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Y’en a marre des coûteux voyages des élus de Montpellier

Posté par ippolito le 31 octobre 2013

LES COÛTEUX VOYAGES DES ÉLUS DE MONTPELLIER

Dans un rapport, la chambre régionale des comptes pointe du doigt les gaspillages de la ville de Montpellier entre 2006 et 2010.

La chambre régionale des compte épingle en effet dans son rapport les frais de réception de la ville ainsi que les frais de voyages à l’étranger des élus, trop coûteux. Le rapport dénonce également les largesses de la ville de Montpellier ( Hérault) en matière de subventions aux clubs sportifs.

8 voyages ont été organisés en 2007, puis 14 en 2008, 17 en 2009, 15 en 2010 et 24 en 2011. Selon le rapport, la maire de Montpellier a été absente de France 2 jours en 2007, 15 jours en 2008, 29 jours en 2009, 25 jours en 2010 et 37 jours en 2011. Et les destinations ont de quoi faire rêver: Chengdu (Chine), Ljubljana (Slovénie), Fès (Maroc), Louisville et San Francisco (États-Unis), Curitiba (Brésil), Guadalajara (Mexique), Nagoya (Japon), Pekin (Chine), Montréal (Canada), Tel Aviv (Israël)…

Les élus de Montpellier se sont ainsi rendus, aux frais des contribuables, à la « foire agricole » à Chengdu, au « raid des Marocains du monde », aux musées Copus et Boerhhave de Leiden (Pays-Bas), à l’exposition au musée d’hygiène de Dresde (Allemagne) pour préparer le projet de musée du corps humain, au colloque des médecins de Tlemcen (Algérie), etc…

Le coût des voyages à l’étranger des élus de Montpellier est en pleine explosion: chiffrés à 23 200 euros en 2007, ces voyages ont ensuite coûté 125 067 euros en 2008, 134 324 euros en 2009, 176 324 euros en 2010, puis 172 774 euros en 2011.

Il serait temps que les élus de Montpellier cessent de voyager à l’étranger aux frais des contribuables…

source: midilibre.fr

http://www.observatoiredessubventions.com/2013/les-couteux-voyages-des-elus-de-montpellier/

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Y’en a marre des taxes et de la fiscalité en France

Posté par ippolito le 31 octobre 2013

L’écotaxe, ou tout ce qui va mal dans notre fiscalité

Comme le rappelle le Monde, en 2008, l’écotaxe avait été adoptée dans un relatif consensus politique. Mais aujourd’hui, après plusieurs reports dans son application, elle est remise en question, y compris par ceux qui l’avaient souhaitée. Il faut dire qu’à la base, cette taxe est assez monstrueuse.

Ubu créé une nouvelle taxe
 
Quand on prend du recul, cette écotaxe, imaginée par l’UMP et mise en place par le PS, apparaît comme un monstre de complexité. L’objectif est de taxer les camions pour leur pollution et le dommage fait aux routes sans péage et utiliser cet argent pour le transport ferroviaire. Déjà, affecter la recette d’une taxe à une dépense précise me semble contestable. Cette taxe pèse 1,2 milliard, mais elle est complexe à mettre en place. Il faut définir les routes concernées, comment comptabiliser les kilomètres réalisés et qui sera chargé de la collecter. Un vrai cauchemar administratif, illustré par le fait que si le gouvernement l’abandonnait, il y aurait un dédit d’un milliard pour la société qui fait la collecte !
 
Quelques régions ont obtenu des ristournes (Bretagne, Aquitaine, Midi-Pyrénées), renforçant la complexité du système et posant la question légitime de sa justice. Pourquoi le Languedoc-Roussillon n’en a-t-il pas ? Mieux, sachant que la France consomme plus de 70 milliards de litres de pétrole, dont 40 de gazole, cela signifie qu’une simple hausse de la TIPP sur le gazole de 3 centimes aurait rapporté le même montant sans générer une telle complexité. N’aurait-il pas été plus simple de faire de la sorte ? Et en conclusion, pour être acceptée, la fiscalité écologique doit venir en subsitution d’autres taxes et pas en addition, étant donné qu’en trois ans, pas moins de 84 nouvelles taxes ont été mises en place.

