Y’en a marre de la hausse de la TVA surtout pour les artisans
Posté par ippolito le 17 septembre 2013
Le SOS des artisans du bâtiment, étranglés par la crise… et la TVA
Leurs représentants redoutent que le relèvement de la TVA de 7 % à 10 % sur les travaux de rénovation, au 1er janvier, ne fasse chuter leur activité.
Commandes en chute, concurrence des autoentrepreneurs, relèvement de la TVA… Les artisans du bâtiment étaient dans la rue vendredi, pour dire leur désarroi face aux difficultés qui pourraient coûter 20 000 emplois au secteur l’an prochain.
« Chaque mois 3 700 salariés quittent le secteur du bâtiment par manque d’activité. 38 000 entreprises ont déjà cessé leur activité. On ne peut pas, dans un pays qui compte quatre millions de chômeurs, continuer ainsi », a déclaré le président de la Capeb Patrick Liébus, à la tête du cortège parisien qui a défilé sous la pluie, de la place de la République à l’Hôtel de Ville.
« TVA à 5 % », « Autoentrepreneurs = Arnaque pour tous », « Laissez-nous travailler et embaucher », clamaient les pancartes des quelque deux cents manifestants battant le pavé de la capitale, des ballons rouges et blancs à la main.
Une délégation de la Capeb, le syndicat des artisans du bâtiment, devait être reçue à Matignon vers 17 heures, a indiqué M. Liébus. Selon lui, vingt mille artisans ont participé au mouvement dans tout le pays. Ainsi, à Tours, quelque 200 manifestants bloquaient à la mi-journée la place Jean-Jaurès, au centre-ville.
Plusieurs villes concernées
Dans le Nord Pas-de-Calais et en Picardie, d’autres manifestaient sur les principaux axes routiers en organisant des opérations escargot, notamment en direction de Lille et d’Arras. De même dans les Pyrénées-Atlantiques, quelque 250 artisans ont ralenti la circulation routière aux abords de Saint-Jean-de-Luz, Biarritz, Anglet, Oloron, Orthez et Pau.
Dans le Rhône, cinq cortèges de véhicules sont partis de cinq villes du département – Villefranche-sur-Saône, Meyzieux, Saint-Priest, Givors et Tarare – pour converger vers la préfecture à Lyon. Enfin à Grenoble, une soixantaine de manifestants en chasubles jaunes, casques, brandissant des drapeaux et faisant retentir des sirènes, se sont réunis sur la place de la préfecture après avoir diffusé des tracts.
Les artisans redoutent que le relèvement de la TVA de 7 % à 10 % sur les travaux de rénovation, au 1er janvier, ne fasse chuter leur activité, déjà mise à mal par la crise. Ils réclament un taux à 5 %. Leurs 375 000 entreprises, qui emploient plus de 700 000 salariés, souffrent aussi d’une inflation règlementaire et de la pression fiscale, disent-ils.
« Depuis 2013, les particuliers ont peur d’investir »
« La plus grosse angoisse, c’est le lendemain. On a du travail pendant trois semaines, un mois, puis c’est fini, on ne sait plus », souligne Antony Hadjipanayotou, président de la Capeb Grand Paris. « La crise a commencé en 2009 et les choses n’ont pas cessé de se dégrader. Depuis 2013, les particuliers ont peur d’investir. Tout un climat de confiance a disparu. Comment s’en sortir ? », se demande ce patron d’une petite entreprise de plomberie.
Les artisans du bâtiment dénoncent en outre un accroissement de la « concurrence déloyale » exercée par les autoentrepreneurs. Ils déplorent que ce régime – selon eux une porte ouverte à la concurrence déloyale – n’ait pas été exclu des activités relevant de leur secteur. « Le gouvernement nous écrase de charges, ce qui nous empêche d’embaucher. Les autoentrepreneurs, c’est bien, mais à charges égales », estime Frédéric Roger, plombier-chauffagiste en Seine-et-Marne, croisé dans le cortège parisien.
La concurrence « low cost » venue de l’Est
Les artisans dénoncent aussi le travail dissimulé et le développement d’entreprises « low cost » qui ne respectent pas la législation française. « J’ai une petite entreprise de peinture depuis un an : j’avais un employé, j’ai dû le licencier… je n’y arrivais plus. Je me retrouve à travailler tout seul sur les chantiers, je fais des journées de 12 heures et c’est à peine si j’arrive à 1 500 euros par mois », témoigne un jeune artisan francilien. « Ce qui me plombe, c’est les entreprises d’Europe de l’Est, qui font des tarifs impossibles à suivre », poursuit-il, réclamant « plus de contrôles ».
Déjà le 18 janvier, quelque 10 000 manifestants, selon les organisateurs, avaient manifesté pour alerter les pouvoirs publics sur la mauvaise passe que traverse le secteur.
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