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Y’en a marre de l’austérité et surtout de la crise

Posté par ippolito le 3 mai 2013

Austérité versus croissance ? Un mauvais débat…

« L’erreur de calcul » à l’origine de l’austérité cache-t-elle une erreur d’analyse plus profonde sur la crise européenne? Avant de s’interroger sur quelle politique adopter face à la crise – rigueur ou croissance, il s’agit déjà d’en identifier la source.

 Pour l’économiste Michel Santi, les excès de crédits privés, consentis par un système financier boulimique, auraient eu plus d’impact que la dette des Etats sur les fluctuations économiques.

Tout le monde est désormais au courant de l’erreur de calcul des économistes Reinhart et Rogoff, ardents promoteurs de la rigueur comptable et pourfendeurs des déficits publics dépassant 90% du P.I.B.

 Au-delà du tragi-comique, cette erreur « excel » décrédibilise et fragilise les tenants de l’austérité, lesquels s’accrochaient à cette étude pour insuffler un semblant de rationalité à leur obsession d’équilibrer les comptes publics.

Par delà les mauvaises augures ils mettaient régulièrement en garde, arguant l’idée selon laquelle tous les empires déchus se sont écroulés sous le poids de leurs endettements. 

Enfin, ils entendaient ainsi dépasser les économistes keynésiens et hétérodoxes (dont je fais fièrement partie) et qui ne cessent de répéter depuis des années que les dettes publiques doivent au contraire être domestiquées dans le cadre d’une récession. 

Qu’elle soit considérée comme insignifiante ou fondamentale, l’erreur de Reinhart and Rogoff comme les débats enflammés qu’elle suscite détourne les attentions tout en éludant la vraie question. 

Chronologiquement, c’est en effet sous le poids des endettements privés (dont bien-sûr le secteur financier se taille la part du lion) que nos économies ont plié.

L’endettement privé est la vraie cause de la crise européenne

La relation de cause à effets entre crise financière d’une part et dettes privées d’autre part est ainsi nettement plus forte et évidente que la corrélation hypothétique (et absolument pas prouvable) entre masse monétaire, déficits publics et crise économique.

 Les excès de crédits consentis par un système financier débridé (comme en Espagne et en Irlande) sont ainsi bien plus responsables de l’implosion européenne que l’endettement démesuré du gouvernement grec. 

En fait, les dettes privées sont un indicateur nettement plus fiable que les déficits publics dans l’exercice de prévision des crises financières.

Les dettes du secteur privé US n’ont-elles pas atteint un record absolu à 310% du P.I.B. de ce pays en 2008, alors qu’elles n’étaient qu’à 240% du P.I.B. en 1929 ? Au même moment, les déficits publics américains n’étaient que de 40% du P.I.B. (à l’orée de la Grande Dépression) et tout juste de 85% en 2011… 

Les dettes publiques de la périphérie européenne elles-mêmes étaient à des niveaux insignifiants lors de la débâcle de 2008 : moins de 40% de son P.I.B. pour l’Espagne, de l’ordre de 20% pour l’Irlande, et de seulement 45% pour la France!

 En fait, l’Espagne et l’Irlande – stigmatisées dès 2010 pour l’ampleur de leurs déficits publics – étaient de bien meilleurs élèves que l’Allemagne car elles respectaient bien plus scrupuleusement le Pacte de Stabilité avant l’implosion de leurs dettes souveraines.

 N’avaient-elles pas ramené leurs ratios depuis 60 et de 42% ? Elles sont pourtant aujourd’hui le contre-exemple absolu, pour n’avoir pas su ou pu contenir leurs endettements privés.

Le système bancaire est face à une authentique crise de solvabilité

Il est aujourd’hui aisé de prédire que les déboires européens seront condamnés à perdurer et à s’enliser du haut des 1’500 milliards d’euros de créances pourries et insolvables toujours inscrites au bilan des banques de l’Union.

 Comme il est impératif de prendre conscience que le secteur privé (notamment financier) européen ne traverse pas une simple et bête crise de liquidités. Non : il est face à une authentique crise de solvabilité !

Dans de telles conditions, la seule et unique manière de remédier à ce mal et de redresser les économies sinistrées de l’Union consiste à contraindre les actionnaires des banques comme les porteurs d’obligations d’Etat de ces nations à encaisser des pertes. 

Pour ce faire, le préalable incontournable est de scinder les banques importantes car il est indiscutable que des établissements financiers mastodontiques nuisent gravement à l’économie réelle.

