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Y’en a marre du déficit de l’état qui continue à se creuser

Posté par ippolito le 9 mars 2013

Le déficit de l’État s’est creusé de 300 millions d’euros sur un an

Le déficit de l’État français s’est établi à 12,8 milliards d’euros en janvier 2013 contre 12,5 milliards d’euros en janvier 2012.

Le déficit de l’État français s’est creusé de 300 millions d’euros fin janvier par rapport à un an plus tôt, s’établissant à 12,8 milliards d’euros, a annoncé vendredi le ministère du Budget. 

Fin janvier 2012, le déficit de l’État s’établissait à 12,5 milliards d’euros. Dans le détail, au 31 janvier 2013, les dépenses (budget général et prélèvements sur recettes) atteignaient 32,1 milliards d’euros, contre 32,8 milliards un an plus tôt.

Bercy souligne que ce montant « est conforme à la prévision de dépenses » de la loi de finances 2013, avec des dépenses en légère baisse par rapport à 2012. 

Toutefois « le prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne s’élève à 2,8 milliards d’euros à fin janvier en raison notamment du versement par la France de sa contribution au financement des budgets rectificatifs de l’UE de fin d’année », note le ministère. Les recettes du budget général (nettes des remboursements et dégrèvements) s’établissent à 21,9 milliards d’euros, contre 23,4 milliards à la fin 2012.

L’évolution des recettes fiscales nettes « est en retrait compte tenu de la dégradation de la conjoncture, qui impacte les recettes de TVA », note Bercy. Le gouvernement a reconnu fin février qu’il n’arriverait pas à ramener son déficit public à 3 % en 2013. 

Selon les dernières prévisions de la Commission européenne, la France devrait voir son déficit public déraper en 2013 à 3,7 % du PIB au lieu des 3 % prévus. Le ministère indique que ses prévisions de croissance et de recettes seront actualisées à l’occasion du programme de stabilité, transmis au Parlement mi-avril.

http://www.lepoint.fr/economie/le-deficit-de-l-etat-s-est-creuse-de-300-millions-d-euros-sur-un-an-08-03-2013-1637523_28.php

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Y’en a marre de l’augmentation des PV de stationnement pour financer le grand Paris

Posté par ippolito le 9 mars 2013

Vers une augmentation des PV de stationnement pour financer le supermétro
 
Si le plan budgétaire du Grand Paris Express est acté jusqu’en 2020, de nouvelles recettes sont envisagées par le gouvernement pour financer le fonctionnement du projet à long terme. Entre autres, une éventuelle augmentation des amendes de stationnement des voitures. 

Le Grand Paris Express, volet «transport» du projet du Nouveau Grand Paris, est financé. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault l’assurait fièrement mercredi après-midi, précisant que l’ensemble des nouvelles lignes de métro devrait être terminé d’ici 2030. 

Les collectivités priées de contribuer

Des économies ont d’ores et déjà été faites sur certaines lignes. Mais, selon le Premier ministre, deux milliards d’euros doivent encore être trouvés. Si nécessaire, l’Etat compte ainsi apporter son soutien à la Société du Grand Paris (SGP) à hauteur d’un milliard d’euros à partir de 2015. 

Pour cela, des recettes fiscales supplémentaires pourraient être affectées à la SGP à partir de 2020, afin de dégager 150 millions d’euros annuels supplémentaires. Une taxe sur les nuitées d’hôtel ou une hausse du versement transport sont envisagées.

Le gouvernement compte également sur les volontés locales: les collectivités sont priées de contribuer à hauteur de 225 millions d’euros. 

Et pour cela, elles pourraient bénéficier d’une hausse du tarif des amendes de stationnement, qui passeraient de 17 à 35 euros, versées au bénéfice des autorités organisatrices des transports, partout en France. 

