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Y’en a marre de la crise

Posté par ippolito le 16 septembre 2013

La crise fête ses cinq ans et elle se porte bien

Depuis 2008, la crise a pris plusieurs visages. Malgré l’optimisme ambiant, elle est loin d’appartenir à l’histoire.

Cinq ans après la faillite de Lehman Brothers, rien n’y fait. Le PIB de la zone euro a beau s’être redressé au deuxième trimestre de 0,3 %, la Fed a beau réfléchir à une stratégie de sortie de l’urgence, l’optimisme a beau être de mise. La crise est toujours là. Et l’Europe est plus que jamais en première ligne.

Dilemme européen

Les Etats européens demeurent confrontés à un dilemme insurmontable dans l’état des forces politiques actuelles : doit-on donner la priorité à la croissance ou au désendettement ? 

Les récents débats français viennent de le rappeler. Le gouvernement hexagonal, qui a tant fait le fanfaron en août sur les chiffres de la croissance est ainsi le premier à ne pas hésiter à prendre le risque de briser ce timide élan pour revenir au plus vite dans les clous fixés par le traité de Maastricht.

Poids de la dette

Mais la question du poids de la dette empoisonne tout autant le Portugal, l’Irlande ou la Grèce. Des pays dont les demandes intérieures ont été sacrifiés sur l’autel de la dette et de la réduction des déficits et qui voient, malgré tout, le poids de leur endettement continuer à progresser. 

La troïka arrive au Portugal pour encore imposer de nouvelles mesures d’austérité et la Grèce ne peut guère se réjouir d’avoir dégagé un excédent budgétaire primaire qui sera englouti par le service d’une dette dont le poids est intenable.

Le « consensus européen » brisé

Alors que l’Europe, et en premier lieu sa seule puissance crédible devant les marchés, l’Allemagne, semble incapable de faire des choix clairs, les effets de la crise n’ont pas fini de se faire sentir sur le vieux continent. Partout montent les  « populismes » qui remettent en cause le « consensus européen » qui dominait avant 2007-2008. Dans des pays traditionnellement europhiles comme l’Italie ou la Grèce, ces forces représentent des poids politiques désormais incontournables. 

 Le danger d’une progression encore plus forte et surtout d’une alliance stratégique avec un parti « de gouvernement » ne peut être écartée et ouvrirait un nouveau front dans la crise. On voit déjà que le rapprochement entre l’UMP et le FN en France ou celui de Beppe Grillo et du Parti démocrate en Italie est une hypothèse de travail. Dans ce cas, la confiance dans la zone euro pourrait encore en souffrir.  

Economie mondiale en lambeaux

Bref, rien n’est réglé, loin de là. Et l’accalmie ne doit pas cacher une autre réalité : cinq ans après Lehman les économies européennes et mondiales demeurent tout aussi instables et déséquilibrées. Les structures sociales et politiques sont en lambeaux. Le printemps et l’été derniers nous ont rappelé cette vérité. 

Le ralentissement  des exportations induit par le ralentissement européen a  provoqué des chocs sociaux, politiques et monétaires qui ont frappé pêle-mêle l’Egypte, la Turquie, le Brésil ou encore l’Inde.  

Autre signe inquiétant : la tension  qui s’est emparé du marché boursier lorsque la Fed a annoncé sa volonté de réduire ses injections monétaires. Signe que nul ne croit en une croissance « autonome. »  Les marchés comme l’économie « réelles » sont sous perfusion.

Incapacités politiques

Tout est à reconstruire, mais on a peine à croire que cette reconstruction puisse avoir lieu. L’incapacité des dirigeants mondiaux à gérer cette crise depuis six ans est désormais avérée. Lorsque le système financier a montré des signes de faiblesses à l’été 2007, on a nié le sérieux de l’affaire.

  En 2008, on a géré la panique dans l’urgence. Pour éviter d’autres Lehman, on a renfloué les banques à coups de milliards. Aucun Etat n’a échappé à son « plan de sauvetage bancaire. » Pour rétablir la croissance, on a lancé des plans de relance sans véritable cohérence. Seuls comptaient alors les milliards que l’on promettait de placer dans l’économie. Aux Etats-Unis et  au Japon, on est entré dans la zone grise des taux zéro.

