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Y’en a marre de la pauvreté et surtout des propriétaires mal intentionnés qui exploitent la misère humaine

Posté par ippolito le 25 janvier 2013

Paris : une femme et son fils expulsés d’un appartement de 4m2 en hiver

Après avoir vécu dans un appartement de 4 mètres carrés avec son fils, une femme a été expulsée par la propriétaire pour loyer impayé.

Une mesure doublement illégale, puisque la taille minimum d’un logement est de 9 mètres carrés, et que les expulsions sont interdites en hiver.

« L’appartement », dans le 14e arrondissement de Paris, faisait 4 mètres carrés, moins de la moitié du minimum légal

lle vivait dans 4 mètres carrés, et elle s’est faite expulser. Jeudi dernier, une mère célibataire et son enfant ont été mis à la porte de leur logement du boulevard Brune, dans le 14e arrondissement de Paris. 

Elle louait la chambre de 4 mètres carrés qu’elle louait 200 euros par mois depuis avril 2010 et ne parvenait plus à payer depuis 3 mois. Un jour, la mère de famille a reçu un SMS lui ordonnant de venir chercher ses affaires.

« 50 euros le mètre carré »

« Cette dame est venue nous dire que la propriétaire lui avait envoyé un SMS après avoir vidé son appartement, changé la serrure, mis ses affaires à la porte, en disant « vous avez 48h pour venir chercher vos affaires ». 

Elle payait 200 euros pour 4 mètres carrés, ça veut dire 50 euros le mètre carré ! », s’indigne Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre. « La propriétaire n’a déjà pas le droit de louer un appartement de 4 mètres carrés, mais elle n’a pas le droit non plus de décider toute seule d’expulser quelqu’un, encore plus en hiver ».

La propriétaire est en effet doublement dans l’illégalité : comme chaque année, les expulsions locatives sont interdites pendant la trêve hivernale, et la taille minimum légale d’un logement est de 9 mètres carrés, soit plus du double de celui qu’elle louait.
« Ils exploitent la misère humaine »

La semaine dernière, déjà, l’association rapportait l’histoire d’un homme de 50 ans qui a passé plus de 13 ans dans un logement de moins de 2 mètres carrés à Paris, pour un loyer de… 330 euros par mois.

 « On commence à voir de plus en plus se louer des caves, des greniers, à des prix pas possibles, raconte Patrick Doutreligne. Chaque fois qu’il y a une crise, il y a des gens qui en profitent, d’une part au niveau financier, d’autre part dans l’exploitation de la misère humaine. 

Certains n’ont pas d’autre choix, ils sont à la rue ou dans une telle difficulté qu’ils acceptent n’importe quoi pour être à l’abri. Les propriétaires mal intentionnés exploitent la misère humaine ».

http://www.rmc.fr/editorial/340776/paris-une-femme-et-son-fils-expulses-dun-appartement-de-4m2-en-hiver/

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Y’en a marre des marchés des produits dérivés et surtout du monde de la finance

Posté par ippolito le 25 janvier 2013

Pourquoi les produits dérivés menacent de griller votre carte bleue

Souvenez-vous de l’année 2008 quand les marchés financiers se sont effondrés. L’ensemble de l’économie était au bord de la crise cardiaque avec le gel du marché des crédits. 

Nous sommes aujourd’hui au bord d’un cataclysme d’une amplitude bien supérieure à cause du marché des produits dérivés. Lisez pourquoi…

Un produit dérivé, c’est quoi ?

Ce n’est pas un titre boursier classique comme une action ou une obligation, c’est un investissement dans quelque chose d’irréel, un pari sur l’avenir ou l’évolution d’un actif.

C’est une mise sur une valeur ou un rendement futur d’un titre : un jeton en plastique jeté sur la table d’un croupier ou une croix cochée sur un bulletin de Kéno.

Des centaines de milliers de milliards de dollars sont ainsi joués sur les places boursières.

Les banquiers qui vous vendent votre crédit immobilier ou votre carte révolving sont parfois les mêmes qui parient sur votre défaut de paiement…

Tout ceci fonctionne bien tant qu’il n’y a pas de brutales fluctuations dans l’économie et que chacun respecte une stricte discipline, mais comme nous l’avons vu, il arrive un moment où les produits dérivés causent de sérieux problèmes.