Soit bien au delà du Grand Paris Express. Une mesure qui risque de faire grincer les dents des automobilistes de l’Hexagone.

http://www.leparisien.fr/economie/vers-une-augmentation-des-pv-de-stationnement-pour-financer-le-supermetro-07-03-2013-2623417.php

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Y’en marre de sacrifier les classes moyennes pour atteindre le sacro-saint objectif des 3 % de déficit

Posté par ippolito le 9 mars 2013

On achève les classes moyennes

Obstiné par l’impératif de rigueur, le gouvernement sacrifie les classes moyennes sur l’autel de l’austérité. Un risque social et politique majeur.

«Faut qu’ça saigne !» Peut-être François Hollande a-t-il été bercé, dans son enfance, par ces mots de Boris Vian. Le futur président n’avait que 1 an quand Saint-Germain-des-Prés chantait «Faut qu’ça saigne !» 

Depuis deux semaines, le même air de tango semble résonner entre les murs de Matignon et de l’Elysée. Mais ce ne sont plus les bouchers de la Villette qui poussent la chansonnette, mais le chœur des classes moyennes promises au sacrifice fiscal et social sur l’autel de l’austérité qui déchante. 

Avec François Hollande et Jean-Marc Ayrault dans le rôle des désosseurs du modèle social français… 

Le 12 février, Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes, a donné le la : «Faute de croissance et en dépit des efforts fiscaux considérables, les déficits publics seront encore supérieurs cette année à 3 % du PIB, infirmant l’engagement principal de François Hollande vis-à-vis des Français et des partenaires européens.» Alors, faut qu’ça saigne ! Après le concours Lépine des hausses d’impôts, les propositions de baisse des dépenses de l’Etat et de réduction des droits sociaux se sont mises à fleurir comme les pâquerettes après la pluie. 

Si la floraison fut aussi rapide, c’est qu’elle a été dûment préparée. Didier Migaud, selon les usages de la Cour des comptes, avait averti le gouvernement de la teneur de ses observations une semaine avant de les rendre publiques. Jean-Marc Ayrault a donc eu le temps de réunir les principaux ministres à Matignon : Marisol Touraine (Affaires sociales, Santé), Michel Sapin (Travail, Emploi), Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac (Economie et Budget)… 

Certes, il est possible d’obtenir de Bruxelles un délai d’un an pour atteindre le sacro-saint objectif des 3 % de déficit, en jouant notamment sur les imprécisions des traités européens. Encore faut-il prouver à nos partenaires européens qu’une action vigoureuse sera mise en œuvre en 2014. Or, la Cour des comptes note que, au-delà de 2013, aucune mesure de réduction des dépenses n’est officiellement prise, et encore moins votée par le Parlement ! D’où les ballons d’essai lancés dans l’opinion. 

Le premier est lâché par Didier Migaud lui-même. «Pourquoi ne pas fiscaliser les allocations familiales ?» s’interroge le magistrat sur Europe 1. Eh oui, pourquoi pas ? Cette mesure rapporterait 800 millions d’euros prélevés sur les cadres et les professions intermédiaires. Bref, sur les classes moyennes. «Exclure les classes moyennes des dispositifs sociaux, comme l’Unedic ou les prestations familiales, cela peut faire exploser le système de protection fondé sur la solidarité de tous, y compris des plus aisés», prévient Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière.

POLITIQUE DE GRIBOUILLE

Allocations familiales fiscalisées, gel des pensions de retraite, indemnisations chômage des hauts salaires pointées du doigt (par un récent rapport de la Cour des comptes, encore)… tout se passe comme si notre pays avait acté que nous n’avions plus les ressources pour financer notre système de politique familiale et de protection sociale universelle – chacun cotisant selon ses moyens et recevant selon ses besoins. 

Sur le papier, cela pourrait apparaître comme du bon sens, mais, à terme, cela ne manquera pas de poser un vrai problème de consentement à l’impôt : les classes moyennes, qui ont le sentiment, à juste titre, de contribuer pour beaucoup au financement de notre système social, se voient de plus en plus exclues de la redistribution. Jusqu’où accepteront-elles de payer ? 

C’est pourquoi le prochain débat sur les retraites promet d’être électrique. Afin de trouver 20 milliards d’euros d’économies d’ici à 2020, les partenaires sociaux pourraient discuter de l’éventualité de désindexer tout ou partie des pensions. 