Mistigri de la dette

Les banques ont survécu, pour la plupart. Mais les Etats sont entrés dans la crise. Le mistigri de la dette leur avait été transmis. La crise de confiance envers les banques est devenue une crise de confiance envers les Etats. L’Europe, avec sa construction monétaire baroque, s’est retrouvée en première ligne.  La crise de la zone euro a suivi. Elle aussi a été gérée en dépit du bon sens. Là aussi, on a d’abord voulu n’y voir qu’une « crise grecque » avant d’avoir recours à des méthodes radicalement opposées à celles de 2008-2009, mais tout aussi inefficaces et en réalité nocives.  

Généralisation de la crise

Les dirigeants mondiaux et européens, plus guidés par leurs intérêts domestiques propres que par l’intérêt général, ont mené une gestion de courte vue. Les Etats-Unis ont montré leur incapacité à gérer comme jadis l’économie mondiale. La Chine et l’Allemagne n’ont pas su ou pu s’imposer comme nouveaux leader. 

L’économie mondiale, privée de tête, s’est mise à errer dans le désert. On a transmis le mistigri à ceux qui étaient encore dans une situation saine : les banques centrales, les ménages, les émergents. Ces trois derniers acteurs ont fini par être infectés. Nous n’en sommes qu’à ce moment de la crise. Au début d’une crise qui peut finalement frapper l’ensemble de l’économie mondiale.

En faisant faillite, Lehman Brothers (qui a été cependant elle-même victime des conséquences de la crise des subprimes)  a ouvert plus qu’une crise économique. C’est une crise de la science économique, de la classe politique et de l’ensemble de la société post-industrielle qui s’est ouverte. Et elle n’est pas encore fermée.

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130915trib000785056/la-crise-fete-ses-cinq-ans-et-elle-se-porte-bien.html

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Y’en a marre de la réforme des retraites

Posté par ippolito le 16 septembre 2013

Retraites : ce que la réforme va changer

La réforme des retraites, présentée mercredi en conseil des ministres, va toucher tous les actifs: salariés du privé, fonctionnaires ou agents des régimes spéciaux en verront les effets, à plus ou moins long terme. Voici ce qui va changer.

A noter que l’âge légal de départ, 62 ans, ne bouge pas, ni la borne de 67 ans, âge auquel on peut toucher une retraite à taux plein quelle que soit la durée de cotisation. 

RÉGIME GÉNÉRAL

Il regroupe les salariés du privé hors professions libérales, artisans, commerçants, agriculteurs, soit 69,1% des actifs.

- Durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein: de 41,5 ans pour les générations 1955, 1956 et 1957, elle va être progressivement allongée d’un trimestre tous les trois ans, à partir de la génération née en 1958, pour atteindre 43 ans pour la génération 1973 qui prendra sa retraite en 2035. Les périodes d’apprentissage seront désormais validées.

- Cotisations vieillesse: les cotisations patronales et salariales seront augmentées de 0,15 point chacune dès le 1er janvier 2014, puis 0,05 point en 2015, 2016 et 2017.

- Compte pénibilité: les salariés exerçant des métiers pénibles pourront acquérir des points pour se reconvertir ou partir plus tôt à la retraite.

- Enfants: les majorations de pension (+10%) pour les retraités ayant eu trois enfants seront désormais soumises à l’impôt sur le revenu, ce qui n’était pas le cas auparavant.

- Revalorisation: les pensions seront désormais revalorisées seulement au 1er octobre de chaque année, contre le 1er avril actuellement, sauf pour les bénéficiaires du minimum vieillesse.

FONCTIONNAIRES

- Durée de cotisation: elle est calquée sur celle des salariés du privé et augmentera au même rythme, dans les mêmes conditions.

- Cotisations: le taux de cotisation des fonctionnaires augmente déjà progressivement pour être aligné sur celui du privé depuis la réforme de 2010. Le gouvernement réfléchit donc à étaler un peu plus dans le temps les hausses prévues par cette nouvelle réforme.