 Comme un système bancaire gigantesque se révèle quasi systématiquement être un signe d’une économie malsaine, les profits des banques devraient en permanence être contenus par leur Etat de tutelle à 1% de son P.I.B..

L’hypertrophie du système bancaire, une chaîne de Ponzi qui menace l’économie réelle

Le ratio et l’importance du monde bancaire versus le reste des secteurs d’activité est donc le symptôme par excellence d’une économie à la dérive et au bord de l’implosion financière. 

Par ailleurs, la boulimie du système financier se réalise toujours et immanquablement aux dépens de l’économie traditionnelle et sur le dos des salariés. 

Pire même puisque – ne serait-ce que sur le plan empirique – il est aisé de constater que, s’il est vrai que ce sont les bilans des entreprises qui absorbent les dettes, c’est toujours et systématiquement leurs salariés et leurs travailleurs qui en subissent les conséquences via une réduction de leurs revenus.

En fait, les risques et autres paris contractés par les entreprises se traduisent parfois en un gonflement de leurs profits, hélas toujours au détriment des salaires et du pouvoir d’achat de leurs employés.

 La seule issue permettant d’assainir nos économies consiste donc en une réduction drastique de la quotité du système bancaire et financier au sein de nos P.I.B.. 

Ce n’est peut-être pas une démarche volontaire de leur part, mais le fait est que l’hypertrophie des banques dégénère toujours en un système de Ponzi, et donc en instabilité et en danger de mort pour la « vraie » économie.

Ni austérité, ni expansionnisme monétaire n’auront d’effet sans assainissement du secteur bancaire

Les débats enflammés pour ou contre l’austérité passent ainsi à côté de l’essentiel, car les dettes publiques des nations européennes périphériques n’ont pas procédé du néant. C’est effectivement les banques et le système financier au sens large qui étaient soulagés quand, au même moment, il était exigé que le citoyen se serre la ceinture. 

D’une certaine manière, l’austérité et la politique expansionniste sont simplement les deux facettes d’une même pièce qui, l’une comme l’autre, ne fonctionneront pas tant que perdurera une situation où les profits sont appelés à être privatisés pendant que les pertes, elles, sont éternellement socialisées.

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130502trib000762758/austerite-versus-croissance-un-mauvais-debat.html

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Y’en a marre du chômage surtout chez les jeunes

Posté par ippolito le 3 mai 2013

Génération chômeurs

Les jeunes qui n’ont ni travail, ni formation deviennent enfin une préoccupation majeure pour les gouvernements.

Plus de 75 millions de jeunes sont sans travail dans le monde. On en compte 26 millions dans les pays développés, chiffre en hausse de 30% depuis le début de la crise, en 2007. 

Même en Asie orientale, région en plein essor, le taux de chômage des jeunes en 2011 était 2,8 fois plus élevé que celui des adultes. Le phénomène est mondial.

Il est aussi sous-estimé. Le magazine The Economist parle d’une «génération sans emploi» et s’alarme des conséquences au sud, comme le printemps arabe, et au nord où les dettes et le vieillissement vont poser de façon aiguë des problèmes de financement.

 Tharman Shanmugaratnam, vice-Premier ministre de Singapour et Président du comité directeur du FMI, note:

«Le premier enjeu actuel est l’équité entre les générations. Si l’on examine la nature du problème budgétaire dans les pays avancés, sa composante la plus importante, à un horizon de 8 à 10 ans et au-delà, est en fait intergénérationnelle.»

Découragement précoce

Le Bureau international du travail (BIT) explique que «nombre des jeunes connaissent le chômage de longue durée dès leur arrivée sur le marché du travail, une situation qui n’était jamais observée lors des précédentes récessions économiques».

Plus de 6,4 millions de jeunes ont été, d’emblée, découragés de chercher un travail, en particulier dans les économies développées et l’Union européenne. Le BIT souligne:

«Des périodes de chômage et de découragement aussi longues et précoces dans la carrière d’une personne portent aussi préjudice aux perspectives de long terme, parce que les compétences professionnelles et sociales s’amenuisent et qu’aucune véritable expérience professionnelle n’est accumulée.»

En outre, de nombreux jeunes de par le monde se trouvent «piégés avec un emploi à faible productivité, temporaire ou tout autre statut qui n’est pas à la hauteur de leurs aspirations», poursuit le BIT.

