand on est passé du stade écrit au stade imprimé. Maintenant, dans la troisième révolution, on bascule du stade imprimé au stade numérique. À chacune de ces trois révolutions correspondent les mêmes inquiétudes… 

À la première, Socrate fulminait contre l’écrit en disant que seul l’oral était vivant! Au moment de l’imprimerie, il y a des gens qui disaient que cette horrible masse de livres allait ramener la barbarie. Ils affirmaient d’ailleurs que personne ne pourrait jamais lire tous les livres, ce en quoi ils avaient raison. Il est donc naturel de retrouver les mêmes angoisses au moment d’une révolution qui est encore plus forte que les deux précédentes. 

Pourquoi plus forte?

Un de mes amis a fait un livre sur les « neurones de la lecture ». On a repéré les neurones exacts qui sont excités quand on lit quelque chose. On s’aperçoit aujourd’hui que les neurones excités par le numérique, devant un ordinateur, ne sont pas les mêmes! Ce n’est pas seulement le monde, ce sont aussi nos têtes qui changent… 

Jusqu’où ira le changement?

Je ne parle pas souvent politique, mais là, pour une fois, je vais le faire. Petite Poucette a trouvé le sens réel du mot « maintenant ». Qu’est-ce que veut dire ce mot-là? Cela veut dire : « tenant en main ».

Petite Poucette, avec son téléphone portable, tient en main tous les hommes du monde, tous les enseignements du monde, et tous les lieux du monde par GPS. Donc elle peut dire : « main-tenant, tenant en main le monde ». Mais qui pouvait en dire autant avant elle? Auguste, empereur de Rome, des grands savants?

Aujourd’hui, il y a 3,75 milliards de personnes qui ont un portable avec Internet dedans et qui « tiennent en main le monde ». Cela ne fait pas une nouvelle démocratie? Voilà le nouveau monde. C’est vertigineux, c’est ce qui m’impressionne le plus. Que nos institutions sont vieilles face à cela! Il y a tout à reconstruire. 

Dans quel ordre?

Une nouvelle université. Il faut aussi construire une nouvelle chambre des députés, une nouvelle représentation politique, un nouveau droit. Le droit tel qu’il est – il n’y a qu’à voir l’échec d’Hadopi – ne correspond plus à la réalité… Le plus grand effort qu’il faudra faire, demain matin, c’est même assez urgent, est de repenser l’ensemble de ces institutions. 

Mais où serait le centre de décision?

Voyez, vous vous mettez à avoir peur vous aussi! Un jour, lors d’une conférence en Allemagne où il y avait 1.000 personnes dans un amphi, je leur ai dit : « Je vous propose une idée : on fusionne la France et l’Allemagne. » La discussion s’est engagée aussitôt, sur le thème « mais alors on aura deux présidents? ». 

Je leur ai dit qu’il n’était pas question de cela. J’ai parlé des Bretons et des Rhénans, des Picards et des Prussiens, et j’ai dit : « On va demander à toutes les Petites Poucettes si elles sont d’accord pour fusionner, et après on verra! » Ils étaient enthousiastes! Non, il n’y a pas de centre de décision. 

Mais quand on a inventé la démocratie, il n’y en avait pas non plus! On a simplement dit : on va donner un droit de vote à tout le monde. Aujourd’hui, avec le numérique, on pourrait décider de beaucoup de choses en commun et en temps réel, ce ne serait pas difficile à mettre en œuvre. Le monde est une Suisse ! Tôt ou tard, une nouvelle politique se mettra en place. Laquelle? Je ne suis pas assez bon pour le dire, mais je la vois arriver. 

Vous êtes à la frontière du philosophe et de l’oracle… 
Presque du prophète! Non, je ne suis pas Madame Soleil… Petite Poucette a 30 ans, et dans dix ans, elle prend le pouvoir. Dans dix ans, elle l’aura, et elle changera tout cela… 

Regardez le printemps arabe, le rôle des nouvelles technologies, le rôle des femmes alphabétisées dans ces pays, tout cela est déjà à l’œuvre. Et puis, reprenons l’histoire. En Grèce, avec l’écriture, arrivent la géométrie, la démocratie et les religions du Livre, monothéistes. 

Avec l’imprimerie arrivent l’humanisme, les banques, le protestantisme, Galilée, la physique mathématique… Il suffit de voir tout ce qui a changé lors du passage à l’écriture et à l’imprimerie. Ce sont des changements colossaux à chaque fois. On vit une période historique.