- Compte pénibilité: gouvernement et syndicats réfléchissent à des discussions sur ce dossier qui ne concerne pour l’instant que les salariés du privé. Il existe déjà chez les fonctionnaires des « catégories actives » pour les métiers présentant des risques particuliers et permettant de partir plus tôt à la retraite.

- Enfants: comme dans le privé, les fonctionnaires seront touchés par la fiscalisation de la majoration pour trois enfants.

- Revalorisation: les pensions sont revalorisées dans les mêmes conditions que celles du régime général au 1er avril aujourd’hui et le seront donc au 1er octobre après la loi.

RÉGIMES SPÉCIAUX

- Durée de cotisation: elle doit déjà augmenter progressivement pour atteindre le même niveau que le privé, soit 41,5 ans en 2018. Le nouvel allongement sera donc appliqué, peut-être avec un décalage dans le temps.

- Cotisations: elles devraient augmenter comme pour le privé.

- Compte pénibilité: comme chez les fonctionnaires, il existe déjà pour certains métiers des « catégories actives » qui peuvent partir plus tôt.

- Enfants: il existe des majorations du même type que dans le privé. Ils seront dans le champ de la réforme également, qui prévoit un rapport sur ce sujet.

- Revalorisation: désormais au 1er octobre au lieu du 1er avril, sur le modèle du privé.

A noter que l’âge légal de départ, 62 ans, ne bouge pas, ni la borne de 67 ans, âge auquel on peut toucher une retraite à taux plein quelle que soit la durée de cotisation.

Certains fonctionnaires et agents des régimes spéciaux peuvent partir plus tôt (52 ou 57 ans) mais avec l’allongement de la durée de cotisation, ces derniers seront incités à retarder leur départ s’ils ne veulent pas voir leur pension amputée.

http://www.challenges.fr/economie/20130914.CHA4345/retraites-ce-que-la-reforme-va-changer.html

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Y’en a marre des impôts, des taxes et des prélèvements

Posté par ippolito le 16 septembre 2013

Taxes, impôts, prélèvements… Bienvenue au concours Lépine !

Depuis qu’elle a conquis l’Elysée, Matignon, l’Assemblée et le Sénat, bref depuis qu’elle tient les rênes de l’exécutif, la gauche – ou plutôt le PS – semble avoir troqué, en matière de créativité fiscale, le symbole de la rose pour celui de Lépine. Le concours Lépine.

 A Bercy, c’est l’imagination au pouvoir ! Jean-Marc Ayrault et son ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, sont devenus les Picasso de la feuille d’impôts. Pas un jour ne passe sans que les médias ne révèlent un nouveau prélèvement, une nouvelle taxe, un nouvel impôt. Baisse de ceci, hausse de cela. Plus personne n’y comprend rien. 

Dernière œuvre d’art : le budget 2014 de la Sécurité sociale. Une nouvelle taxe sur le tabac, une taxe de 1% sur les laboratoires pharmaceutiques, une taxe sur les vins transformés, une taxe sur les produits contenant de l’aspartam, une taxe spéciale sur les boissons énergisantes, un supplément de 5 euros sur le forfait médecin traitant et – ça devait arriver ! – une taxe sur les cigarettes électroniques. 

Certes, il s’agit de combler le trou abyssal de la Sécurité sociale, creusé par 30 ans d’incurie. Certes, l’intention, louable, consiste à protéger la santé des Français.

 Mais au moment où le gouvernement promet d’appuyer sur la touche « pause fiscale », ce nouveau train de mesure risque bien d’apparaître pour ce qu’elle : une « avance rapide » vers de nouveaux prélèvements. 

Et l’on ne parle même pas du débat opposant le gouvernement aux Verts sur le diesel : faut-il taxer le diesel au risque de s’attaquer encore au pouvoir d’achat des Français ? Ou bien y renoncer quitte à ne pas tenir les promesses faites aux écolos sur la fameuse transition énergétique ? 

Le ras-le-bol fiscal, bien réel, ne tient pas seulement aux hausses d’impôts décidées depuis l’élection de François Hollande. Il ne s’explique pas seulement parce que ces fortes hausses de prélèvements s’ajoutent à celles, tout aussi élevées, votées durant le quinquennat Sarkozy – 46,3% de prélèvements, un record. Ce ras-le-bol est d’abord et avant tout justifié par le fait de n’y comprendre plus rien. 

