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Y’en a marre des incohérences de la politique européenne française

Posté par ippolito le 26 février 2013

Les incohérences de la politique européenne française

Le «gouvernement économique» que la France appelle de ses voeux n’est toujours pas explicité. Sans ligne claire de conduite, la politique française va au gré du vent et des rapports de force avec l’Allemagne.

C’est en vaillant porte-drapeau d’«une relance de la croissance européenne» que François Hollande commence son quinquennat. Il part à l’assaut de l’Allemagne pour qu’au côté du «traité de stabilité», qui consacre la victoire de l’austérité germanique, soit adopté «un pacte de croissance» qui grossisse les crédits communs au travers des fameux eurobonds et finance des infrastructures intra-européennes.

 C’était en mai. Sur le moment, le président français trouve un soutien dans les autres capitales, à commencer par Rome, on parle de sa «victoire». Huit mois plus tard, le même François Hollande qualifie de «bon compromis» un budget européen qui diminue ces mêmes crédits communautaires.

Le pacte de croissance a, entre-temps, disparu. François Hollande a échoué. Il n’a pas fait mieux que Lionel Jospin qui se perdit dans la même fière ambition sitôt nommé à Matignon en 1997. Au «pacte de stabilité» de l’époque furent ajoutés les termes «…et de croissance», sans que cette formule ne comportât aucun contenu.

Depuis les premières discussions sur la monnaie unique, il y a trente ans, la France revendique haut et fort de doter l’Europe d’un «gouvernement économique» qui fasse le pendant de l’Europe monétaire.

Paroles, paroles

Ce projet a un double but. Sur le plan économique, il vise à mettre du keynésianisme dans la politique «à l’allemande» qui se fixe exclusivement sur des objectifs d’inflation (ce qu’on nomme la culture de stabilité outre-Rhin). Sur le plan politique, il veut donner «la dernière main» aux gouvernements face aux experts «indépendants» de la Banque centrale européenne.

Cette Europe à la française a un double défaut d’origine: primo, elle irrite les Allemands puisqu’elle va à l’encontre de ce qu’ils croient profondément bon pour l’économie, secundo elle en reste aux généralités floues. L’autre politique c’est quoi? Le gouvernement économique c’est quoi? Des mots.

Le 17 octobre, François Hollande donne une interview, la veille du Conseil de Bruxelles, à plusieurs journaux européens. Pour sortir de son échec du pacte de croissance par le haut, il expose ce qui est la stratégie française. Il explique que l’Union doit être «à plusieurs vitesses» et le premier cercle, la zone euro, doit aller plus vite dans «une intégration solidaire».

On retrouve l’inspiration de Jacques Delors. Concrètement, le président désigne l’union bancaire et il va s’employer à vaincre les réticences d’Angela Merkel. L’union bancaire est à mettre à l’actif de la France. Mais lorsqu’en décembre, Herman Van Rompuy demande au Conseil un mandat pour pouvoir élaborer un projet de «capacité budgétaire» pour la seule zone euro, qui serait lui en croissance quand le budget global de l’Union à vingt-sept serait en recul sous l’influence britannique, il ne reçoit pas le soutien de François Hollande. L’attitude du président illustre la velléité française.

Que veut la France?

La France n’a pas de politique européenne cohérente. C’est vrai de la gauche, comme de la droite. Le contenu du «gouvernement économique» n’est toujours pas explicité et sans ligne claire de conduite, la politique française va au gré du vent et des rapports de force avec l’Allemagne. Manquent toujours une vision économique et une vision politique.

Le concept d’«intégration solidaire» a une apparence: il faut reprendre la marche de Jean Monnet vers une Europe chaque jour plus intégrée. Mais «le concept reste vide. Que signifie-t-il sinon que l’Allemagne, comme toujours, doive payer», demande Jean Pisani-Ferry, du think tank Bruegel?

Est-ce que François Hollande veut que le Nord finance pour le Sud comme avant la crise? Fondamentalement, cette «solidarité» vague ne permet pas de se prémunir contre les divergences de balances des paiements intra-européennes et elle heurte les Allemands qui refusent l’«Europe des transferts».