La plus grande compagnie d’assurance du monde AIG s’est effondrée il y a 4 ans à cause de la masse toxique de ses produits dérivés, ce qui a également coûté la faillite de la plus grande société de courtage de Wall Street : MF Global.

JP Morgan a également perdu 6 milliards de dollars dans la tourmente…

Tous ces incidents ne présagent rien de bon.

Ce ne sont que de petites répliques annonçant l’événement principal qui pourrait avoir raison des marchés mondiaux et de la valeur en capital de chaque citoyen.

Le plus grand casino de l’Histoire est sur le point d’engendrer la plus grande crise financière jamais vécue par un être humain depuis la création du papier monnaie.

Warren Buffett, qui a fait fortune en Bourse, avait surnommé les produits dérivés comme « des armes financières de destruction massive ».

Personne n’est aujourd’hui capable d’estimer précisément le montant total de cette absurdité économique.

Selon certaines estimations, ils représenteraient entre 600 000 milliards de dollars et 1 500 000 milliards (1,5 quadrillion) de dollars.

Retenez dans votre esprit que le Produit Intérieur Brut mondial avoisine seulement 70 000 milliards de dollars…

Au bas mot, ce marché parallèle (hors bilan des banques, nous comprenons pourquoi à présent) est assis sur 8,5 planètes Terre…

Mais alors, qui achète et vend ces stupides produits ?

Réponse : Toutes les grandes banques !

Selon les Etats-Unis, quatre grandes banques américaines « représentent 93% du total des montants notionnels de l’industrie bancaire et 81% de l’exposition nette actuelle de l’industrie du crédit. »

Si une seule d’entre elles venait à imploser, l’économie mondiale serait envoyée par le fond et votre carte de crédit aurait la même capacité de retrait au distributeur que votre Carte Vitale…

Au lieu d’entraver la possibilité de jouer sur un marché qui représente la richesse de 8,5 planètes Terre, les banques centrales impriment toujours plus d’argent pour sauver les mises d’une bande d’interdits de casino et nous regardons les choses se faire en espérant que les gentils gouvernements bienveillants prendront le taureau par les cornes…

Le réveil sera difficile pour les confiants aveuglés par la press-titution.

Si assurer notre maison contre l’incendie est une chose naturelle, ne pas assurer notre argent gagné contre du temps et de l’effort est de la pure inconscience envers sa famille et soi-même…

Pour constater l’imprudence des banques par vous-même, observez comment ces quatre grandes banques américaines sont pendues à l’extrémité d’une corde raide de risques démesurés accrus par le levier de leur endettement.

JPMorgan Chase :

Ce que la banque possède en actif : 1 800 milliards de dollars
Exposition aux produits dérivés : 70 151 milliards de dollars

Citibank :

Ce que la banque possède en actif : 1 300 milliards de dollars
Exposition aux produits dérivés : 52 102 milliards de dollars

Bank Of America :

Ce que la banque possède en actif : 1 400 milliards de dollars
Exposition aux produits dérivés : 50 135 milliards de dollars

Goldman Sachs

Ce que la banque possède en actif : 114 milliards de dollars
Exposition aux produits dérivés : 44 192 milliards de dollars

Pour ce monstre, cela signifie que l’exposition totale sur des contrats dérivés est de plus de 362 fois supérieure à son actif total !

La vraie crise se situe dans les produits dérivés… Le surendendettement des comptes publics des pays occidentaux n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan…

Comment une telle anomalie économique peut-elle encore survivre ?

Même si nos politiciens ont mis en place des « mesurettes » destinées à seulement satisfaire leur électorat naturel, ils ont rendu les choses encore pire.

Pour soutenir ces montants colossaux, il faudra imprimer autant d’argent que nécessaire ou laisser la nature faire son travail.

Les banques centrales n’ont que deux choix pour traiter le patient « Economie » :

Le laisser mourir naturellement dans la déflation.