Pendant sa campagne présidentielle, François Hollande avait promis une grande réforme fiscale. Il était non seulement question de fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG, voire de prélever les impôts à la source, mais surtout de remettre à plat cet impôt pour le rendre plus juste, plus progressif, plus redistributif, plus efficace pour l’Etat et surtout plus lisible pour les Français. 

Hélas, le gouvernement a, depuis longtemps, renoncé à cette grande réforme. Au lieu de ça, il comble les déficits – bien ou mal, chacun jugera – en augmentant les prélèvements ou en baissant les dépenses publiques mais sans que personne ne voit le chemin suivi, l’objectif poursuivi. 

D’où cette impression de grand n’importe quoi. Même les mesures fiscales justes et justifiées sont invisibles, illisibles. Combien de Français, avant de recevoir la douloureuse fiscale, étaient capables de dire s’ils allaient payer plus ou moins d’impôts ? Une infime minorité. 

La sempiternelle question des niches fiscales est, à cet égard, formidablement éclairantes. La France en compte aujourd’hui pas moins de 464 pour un montant (non perçu par l’Etat) de 70 milliards d’euros.

 Or, leur efficacité n’est pas toujours prouvée ; elles bénéficient la plupart du temps aux familles les plus aisées ; elles font perdre à l’impôt tout son sens ; et surtout, elles nuisent gravement au caractère redistributif de l’impôt sur le revenu. 

Seulement voilà, derrière chaque niche, il y a un chien de garde. Le genre de chien qui aboie et qui mord à l’occasion. Du coup, là encore, on a renoncé au grand nettoyage. 

Résultat : un jour, on augmente l’allocation de rentrée scolaire de 25%, mais le lendemain, on supprime la niche pour frais de scolarité. Un jour, on décide de verser un 10ème mois aux étudiants boursiers (4600 euros par an hier, 5500 euros aujourd’hui), mais le lendemain on baisse la prestation d’accueil jeune enfant. Comment voulez-vous que les familles y comprennent quoi que ce soit ? 

Contrairement au bruit de fond que distille la droite, les Français admettent parfaitement de payer l’impôt – Jean-Louis Borloo l’a bien compris qui a renoncé à sa pétition démagogique intitulée « Stop aux impôts ». 

Mais le système fiscal français repose sur le principe de solidarité. L’impôt doit donc être redistributif pour niveler les inégalités. Or, il ne l’est plus depuis longtemps. De même, les Français admettent qu’il faut lutter contre la dette et les déficits, mais ils ne sont pas pour autant favorables à une réduction du champ d’intervention de l’Etat. Ils veulent à l’évidence un prof devant chaque classe, plus d’infirmières dans les hôpitaux, plus de policiers dans les rues pour lutter contre l’insécurité… 

Plutôt que de bricoler une politique fiscale devenue incompréhensible à tous, le gouvernement ferait bien de remettre sur la table sa promesse de grande réforme fiscale. 

Plutôt que de critiquer caricaturalement les hausses d’impôts et de promettre de raser gratis une fois revenue au pouvoir, la droite – qui a tant augmenté les prélèvements durant ces cinq dernières années – feraient mieux, elle aussi, de proposer de nouvelles pistes. Dire et expliquer, par exemple, comment l’argent des impôts, nationaux et locaux, est utilisé. Ca, ce serait une idée !

LAURENT NEUMANN -

http://www.marianne.net/Taxes-impots-prelevements-Bienvenue-au-concours-Lepine-_a231965.html

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Y’en a marre du monde de la finance surtout quand rien ne change

Posté par ippolito le 16 septembre 2013

Cinq ans après Lehman Brothers, la culture financière n’a pas changé.
  
Le gouvernement américain a eu raison de lâcher Lehman Brothers

Les circonstances qui ont provoqué le 15 septembre 2008, la chute de Lehman Brothers sont nombreuses, mais jamais Richard Fuld, son CEO, n’a cru que le Trésor américain, à la tête duquel se trouvait l’ancien patron de Goldman Sachs et un des « parrains » de Wall Street, le lâcherait. 

