Y’en a marre du mal logement et surtout en zones rurales et péri-urbaines
Posté par ippolito le 4 février 2013
Logement : la Fondation Abbé Pierre dénonce les « ségrégations territoriales »
Le mal-logement touche particulièrement les zones rurales et péri-urbaines.
Le dossier du mal-logement se rappelle à François Hollande. Le chef de l’Etat a reçu hier une délégation de la Fondation Abbé Pierre. Et c’est une situation d’une brutalité inédite que ses dirigeants lui ont décrite. Plus de 10 millions de personnes sont touchées par la crise du logement et 3,6 millions subissent le mal-logement, selon le 18e rapport annuel de la Fondation rendu public ce matin.
Des cabanes aux squats, en passant par le camping à l’année, « l’exclusion du logement est devenue un phénomène massif qui touche au moins 700.000 personnes », y indiquent ses auteurs.
Du fait de la hausse continue du chômage l’an dernier et d’une précarité croissante, les relais d’intervention d’urgence (centres communaux d’action sociale, associations) sont submergés par les appels au secours. Avec 150.000 sans-abri, le scénario du pire, celui du non-logement, sévit toujours. « L’accueil inconditionnel n’est toujours pas effectif en 2012, malgré l’objectif affiché de la loi », déplore Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation.
Selon lui, « le bouclier de la protection sociale n’est plus calibré pour répondre au problème d’exclusion ». Les ordres d’expulsion grimpent en flèche : près de 119.000 décisions de justice ont été prononcées l’an dernier, soit 3.000 plus qu’en 2011. Et alors que les revenus au mieux stagnent, les dépenses de logement explosent dans les budgets des ménages.
Entre 2000 et 2010, les loyers ont augmenté de 47 % dans le parc privé et de 29 % dans le parc social, rappelle le rapport. Conséquence, le nombre d’impayés s’envole et le financement des dispositifs de soutien, comme le Fonds de solidarité logement (FSL), est de plus en plus sous tension
Pour autant, les situations les plus problématiques ne se retrouvent pas dans les villes où se loger coûte le plus cher. A Paris, seulement 5 % des ménages ont des difficultés à s’acquitter de leur loyer ou à honorer leurs traites, alors qu’ils sont 27 % dans les grandes villes bon marché. « A Paris, la centrifugeuse a marché », résume Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation. En clair, les populations modestes ont fui la capitale pour sa périphérie.
Le défi de la mixité sociale
Les métropoles régionales au marché immobilier tendu, les zones touristiques du littoral et certaines zones transfrontalières connaissent le même phénomène de ségrégation territoriale et relèguent elles aussi les mal-logés extra-muros.
Dans les zones rurales et les territoires urbains désindustrialisés, les difficultés sont aussi liées à l’état des logements souvent bon marché, mais vétustes et coûteux à chauffer pour leurs occupants.
Pour la Fondation Abbé Pierre, le relèvement du seuil minimal de 25 % de logements sociaux dans la loi Duflot « est une action forte », Mais, pour Patrick Doutreligne, « il n’est pas certain que la deuxième lame du rasoir, celle des pénalités pour les communes, sera plus efficace ». Pour lui, la nouvelle géographique de la politique de la ville qui va se dessiner prochainement (lire plus haut) « ne doit pas être d’inspiration financière ».
Les chiffres du mal-logement
150.000 personnes sont sans domicile fixe.
411.000 sont hébergées chez des tiers.
100.000 personnes résident à l’année dans un camping à l’année.
85.000 occupent un habitat de fortune.
1,22 million de personnes sont en attente d’un logement social.
354.000 logements sont sans confort sanitaire et 1,34 million sont sans chauffage central.
Par Joel Cossardeaux
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0202533145199-logement-la-fondation-abbe-pierre-denonce-les-segregations-territoriales-534395.php
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