Même constat d’échec sur les autres sujets de discorde au-dessus du Rhin: évoquer le niveau de l’euro face aux autres monnaies, introduire un smic pour empêcher les Allemands de payer leurs ouvriers agricoles roumains au tarif roumain, relancer des dépenses budgétaires dans les pays qui ne craignent pas d’attaques des marchés financiers (l’Allemagne), définir une stratégie commune dans l’énergie, etc. Rien n’avance sur aucun de ces fronts, faute d’idée française concrète et crédible. Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen, résume:

«Les socialistes ne savent tenir, encore et toujours, qu’un discours répulsif pour les Allemands.»

Même raté sur le plan institutionnel. Juste avant son élection, François Hollande, paralysé par le déchirement de son parti lors du référendum de 2005, avait exclu toute révision des traités pendant son quinquennat.

Puis il change un peu d’avis et envisage que les élections européennes de 2014 soient l’occasion d’un débat entre les partis politiques européens sur cette question. 

Mais lesdits partis ne semblent pas pressés de lancer des ponts transfrontières et cette hypothèse a toutes les chances de n’aboutir à presque rien. 

Au sein du Parti socialiste, le président n’ose pas trancher la contradiction entre les fédéralistes et les «nonistes» (qui ont voté non au référendum sur la Constitution): les hésitations de sa politique européenne viennent de là.

Au jour le jour, la politique européenne française se contente de sauver ses intérêts, à commencer par les crédits de la politique agricole commune. L’Europe en récession patauge encore dans la crise financière, chacun y sauve son intérêt propre, la France discourt dans le flou et l’Allemagne domine.

Eric Le Boucher

http://www.slate.fr/story/68651/union-europeenne-politique-france-incoherences-gouvernement-economique

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Y’en a marre de la gabegie de France télévision

Posté par ippolito le 26 février 2013

L’incroyable gabegie qui mine France Télévision

Alors qu’outre-Manche, la BBC a su se réformer, le paquebot de l’audiovisuel public français reste incontrôlable.

« La télévision publique est là pour servir la nation et pas l’Etat. Au moment où les gens et les entreprises se serrent la ceinture, nous ne pouvons nous dispenser de répondre aux réalités économiques. Nous allons devoir faire des économies pour un montant d’au moins 16% de notre budget annuel. » 

Qui parle ainsi? Rémy Pfimlin, le patron de France Télévisions, qui ne sait pas comment boucler son budget? Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture, soudain sensible aux objectifs d’économies imposés par les lettres de cadrage budgétaire envoyées cette semaine? Que nenni. On ne parle pas comme cela en France, et particulièrement quand il s’agit de télévision…

C’est lord Patten of Barnes, le président de BBC Trust, la radiotélévision publique anglaise, qui a eu ce langage direct. Quand il prononce ces mots en octobre 2011, la Beeb a déjà maigri. 

Elle a trouvé plus de 2 milliards d’euros d’économies, au rythme d’une réduction de ses dépenses de 3,5% par an. Et comme si cela ne suffisait pas, le directeur général de la vieille Auntie a décidé d’ajouter encore 4%, qu’il veut réinvestir dans les programmes prioritaires. 

Au total, le plan d’économies adopté par le Trust en mai 2012 coupera 825 millions d’euros d’ici à 2017, soit 20% du budget annuel. Et lord Patten d’ajouter à destination de ses cadres dirigeants: « S’il vous plaît, rappelez-vous que ne rien faire n’est pas une option. »

Les rapports se succèdent… en vain

Pendant ce temps, France Télévisions hésite, tergiverse et n’en finit pas de négocier avec l’Etat. « Pour 2013, il était prévu que les ressources atteignent 3,2 milliards d’euros, rappelle Rémy Pfimlin. En réalité, nous ne recevrons que 2,85 milliards. »

 Du holding des télévisions publiques proviennent cet hiver des craquements alarmistes. Pour éponger le déficit en 2013, un plan d’économies de 150 millions est en gestation. Mais ni son détail ni sa mise en oeuvre ne sont encore connus. « Rappelez-vous que ne rien faire n’est pas une option »…

Or les rapports se succèdent et se ressemblent sur la gestion de France Télévisions. Dans la foulée de la Cour des comptes, Martine Martinel, députée PS en charge du rapport sur l’audiovisuel public, dénonce « un défaut de pilotage. 

Il est paradoxal de constater une augmentation globale des effectifs, alors que les deux dispositifs de départs volontaires à la retraite mis en place en 2007 puis en 2009-2012 auraient dû conduire à une diminution ». 

Le second plan a accompagné plus de 600 salariés vers la sortie. France Télévisions s’était engagé à réduire ses coûts de personnel de 5% entre 2011 et 2012: ils ont progressé de 2,74%.

