Y’en a marre de la hausse des tarifs des péages
Posté par ippolito le 2 février 2013
Le jackpot des autoroutes épinglé par un rapport
Rendu public aujourd’hui, un document sur le système autoroutier critique, chiffres à l’appui, la dérive des tarifs de péage qui augmentent ce matin de 2,1 % en moyenne.
Comme chaque année, les automobilistes vont payer plus cher les autoroutes. A partir d’aujourd’hui, les péages augmentent en moyenne de 2,1%.
Pour justifier ce nouveau relèvement des tarifs, les autoroutes mettent en avant les 1,9 Mds € de travaux de modernisation et d’entretien du réseau prévus en 2013.
Une explication loin de convaincre les usagers qui, selon Laurent Hecquet, ex-délégué général de 40 Millions d’automobilistes et fondateur du club de réflexion Automobilité & Avenir, jugent les tarifs de péages « opaques et injustes ».
Auteur d’une étude sur le sujet, dont nous publions des extraits, Laurent Hecquet dénonce les dérives du système autoroutier. Premier constat : sur des trajets aux caractéristiques semblables, « les écarts de tarifs se sont accrus ». Ainsi, il faut débourser 21,60 € pour parcourir les 150 km entre Pau et Langon (A 65), mais 7,40 € pour relier sur 100 km Melun et Troyes (A 5). D’où « de véritables inégalités entre usagers » qui se considèrent « davantage en otages rackettés qu’en clients consentants ».
Des hausses souvent supérieures à l’inflation
Un système d’autant plus mal accepté, selon Laurent Hecquet, « qu’aucune amélioration notable du service ne justifie » une hausse systématiquement supérieure à l’inflation.
Mieux, depuis 2005, dernière année avant la privatisation, le système a viré au jackpot. Exemple : les Autoroutes du sud de la France (ASF), du groupe Vinci, et les autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR), filiale d’Eiffage, ont vu leurs recettes s’envoler (+ 18% et + 19,65%) tandis que les charges stagnaient (+ 4,6% et + 0,46%). Conséquence : les bénéfices d’ASF ont bondi de 77,8% en six ans et ceux d’APRR de… 103%.
Un business juteux qui n’a pas nui au portefeuille des automobilistes, selon un porte-parole des sociétés d’autoroutes. « Avant la privatisation, les péages augmentaient de 2% en moyenne par an, et la hausse a continué au même rythme depuis 2006. » Les exploitants ont beau jeu de rappeler que les hausses de péage sont la stricte application des contrats signés avec l’Etat, qui empoche 40% des recettes des péages, contre 15% seulement dédiés aux frais de fonctionnement.
Le reste, soit 45% du montant des péages, va aux dividendes versés aux actionnaires et au remboursement des créances bancaires des sociétés autoroutières qui se sont lourdement endettées pour racheter les parts de l’Etat. Si leurs bénéfices ont jusqu’ici grimpé en flèche, elles pâtissent de la baisse des trafics (- 1,5% pour les voitures et – 3,5% pour les camions en 2012), encore accélérée par… les hausses à répétition des tarifs de péage.
http://www.leparisien.fr/economie/le-jackpot-des-autoroutes-epingle-par-un-rapport-01-02-2013-2530999.php
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