Le maintenir en vie en multipliant les électrochocs monétaires (inflation) jusqu’à ce que l’électrochoc de trop entraîne la mort de vos économies en papier par hyperinflation.

Un tel système n’offre aucun avenir pour l’humanité et chacun devrait avoir l’intelligence d’assurer le fruit de son travail comme décrit dans cet article : Comment acheter une maison familiale pour moins de 33 000 € ?

http://goldup.fr/2012/12/produits-derives-carte-bleue.html

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Y’en a marre de la fraude fiscale

Posté par ippolito le 25 janvier 2013

La fraude fiscale coûterait jusqu’à 80 milliards d’euros à l’Etat

La fraude fiscale atteindrait entre 60 et 80 milliards d’euros en France, soit près de 20 % des recettes fiscales brutes, selon un rapport de Solidaires-Finances publiques publié mardi, dans lequel le syndicat réclame plus de moyens humains et un plan de lutte « plus vaste ». 

Les membres du syndicat qui plaident pour des moyens supplémentaires dénoncent aussi le travail non déclaré qui atteindrait 6 % du produit intérieur brut français.

« La fraude a toujours un temps d’avance », explique Vincent Drezet, le secrétaire général de Solidarité-Finances publiques (ex-SNUI), qui a revu à la hausse les montants qui échappent annuellement au fisc français depuis son dernier rapport sur la question publié en 2008. 

« Par extrapolation des résultats du contrôle fiscal et consolidation des travaux existants, il est aujourd’hui possible d’estimer que le montant des pertes fiscales découlant des différentes formes d’évitements illégaux de l’impôt est compris entre 60 et 80 milliards d’euros », a constaté le syndicat.

« PROBLÈME D’ACCÈS À L’INFORMATION »

Selon lui, ce montant représenterait entre 16,76 à 22,3 % des recettes fiscales brutes de l’Etat. « Nous avons un contrôle fiscal qui est bien armé et bien positionné pour certains types de fraude, mais qui l’est moins pour d’autres en dépit de certains aménagements juridiques », a regretté M. Drezet.

Les cas de fraude dans le commerce électronique et à la TVA sont « manifestement plus importants que ce que nous croyions ». « Il y a un problème d’accès à l’information et de moyens humains et c’est vrai que, de ce point de vue-là, ça reste insuffisant », a souligné M. Drezet, qui appelle à mener « sur le plan national et européen un plan d’action beaucoup plus vaste » contre la fraude.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/01/22/la-fraude-fiscale-couterait-jusqu-a-80-milliards-d-euros-a-l-etat_1820623_3234.html

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Y’en a marre des Abus de renouvellement de CDD et surtout de la part de l’état

Posté par ippolito le 25 janvier 2013

Licenciée après 12 CDD en 11 ans, elle attaque l’Etat

Une chercheuse de l’Inserm a été limogée…

Son cas est «symptomatique» de l’emploi précaire dans la fonction publique, selon son avocat.

Sophie, 32 ans, attaquait mardi l’Inserm devant le tribunal administratif, pour être réintégrée dans le centre de recherche en cancérologie où elle travaillait jusqu’en septembre dernier. Rentrée en 2001, cette ingénieure d’études a été «remerciée»…

 après y avoir accumulé douze CDD et six avenants en l’espace de onze ans, le tout sans discontinuer. «Elle a travaillé dans les mêmes locaux, avec la même fonction et le même directeur de laboratoire», souligne Me Rémi Bascoulergue. Mais rien n’y fait.

«Le responsable des ressources humaines m’a certifié que mes compétences et mon investissement professionnel n’étaient nullement remis en cause, mais que cette situation relevait d’une aberration administrative», se désole cette chercheuse nantaise, mise au chômage sans la moindre indemnité. Surtout, les projets dont elle avait la charge ont été suspendus.

Parmi eux, le suivi d’une «étude clinique de grande ampleur», qui permettrait de « prouver l’efficacité d’un traitement évitant les infections mortelles aux patients en réanimation »…

Elle avait réclamé sa titularisation

À vrai dire, Sophie a peut-être eu le tort de réclamer sa titularisation, comme le permet la «loi Sauvadet» du 12 mars 2012 – du nom de l’ancien ministre (NC) de la Fonction publique – après six ans de CDD. À l’Inserm, elle n’en a fait que quatre : selon les lignes budgétaires allouées aux uns ou aux autres, elle a aussi été rattachée, officiellement, au CHU ou encore au CNRS.