Emplois atypiques

Dans les économies développées, les jeunes sont de plus en plus recrutés pour des emplois atypiques. L’obtention d’un travail à durée indéterminée ne cesse d’être remise à plus tard du fait de la crise.

 Pour nombre de jeunes, il s’agit souvent de la seule option disponible. La tendance accrue vers des emplois de plus courte durée pour les jeunes pourrait d’ailleurs s’expliquer par les politiques de flexisécurité: 

l’assouplissement de la législation sur les coûts de licenciement et les contrats réguliers (et non sur les contrats temporaires), associé au faible pouvoir de négociation individuel des jeunes, provoque, quand la croissance manque, de tels contre-effets.

Dans les économies en voie de développement, les jeunes font face à d’importantes barrières structurelles. Une forte proportion de jeunes tend à s’engager dans des activités informelles et non-rémunérées, notamment au service d’entreprises ou de fermes familiales. 

Les tendances démographiques sont telles que la jeune main d’œuvre ne cesse de croître, précisément dans les régions où peu d’opportunités d’emplois rémunérés existent, et où la précarité au travail subsiste, en particulier en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud.

L’éducation à la rescousse

Que faire? La meilleure façon et la seule à long terme de redonner du travail aux jeunes est bien entendu la croissance. Mais de l’Espagne à l’Egypte, les exemples abondent pour montrer qu’une reprise économique ne suffira pas. 

L’éducation et la formation sont la première clé de sortie. Elles favorisent la productivité et l’employabilité potentielles. En temps de crise, les jeunes n’ayant reçu qu’une éducation primaire souffrent du taux de chômage le plus élevé, bien pire que celui des personnes les plus diplômées.

Mais l’éducation peut se révéler aussi comme un obstacle à l’emploi, on le voit en Tunisie. Les jeunes sont «trop» diplômés pour les emplois qui se présentent. L’ouverture des marchés de services et de biens, autrement dit la facilité de créer des entreprises, est le complément indispensable de l’éducation pour occuper la jeune main d’œuvre.

Les réformes du marché du travail sont l’autre clé. Il y a une corrélation forte entre la flexibilité et l’emploi: plus les règles sur le marché du travail sont souples, plus le chômage est bas. Cependant, là aussi, la règle n’est pas absolue.

 La Grande-Bretagne offre une grande liberté de licenciement mais le chômage y persiste à niveau élevé. Le complément indispensable est ici l’engagement des entreprises en faveur des jeunes. Les considérer seulement comme une main d’œuvre moins exigeante et corvéable conduit au pire. La responsabilité des entreprises, grandes comme petites, est nécessaire.

Soutenir le retour à l’emploi

Les politiques dites «actives» du marché du travail constituent la troisième clé de sortie. Il s’agit du développement de services publics de l’emploi qui suivent les chômeurs un à un, au plus près et des subventions en faveur des salaires ou des réductions d’impôts qui incitent les employeurs à embaucher des jeunes.

Il s’agit aussi de la réorientation professionnelle des «découragés», des dispositifs de formation sur le lieu de travail, de la création ou de l’amélioration des systèmes d’apprentissage, des programmes de formation à l’entrepreneuriat, ou encore des programmes destinés aux jeunes défavorisés.

Les jeunes qui n’ont ni travail, ni formation deviennent enfin une préoccupation majeure pour les gouvernements. Ils s’inquiètent en particulier du groupe, appelé «Neet» pour «Not in education, employment or training» («ni étudiant, ni employé, ni en formation»). 

Ce groupe constitue souvent au moins 10% de la population des jeunes, et comprend de façon disproportionnée les jeunes avec un faible niveau d’éducation dans les économies développées.

Eric Le Boucher

Article également publié sur Emploiparlonsnet

http://www.slate.fr/story/71865/generation-chomage-jeunes

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Y’en a marre des magouilles de Claude Gueant et surtout de nos élus

Posté par ippolito le 3 mai 2013

D’ où viennent les 500 000 euros versés à Claude Guéant ?
 
Lors de 2 perquisitions effectuées chez Claude Guéant, les magistrats ont découvert 500 000 euros versés depuis l’étranger sur un compte personnel, et les traces de nombreux paiements en liquide. Les explications de Guéant sont lumineuses…

L’ex-ministre de l’ Intérieur de Nicolas Sarkozy s’attend à être entendu prochainement par un voire plusieurs juges et à s’expliquer sur l’origine de ses petites économies, découvertes lors de perquisitions à son domicile à son cabinet d’avocats.

