Y’en a mare desa magouilles, de la fraude fiscale et surtout du manques de transparence de nos élus
Posté par ippolito le 25 avril 2013
Transparence et fraude fiscale : ce qui va changer pour les élus
Les élus, notamment les députés, seront soumis à une nouvelle déclaration de patrimoine. | AFP/ Pierre Verdy
L’opération «mains propres» à la française est officiellement sur les rails. Trois projets de loi censés tirer les enseignements du scandale Cahuzac ont été présentés ce mercredi en Conseil des ministres.
Ils concernent la lutte contre les fraudes fiscales et la délinquance financière, associée à l’objectif d’une meilleure transparence de la vie politique.
Patrimoine : la sincérité ou la sanction. Ministres, parlementaires nationaux et européens, présidents d’exécutifs locaux, ou encore conseillers de l’Elysée ou membres de cabinet ministériels et présidents d’autorités ou d’entreprises publiques vont devoir établir des déclarations d’intérêt et de patrimoine «exhaustives, exactes et sincères».
Au total, environ 12 000 personnes seront concernées. Les déclarations seront établies «dans le mois» qui suit la prise de fonction.
Parmi ces 12 000 personnes, les ministres, députés, sénateurs, maires de villes de plus de 30 000 habitants et présidents de conseils régionaux et généraux, soit environ un millier de personnes, verront ces déclarations publiées dans des conditions qui seront toutefois fixées par un décret du Conseil d’Etat.
Selon Matignon, le dispositif devrait être toutefois assez proche de ce qui a déjà été publié le 15 avril pour les ministres. Les parents, enfants, conjoints ne devraient pas être concernés par ces obligations.
S’il y a un risque de conflit d’intérêts, les élus ou ministres auront une obligation de se «déporter» de l’activité qui pose problème. En cas de déclarations mensongères, les peines encourues sont lourdes:
5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende (contre aucune peine et 30.000 euros jusqu’à présent). Des peines d’inéligibilité de 10 ans, voire définitive, pourront en outre être prononcées.
Un nouveau gendarme. Ces déclarations seront centralisées et publiées le cas échéant par la Haute Autorité de la transparence de la vie publique, qui remplace l’ancienne Commission pour la transparence de la vie politique, dont les prérogatives étaient limitées.
Cet organisme, doté de pouvoirs d’auto-saisine et de contrôle, sera présidé par une personnalité nommée en Conseil des ministres pour un mandat non renouvelable de six ans. Y siégeront six autres membres à parité hommes/femmes (deux conseillers d’Etat, deux conseillers de la Cour de cassation et deux de la Cour des comptes).
La Haute Autorité pourra être saisie par les associations anti-corruption agréées. Elle contrôlera aussi «le départ des membres du gouvernement ou des titulaires des fonctions exécutives locales les plus importantes vers le secteur privé, à l’issue de leurs fonctions».
De nouvelles règles pour les parlementaires et les anciens ministres. Les parlementaires se verront interdire le cumul entre leur mandat et des activités de conseil ou de consulting pour des entreprises. Ces obligations s’appliqueront en cours de mandat et non en 2017.
Ils disposent en effet de six mois pour régulariser leur situation. Ceux qui sont fonctionnaires et bénéficiaient jusqu’à maintenant d’un détachement seront à partir du 1er janvier 2014 en disponibilité.
Les anciens ministres percevront leur traitement pendant un mois après leur départ du gouvernement, et non plus pendant six comme c’est le cas actuellement. Ils en seront privés en cas de manquements graves.
Comme cette loi ne sera pas rétroactive, elle ne concernera pas l’ex-ministre Jérôme Cahuzac, mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale.
Renforcer la lutte contre la fraude fiscale. L’arsenal de lutte contre les fraudes fiscales est complété avec notamment une extension des compétences de la brigade nationale de répression de la délinquance fiscale et un durcissement des peines encourues en cas de fraude fiscale aggravée.
Les enquêteurs, pour les cas de fraude fiscale aggravée, pourront traiter des informations recueillies par des écoutes, «infiltrations» ou «captations de données informatiques».
L’administration fiscale pourra aussi recourir à tout mode de preuves, «y compris illicites, sous réserve que les preuves aient été régulièrement portées à sa connaissance par une autorité judiciaire ou dans le cadre d’une assistance administrative internationale».
Enfin, pour compléter ces mesures, un quatrième projet de loi, qui sera examiné le 7 mai en Conseil des ministres, prévoira la création d’un parquet spécialisé dans la grande délinquance financière et la fraude fiscale aggravée, le «parquet financier à compétence nationale» évoqué par François Hollande dans sa déclaration du 10 avril.
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