«L’Etat est le plus mauvais employeur qu’il soit : il multiplie les contrats précaires dans ses services», assène Rémi Bascoulergue, son avocat. Le jugement du tribunal administratif de Nantes est attendu sous quatre semaines.

 De notre correspondant à Nantes, Guillaume Frouin

http://www.20minutes.fr/economie/1085129-licenciee-apres-12-cdd-11-ans-attaque-etat

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Y’en a marre des accords négociés par les partenaires sociaux et surtout des de’structions d’emplois

Posté par ippolito le 25 janvier 2013

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Mutuelles pour tous: vers la destruction d’emplois?

COÛT DU TRAVAIL

À l’heure où tout le monde semble s’accorder de fait sur le caractère historique des accords négociés par les partenaires sociaux sur la sécurisation de l’emploi, force est de constater que tout n’a pas été véritablement pointé du doigt.

Par ailleurs, et sans ironie aucune, le fait que ces derniers aient été qualifiés de « sans équivalent depuis 30 ans » donne sérieusement à réfléchir sur notre difficulté à réformer en profondeur le marché du travail en France.

Alors oui, ces accords marquent un certain nombre d’avancées, mais ils restent sans conteste loin de l’objectif historique annoncé. Un petit pas pour la sécurisation de l’emploi, mais un grand pas pour la relance de la compétitivité? C’est là que le bât blesse.

Car même pour la très enjouée OCDE, certains points du texte suscitent quelques craintes. Précisons, la sempiternelle hausse du coût du travail!

Dans le viseur, la généralisation de la complémentaire santé et son financement. Le seul recours obligatoire aux mutuelles pour tous représente un surcoût évalué entre 1 milliard d’euros et 3 milliards d’euros (selon l’Ifrap) du côté des entreprises.

Soit une augmentation minimum au niveau du smic de 1,5%, dont il était rappelé récemment les impacts négatifs sur la compétitivité et l’emploi :

Compétitivité sacrifiée. Les PME et TPE qui emploient une majeure partie de leurs salariés au Smic (24% dans les entreprises de moins de 10 personnes contre 4,5% dans les grandes) seront particulièrement touchées.

Limitation du recours aux embauches.

Compression des salaires vers le bas.

Autrement dit, une augmentation de la masse salariale qui fragilise les entreprises et débouche sur une précarisation généralisée des salariés. Bref, une nouvelle perte de pouvoir d’achat pour de nombreux travailleurs qui ont déjà dû subir la re-fiscalisation des heures supplémentaires.

Pire, les experts [1] s’accordent sur le fait que pareille mesure aurait un effet désastreux pour l’emploi. Puisqu’une simple hausse de 1% du Smic entrainerait mécaniquement la destruction de 1,5% des emplois au salaire minimum. Soit environ 25 000 emplois. Et les premières victimes seraient évidemment les jeunes!

Et tout cela, alors que les cotisations sociales en France sont déjà les plus élevées des pays de l’OCDE.

Inutile de préciser qu’une partie des bénéfices visés par le gouvernement avec le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), supposé permettre d’abaisser le coût du travail en France, part donc en fumée!

Enfin, jusqu’à maintenant, la mise en place des complémentaires santés avait conduit à l’organisation de monopoles d’assurances et mutuelles par branche d’activité qui permettaient de financer les organismes paritaires à défaut d’offrir les meilleures garanties aux assurés.

Le nouvel accord semble offrir aux entreprises le luxe du choix quant aux complémentaires santé auxquelles elles pourront dorénavant adhérer. En d’autres termes, la réintroduction dans le système d’une dose de concurrence susceptible de profiter à tous! Nos entreprises en tête. Si tel est le cas, nous ne pourrons tous que nous en réjouir, sauf réserves ci-dessus bien sûr.

Car la question se pose, et demeure, tant pour les employeurs que pour les salariés qui sont appelés à financer à parts égales pareille réforme.