Le besoin d’une fiscalité verte reste là

Bien sûr, mettre en place une fiscalité qui pousse à des comportements plus respectueux de nos ressources naturelles est un objectif plus que souhaitable. Je persiste à être favorable à une taxe carbone, autant pour essayer de limiter l’impact des activités de l’homme sur la planète que parce qu’il est essentiel de pousser nos économies à moins consommer de matières premières non renouvelables. Il me semble qu’il va de l’intérêt de notre pays (pauvre en matières premières), et de l’humanité, que d’adopter un comportement beaucoup plus frugal, notamment pour les hydrocarbures.

Et cela passe par leur renchérissement. Mais cela doit être fait de manière juste, simple et anticipable. La fiscalité écologique doit venir en substitution d’autres taxes, en s’assurant que les ménages modestes fortement consommateurs auront un certain temps et seront aidés pour s’adapter, afin de garantir son acceptation. Il faudraot aussi une taxation simple, que tout le monde comprend et devant laquelle tout le monde serait égal (au contraire de la fiscalité pétrolière). Enfin, l’Etat devrait donner de la visibilité à long terme pour permettre à l’ensembled e l’économie de s’adapter.
 
C’est pour cela que je suis favorable à une taxe carbone, qui porterait sur tous les hydrocarbures (fuel et kérosène notamment, aujourd’hui largement exonérés pour de mauvaises raisons), tout en ne pénalisant pas les entreprises françaises. Cette taxe doit être progressive dans le temps, à savoir que l’Etat annonce à l’avance ce qu’elle sera dans les prochaines années, pour pousser les acteurs économiques à investir pour réduire leur consommation. Le marché de droit à polluer était une idée théoriquement intéressante mais qui est pratiquement un échec du fait des excès des marchés.
 
Bref, l’écotaxe est une mauvaise taxe. Elle a rendement dérisoire pour une complexité maximale. Elle a déjà des régimes spéciaux qui la rendent injustes. De facto, c’est juste une énième taxe de plus alors qu’il faudrait revoir en profondeur notre système fiscal, comme Piketty et Landais le soutenaient.
 

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/l-ecotaxe-ou-tout-ce-qui-va-mal-142882

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Y’en a marre du climat politique et social en France

Posté par ippolito le 30 octobre 2013

Quand la France se réveillera, l’Élysée tremblera…

Le climat politique et social n’en finit plus de se délabrer. Jamais la France n’a été dans un tel état. Hollande, réveille-toi, ou tout peut arriver !
 
Au début, tout était facile : il suffisait de faire le contraire de son prédécesseur. Sarkozy avait dit noir, Hollande annonçait blanc. Bouclier fiscal, mariage homosexuel, durée de vie des centrales nucléaires, politique européenne, comportement, moralité, fiscalité, audiovisuel, retraite, chômage, insécurité…, pendant un an François Hollande a détricoté ce qu’avait fait Nicolas Sarkozy. Ses thuriféraires entonnaient le refrain bien connu : « La France brisée, la France outragée, la France martyrisée, mais la France libérée. » Les plus raisonnables comprenaient bien qu’il faudrait bientôt passer à autre chose, se réveiller, réaliser que l’anti-sarkozysme c’est bien, mais que la définition du hollandisme tardait à venir. 

Dix-huit mois se sont écoulés et, depuis quelques semaines, la France est victime d’une thrombose. Plus rien ne passe, plus rien n’avance, plus rien ne circule. Taxe à 15,5 % sur les produits d’épargne, écotaxe, taxe à 75 %, harmonisation du statut des VTC par rapport à celui des taxis, TVA réduite sur les produits de première nécessité…, chaque annonce est suivie d’une reculade ou, pire, d’une exception massive et incompréhensible qui rend difficile à admettre la mesure. 

Depuis l’été, rien d’important n’a été voté ! Les Français sont tellement à cran qu’ils refusent les plats qu’on leur propose tout en pestant contre le menu qu’ils ingurgitent depuis des lustres. Ils n’ont plus confiance dans le cuisinier tant celui-ci leur sert des plats amers, leur faisant passer des limandes pour des soles, de la viande de cheval pour du boeuf, du vin tadjik pour un grand cru de Bordeaux. Le cuisinier, ses marmitons, leurs fruits et leurs légumes sont suspectés d’empoisonner tout le pays.

Une France cassée en 1 000 morceaux

En 2011, 35 000 convives ont quitté la table. 40 % de ces exilés ont moins de 30 ans. Ce chiffre suffirait à lui seul à montrer le désespoir de nos compatriotes. Ceux qui ont l’avenir devant eux préfèrent construire une vie ailleurs plutôt que d’assister impuissants à leur agonie. 