  »Au total, les deux plans de départs volontaires à la retraite auraient dû permettre de dégager une économie de plus de 45 millions d’euros: ils auront coûté 58 millions sans impact sur les effectifs… », assène la députée.

On se contente de multiplier les mesurettes

Du laisser-aller dans les recrutements à France Télévisions? Le directeur des ressources humaines, Patrice Papet, assume. A son arrivée, en août 2010, il a trouvé, dit-il, « une organisation peu lisible, des pertes de repères ». Cette année-là, il a affronté un suicide et deux tentatives. « Nous avons résolu de faire une pause dans l’adaptation des effectifs », admet-il. 

Depuis, les négociations sur l’emploi ont repris. Il a annoncé au CCE de 650 à 850 suppressions de postes sans licenciements, sur un effectif global de 10.350 salariés théoriquement indéboulonnables. Il vise notamment les gros bataillons de France 3 et les non-permanents, qui représentent environ 18% des effectifs à France Télévisions, contre moins de 5% dans les chaînes privées.

France Télévisions multiplie les mesurettes. Il a réduit d’un quart la rémunération variable de son comité exécutif. Rémy Pflimlin a « raboté » les budgets consacrés à l’achat de programmes de flux, aux rediffusions ou à la production. Les achats ont été centralisés et serrés. Les notes de frais doivent baisser de 15 à 20% en 2013. 

L’installation du Grand Soir 3, une plage d’information d’une heure à 22h40 à l’antenne le 25 mars, générera 10 millions d’euros d’économies annuelles. Mais, là encore, le dispositif a des allures de saupoudrage face à la cure d’austérité martiale de la Beeb.

Outre-Manche, la BBC a supprimé 2.000 postes sur cinq ans (sur un effectif de 20.000 personnes, y compris la radio et l’audiovisuel extérieur), la masse salariale des cadres payés plus de 177.000 euros a fondu de 19%. Elle a coupé 25% des coûts de direction et de services administratifs avec la suppression d’un poste sur cinq. 

Les cadres dirigeants sont priés de ne pas dépasser la barre de 1% des effectifs. Elle a quitté le siège historique de West London occupé depuis cinquante ans, optimisé ses frais techniques. Bilan: 470 millions d’euros d’économies.

Pfimlin note qu’il n’a pas les mains libres comme son homologue de la BBC

Cela n’impressionne guère Rémy Pflimlin, qui recule et sourit dans son fauteuil. « La BBC fait polémique au Royaume-Uni. Elle a inauguré récemment un immeuble de verre et d’acier à 1 milliard de livres, elle dispose de 6 milliards d’euros de budget, ses dimensions et ses moyens n’ont rien à voir avec les nôtres. Et s’ils donnent l’impression de réduire facilement les effectifs, c’est que le droit social le leur permet. 

Enfin, les hauts salaires de la BBC représentent le double des nôtres. Le patron de la BBC gagne deux fois mon salaire et je gagne cinq fois moins que le patron de TF1. » Dans la foulée, Rémy Pflimlin ne se fait pas prier pour remarquer que lord Pattern a les mains libres vis-à-vis du pouvoir.

« L’an dernier, nous avons décidé de fermer pendant deux semaines en novembre et en décembre les rédactions locales de Périgueux et de Bayonne par mesure d’économie, raconte Rémy Pfimlin J’ai eu droit à une mobilisation du personnel, des élus, à une campagne de lettres, à des interpellations du ministre à l’Assemblée nationale. Et lorsque j’ai été moi-même à l’Assemblée, toutes les questions des députés étaient centrées là-dessus. Quand vous êtes dans une entreprise privée, vous supprimez une ligne budgétaire, point. »

C’est ce que fait lord Patten. « Si nous devions prendre nos décisions à partir d’enquêtes de téléspectateurs, nous ne supprimerions sans doute rien », reconnaît-il. Pour économiser « au moins » 240 millions d’euros chaque année sur les contenus, il a donc défini cinq priorités: l’information, les programmes pour enfants, la fiction et le spectacle britanniques ainsi que les événements nationaux. 

Tout le reste est sabré sans pitié: les achats de films et de séries, les coûts de distribution (-30%), les droits sportifs (-15%), le divertissement, les programmes hors des heures de pointe sur les grandes chaînes, les petites chaînes, les grilles de nuit. 