Le 27 février au matin, le parquet de Paris et la brigade financière sont venus faire leur marché, dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte sur l’arbitrage Tapie- Adidas- Crédit Lyonnais. 

L’après-midi même, ce sont d’autres magistrats, accompagnés de flics de la Division nationale d’investigations financières et fiscales, qui ont déboulé. Eux cherchent à savoir si Claude Guéant, ex-secrétaire général de l’ Elysée, a joué un rôle dans l’éventuel financement occulte par la Libye de la campagne présidentielle de Sarkozy de 2007 ( voir Enquête sur le financement de la campagne de Sarkozy par Kadhafi).

En consultant les relevés bancaires de Guéant, ils ont découvert que plus de 500 000 euros avaient atterri, en provenance d’un compte à l’étranger. Ils ont également trouvé trace de nombreux et conséquents paiements de factures en liquide. Guéant avait l’habitude de payer en cash. 

D’où provenaient ces bons billets ? Ces découvertes ont conduit le parquet de Paris à ouvrir, la semaine dernière, une information judiciaire, confiée à 3 juges d’instruction parisiens.

 Mais Guéant jure que « tout cela n’a rien à voir avec la Libye. Il s’agit d’affaires strictement privées« . Sauf que Claude Guéant n’est pas exactement un personnage privé. 

Préfet, directeur général de la police nationale puis secrétaire général de l’ Elysée, il a été, avant d’être ministre, le plus proche collaborateur de Sarkozy. Lequel lui a confié des missions secrètes, en Libye, en Arabie Saoudite ou en Afrique noire.

 Discret, lisse et affable, Guéant sent le souffre et entretient tous les fantasmes. Nourris aussi par son amitié revendiquée avec le richissime homme d’affaires Alexandre Djouhri, intermédiaire obligé pour certains contrats avec le Maghreb ou le moyen-orient.

Pour justifier le versement de 500 000 euros, Claude Guéant jure avoir vendu, en 2008, « à un confrère avocat« , 2 tableaux –  » 2 marines du 17ème siècle » – signés d’un peintre hollandais.

 Il affirme avoir en sa possession « toutes les pièces justificatives » de cette vente. Ainsi que les certificats d’authenticité des oeuvres. Tout en s’étonnant que les enquêteurs ne lui aient pas demandées lors de leurs visites, Guéant mets ces justificatifs « à la disposition de la justice ».

 Bizarrement il a du mal à se souvenir précisément du nom de l’artiste hollandais. Un haut fonctionnaire des Douanes ricaine et explique au Canard enchainé que le coup de la vente d’une oeuvre d’art est un grand classique pour blanchir de l’argent.

Concernant les factures payées en liquide, Guéant fournit une explication toute simple: au fil du temps, et de ses fonctions diverses et variées au ministère de l’ Intérieur, il a touché en liquide des « primes de cabinet« .

 Au cours de cette période, précise-t-il, « je vivais chichement et je dépensais presque rien« . Et d’ajouter: « J’ai ainsi amassé » ( sic!) des espèces.

En particulier de 2002 à 2004, lorsqu’il dirigeait le cabinet de Sarkozy à l’ Intérieur. Puis de 2005 à 2006, période durant laquelle il occupait les mêmes fonctions. 

Léger problème: les « primes de cabinet » versées en liquide dont parle Guéant ont été supprimées par le gouvernement Jospin en 2002 et remplacées par des virements bancaires tout à fait classiques et licites.

D’où qu’elles viennent, les sommes « amassées » par Guéant n’ont jamais été déclarées au fisc. Guéant en convient, visiblement gêné. Mais il se défend cependant de « toute malhonnêteté« , et va faire des jaloux. 

Interrogés par le Canard enchainé, plusieurs de ses anciens collaborateurs, Place Beauvau, assurent n’avoir jamais perçu le moindre fifrelin de la main à la main. « Comme notre paie, assure l’un d’eux, l’éventuelle prime de sujétion nous étaient versée directement sur notre compte et donc forcément déclarée à l’administration fiscale« . Sauf pour Guéant, semble-t-il.

Les explications de Claude Guéant devront convaincre ses juges. « Les magistrats exploitent la piste libyenne, mais ils ne trouveront rien« , assure-t-il, fustigeant « une justice qui ne protège pas les innocents, et c’est dommage ».