Petite Poucette n’est pas générationnelle. Ce n’est pas l’héroïne de la rentrée, elle est historique. D’ailleurs, une part de la « crise » d’aujourd’hui vient aussi de cela, de la coexistence actuelle de deux types d’humains… Petite Poucette et ceux de l’ancien monde. Son temps à elle arrive.

Petite Poucette, de Michel Serres, Éditions Le Pommier, 84 p., 9,50 euros.

http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Serres-Ce-n-est-pas-une-crise-c-est-un-changement-de-monde-583645

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Y’en a marre de la hausse du panier de la ménagère et surtout de la baisse de notre pouvoir d’achat

Posté par ippolito le 20 janvier 2013

Consommation : le panier de la ménagère toujours plus cher

Selon l’étude réalisée par l’association Famille Rurale, le panier de la ménagère atteint en moyenne 137,07 euros. 

Après avoir déjà grimpé de 4,4 % en 2011, le prix du panier moyen des consommateurs acheté dans les supermarchés et hypermarchés a encore progressé de 3,5% en 2012 pour atteindre 137,07 euros.

Du jamais vu depuis la création de cet observatoire par l’Association Famille rurale, qui relève les prix dans trente-six départements et quatre-vingt-six magasins. 

Selon cette étude, ce panier qui comprend trente-cinq produits de consommation courante (eau, biscuits, jus de fruits, desserts, confiture, produits laitiers,…) a fortement augmenté depuis le mois de mai. 

Dans le détail, le prix dépend à la fois de la gamme de produits sélectionnés du premier prix à celui de marque mais aussi de l’enseigne où l’on va faire ses courses. Ainsi, le panier composé exclusivement de produits de marque atteint 178,18 euros et de 100,79 euros pour celui avec de l’entrée de gamme. 

Aller dans les hypermarchés peut aussi permettre d’acheter moins cher. L’Association Famille rurale montre qu’une différence de 1 euro en moins est constatée quand les achats sont effectués en hypermarché plutôt qu’en supermarché.

Reste qu’il faut parfois prendre sa voiture pour se rendre dans ces grandes enseignes et que le coût de l’essence n’est pas pris en compte dans ces données. 

Au moment où la baisse du pouvoir d’achat est l’une des préoccupations essentielle des ménages, l’association de consommateurs constate que ce sont les produits «premier prix» qui portent la hausse de 2012.

Les prix ont progressé de 2,67% contre 0,64% pour les produits de marques nationales. Les producteurs auraient été obligés de répercuter le coût de l’augmentation des matières premières.

Selon Famille Rurale, ce panier a gagné 10 euros depuis 2006 et passant pour la première fois au dessus de la barre de 100 euros. 

Par ailleurs, les catégories de produits n’ont pas connu la même évolution. Ainsi, les eaux ont progressé de 3% pour les marques nationales mais de 9% pour les marques premiers prix.

Encore plus significatif, les confitures et pâtes à tartiner ont grimpé de 7% chez les grandes marques mais de 25% pour les «low cost».

http://www.leparisien.fr/economie/votre-argent/consommation-le-panier-de-la-menagere-toujours-plus-cher-10-01-2013-2469065.php

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Y’en a marre des tribunaux de commerce et surtout des petits arangements pour grosse arnaque

Posté par ippolito le 20 janvier 2013

Tribunaux de commerce: petits arangements pour grosse arnaque

Une gigantesque tentative d’escroquerie, basée sur de vilaines manipulations au tribunal de commerce, est en train d’être démontée par la brigade financière. Où l’on retrouve une vieille figure de l’affaire Elf et un ex-juge consulaire particulièrement influent…

On entend rarement un tel cri du cœur chez un avocat. «C’est la plus belle histoire d’escroquerie que j’aie vue, menée par un type d’une rare intelligence», lance celui-là. Bigre. 

Quel vibrant hommage rendu à Jean-Pierre Mattéi, homme d’affaires et de réseaux, ancien président du tribunal de commerce de Paris, récemment mis en examen pour tentative d’escroquerie en bande organisée! Notre homme va néanmoins vite en besogne, le  fameux Mattéi n’étant pas condamné, et donc présumé innocent.

Difficile à croire, mais c’est dans la Russie des années 1990 que l’affaire démarre, quand André Guelfi, un businessman bluffeur et sulfureux, proche des  oligarques et connu sous le nom de «Dédé la sardine», signe avec le groupe Elf (aujourd’hui Total) un contrat d’exploration pétrolière dans des régions censées produire des miracles.

