Y’en a marre de la dette, des dépenses et surtout de la hausse des prélèvements
Posté par ippolito le 7 avril 2013
Dette, dépenses et prélèvements : les trois chiffres que Monsieur Hollande ne dit pas
François Hollande et son gouvernement veulent s’attaquer à la dette de la France et réduire les dépenses publiques.
La fameuse modernisation de l’action publique, la MAP, consiste à faire un audit de 40 politiques publiques pour savoir où faire des économies. Il y a quelques semaines, le gouvernement a ajouté 30 politiques publiques de plus à passer au peigne fin.
Mais le temps d’auditer, d’examiner, d’analyser, de concerter, l’argent aura filé sans qu’aucune action concrète ne soit prise. Car le temps presse ! Et le temps, n’en déplaise à l’Etat-Providence, c’est de l’argent.
François Hollande veut faire des économies, mais il ne fait pratiquement que des dépenses. L’embauche de 60.000 fonctionnaires dans l’Education nationale est une dépense publique, de même que le recrutement de 5.000 policiers et gendarmes supplémentaires.
Toutes les mesures pour l’emploi dont se vante le Président, les emplois d’avenir, les contrats de génération, les emplois francs coûteront, si elles sont menées jusqu’au bout, près de 5 milliards d’euros aux contribuables.
Le plan de lutte contre la pauvreté, le plan de compétitivité, la réforme de la formation professionnelle, toutes ces grandes mesures seront financées par les contribuables sans que l’on sache ce que sera le retour sur investissement.
L’omniprésence des dépenses
Pourtant le contexte est mauvais. Très mauvais. Les chiffres de la dette, des déficits, des prélèvements obligatoires augurent de mauvaises heures à la fois pour les contribuables qui voient leur argent partir dans un trou sans fond et aussi pour l’Etat qui devra bien dire « stop » à un moment donné pour arrêter la gabegie.
Trois chiffres résument l’incurie française.
1 833,8 milliard d’euros. C’est la dette de la France, représentant 90,2% du PIB. La charge de la dette est de 47 milliard d’euros soit le deuxième poste de dépense de l’Etat. Dans cette dette, celle de l’Etat proprement dite se monte à 1.439,9 milliards d’euros soit 79% du total.
Celle de la Sécurité sociale atteint 210 milliards d’euros, soit 11% tandis que celle des collectivités locales se monte à 173 milliards d’euros soit 9,4%. Aucune réforme structurelle n’est prévue, rien ne signale au sein du gouvernement une volonté réelle de lutter contre la dette.
1 150,6 milliards d’euros. C’est la dépense publique qui se monte à 56,6% du PIB français.
Parmi les pays de l’OCDE, la France possède la dépense publique la plus élevée juste derrière le Danemark. Avec cette énorme différence : le Danemark prend des mesures pour être compétitif malgré tout.
Par exemple, le gouvernement danois envoie des signaux économiques favorables aux entreprises en baissant son taux d’imposition sur les sociétés de 25 à 22% tandis que la France plafonne à 34,4% et n’envisage en rien de le baisser.
50 milliards d’euros. C’est le total des prélèvements obligatoires que les contribuables et les entrepreneurs paient en impôt ou en charge, soit 44,9%, le taux le plus haut depuis 1999 et au passage le plus important d’Europe.
Loin de diminuer, ce taux doit augmenter, selon la loi de finances 2013, pour atteindre 46,3%. Il n’y a pas de baisse à l’horizon car rien n’indique, dans les politiques de François Hollande, un recul des prélèvements obligatoires.
L’absence complète de solutions
Comme par hasard, aucun de ces chiffres n’ont été évoqués durant l’interview télévisée de François Hollande le 28 mars dernier sur France 2.
Il aurait été en effet gênant pour le président de la République de dire, par exemple, que la dette française a augmentée de 16 milliards d’euros rien qu’au quatrième trimestre 2012.
Et comme il n’était pas possible de se défausser sur son prédécesseur Nicolas Sarkozy, cette donnée a été passée sous silence.
Certains pensent que François Hollande aurait dû faire un discours à la Churchill, invoquant « de la sueur et des larmes. » Mais pour cela il faut du courage politique.
Le Président semble préférer son prédécesseur corrézien, Henri Queuille, ministre de la 3e République et président du Conseil sous la 4e République, lequel disait :
« Il n’est aucun problème assez urgent en politique qu’une absence de décision ne puisse résoudre. »
Continuons donc ainsi, ne bougeons pas, et le temps arrangera les choses, peut-être… Tant que les contribuables peuvent payer, tout va bien.
Philippe Lebon
http://www.lecri.fr/2013/04/05/dette-depenses-et-prelevements-les-trois-chiffres-que-monsieur-hollande-ne-dit-pas/39671
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