Dans son malheur, Guéant a tout de même de la chance: il n’est plus ministre. Sinon, il aurait dû démissionner…

source: le canard enchainé

http://www.impots-economie.com/d-ou-viennent-les-500-000-euros-verses-a-claude-gueant/

 

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Y’en a marre de la gestion de l’Institut Pasteur

Posté par ippolito le 3 mai 2013

Un rapport met en cause la gestion de l’Institut Pasteur

L’Igas dénonce des artifices comptables, l’accusant de manquer à son obligation de transparence sur l’utilisation des fonds collectés.

Abus de confiance au préjudice des donateurs, recours à des artifices comptables, concentration excessive du pouvoir: l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) épingle, dans un rapport sévère, la gestion de l’Institut Pasteur. Consacré au contrôle du compte d’emploi de ses ressources, le document doit être mis en ligne dans les jours à venir. 

Il met en cause la plus emblématique des fondations pour la recherche, qui, créée en 1887, recueille 50 millions d’euros par an et dispose d’un patrimoine estimé à près d’un milliard. Alice Dautry, sa directrice générale, se dit «choquée» par ces conclusions (lire ci-dessous).

Les rapporteurs Béatrice Buguet et André Bernay reprochent tout d’abord à l’Institut Pasteur de mettre en péril le lien de confiance qui l’unit à ses nombreux donateurs, en manquant à son obligation de transparence sur l’utilisation des fonds collectés. 

Alors que «l’appel à la générosité publique est massivement centré sur la recherche», les fonds collectés ne sont pas forcément fléchés vers ces missions, pointe l’Igas. 

En outre, «une partie importante des dons et legs est affectée aux fonds propres et en nourrit la croissance, au lieu d’être affectée immédiatement aux équipes de recherche comme la communication de la fondation l’affirme aux donateurs». 

Alors que les dons représentent 14 % des recettes en 2011, l’Institut Pasteur laisse par ailleurs croire aux donateurs qu’ils contribuent au tiers du budget, «ce qui concourt, à tort, à souligner l’immédiate urgence de leurs apports».
«Graves irrégularités»

À en croire l’Igas, le déficit structurel affiché par l’Institut Pasteur est le fruit d’une «présentation artificielle» de ses résultats comptables, qui consiste à amputer son bilan annuel d’une partie des recettes.

La fondation met ce déficit en avant «dans sa communication à l’égard du ministère de la Recherche», dont la subvention a augmenté de 17 % entre 2008 et 2011. Les rapporteurs estiment aussi que l’utilisation de cet argent est «entachée de graves irrégularités». 

En parallèle, le patrimoine de la fondation croît régulièrement. Ainsi, en 2011, l’Institut augmente ses fonds propres de 15 millions d’euros, alors que son résultat annuel est négatif de 25,5 millions d’euros. 

Concernant les revenus ainsi générés, les rapporteurs remarquent une plus forte exposition aux risques financiers. «La gestion des placements doit être plus encadrée et moins risquée, ne serait-ce que pour se rapprocher de la volonté des donateurs, qui n’entendent pas, en pensant contribuer à l’effort de recherche, prendre des paris sur l’évolution des marchés», écrivent-ils.

Réorientation des missions de l’Institut

La réforme des statuts intervenue en 2008, qui a notamment entraîné une réorientation des missions de l’Institut, fait également l’objet de critiques. Ainsi, contrairement à ce qui se passe dans d’autres fondations reconnues d’utilité publique, la directrice générale de Pasteur détient «un pouvoir très important», gagné au détriment du conseil d’administration. 

Sa rémunération «représente en elle-même un fort risque pour la fondation si celle-ci souhaite rester un organisme à but non lucratif», notent, acides, les rapporteurs.

Les critiques de l’Inspection rappellent la controverse lancée en 2009 par le ­président du Sidaction, Pierre Bergé, qui avait, en substance, accusé l’Association française contre les myopathies de ne pas réussir à dépenser pour la recherche tout l’argent récolté grâce au Téléthon.

 Dans ce contexte de crise, la présidente de l’association, Laurence Tiennot- Herment, avait dit redouter une baisse des dons – qui ne s’est finalement pas vérifiée. «Ce rapport risque de mettre à mal la confiance de nos donateurs et par­tenaires et de mettre en péril le travail des 2 600 personnes qui se consacrent à la ­recherche biomédicale», dénonce de son côté Alice Dautry.

Par  Delphine Chayet 

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/05/02/20462-rapport-met-cause-gestion-linstitut-pasteur

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