 Le contrat ne donne rien, l’affaire Elf éclate, avec ses révélations sur la corruption du pétrole; Guelfi écope d’une condamnation à trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme. 

Pour Total, le contrat est caduc.

Mais, des années après, le bon vieux Dédé, par les possibilités de fric alléché, le ressort du tiroir. Car dans cet accord figure une pépite: l’option, en cas de litige, d’engager un arbitrage.

 C’est-à-dire de faire appel à un  tribunal privé, qui va trancher à la place de la justice normale, celle qui vous juge, vous et moi; ce qui peut rapporter un pactole: copain de Guelfi  depuis leurs années de taule, Tapie en sait quelque chose. Il a obtenu de cette manière 395 millions d’euros. Compréhensifs, les arbitres!

Alors le mécanisme se met en place, actionné par Guelfi et ses amis — deux provinces russes — qui, tous,  rêvent d’arracher quelques milliards d’indemnisation à Total pour un prétendu manque à gagner sur l’exploitation du pétrole. On est désormais en 2009.

Les Russes initient le processus. Mais, comme la partie d’en face, la filiale d’Elf qui avait signé le contrat en 1992, a été dissoute, on va faire ce que permet le droit commercial: la faire revivre, grâce à la nomination d’un administrateur judiciaire. 

On passe sur les détails les plus rocambolesques les uns que les autres, mais la filiale de Total est soudain ressuscitée. La direction du groupe n’a pas son mot à dire et a beau contester, seule compte la décision de l’administrateur judiciaire; c’est ainsi. 

Voilà Total embringué dans cet arbitrage qui risque de lui coûter cher, très cher, jusqu’à 22 milliards de dollars. On ne plaindra pas le groupe, avec ses bénéfices de 12 milliards d’euros, mais là, l’affaire est plus qu’étrange.

Pour constituer le tribunal arbitral, chaque partie doit désigner son arbitre. Les Russes ont choisi un homme d’affaires, ancien  conseiller  de Maurice Papon, et l’administrateur de la filiale de Total en nomme un à son tour: Jean-Pierre Mattéi. Comme le veut la règle, les deux arbitres en désignent un troisième pour présider: le tribunal arbitral est constitué.

L’affaire commence à faire du bruit. Un second avocat représente désormais les Russes: Thierry  Herzog, l’ami de Sarkozy, alors président. À l’ambassade de Russie, où se croisent régulièrement Guelfi et ses copains, on prend fait et cause pour ce dossier. L’ambassadeur, qui n’hésite pas à écrire aux juges — du jamais vu —, s’empresse de donner son point de vue à l’Élysée.

Mais pour Total, la désignation de Mattéi a signé l’arnaque, une gigantesque tentative d’escroquerie destinée à le plumer. Rapidement le groupe porte plainte pour bloquer l’engrenage. Car Mattéi, même s’il s’en défend, n’est autre qu’un vieil ami… de Guelfi. 

Des témoins en attestent. Résultat, le bon Dédé semble lié aux deux parties qui, au lieu de s’opposer, sont mues par un intérêt commun. Là encore, du jamais vu dans le monde policé de l’arbitrage…

L’enquête ouverte après la plainte de Total va permettre de démonter la manip, qui n’aurait pu prospérer que grâce aux petits arrangements possibles dans les tribunaux de commerce. Les flics découvrent que Mattéi a été derrière toutes les décisions cruciales qui ont permis à l’arbitrage de se mettre en place. 

C’est lui qui appelle le président du tribunal de commerce de Nanterre, Jean-Bertrand Drummen, pour le prévenir qu’on va demander la nomination d’un administrateur pour recréer une filiale d’Elf; il suggère même le nom de l’administrateur judiciaire, Charles-Henri Carboni. Voilà ce dernier officiellement désigné. 

À lui de nommer un arbitre. Tiens, comme par hasard, les représentants des Russes glissent au creux de l’oreille de Carboni qu’un certain… Mattéi ferait un excellent arbitre. 

Ni une ni deux, emballé pesé, ce dernier est donc choisi. Et refusera de démissionner après que la procédure de nomination a été annulée… N’ayant pas répondu aux différents messages de Charlie, ni lui ni son avocat n’ont pu nous expliquer leur point de vue.