Si celles-ci se retrouvent demain à augmenter moins vite que l’inflation (de 1 %), les retraités perdront du pouvoir d’achat. Cela permettrait, certes, aux caisses de retraite de vite améliorer leurs comptes de plusieurs milliards d’euros, mais la solution tient du remède de cheval. 

Une potion amère qu’aucun gouvernement, de gauche comme de droite, ne s’est jamais risqué à prescrire jusqu’à présent. «Mais, que voulez-vous, nous avons besoin de donner des signes sur les retraites aux autres gouvernements de la zone euro», soupire une ministre. 

2014 s’annonce donc terrible. Pire que 2013. Pour pallier la baisse de la croissance, la majorité pense n’avoir d’autres solutions que de taper les classes moyennes au portefeuille. Pour financer le crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), les taux de TVA augmenteront de 19,6 à 20 % et de 7 à 10 %, ce qui doit rapporter 6,5 milliards d’euros. 

Le gouvernement a aussi promis une nouvelle «fiscalité environnementale», coqueluche des écologistes.

 Selon nos informations, ces taxes vertes sont si complexes qu’il faudra peut-être se contenter d’une hausse de la fiscalité sur le gazole, d’une dizaine de centimes, qui apporterait 3 milliards d’euros à terme. Consommateurs et automobilistes feront donc les frais d’une politique de gribouille. 

Si les députés socialistes disent «assumer» le choix fondamental de ramener les déficits à 3 % coûte que coûte, le rapporteur général du budget à l’Assemblée, Christian Eckert, ne le fait «pas de gaieté de cœur». «Nous avons réussi à protéger les classes populaires de la rigueur. Nous n’avons pas d’autre choix que de demander un effort aux classes moyennes», avoue-t-il.

Le problème, c’est que les classes moyennes ont déjà beaucoup donné. 

Le pouvoir d’achat des ménages français calculé par l’Insee a reculé de 1,1 % en 2012. Selon les calculs de Marianne, les multiples hausses d’impôts et de cotisations décidées ces deux dernières années ont déjà coûté quelque 20 milliards d’euros aux catégories sociales gagnant entre 14 000 et 26 000 € par an. 

En 2013, selon une étude du cabinet Aon Hewitt, une entreprise sur deux ne procédera à aucune augmentation générale des salaires. Quant aux fonctionnaires, ils attendent depuis trois ans le dégel du point d’indice… qui ne viendra pas de sitôt !

DÉFAITISME AU GOUVERNEMENT…

D’où la colère, l’écœurement, le sentiment de trahison même, que révèle notre sondage Jean-Claude Mailly raconte le ras-le-bol de ces salariés de PME «qui parlent d’une perte de revenus de 60 à 80 € par mois due à la refiscalisation des heures supplémentaires».

 De son côté, la Confédération générale de cadres (CGC) a sondé ses adhérents. «Cinquante-sept pour cent d’entre eux se disent mécontents», affirme Carole Couvert, la secrétaire générale de la centrale. 

Principale mesure visée : la hausse du «forfait social» sur les primes d’intéressement et de participation, passé de 8 à 20 %, soit un prélèvement accru de 1,8 milliard. 

On est loin du ciblage fiscal sur les seuls très hauts revenus, le fameux «un contribuable sur dix», tel que le décrivait Jérôme Cahuzac à l’automne 2012. Voilà pourquoi, selon l’enquête Harris Interactive, 80 % des personnes issues des classes moyennes considèrent que la politique fiscale du gouvernement à leur endroit est injuste. 

Certains membres du gouvernement commencent tout juste à reconnaître qu’«[ils] ne peu[vent] pas continuer comme ça». Mais en triple off seulement. La ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, est l’une des rares à oser dire tout haut que le gouvernement est allé «au maximum de ce qu’il peut faire en termes d’économies et de réduction des dépenses». 