Le budget de BBC Online (Bbc.co.uk) est amputé, lui, de 25%, quand le nombre de salariés du service multimédia de France Télévisions a été multiplié par six depuis 2010.

Outre-Manche, on a taillé dans les effectifs de cadres

En France, toucher au secteur de la production comporte des risques. La sortie de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, le 12 décembre sur RTL, est inimaginable outre-Manche. « C’est le rôle du service public de défendre la production », assurait-elle, regrettant dans la foulée l’installation du Grand Soir 3 parce qu’il prend la place des documentaires. 

On est loin du « service de la nation » revendiqué par lord Patten. La télévision publique achètera en 2013 pour plus de 1 milliard d’euros de programmes à des sociétés extérieures. Combien d’investissements dictés par des raisons pas tout à fait artistiques? 

Poussé par le lobby de la diversité, Avant-premières, le coûteux magazine culturel présenté chaque mercredi sur France 2 par Elizabeth Tchoungui jusqu’à juin 2012, a ainsi battu un double record de coût – 200.000 euros par épisode – et de faible audience, réussissant à tomber sous la barre des 2%! « France Télévisions est l’otage absolu des lobbys de la création, raille un dirigeant de TF1. Il y a une confusion entre l’intérêt général et l’intérêt des producteurs. Il y a un monde entre les productions de France Télévisions et celles de la BBC: ce monde, c’est celui de la contrainte. »

Dans sa course vers la réforme, la BBC n’a pas épargné sa hiérarchie: pas plus de cinq niveaux entre le DG et l’employé le plus junior, a décidé la Beeb. Pour ne pas dépasser la barre des 1% des effectifs de cadres dirigeants, 150 senior managers ont quitté le navire britannique entre 2009 et 2011, 70 autres partiront d’ici à 2015. France Télévisions a simplement fait… l’inverse. 

Joy Banerjee, délégué du personnel SNJ-CGT, a épluché avec les élus les bilans sociaux donnés par le comité d’entreprise. Résultat: 350 postes de managers créés avec l’apparition de l’entreprise unique. On a vu surgir des directeurs généraux en région, des directeurs des études, et même des coordinateurs transversaux! 

« Chacune des 23 antennes locales a un chef de centre, un directeur technique, un DRH, un directeur adjoint rattaché, des gens à 6.000 ou 7.000 euros mensuels, avec voiture de fonction pour certains », assure Patrice Machuret, le président de la Société des journalistes de France 3. Selon lui, 140 directeurs généraux à France 3 gagneraient entre 7.000 et 10.000 euros net.

Au service des sports, commun à France 2 et France 3, « la rédaction est déséquilibrée, dit Antoine Chuzeville, journaliste du service et délégué syndical SNJ. On compte 33 reporters pour 26 cadres. Ce taux de 40 à 45% d’encadrement est paralysant au quotidien ». 

Cette multiplication des fonctions sans tâche engendre le désoeuvrement et des drames. Le 2 décembre dernier, le journaliste de France 3 Michel Naudy, âgé de 60 ans, s’est suicidé à son domicile. On découvre alors que cet ancien de L’Humanité et de Politis entré à France 3 en 1981, ancien rédacteur en chef de la rédaction nationale, était salarié sans affectation depuis… 1995, dix-sept ans.

Des salariés au placard payé comme Pujadas

Le cas est-il unique? La culture du placard est ancienne à France Télévisions. Chaque présidence, chaque réorganisation a laissé sa couche sédimentaire de rédacteurs en chef ou de postes à responsabilité. « Vous ne pouvez pas faire partir les gens, et les moins bons ne trouvent pas à l’extérieur, assure un ancien dirigeant qui l’a pratiquée. 

Plus d’un quart des journalistes et de l’encadrement sont inutilisables. » Chiffre difficilement vérifiable. Joy Banerjee décrit des arrêts maladie, des gens qui craquent, des problèmes de management, des CDD « très inquiets pour leur avenir ». 

« Lorsqu’il y a sept niveaux, nous passerons à deux, promet Patrice Papet. Lorsqu’il y en a trois, à zéro. Mais les choses ici prennent du temps, plus que dans le privé. Patrick de Carolis disait que France Télévisions est un paquebot qu’il faut piloter comme un hors-bord. Je crois que c’est un paquebot qu’il faut piloter comme un paquebot. » Le 28 janvier, Rémy Pfimlin a resserré la gouvernance à quatre hommes – Martin Ajdari, Patrice Papet, Bruno Patino et Thierry Thuillier -, après l’avoir considérablement élargie en arrivant.

