Y’en a marre des mensonges et surtout des promesses non tenues

Posté par ippolito le 2 avril 2013

Croissance, TVA, Renault : les intox de François Hollande sur France 2

L’intervention de François Hollande, jeudi soir sur France 2, a été émaillée de quelques approximations ou contre-vérités. Revue de détail.

L’accord de compétitivité chez Renault et le salaire de Carlos Ghosn

François Hollande veut ériger en modèle l’accord de compétitivité que Renault a passé en mars avec ses syndicats. Hier, alors qu’il abordait la nouvelle mouture de la taxe à 75% sur les hauts salaires, le Président a vu dans l’accord de Renault un exemple en matière de limitation des hautes rémunérations : 

«Il y a un exemple qui nous a été donné, l’accord qui a été passé par Renault pour garder ses sites en France et faire qu’il y ait plus d’emplois en France. Qu’est-ce qu’on a demandé au président de Renault ? De diminuer sa rémunération, c’est le même esprit.» En une seule phrase, deux intox se sont nichées.

Primo, l’accord de compétitivité prévoit bien, en échange de sacrifices des salariés (hausse du temps de travail, austérité salariale), le maintien des sites français et une hausse de la production des véhicules au losange sur le territoire.

 Mais les salariés de Renault ont dû s’étrangler en entendant le président de la République affirmer qu’il prévoyait davantage d’emplois, puisqu’il se base, au contraire, sur la suppression de 7 500 postes.

Deuxio, la limitation du salaire de Carlos Ghosn : contrairement à ce qu’affirme François Hollande, ce n’est pas l’exemple rêvé en matière de limitation des plus hauts revenus.

 Dans le cadre de l’accord de compétitivité, le patron de Renault a effectivement annoncé que la part variable de son salaire sera amputée de 30% pendant trois ans. Soit une baisse de 400 000 euros par an, modique au regard des émoluments du patron le mieux payé de France (en 2011, il a touché 12,8 millions d’euros : 2,9 millions chez Renault et 9,9 millions comme PDG de Nissan). 

Mais, surtout, la baisse du variable n’implique pas un renoncement de Ghosn, puisque celui-ci pourra récupérera la somme non perçue après trois ans. Bref, le patron de Renault a seulement changé les conditions d’attribution de son salaire variable… sans modifier le montant de celui-ci.

Les prévisions de croissance

Alors que la France a finalement dû renoncer à son objectif de réduction du déficit à 3%, le chef de l’Etat s’est défendu jeudi de tout optimisme en matière de prévision de croissance depuis son élection.

 «Quand je suis arrivé aux responsabilités, les prévisions de la Commission européenne, de tous les instituts, pour l’année 2013, c’était 1,2%. Moi-même, j’ai considéré que cette prévision n’était pas réaliste. J’ai déjà corrigé au mois de septembre, en disant : « On ne fera pas 1,2%, on ne fera que 0,8 au mieux. »» Un regard rétrospectif montre en fait que l’exécutif français a quasiment toujours été plus optimiste que les conjoncturistes. 

Quand Hollande arrive au pouvoir, son programme prévoit non pas 1,2% de croissance pour 2013 comme il le dit, mais 1,7%. Cette projection est supérieure à celles de la Commission européenne (1,4%) ou du FMI (1%). Ce décalage ne se réduira pas par la suite, même si Bercy, en juillet puis septembre, révise deux fois à la baisse la prévision pour 2013(1,2% puis 0,8%).

 A l’automne, quand Bercy prépare son budget 2013 en se basant sur 0,8% de croissance, la quasi-totalité des conjoncturistes (dont le FMI, la Commission européenne ou l’OCDE) misent sur une croissance deux fois moindre. Il faudra attendre février pour que la France annonce que la prévision de croissance de 0,8% et, donc, l’objectif de 3% de déficit, ne sera pas tenue.

La modulation des taux de TVA

Alors que le gouvernement avait promis de mettre un coup d’arrêt à la hausse des impôts après 2013, François Hollande a essayé jeudi soir de minimiser l’impact de la hausse de la TVA prévue pour 2014 (pour financer une partie du crédit compétitivité des entreprises), en insistant sur le fait que si les taux supérieur et intermédiaire de la TVA vont augmenter (de 19,6 à 20% et de 7 à 10%), le taux réduit, lui, va baisser (de 5,5% à 5%) «pour que le pouvoir d’achat des Français ne soit pas affecté… trop».

En réalité, la baisse du taux réduit – qui concerne les produits dits de première nécessité – ne représentera qu’environ 1 milliard de recettes en moins, alors que les hausses des taux normaux et intermédiaires rapporteront près de 3 milliards chacune. 

Au total, c’est plus de 5 milliards d’euros qui seront ponctionnés sur le pouvoir d’achat des Français. Au moins François Hollande a-t-il eu, après une seconde de blanc, l’honnêteté minimale d’ajouter que la baisse du taux réduit permettrait d’éviter que le pouvoir d’achat des Français ne soit pas affecté… «trop».

Par CÉDRIC MATHIOT, BAPTISTE BOUTHIER

http://www.liberation.fr/politiques/2013/03/29/croissance-tva-renault-les-intox-de-francois-hollande-sur-france-2_892407

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Y’en a marre de l’exil fiscal mais surtout de la fiscalité en France

Posté par ippolito le 2 avril 2013

ARTHUR AU LUXEMBOURG

Après Gérard Depardieu et Bernard Arnault, une autre fortune française a pris la tangente, sans le crier sur les toits. Il s’agit d’Arthur, comme Charlie peut le révéler. 

L’animateur, producteur de télé, patron de radio et comédien vient de déménager discrètement son groupe au Luxembourg, pas vraiment connu pour pratiquer le matraquage fiscal.