Mais il faut encore ajouter les sondages qui, semaine après semaine, giflent l’exécutif, les élections partielles qui insultent la démocratie, le chômage qui en dépit de la création d’emplois fantoches ne cesse de progresser, des cadors de la majorité qui contredisent leur chef, de Leonarda et sa famille qui ridiculisent la parole présidentielle – aux dernières nouvelles, les Dibrani veulent obtenir un titre de séjour en France. À chaque fois le peuple gronde, étourdi par tant d’incompétence, furieux d’avoir été trompé et honteux de s’être à ce point trompé.

Aujourd’hui, chaque Français a le sentiment d’être détesté par le gouvernement. En un an et demi, l’exécutif a réussi à faire croire qu’il détestait les riches, les pauvres, les classes moyennes, les étrangers, les familles hétérosexuelles, les couples homosexuels – qui n’obtiendront pas le GPA -, les fourmis – dont on surtaxe l’épargne -, les cigales – dont on montre du doigt le train de vie -, les travailleurs du dimanche, ceux des autres jours de la semaine – qui doivent toujours cotiser plus -, les écolos, les agriculteurs, les chefs d’entreprise, les pro-européens, l’extrême gauche, les autoentrepreneurs, les banquiers, les fonctionnaires, les étudiants, les footballeurs, les retraités, les investisseurs étrangers, les artistes… 

Une telle unanimité frise l’exploit, frôle le chef-d’oeuvre ! On nous promettait une France réconciliée, la voilà cassée en mille morceaux, en proie à une inquiétude, une violence, une haine de l’autre, une suspicion permanente. Quand on pense au procès qu’on a fait à Nicolas Sarkozy sur ces sujets ! Mais c’était accuser un joueur de triangle de faire plus de bruit qu’un orchestre symphonique !

Le char de l’État n’accepte pas d’être conduit d’une main molle

Il n’y a qu’un peintre qui puisse redonner quelques couleurs à ce tableau apocalyptique : le président de la République. Il dispose (encore) d’une large palette, mais il ne sait pas en choisir les couleurs, les rendre lisibles et dessiner des contours compréhensibles. 

Que François Hollande fende l’armure ! Les Verts l’empêchent de gouverner, qu’il les débarque de son navire ! Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg sont irréconciliables, qu’il en sacrifie un ! Manuel Valls et Christiane Taubira ne s’échangent que des insultes, qu’il prive l’un des deux de tribune ! Harlem Désir est incapable de tenir la maison PS, qu’il le remplace… 

Et ainsi de suite. Jusqu’à son Premier ministre ou sa majorité législative s’il se rend compte qu’ils sont incapables, incohérents, inconsistants, intransigeants ou insignifiants. La Ve République a montré la solidité de ses institutions, mais son char n’accepte pas d’être conduit d’une main molle et hésitante, incapable de décider sur quelle voie il doit rouler, à quelle vitesse et dans quelle direction. À force de reculer devant le courage, devant l’action, devant le panache, François Hollande a reculé devant la France. Et celle-ci ne le lui pardonnera pas. 

http://www.lepoint.fr/politique/quand-la-france-se-reveillera-l-elysee-tremblera-29-10-2013-1749287_20.php

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Y’en a marre du scandale des péages privatisés

Posté par ippolito le 30 octobre 2013

Le scandale des péages privatisés

Sur les autoroutes, ca roule pour eux. Les actionnaires des sociétés autoroutières siphonnent les automobilistes et l’Etat, qui leur a vendu à vil prix cette poule aux œufs d’or.

Plus fort encore que l’emprunt Giscard indexé sur l’or – une catastrophe pour les finances publiques ; plus insondable que le plan informatique des années 80, qui s’avérera un gouffre sans fond, la privatisation des autoroutes, finalisée en 2005 sous la présidence Chirac, figure déjà en tête du concours de « la plus mauvaise affaire jamais faite par l’Etat ».  Un récent rapport de la Cour des comptes le confirme. 