C’est peut-être la chaloupe de l’outre-mer qui est la plus chargée. Derrière France O, une édition nationale et neuf régions qui fonctionnent sur le modèle de France 3. La dolce vita en plus. « Ici, n’importe quel gars au placard touche le salaire de David Pujadas », lance une journaliste qui préfère rester anonyme, car le monde du journalisme insulaire est petit. 

La grille des rémunérations de France Télévisions est multipliée par 1,73 en Nouvelle-Calédonie, par 2,03 à Wallis et Futuna. Les anciennetés mettent du beurre dans les épinards, les effectifs et l’encadrement là aussi sont pléthoriques. Les arrêts maladie correspondent dans certaines éditions à dix postes à temps plein. Il faut ajouter un treizième mois, un quatorzième mois et des primes de week-end. 

Résultat: de source syndicale, la masse salariale représente 17% du budget de France 2,27% de celui de France 3 et 60 à 80% du budget de France O. « En outre-mer, nous effectuons une mission de service public incontestable, le salaire indexé s’y applique dans le secteur public, au-delà du seul cas de France Télévisions », rappelle Rémy Pfimlin.

Un indubitable manque de courage au plus haut niveau

Le système fait pourtant hurler les petites télévisions privées concurrentes. « Nous ne vivons que de la publicité, alors qu’ils ponctionnent eux aussi le marché publicitaire, en plus de la redevance et des subventions d’Etat, clame Jean-Claude Asselin de Beauville, le président de la Fédération des télévisions locales privées d’outre-mer. 

Leurs budgets sont six à douze fois supérieurs aux télévisions locales privées. » Pourtant, à la Réunion, une antenne privée fait davantage d’audience que la locale de France Télévisions.

France Télévisions peut-il donner une autre image que celle d’un bateau échoué au bord de la Seine en crue de début février? « C’est difficile parce que c’est une entreprise lourde, avec une culture spécifique, qui subit l’instabilité des dirigeants et des volontés de l’actionnaire », résume Rémy Pfimlin. 

A Londres, la direction de la BBC a un atout majeur. Elle appuie sa stratégie sur une charte royale signée pour dix ans et intouchable. La députée Martine Martinel le reconnaît volontiers: les variations permanentes de la tutelle d’Etat, qui change d’homme, de politique et de budget à une cadence infernale, n’arrangent rien. 

Mais un haut fonctionnaire du ministère de la Culture renverse les responsabilités. « C’est vrai, la tutelle et le pouvoir politique ne sont pas courageux, admet-il. Jamais un dirigeant d’entreprise publique n’aura une feuille de route claire, mais s’il tape du poing sur la table pour réduire ses dépenses et s’il a le soutien de l’Elysée, la tutelle suivra. » Il faudrait juste que Rémy Pfimlin et François Hollande forcent un peu leur nature…

Marc Baudriller et Jean-Baptiste Diebold

http://www.challenges.fr/media/20130221.CHA6454/l-incroyable-gabegie-qui-mine-france-television.html

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Y’en a marre des assistés de l’Elysée … et surtout de leur train de vie aux frais des contribuables

Posté par ippolito le 26 février 2013

Ces assistés de l’Élysée…

Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy coûtent chaque année une somme colossale à la République. Une situation unique au monde.   
  
Les ex-chefs de l’État français bénéficient, en toute légalité, de privilèges souvent méconnus… qu’il est bon de rappeler en temps de crise. L’enquête menée par le magazine Challenges, qui s’appuie notamment sur les révélations du député René Dosière dans son récent livre L’argent de l’État, est riche d’enseignements. 

Une fois qu’ils sont retirés de la scène politique, ils sont à l’abri – à vie – sur le plan matériel. La République les prend en charge, leur assurant non seulement des avantages, mais également des revenus confortables.

Grosse retraite assurée

Conformément à une loi du 3 avril 1955, une « dotation annuelle d’un montant égal à celui du traitement indiciaire brut d’un conseiller de l’État en service ordinaire » – soit environ 6 000 euros par mois – est versée à nos présidents jusqu’à leur mort. 

Et ce, quel que soit l’âge ou le nombre de mandats cumulés. Une « prime de sujétions spéciales » s’y ajoute, dont le montant reste confidentiel. Officiellement, celle-ci se justifie pour « compenser les contraintes subies (par nos présidents) dans l’exercice de leurs fonctions ».