MANIPS EN TOUT GENRE

D’autres l’ont fait. «Je suis furieux que mon nom se retrouve mêlé à tout ça, confie à Charlie Jean-Bertrand Drummen, confirmant son audition à la brigade financière. C’est vrai que j’ai reçu un coup de fil de monsieur Mattéi me prévenant de la procédure et me suggérant de nommer monsieur Carboni.» Ce dernier le reconnaît lui aussi: 

«Je n’exclus pas d’avoir été manipulé», nous dit Charles-Henri Carboni. De quoi mesurer l’entregent et l’influence de Mattéi, qui ont eu raison de la vigilance des uns et des autres… Mieux: 

les flics se demandent si une société proche de Guelfi, une coquille installée à Chypre et joliment dénommée Darlen, n’a pas financé une partie des frais d’arbitre qui, au total, avoisinent les 3 millions d’euros. 

L’avocat de Guelfi dément — «mon client n’a versé ni directement ni indirectement un centime aux arbitres comme à monsieur Mattéi» —, mais un proche des Russes dit le contraire à Charlie: début 2010, Darlen aurait bien réglé des frais d’arbitrage. 

Des conventions de financement avec Darlen ont d’ailleurs été retrouvées lors de perquisitions. De quoi signer l’implication de Dédé la sardine dans l’affaire? 

De quoi surtout apporter de l’eau au moulin de ceux qui réclament une réforme des tribunaux de commerce.

Laurent Léger

http://www.charliehebdo.fr/enquete.html#689

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Y’en a marre du train de vie de nos élus

Posté par ippolito le 20 janvier 2013

Une ministre de la Culture obligée de faire le tour des médias pour s’expliquer sur ses congés de Noël… 

En publiant des photos d’Aurélie Filippetti en maillot de bain sur une plage paradisiaque, Voici a lancé une polémique qui n’a cessé d’enfler depuis.

Comment un membre du gouvernement en pleine période de crise peut-il se détendre à l’autre bout du monde alors que le président de la République a demandé à ses ministres de rester à « deux heures de la France » ?

Plusieurs titres se sont emparés de cette question, à commencer par le journaliste de RMC et de BFM Jean-Jacques Bourdin qui a interrogé la ministre sur son plateau le 11 janvier. Aurélie Filippetti a dû admettre qu’elle était partie en vacances à l’Ile Maurice, mais a immédiatement assuré qu’elle avait l’aval du chef de l’Etat.

  »Ce voyage m’a été offert par mon compagnon [...]. Dès que j’ai connu la teneur de ce cadeau, j’en ai averti le président de la République, qui m’a autorisée à partir », a-t-elle plusieurs fois répété depuis le début de « l’affaire ». Elle a annoncé vouloir attaquer le magazine people « coupable » de ces clichés de vacances pour « atteinte à la vie privée ».

Un autre ministre est visé par les critiques sur sa destination de vacances. Laurent Fabius a quitté le Quai d’Orsay pendant Noël pour mettre le cap vers l’archipel de Zanzibar, au large de la Tanzanie. Un autre lieu très sympathique connu des amateurs. 

C’est cette fois le Lab d’Europe 1 qui a révélé l’information. Sur le Lab, une collaboratrice du ministre a affirmé qu’il avait « informé le président de la République de cette destination ». Pour l’instant, ni l’Elysée, ni Matignon n’ont réagi.

Mais ces vacances de ministres, certes empreintes d’un certain confort quand on demande aux Français de se serrer la ceinture, sont-elles si scandaleuses ? Plusieurs articles de presse ont déjà remis en cause la thèse d’une consigne présidentielle interdisant toutes vacances loin de Paris.

Il s’agirait plutôt selon eux d’une « règle tacite », autrement dit d’une habitude de bonne conduite totalement sous-entendue. Avant la trêve des fêtes, François Hollande se serait contenté de « conclure le Conseil des ministres en rappelant aux membres de son gouvernement qu’une année faisait 365 jours et qu’il attendait de chacun d’entre nous présence et vigilance », selon la porte-parole Najat Vallaud-

Aurélie Filippetti a affirmé qu’elle avait vraiment besoin de « souffler » après six premiers mois intenses au gouvernement, mais qu’elle était restée joignable de son cabinet pendant toute la période (sans pour autant que ses collaborateurs sachent précisément où se trouvait la ministre).

La rédaction, L’Internaute

http://www.linternaute.com/actualite/politique/aurelie-filippetti-laurent-fabius-des-vacances-si-scandaleuses-0113.shtml

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