 Le registre du commerce luxembourgeois en fait foi: Arthur World Participation Group (AWPG) a adopté la nationalité luxembourgeoise au 1er janvier dernier. Les salariés de Jacques Essebag — car tel est son vrai nom (lire doc) — seront donc ravis d’apprendre, si jamais ils n’ont pas été mis au parfum, que leur employeur est désormais installé à Luxembourg-Ville, loin de l’opulente avenue Marceau, dans le triangle d’or parisien, où ne demeure officiellement que la succursale de l’entreprise, immatriculée en France le 5 février.

Ils apprendront aussi en lisant les documents publiés au Luxembourg qu’Arthur, via sa boîte, dispose d’une somme de 149 millions d’euros de fonds propres, elle aussi transférée en dehors de France. Finance, radio, cinéma et télévision, immobilier, commerce de gros, portails Internet, transport routier, l’emprise de cet «enfant de la télé», du nom de son émission phare sur France 2, puis TF1, n’a plus rien à voir avec celle d’un simple animateur populaire: c’est celle d’un homme d’affaires multimillionnaire. 

Arthur, associé à Stéphane Courbit, un autre businessman de la télé reconverti dans l’énergie et les jeux en ligne, qui a quelques soucis dans l’affaire Bettencourt, avait revendu au début des années 2000 ses parts d’une société de production, empochant le pactole au passage. Tous deux sont proches de Sarkozy.

Pour l’avocate d’Arthur, Axelle Schmitz, contactée par Charlie, ce transfert au Luxembourg ne serait dû qu’à la simple «vie des affaires». Tout a été «publié en toute transparence avec l’administration française et n’a strictement rien à voir de près ou de loin avec un quelconque exil fiscal de M. Arthur Essebag et de ses sociétés». Son client «vit en France, pays où il paie ses impôts. Il en va de même pour toutes ses sociétés qui paient l’impôt sur les sociétés en
France».

Question de temps peut-être. Si le groupe remplit ses obligations fiscales en France pour 2012, ce ne sera plus le cas pour 2013, forcément… Quant à payer moins d’impôts sur les sociétés et sur les dividendes, voire sur de futures successions, moins de charges sociales et tutti quanti, ça n’a sûrement rien à voir avec la décision d’Arthur. Ce dernier a inventé une nouvelle notion. Fini l’exil, vive le déménagement fiscal.

Laurent Léger
Article paru dans Charlie Hebdo n°1079 du 20 février 2013

ARTHUR AU LUXEMBOURG, SUITE

Un festival de réactions outragées et de non-sens savamment entretenu par les conseils d’Arthur a suivi les révélations sur le déménagement discret de son groupe au Luxembourg, la semaine dernière dans Charlie et sur Mediapart. Les journaux people ou les sites qui se contentent de recopier les uns sur les autres ont diffusé les mêmes fadaises. Le plus joli, ce fut la dépêche de l’AFP, le 19 février, commençant ainsi: 

«L’animateur et producteur Arthur a transféré de Paris à Luxembourg sa holding AWCG [avec une coquille dans le nom de la société, AWPG] afin de se développer à l’international, mais va continuer de payer ses impôts en France, a annoncé mardi la société.» Une vérité assortie d’un contre-sens total:

 car si Arthur n’est pas devenu résident luxembourgeois, ce dont il n’était pas question dans Charlie, son groupe a adopté la merveilleuse nationalité du grand-duché au 1er janvier dernier. Résultat, pour l’exercice 2013, à régler en 2014, il faudra bien payer la note au Luxembourg, et non plus en France. Ou bien alors le fisc luxembourgeois risque de se fâcher…

Surtout que l’homme d’affaires-animateur a profité du déménagement de sa boîte pour transférer aussi les réserves dont elle dispose, ni vu ni connu, sans qu’aucun journaliste y mette son nez. 

Pourtant, il y a de quoi: comme le stipulent les statuts, Arthur a apporté à son groupe en nature en 2007 non seulement le capital d’une de ses autres boîtes, la société AW, soit 2,6 millions d’euros, mais aussi une énorme créance de 204 millions d’euros, obtenue suite à la vente de la société qu’il détenait avec Stéphane Courbit à Endemol, ces gens merveilleux qui ont introduit la télé-réalité en France.

Ces sommes ont servi, comme la loi l’autorise, à augmenter le capital de son groupe à 52 millions, mais il reste en fonds propres quelque 149 millions, qui dorment depuis. Affectés à un «compte de la prime d’émission», un statut compliqué mais qui leur permet de ne pas être taxés quand ils franchissent la frontière, les millions sont sortis de France en échappant au fisc, en toute légalité.

 Et sans être frappés de la fameuse «exit tax», selon laquelle les exilés détenant de gros stocks d’actions remplissent désormais une déclaration à leur départ et paient une taxe sur les plus-values latentes liées aux actions vendues moins de huit ans après s’être réfugiés dans un havre fiscal. Curieusement, ni l’avocate ni l’attachée de presse n’ont souhaité commenter ces faits.

La ministre de la Culture a été la seule à s’interroger à haute voix et ne s’est pas trompée. Arthur «explique que ce n’est pas pour des raisons fiscales (qu’il part au Luxembourg), alors il faudra qu’il explique pourquoi, parce que je connais bien le Luxembourg, et c’est sans doute pas pour le climat qu’il y va», a réagi Filippetti, expliquant qu’il faudrait être «vigilant» avec les personnalités des médias exilées quand elles «viendront frapper aux portes des chaînes de télévision françaises». Aurélie et Arthur se sont parlés depuis, mais ce dernier a intérêt à ne pas en rajouter…

Laurent Léger

http://www.charliehebdo.fr/news/arthur-luxembourg-791.html

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