C’est qu’il règne dans les rangs ministériels comme une forme de résignation. Même ceux qui, lorsqu’ils étaient dans l’opposition, portaient haut la bannière du volontarisme, ceux que l’on ne pouvait pas soupçonner de social-libéralisme débridé, pratiquent désormais une langue nouvelle : le social-défaitisme. «Il y a urgence. Les finances du pays sont au plus mal», répond, définitif, un ministre pourtant habitué à jouer les matamores. 

Comme si le «mur de la réalité budgétaire» ne pouvait être abattu ni même contourné. Comme si, désormais aux commandes du pays, cette fameuse «réalité» emportait tout sur son passage. Comme si les socialistes au pouvoir avaient finalement repris à leur compte, sans vraiment s’en rendre compte ni l’assumer, le slogan de Margaret Thatcher : «There is no alternative.» Et tant pis pour les travailleurs des catégories populaires et des classes moyennes, de plus en plus pressurés. 

Le gouvernement Ayrault semble s’être fixé une ligne : oui, on peut demander beaucoup à ces classes moyennes qui constituent l’électorat traditionnel du PS ; oui, on peut réduire la protection sociale de tous, mais à la condition de préserver les plus défavorisés. 

C’est ainsi que Christian Eckert imagine que la désindexation des retraites pourrait épargner les «petites pensions», quitte à reporter la charge sur les autres retraités, «dont le niveau de vie est aujourd’hui plus élevé que celui de jeunes actifs». 

Du côté des familles, le plafonnement des allocations familiales serait compensé par plus de places en crèche pour les mères isolées, etc. Carole Couvert (CGC) s’insurge. «On essaye d’opposer les catégories entre elles ! Taper sur les classes moyennes, c’est accélérer la récession. Ce sont elles qui consomment et tirent l’économie», rappelle-t-elle. 

PROMESSES NON TENUES

Ça grince et ça grogne aussi dans les rangs socialistes. Mais, pour entendre ces mécontentements, il faut quitter l’univers feutré (et docile) des ministères. L’aile gauche du PS, par exemple, est tout bonnement atterrée par les décisions du gouvernement. Ses membres savent surtout que l’hiver budgétaire s’annonce encore plus rigoureux. 

«Le gros des efforts est demandé aux salariés, mais aussi aux collectivités locales, explique ainsi Emmanuel Maurel, élu régional d’Ile-de-France et nouveau chef de file de l’aile gauche. D’ici à 2015, en cumulé, ce sont 4,5 milliards d’euros en moins pour elles. Les conséquences sur la vie quotidienne des Français vont être importantes.» 

Et il n’y a pas que l’aile gauche pour s’alarmer. Désormais, le trouble suscité par la politique gouvernementale est pour ainsi dire «transcourant». Un ponte de l’Assemblée issu de l’aile la plus droitière de la maison socialiste regrette, comme la plupart de ses petits camarades, que la grande révolution fiscale promise par François Hollande n’ait pas vu le jour :

 «Cette réforme, il aurait fallu la faire tout de suite. La fusion de la CSG avec l’impôt sur le revenu, c’est un Himalaya, on est d’accord. Mais, dans toute randonnée, il y a un premier pas… que nous n’avons pas fait. Pour mener cette réforme, qui est tellement anxiogène, il aurait fallu qu’il y eût à la tête de l’Etat ou un suicidaire, ou un mec doté de couilles en titane !» 

A l’évidence, l’exécutif n’a dans ses rangs aucun de ces deux profils… Notre député prend pour exemple la nécessaire réforme de la valeur locative qui conduit aujourd’hui à une aberration : les catégories populaires et les classes moyennes qui vivent en périphérie des villes dans des logements récents payent proportionnellement plus d’impôts locaux que les habitants, socialement mieux lotis, des centres urbains… 

Une vraie réforme fiscale, c’est aussi ce qu’appellent de leurs vœux les 23 députés et sénateurs signataires du manifeste de la Gauche populaire. Ces parlementaires, principalement socialistes (deux écologistes les ont rejoints), veulent se poser en «aiguillons» du gouvernement. Pour eux, le lien entre la gauche et les classes moyennes et populaires est encore très «fragile». «En 2012, au premier tour, 28 % des ouvriers vont à François Hollande, 29 % vont à Marine Le Pen», rappelle le député-maire d’Argenteuil, Philippe Doucet. 