En particulier lorsqu’une enquête commandée par le Comité Technique des Institutions de Prévoyance (CTIP) -en langage barbare, l’organisation défendant les intérêts généraux des institutions de prévoyance- nous apprend que la majorité des salariés français, y compris dans les TPE/PME, bénéficient déjà d’une couverture complémentaire pour leurs frais de santé.

Le plus souvent avec une participation de l’employeur, pouvant aller jusqu’à une gratuité totale pour le salarié [2].

Jusque là, aucune précision particulière n’a été apportée suite aux accords. Nous ne pouvons donc qu’espérer le meilleur.

N’oublions pas enfin le clou de cet accord historique, la taxation des contrats courts! Soit une hausse du coût du travail de 0,5 à 3%, alors même que les entreprises sont les premières victimes d’une conjoncture économique défavorable.

À croire que personne en France n’a encore compris que le recours croissant à ce type de contrats était la conséquence d’un manque d’activité, des biais existants sur le marché du travail, et non le simple fait de monstres pour lesquels certains aiment faire passer les patrons français!

Autre interrogation sur les contrats courts, les patrons, appelés par M. Moscovici à engranger du crédit d’impôt sur les emplois verront-ils cette hausse de leur coût prise en charge par l’État au titre du CICE, et donc par la dette publique?

Un curieux accord historique donc, aux effets pervers qui ne manqueront pas de se faire sentir…À la fois sur la marge des entreprises, leur trésorerie et par extension sur l’emploi. Et alors que le plus dur semblait derrière nous, notamment avec la prise de conscience préalable de la nécessité d’abaisser le coût du travail!

http://www.huffingtonpost.fr/herve-lambel/cout-du-travail_b_2502020.html?utm_hp_ref=economie

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Y’en a marre de la baisse inéluctable des retraites

Posté par ippolito le 24 janvier 2013

L’inéluctable baisse des retraites qu’ils nous préparent

Pour éviter la faillite du système, le gouvernement doit choisir entre allonger la durée de cotisations, faire payer davantage les actifs ou geler les pensions. Et la 3ème option est la moins mauvaise à ses yeux.

Avec la crise, notre système de retraite est au bord de la faillite C’est un sujet épineux pour le gouvernement et sa majorité mais, elle aura du mal à l’esquiver. 

Jeudi 17 janvier, lors de ses vœux au monde de l’entreprise et aux organisations paritaires, François Hollande a d’ailleurs reconnu que, la réforme de 2010, n’avait pas tout réglé. 

Le président de la République a admis que l’allongement de la durée de cotisation pour bénéficier d’un taux plein de 41 ans en 2012 et à 41,75 ans en 2020, est insuffisante pour maintenir l’équilibre du système de financement.

Fin décembre, le Conseil d’orientation des retraites, le Cor, avait déjà agité le chiffon rouge en publiant des prévisions alarmistes : l’organisme table sur un déficit prévisionnel de 21 milliards dès 2017.

Côté retraites complémentaires, ce n’est guère mieux : le déficit cumulé des deux régimes, Agirc (pour les cadres) et Arrco ( pour tous les salariés), s’élève à 6,5 milliards d’euros. Il passera à 10,5 milliards dès 2017. Surtout, si rien n’est fait, les réserves de l’Agirc seront épuisées dès 2017, et celles de l’Arrco en 2020.

Il y a donc urgence. François Hollande a d’ailleurs annoncé dès le printemps, la tenue « d’une concertation sur le financement des retraites ». Même s’il joue la carte du dialogue social, le gouvernement socialiste dispose de marges de manœuvre particulièrement faibles. 

Sur quels leviers va-t-il jouer ? Parmi les trois options habituelles, – repousser l’âge et allonger la durée de cotisations, augmenter les cotisations, ou baisser les pensions- laquelle va-t-il privilégier ?

Revue de détail

1/ Retarder l’âge du départ à la retraite.

C’est évidemment le scénario le plus difficile à épouser pour la gauche, en tête des cortèges en 2010. Les socialistes étaient les premiers à s’insurger contre le précédent gouvernement qui a enterré la retraite à 60 ans. Choisir cette option est d’autant plus exclue que cela reviendra à reprendre l’antienne du Medef. 