Contrairement à une perception  erronée,  ce sont les Républicains qui étaient au pouvoir et ne voulaient plus d’un sauvetage des banques. Comme cette crise avait été provoquée par la mauvaise gestion des banques et non par des facteurs extérieurs, il  faillait envoyer un message clair: l’argent des contribuables n’est pas au services des institutions financières. Il fallait une leçon grandeur nature pour comprendre ce qu’une telle faillite signifie au niveau mondial et mettre une limite au chantage des banquiers.

La règlementation peut-elle devenir un risque systémique ?
Suite à ce qui a été un traumatisme -mais n’a pas affecté les investisseurs particuliers aux Etats-Unis- la machine règlementaire s’est mise en route. 

Des deux cotés de l’Atlantique, les Gouvernements ont renfloué les banques.  Les dirigeants politiques ont remis en route la machine à réguler pour que, plus jamais, les contribuables n’aient à sauver les banques. L’Asie n’ayant pas été affectée par cette crise, elle reste (provisoirement) hors du jeu.

Malheureusement, au lieu de restructurer la règlementation, on en a ajouté une couche. La nouvelle règlementation est à la fois plus complexe, moins efficace et encore moins adaptée aux marchés mondiaux.

On s’est intéressé au risque systémique, mais en se contentant de mettre autour de la table les mêmes acteurs. Nous aurons droit à des réunions interminables de régulateurs de tous poils. Aux États-Unis, ce seront des régulateurs spécialisés sous la houlette du Trésor. En Europe ce seront les 28 régulateurs sous la houlette de la Commission et de la Banque Centrale Européenne.

La complexité institutionnelle et les détails absurdes dans lesquels les auteurs se sont perdus, produiront deux faiblesses inévitables: un processus de décision encore plus complexe en cas de crise et une propension des financiers de contourner la jungle des règlementations.

Les mentalités n’ont pas changé.

Que ce soit la baleine de Londres chez JP Morgan, la chute de MF Global et surtout la manipulation du taux du LIBOR ou les délit d’initiés,  nous avons continué à assister à un ensemble d’infractions que les régulateurs n’ont pu prévenir.
Le bilan des grandes banques mondiales continue à contenir deux fois plus d’actifs financiers que de prêts à l’économie.

Apres une première vague de « démissions » à la tète de plusieurs banques et institutions financières, tout est rentré dans l’ordre. Les Présidents et leurs conseils d’administration sont aussi peu efficaces et compétents qu’avant. Personne n’a été remercié. 

Les activités de marché ont continué de plus belle, les hedge funds sont en croissance, les « acteurs financiers » sont repartis à l’assaut d’acquisitions, bref, le modèle financier n’a changé que marginalement, et les banques européennes ne se sont pas vu interdire de spéculer avec leurs fonds propres.

 Qui plus est, certaines d’entre elles ont connu une érosion de leurs fonds propres. La diminution des bilans n’a pas eu lieu. Apres un ralentissement de trois ans qui a accéléré la récession, les marchés sont repartis de plus belle grâce a la subsidiation des banques par les Banques Centrales.

Le légalisme paralyse le crédit.

La réponse donnée aux préoccupations politiques a fait les beaux jours des juristes et des départements administratifs. Aux États-Unis, un dossier pour l’obtention d’un crédit hypothécaire dure des mois à se constituer. Tout se passe comme si l’assaut de règlementations et de procès avait paralysé la fonction de préteur, élément essentiel du rôle des banques.

Les départements de « compliance » qui assurent que toutes les règles nouvelles ont été appliquées jusque dans le moindre détail, sont devenus plus importants que les départements de crédit qui décident ou non d’octroyer le crédit.

 Les grands gagnants des crises financières sont les avocats, les consultants et les comptables. 3 milliards de dollars ont été dépensées pour la liquidation de Lehman Brothers qui se termine après 5 ans. Le total des frais d’avocats des grandes banques américaines pour cette crise financière est également de 3 milliards de dollars.