Si le gouvernement n’y prend pas garde, ce lien pourrait rapidement s’effilocher. Priorité doit donc être donnée à l’emploi, mais aussi au pouvoir d’achat de cette France des travailleurs à qui la gauche est génétiquement censée parler. François Kalfon, l’un des animateurs de la Gauche populaire, résume : «Faute de preuves données aux classes populaires, la rigueur juste, c’est juste la rigueur.» 

Juliette Méadel, directrice générale du think tank Terra Nova, prévient, elle aussi : «Il nous faut faire attention à des mesures qui donneraient l’impression de favoriser une toute petite partie de la population. Entre la taxe à 75 % pour les plus riches et l’aide aux plus pauvres, il faut une politique pour ceux qui se situent entre les deux.» Un député aubryste regrette par exemple que les fameux emplois d’avenir n’aient été réservés qu’aux jeunes sans diplôme ou détenteur d’un CAP ou d’un BEP. Quid, en effet, des enfants dont les parents se sont saignés pour leur offrir des études supérieures ? Ceux-là n’y auront pas accès… 

Un ministre reconnaît d’ailleurs un déficit du gouvernement en la matière. Un déficit de com seulement : «Il faut que nous arrêtions le chœur des belles âmes, car, à articuler notre politique autour des plus démunis, on nous reproche de faire de l’assistanat. Bien sûr qu’il faut aider les plus défavorisés, mais il ne faut pas communiquer dessus ! Il faut construire un discours à destination des méritants.» 

Mais, pour l’heure, il n’y a pas de discours, encore moins d’action… 

RIGUEUR OBSESSIONNELLE

Reste à comprendre pourquoi le gouvernement semble enfermé dans la rigueur. Les socialistes sur le sujet sont partagés. Serait-ce le «manque d’imagination» de l’équipe en place ? Son «amateurisme» ? Le «poids de la technostructure» ? La «crainte d’être sanctionné par les marchés» ? La simple traduction pratique de la ligne sociale-démocrate ? Ou l’agglomérat de toutes ses raisons à la fois ? 

Pour Pascal Durand, le discret chef de file des écologistes, c’est le logiciel politique du gouvernement qui est tout simplement obsolète : «La rigueur budgétaire ne peut pas constituer le cap d’une majorité de gauche et écologiste. La question qui se pose à nous, c’est : Comment construit-on une prospérité sans croissance ?» 

La gauche, pour l’heure, répartit la pénurie, faute de mieux, et ce sont les classes moyennes qui en font les frais !

GÉRALD ANDRIEU ET HERVÉ NATHAN 

http://www.marianne.net/On-acheve-les-classes-moyennes_a226868.html

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Y’en a marre de la crise surtout si elle ne fait que commencer

Posté par ippolito le 9 mars 2013

Jean-Paul Fitoussi, Christian Saint-Etienne: « La crise ne fait que commencer »

Le premier est keynésien, le second, libéral. Ils diffèrent sur le diagnostic comme sur les remèdes. Mais ces deux économistes dénoncent, dans des ouvrages remarqués, la torpeur trompeuse qui a envahi l’Europe, notamment la France. Et en appellent à un sursaut collectif.

Vous divergez sur presque tous les points, et pourtant vous affirmez l’un et l’autre vous heurter au mur de la pensée unique. L’un de vous deux doit forcément se tromper…

Christian Saint-Etienne : Nos points de vue ne sont pas si éloignés. 

Certains ont dévoyé le libéralisme en affirmant qu’il s’agissait de défendre une société sans Etat, régulée par les seuls marchés. Or la vraie pensée libérale juge, au contraire, que l’Etat de nature est un chaos, et qu’il faut donc une autorité forte pour mettre un cadre. Certains libéraux, dont je suis, vont même un cran plus loin : ils estiment qu’il faut un Etat stratège pour fixer les grandes orientations de la politique économique.