L’organisation patronale milite depuis plusieurs années pour repousser l’âge de la retraite. Mardi 15 janvier, Laurence Parisot a d’ailleurs remis le sujet sur le tapis : «Tous nos voisins ont choisi, à l’horizon 2035 ou 2040, de reculer l’âge légal de départ à 66 ou 67 ans, a-t-elle expliqué. Nous devons lancer le débat sur des orientations claires à moyen terme et la question de l’âge légal devra être reposée ».

2/ Augmenter les cotisations.

Ce serait une décision difficile à prendre dans le contexte de crise actuel. L’impact sur le pouvoir d’achat serait immédiat. Surtout, pour les entreprises, un effort de ce type a déjà été demandé en 2012. 

Pour financer l’extension du dispositif carrières longues promis par François Hollande, elles ont déjà subi une hausse. C’est à ce prix que l’engagement d’un retour à 60 ans pour les salariés ayant commencé tôt leur vie professionnelle a pu être honoré.

Mardi 15 janvier, à l’occasion d’une séance de négociation sur le renflouement des retraites complémentaires, – une négociation se tient actuellement sur le sujet qui doit se terminer fin mars- la CGT a toutefois proposé de mettre en place une hausse modulée des cotisations en fonction de la part de la masse salariale dans la valeur ajoutée de l’entreprise.

3/ Baisser ou geler les pensions.

C’est ce qu’a proposé le patronat qui n’y est pas allé de mains mortes, ce mardi 15 janvier, toujours lors de la négociation autour de l’Agirc et l’Arrco. Le Medef a en effet proposé que la revalorisation soit inférieure à l’inflation jusqu’en 2017. 

Si elle était adoptée, ce quasi gel générait une économie de 780 millions d’euros pendant quatre ans. Sur le papier, les syndicats sont contre une mesure qui traduirait par une baisse du pouvoir d’achat des plus âgés. Mais devant l’urgence, certains (dont la CFDT) pourraient cependant l’accepter à condition toutefois que cette désindexation soit temporaire.

Là est la nouveauté. Car, ces dernières années, cette voie avait toujours été écartée. En effet, Nicolas Sarkozy avait toujours refusé de toucher au pouvoir d’achat des retraités, électorat traditionnellement ancré à droite. 

La gauche pourrait donc briser ce tabou. C’est ce que laisse en tout cas entendre Jérôme Cahuzac. Dans une interview aux Echos, mardi 15 janvier, le ministre du budget a estimé qu’une décision de désindexation des retraites complémentaires par les partenaires sociaux serait un « élément d’appréciation très important » pour le gouvernement.

Selon Jérôme Cahuzac, elle pourrait inspirer le régime général. 

Prudent, le ministre du budget a toutefois précisé que «rien n’est décidé aujourd’hui et rien ne le sera sans qu’une concertation approfondie soit menée, comme c’est du reste prévu sur ce dossier ». Il n’empêche, Jérôme Cahuzac a ouvert la brèche.

Il faut dire qu’une telle décision permettrait de réaliser une économie substantielle. La Fondation IFRAP a ainsi chiffrée qu’une sous-indexation (inflation moins un point) appliquée aux retraites de base (CNAV) permettrait de regagner entre 2 et 5 milliards d’euros (selon qu’on l’applique sur 2 ou 4 ans).

Dans l’opinion, le débat sur l’égalité entre les générations ne cesse de se diffuser. En septembre dernier, la cour des comptes estimait d’ailleurs que « Malgré la persistance de situations individuelles préoccupantes, il reste que contrairement à une idée reçue, les retraités sont dans une situation globale en moyenne plus favorable que celle des actifs, notamment des plus jeunes » Voilà pourquoi, baisser les pensions pourrait s’avérer la moins mauvaise option pour les socialistes.

Créé le 18-01-2013 
Fanny Guinochet

http://www.challenges.fr/economie/20130118.CHA5323/les-retraites-francais-n-echapperont-pas-a-une-baisse-de-leurs-pensions-notamment-agirc-et-arrco.html

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