C’est le changement le plus marqué de l’évolution règlementaire qui a suivi la crise de Lehman. Derrière cette soumission se cache une frilosité face aux risques. La règlementation devient lentement mais surement un créateur de risque en elle-même. Si la finance ne joue plus son rôle de bailleur de fonds, c’est l’économie en elle-même qui en sera affectée.
Il n’y a pas de corrélation entre règlementation et éthique.

Le rôle de la règlementation est de fixer le cadre institutionnel, les règles du jeu et la manière dont les sanctions sont prises. Il serait cependant illusoire de croire qu’elle est en mesure de moraliser la sphère financière.

Il faudra que les individus qui commettent certaines de ces infractions soient appelés à la barre et aient à rendre compte de leurs actes. L’arme de la prison s’impose dans les cas extrêmes. L’interdiction de pratiquer la profession me parait infiniment plus efficace. Le droit et l’éthique opèrent dans des sphères différentes.

Ils se rencontrent sans pour autant se chevaucher.

C’est la culture de la finance qui doit changer.

C’est de la direction des institutions financières que doit venir l’initiative. On ne voit pas beaucoup de changement. Les hommes et les femmes au sommet proviennent de cette même culture et la plupart d’entre eux n’ont pas changé. Ce sont les mêmes dirigeants et les mêmes administrateurs au moins pour les trois quarts.

Ce changement est-il impossible? Certainement pas. C’est en privilégiant la gestion des risques par rapport aux bénéfices que l’on arrivera à une vraie transformation de la dynamique qui amène la finance à se multiplier. C’est indispensable, mais demande du temps et il semble qu’il faudra quelques belles déconfitures financières. 

Augmenter les pare-feu ne change pas les mentalités. Il est important d’être réalistes. Le rôle des régulateurs reste limité. L’intégrité personnelle et collective reste la clé de voute.

Y a-t-il place pour des dirigeants et administrateurs qui tiennent compte du rôle social et humain de leurs institutions? Sans aucun doute. C’est une question de volonté. Cela demande du courage: on ne réforme pas les mentalités sans affronter de farouches résistances. C’est aussi une question d’intégrité et l’intégrité n’a pas besoin de règles. (Albert Camus).

http://finance.blog.lemonde.fr/2013/09/14/cinq-ans-lehman-brothers-la-culture-financiere-na-pas-change/

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Y’en a marre des gaspillages de l’argent public et surtout de l’assemblée nationale

Posté par ippolito le 16 septembre 2013

Assemblée nationale : l’histoire de l’installation Wi-fi à 40 000 euros

Et si vous installiez le Wi-fi chez vous moyennant 40 000 euros de travaux ? Cette mauvaise blague est racontée par le journaliste Bruno Botella dans son livre « Petits secrets et grands privilèges de l’Assemblée nationale », paru aux Editions du moment en 2013. L’anecdote prêterait à sourire si elle ne reflétait pas le fossé entre la vie de palais et la vie réelle. Heureusement, dans cette histoire, le député a gardé les pieds sur terre.

La scène a lieu au lendemain des élections législatives de 2012. Bernard Roman, député socialiste de la 1ère circonscription du Nord, vient d’être réélu. A l’Assemblée nationale, ce député, qui est aussi vice-président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, a un pouvoir particulier : il est questeur.

D’après le site de l’Assemblée nationale, les questeurs exercent des « pouvoirs étendus en matière financière, comptable et administrative dans le cadre de l’autonomie de gestion de l’Assemblée nationale » En clair, avec deux autres de ces collègues, il détient les cordons de la bourse de l’Assemblée.

L’administration de l’Assemblée a toujours le réflexe de fournir une prestation « cinq étoiles »

Est-ce en raison de son statut que les services de l’Assemblée ont commis un excès de zèle ? « En aménageant la partie privée de son appartement de fonction, Bernard Roman s’est rendu compte qu’il n’avait pas de Wi-fi », raconte le journaliste.

Au lieu de lui proposer d’installer une box internet basique, « les services compétents lui ont proposé une solution rapide, efficace, mais très onéreuse. Coût prévu : 40 000 euros de travaux ! » C’est ce qui s’appelle le très haut débit (de carte bancaire).