Jean-Paul Fitoussi : Bien sûr que l’on a besoin d’une intervention de l’Etat ! Et parfois massive, comme ce fut le cas lors du pic de la crise financière. Mais la vraie question, aujourd’hui, est ailleurs : pourquoi n’avons-nous pas ce type d’interventions dans notre pays ?

La réponse vient naturellement : parce que nous avons mis en place, au niveau européen, un carcan qui nous empêche d’agir. Pour une raison simple : nous avons oublié quels étaient les objectifs fondamentaux d’une société, qui sont d’améliorer le sort de la collectivité, et non je ne sais quelle fuite en avant quantitative.

Cela explique-t-il le vote italien?

J.-P. F. : Certainement. En Italie, mais aussi en Grèce, ou en Espagne, beaucoup de parents pensent que leurs enfants sont en train d’être sacrifiés. Dans ce type de situations, il faut oublier un instant la comptabilité, et intervenir. C’est possible : 

souvenons-nous que, parmi les grands pays industrialisés, l’Europe est la zone qui connaît la situation budgétaire la moins dégradée. Le déficit de la zone euro se situe bien en deçà de ceux du Royaume-Uni, du Japon ou des Etats-Unis.

 C’est dire que le problème vient d’abord de la gouvernance de l’Europe, composée d’Etats politiquement légitimes, mais qui ont organisé eux-mêmes leur impuissance.

Comment y remédier?

J.-P. F. : Le problème naît de ce que la zone euro est une construction bancale, car les dettes sont souveraines, et la monnaie sans souverain. 

C’est la clef. Comment a-t-on mis fin à la spéculation qui régnait autrefois sur les marchés de change européens ? En supprimant ces marchés de change, et en créant la monnaie unique. Comment mettre fin à la spéculation actuelle ? En supprimant les marchés internes de la dette, en créant un marché unique de la dette, via les eurobonds.

C. S.-E. : C’est vrai, cette crise est d’abord politique. Si, demain, on fédérait un noyau dur de neuf pays – Portugal, Allemagne, Autriche, France, Italie, Espagne, et ceux du Benelux, soit 300 millions d’habitants – et si on les dotait d’un gouvernement économique, d’un budget fédéral, et d’un minimum de coordination fiscale et sociale, alors la crise s’arrêterait instantanément. 

Mais, avec le traité de Maastricht, on a au contraire institué une monnaie sans Etat souverain, ce qui dans l’Histoire n’a jamais fonctionné. On ne peut en sortir que de deux manières : soit par la fédéralisation de la zone, soit par son éclatement. Pour autant, cela n’empêche pas qu’il y ait un problème spécifique du modèle français.

C’est-à-dire…

C. S.-E. : Notre pays a décidé, il y a quinze ans, en partie inconsciemment, de laisser chuter son industrie, quand l’Allemagne a mené une politique visant à la développer. 

Aujourd’hui, 80 % du produit intérieur brut (PIB) français est réalisé par les services, et ce alors que 80 % des exportations mondiales sont des exportations industrielles. La part du PIB manufacturier est tombée à 10 %, contre 16 % en Italie, et 23 % en Allemagne. 

La crise française est bien plus profonde qu’une simple dérive de la dépense publique : c’est une crise de désindustrialisation.

J.-P. F. : Mais pour reconstruire une industrie, il faut nécessairement être colbertiste ! Je tiens aussi à rappeler les vraies raisons de cette désindustrialisation, qui doivent beaucoup à la politique du franc fort, puis de l’euro fort, que je dénonce depuis des années. 

Enfin, il faut bien en venir à la question de l’austérité : nous sommes dans une situation profondément déséquilibrée en France, où le secteur privé est contraint de se désendetter. Les dépenses du secteur public l’aident dans cette tâche. 

Mais si l’on réduit en même temps la dette publique, alors on rend encore plus difficile pour le secteur privé la réduction de sa propre dette, et donc on entrave l’investissement, et la réindustrialisation que l’on appelle de nos voeux ! 