À cette coquette retraite peuvent s’ajouter d’autres salaires ou pensions. Ses activités de conférencier sont par exemple rétribuées à Nicolas Sarkozy. Quant à leur présence à vie au Conseil constitutionnel, elle rapporte aux anciens chefs d’État 12 000 euros chaque mois, en application d’un texte de 1958.

Un train de vie monarchique… grâce à Fabius

Les patrimoines de VGE, Chirac ou Sarkozy doivent beaucoup aux contribuables. En application d’une décision de Laurent Fabius en 1985, alors qu’il était Premier ministre de François Miterrand, la République, dont la prodigalité semble sans limite, met à la disposition des anciens chefs d’État tricolores un appartement de fonction « meublé » et « équipé ».

Ainsi, Giscard occupe depuis une trentaine d’années de somptueux locaux boulevard Saint-Germain à Paris. Idem pour Jacques Chirac, rue de Lille. Quant au mari de Carla Bruni, il dispose d’un appartement de 320 mètres carrés composé de 11 pièces, qui nécessite une dépense annuelle de 180 000 euros, soit 15 000 euros par mois.

 Quid des autres privilèges ? Toujours selon le texte fabiusien, nos anciens présidents ont le droit de disposer d’une équipe d’au moins sept personnes prises en charge par la nation. 

Le prédécesseur de François Hollande ne s’en prive pas. Il s’est entouré d’un directeur de cabinet, d’une conseillère diplomatique, d’une chargée de la communication, de deux secrétaires, d’un intendant…, mais aussi de nombreux gardes du corps pour sa surveillance et celle de l’hôtel particulier de son épouse. Sans compter la voiture de fonction avec chauffeur qu’il utilise à l’envi… 

Sur ce terrain, Hollande voudrait incarner la rupture 

Le président actuel souhaite rompre avec cette tradition bien française. En janvier dernier, il promettait de modifier les textes permettant une telle goinfrerie. Mais s’il est d’ores et déjà dit que les présidents ne seront plus membres à vie du Conseil constitutionnel, cette mesure ne sera pas rétroactive. Et pour René Dosière, « ce n’est (toujours) pas sain ».

http://www.lepoint.fr/politique/ces-assistes-de-l-elysee-19-02-2013-1629732_20.php

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Y’en a marre de la crise mais surtout de la politique économique de nos différents gouvernements

Posté par ippolito le 26 février 2013

Croissance zéro en France: à qui la faute?

La croissance a été nulle en France en 2012. L’opposition dénonce l’échec de la politique économique du gouvernement. En réalité, c’est la droite qui a initié la politique d’austérité. Mais la gauche ne fait rien pour relancer la machine. Explications.

Les nuages s’accumulent pour le gouvernement. 2012 aura été une année noire, non seulement pour le chômage avec 285.000 demandeurs d’emplois en plus, mais aussi pour la croissance. 

Le PIB tricolore a stagné en 2012, selon les chiffres publiés par l’Insee ce jeudi 14 février. Sur l’ensemble de l’année, la croissance a été de zéro. C’est un véritable effondrement par rapport à 2011, où le PIB avait progressé de 1,7%.

Ces mauvais chiffres contraignent le gouvernement à « repenser », selon les termes du ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, ses prévisions d’une croissance de 0,8% pour cette année et surtout de d’un déficit public à 3%. 

Jusqu’à encore hier, l’exécutif n’en démordait pas et répétait à l’envi qu’il n’était pas question de remettre en question cet objectif énoncé par François Hollande pendant la campagne présidentielle. La publication mardi du rapport de la Cour des Comptes, qui estime que l’objectif de déficit de 3% ne sera pas atteint, a précipité les événements.

« Nous ne serons pas exactement, je pense, aux 3% en 2013″, a finalement concédé Jean-Marc Ayrault mercredi soir sur France 3. « On n’en sera pas loin », a-t-il ajouté aussitôt, se gardant toutefois de donner un chiffre précis. 

Mais le Premier ministre a réaffirmé que l’autre objectif de l’exécutif en matière de réduction de déficit, 0% en 2017, était lui inchangé. il a insisté sur la notion de « trajectoire » pour réduire le déficit. « Et pour y arriver, on a déjà engagé un certain nombre de réformes, fait des économies. Nous allons dans la bonne direction ».