« Effaré, le député a poliment refusé et suggéré qu’on lui branche une box de base bien suffisante », écrit Botella. Lequel conclut : A l’heure où l’Assemblée nationale tente de faire des économies, « certains fonctionnaires ne comprennent pas pourquoi il faudrait faire attention aux dépenses (…) L’administration de l’Assemblée a toujours le réflexe de fournir une prestation « cinq étoiles », sans se soucier du prix ».

Une nouvelle preuve ? Toujours dans le livre, l’ancien député Richard Mallié se souvient qu’en 2007, « alors qu’il venait de s’installer à la questure, un fonctionnaire lui a demandé quel nouveau modèle de voiture, il désirait »… alors qu’on lui avait déjà affecté une Peugeot 607 vieille de seulement cinq ans. Mallié a décliné la proposition. « Dix jours plus tard, on m’a reposé la question, j’ai fait la même réponse. La troisième, je me suis énervé », raconte l’ancien député. Pour si peu…

*** Source
- Bruno Botella, « Petits secrets et grands privilèges de l’Assemblée nationale »,
Éditions du Moment, 2013

http://www.politique.net/2013091301-assemblee-nationale-zone-wifi-40-000-euros.htm

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Y’en a marre des taxes en forte progression à Paris

Posté par ippolito le 16 septembre 2013

A Paris, des taxes modérées, mais en forte progression

Les Parisiens paient deux fois moins que dans certaines grandes villes. Mais les taux s’envolent.

Simultanément bonne élève et cancre de la fiscalité locale, Paris détonne dans le palmarès du Forum pour la gestion des villes. Elle y détient le record toutes catégories des plus bas impôts locaux dans les grandes villes : 462 euros pour la taxe d’habitation et 635 euros pour le foncier bâti pour un contribuable type. 

Mais c’est aussi la championne des hausses, affichant + 4,7 % par an pour la taxe d’habitation et + 9,4 % par an pour le foncier bâti durant la période 2007-2013. Les contributions de départ étant faibles, l’effort individuel supplémentaire ne représente jamais « que » 18 euros par an pour la taxe d’habitation et 44 euros pour le foncier bâti. Une somme équivalente de celle demandée par de nombreuses autres villes…

Paris n’a pas choisi la politique des petits pas. En douze ans, soit presque deux mandatures, elle n’a augmenté les impôts que deux fois, en 2009 et 2010. Mais quand hausses d’impôt il y a eu, elles ont été brutales. 

Surtout, Paris, qui est à la fois ville et département, s’est aussi offert le luxe en 2009 de créer un nouvel impôt, la taxe foncière départementale. «  Nous n’en avions pas, contrairement aux autres départements. 

Ce qui fait que les dépenses sociales n’étaient assumées que par les locataires, via la taxe d’habitation, et non par les propriétaires. C’était injuste ! », explique Bernard Gaudillère, l’adjoint aux finances de la ville.

Pas certain que cela suffise à déminer l’agacement de certains contribuables, dont se fait l’écho, en cette période préélectorale la candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet. Laquelle martèle que les impôts –  ou plus exactement la recette fiscale de la ville – est en hausse de de 40 % en dix ans.
NKM dénonce une gabegie

«  C’est inexact ! Si l’on soustrait les droits de mutation, que tous les contribuables ne paient pas, et l’évolution des bases, l’augmentation du nombre d’habitants, nous sommes plutôt sur une hausse de 10 % », rétorque Bernard Gaudillère. Au-delà de la bataille de chiffres, une chose est sûre : Paris vit confortablement du produit de ses impôts, qui représentent 3,05 milliards sur un budget de 7,9 milliards.

 Trop confortablement aux yeux de NKM, qui dénonce une gabegie. « Nous avons beaucoup investi, autour de 1,5 milliard par an, et nous devons assumer des dépenses obligatoires plus fortes qu’il y a dix ans. 

Pour ce faire, nous avons préféré augmenter un peu l’impôt, si nécessaire, et maîtriser nos dépenses, plutôt que trop nous endetter », rétorque Bernard Gaudillère. Une bulle de prospérité dont la pérennité n’est pas garantie : devenue métropole, Paris, ville riche, devra sans doute encore plus partager avec ses voisines.

Par Laurence Albert

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0203003789123-a-paris-des-taxes-moderees-mais-en-forte-progression-605460.php

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