C’est le même cercle vicieux dans lequel les pays européens, à commencer par l’Allemagne, sont entrés dans les années 1930. Je suis stupéfait de constater que l’on est prêt à reproduire exactement les mêmes erreurs.

Faut-il alors réduire le rythme de réduction de la dépense publique, comme le réclament un nombre croissant d’économistes?

C. S.-E. : Je ne fais pas partie des obsessionnels de la dette publique. Quitte à vous étonner, je vous dirais même une chose : si nous avions 57 points de PIB de dépense publique, comme aujourd’hui, mais avec un taux de chômage très faible, un système éducatif qui fonctionne, et pas d’insécurité, je serais prêt à voter pour ce système. 

Mais vous voyez bien que ce n’est pas le cas. C’est ce qui fait que le secteur productif français a une rentabilité deux fois moindre que son équivalent allemand. Et ce, à un moment où, du fait de la révolution industrielle en cours, nous devons investir massivement.

J.-P. F. : Je ne crois pas à cette idée que la dépense publique soit forcément inefficace. Je crois surtout que son efficacité n’est pas bien mesurée. Un exemple : si je ne faisais cours que devant 100 étudiants au lieu de 200, ma productivité serait divisée par deux. 

Et pourtant, cela aurait toutes sortes d’effets positifs induits, en termes de pédagogie notamment, qui ne sont pas mesurés. Je force le trait, mais à dessein, pour montrer qu’il y a dans tout cela des inconnues, et des idées que tout le monde ressasse comme s’il s’agissait d’évidences, alors que c’est beaucoup plus compliqué. 

Et finalement, au nom de cette doxa quantitative, on supprime des dépenses qui sont extrêmement utiles, dans le domaine de la santé, de l’éducation…

C. S.-E. : Là, on est dans la caricature…

J.-P. F. : Non ! Ce sont des évolutions en cours, en Grèce, où l’on ne soigne plus les gens de plus de 60 ans, ou au Royaume-Uni, où l’on renvoie les vieux, le soir, chez eux, parce que les nuits d’hôpitaux coûtent trop cher.

Et la France? Comment jugez-vous la politique menée par François Hollande?

C. S.-E. : Ma critique découle de mon diagnostic, qui est cette crise de désindustrialisation. Or Hollande a prétendu que Sarkozy était le seul responsable de la crise, et a pris des mesures totalement contre-productives, par exemple en ramenant partiellement l’âge de la retraite à 60 ans, ou en annulant la TVA sociale. 

Ensuite, il a ajouté une dose de fiscalité, alors qu’il fallait commencer par mettre en place une politique de réforme de la dépense et augmenter la durée de cotisation pour la retraite. Il y vient aujourd’hui parce que l’on est exsangue, mais que de temps perdu ! Dès lors, vous comprenez bien pourquoi la crise, en réalité, ne fait que commencer.

J.-P. F. : La critique est facile, et je crois qu’il faut aussi tenir compte du contexte. Cela dit, Hollande a fait une erreur majeure en signant trop vite le pacte budgétaire, alors qu’il s’était engagé à ne pas le faire. 

Même si c’était difficile, il fallait dire : on ne peut pas continuer à laisser les marchés nous imposer leurs solutions, alors qu’il est possible de les mettre sous tutelle et de reprendre le contrôle de notre destin. C’est une occasion manquée.

Jean-Paul Fitoussi
Né le 19 août 1942 à La Goulette, en Tunisie. Professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris depuis 1982, il a présidé l’Observatoire français des conjonctures économiques de 1990 à 2010. Le Théorème du lampadaire. Ed. Les Liens qui libèrent,

Christian Saint-Étienne
Né le 15 octobre 1951 à Aubenas (Ardèche). Professeur titulaire de la chaire d’économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers, il a enseigné durant vingt ans à l’université Paris-Dauphine. France : état d’urgence. Une stratégie pour demain. Ed. Odile Jacob

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/jean-paul-fitoussi-christian-saint-etienne-la-crise-ne-fait-que-commencer_374884.html

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