La politique d’austérité a été initiée par la droite

Pour l’opposition, ces mauvaises nouvelles sont du pain béni. Dans un entretien aux Echos publié ce matin, Jean-François Copé annonce que l’UMP va déposer une motion de censure contre la politique économique du gouvernement pour « inciter » François Hollande à « changer immédiatement » de cap.

 Selon le patron de l’UMP, l’impossibilité d’atteindre une réduction du déficit à 3% constitue « le véritable aveu de l’échec de François Hollande ». « L’économie française est à l’arrêt » et la majorité a « cassé la croissance avec une overdose d’impôt », a accusé de son côté jeudi l’ancienne ministre UMP du Budget, Valérie Pécresse, sur Canal+.

En réalité, l’encéphalogramme de l’économie française reste désespérément plat depuis le printemps 2011, avec de brefs épisodes récessifs et des rebonds éphémères. 

Concrètement, la France a connu en 2012 quatre trimestres d’évolution en dents de scie de son PIB: -0,1% au premier et au deuxième trimestre, +0,1% au troisième et -0,3% au quatrième. 

En clair: la France a été techniquement en récession (deux trimestres consécutifs de baisse) dans la première moitié de l’année. Autrement dit, sous la précédente majorité. Puis elle a connu une timide embellie quand la gauche est arrivée au pouvoir, avant de plonger en fin d’année.

« Ce n’est pas l’actuel gouvernement qui a commencé à prendre des mesures d’austérité, souligne Jean-Marc Daniel, professeur à l’ESCP Europe. Les hausses d’impôts qui ont pesé sur les ménages et les entreprises en 2012 ont été votées par le gouvernement Fillon en 2011. 

La gauche ne fait que poursuivre cette politique. De toute façon, ce n’est pas un problème de politique économique spécifique à la France mais de contexte généralisé d’austérité en Europe ».

La politique du gouvernement ne favorise pas l’investissement

L’Europe, principal marché de la France (60% de nos exportations), s’est enfoncée dans la récession en 2012: le PIB de la zone euro a plongé de 0,6% au quatrième trimestre et de 0,5% sur l’ensemble de l’année. 

Seules l’Allemagne et l’Autriche ont enregistré une croissance positive (+0,7%), tous les autres pays de l’union monétaire sont en récession. 

Mais l’Allemagne enregistre un trou d’air encore plus sensible au quatrième trimestre: le PIB a reculé en effet de -0,6% contre -0,3% en France. Aucun pays ne peut donc se prétendre à l’abri. De ce point de vue, le zéro français est un moindre mal.

On observe par ailleurs que si la consommation des ménages affiche finalement une croissance nulle sur l’ensemble de l’année, c’est grâce à une légère hausse de 0,3% et de 0,2% aux troisième et quatrième trimestre. 

On ne peut donc pas dire, pour l’instant, que les hausses d’impôts décidées par le gouvernement ont brisé le moteur traditionnel de l’activité en France. Mais cela pourrait bien arriver en 2013, vu le choc fiscal que vont subir les entreprises et les ménages (deux tiers des 38 milliards d’euros de l’effort structurel prévu).

Si la politique du gouvernement n’a pas « cassé la croissance », ou en tout cas moins qu’ailleurs, reste à savoir si elle pourrait la faire redémarrer. 

Rien n’est moins sûr. « Le seul élément capable de dynamiser la croissance française en 2013, c’est l’investissement des entreprises. Or la politique du gouvernement ne le favorise pas, estime Jean-Marc Daniel: 

la fiscalité sur les bénéfices va être alourdie et le crédit d’impôt compétitivité favorise les entreprises à forte main d’oeuvre, pas les entreprises de croissance. »

Cela dit, les économies massives préconisées par la droite à la place des hausses d’impôt ne seraient pas plus efficaces. Elles auraient même un effet récessif plus important à court terme, argument mis en avant par Bercy pour justifier la prépondérance donnée à l’effort fiscal en 2012-2013.

Le FMI, l’OCDE et la Commission européenne prévoient 0,3% de croissance dans l’Hexagone cette année. Cet objectif, si minime soit-il, semble d’ores et déjà difficile à atteindre. L’acquis de croissance pour cette année est en effet négatif (-0,2%). Nombreux sont les économistes à prévoir aujourd’hui une nouvelle année blanche en terme de croissance.

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/croissance-zero-en-france-a-qui-la-faute_372631.html?p=2

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