Il donne même une vision apocalyptique de la situation : l’Etat serait totalement démuni, déculotté, face à Vinci, Eiffage et Sanef, les trois principaux proprios des autoroutes hexagonales, installés tels les gras fermiers généraux de l’Ancien Régime sur leurs 9 000 km de concessions. Péages en hausse continuelle, explosion des bénéfices, prorogation quasi automatique des concessions. En laissant s’engraisser les rentiers de l’or gris, l’Etat régulateur fait peut-être pis encore que l’Etat propriétaire, qui leur avait cédé à vil prix les autoroutes en 2005. « Les conditions actuelles ne permettent pas de garantir que les intérêts des usagers et de l’Etat sont suffisamment pris en compte », euphémise Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes. 

Comment cette situation a-t-elle pu perdurer ? Comment l’Etat a-t-il pu rester les bras ballants devant un tel détournement de l’argent du contribuable au profit d’intérêts privés ? Les profiteurs, on les connaît : ce sont les actionnaires de Vinci (ASF, Cofiroute, Escota), d’Eiffage (SAPN, APRR), les deux géants tricolores du BTP, et d’Albertis, leur cousin espagnol (Sanef présidé, on ne rit pas, par Alain Minc, grand promoteur de la privatisation). Le candidat Hollande avait promis d’y mettre fin. Aujourd’hui, il envisage de proroger la rente de trois ans… 

Comme si le permanent lobbying des autoroutiers, parmi les plus efficaces, laissait les usagers à la merci de ceux qui s’engraissent à leurs dépens en pressurant l’affaire que ces mêmes usagers ont à l’origine financée. Autrement dit, tous les citoyens – automobilistes au pouvoir d’achat affaibli, salariés ou petits patrons d’entreprise dont les surcoûts de transport dégradent la compétitivité – doivent payer la note – salée. 

Sur la route des vacances, au moment de franchir le péage autoroutier, le conducteur a toutes les raisons de sentir son portefeuille frétiller. Le sentiment de se faire détrousser s’installe. La martingale des profiteurs est en effet implacable. En moyenne, tous véhicules confondus, c’est 12,5 centimes qu’il faut cracher pour parcourir chacun des 9 000 km d’autoroutes payantes en concession. Pour les véhicules de tourisme, il faut compter jusqu’à 10,5 centimes en moyenne, contre 8,3 en 2005 (presque + 30 % !). Et cela monte jusqu’à 14,5 centimes pour aller de Chamonix à Chambéry (soit un ticket à 12,70 €). Presque deux fois le kilomètre pour le Paris-Lyon (7,23 centimes), par l’A6, section pourtant ultra-amortie. 

De petits ruisseaux qui font d’immenses fleuves. Ensemble, ASF, Cofiroute, Sanef et consorts encaissent, dans l’année, 10,5 milliards d’euros. Une aubaine pour leurs actionnaires, les grands groupes de BTP, car chacun des kilomètres parcourus sur leur réseau génère en moyenne près de 2,57 centimes de bénéfice net… 

Faites le calcul. Avec 83,8 milliards de kilomètres facturés, une manne de plus de 2 milliards tombe chaque année dans leurs poches, près de 43 % de plus qu’en 2005. A ce rythme-là, les 15 milliards payés en 2006 lors de la privatisation seront remboursés dans trois ans ! Et la poule aux œufs d’or est dans leur poulailler pour encore vingt longues années (au moins). Jusqu’en 2033. 

Martingale ? Au moment où les autoroutiers font pression sur l’Etat pour proroger (une fois de plus) leur concession, le récent rapport de la Cour des comptes en décrypte les méthodes. Insensible à la baisse du trafic, le chiffre d’affaires des autoroutiers poursuit inlassablement sa progression. Bizarre. Donc, quand le trafic croît, c’est le Pérou. Côté coûts, les économies, elles, sont au rendez-vous. De la réduction des moyens affectés à l’entretien des chaussées jusqu’à l’automatisation à marche forcée des bornes de paiement qui permet de réduire les charges de personnel, tout est bon pour tirer un maximum des péages. 

Sans compter que le temps joue pour eux : l’amortissement de nombreux tronçons allège chaque année le coût de leur endettement. Résultat mécanique : le chiffre d’affaires progresse trois fois plus vite que l’inflation, quand le bénéfice net, lui, met le turbo, avec une vitesse quatre fois supérieure à celle des prix. 

DES TARIFS TOUJOURS EN HAUSSE

« La vraie solution, c’est le gel des tarifs des péages. On sait bien le faire pour les salaires, alors pourquoi pas avec les compagnies autoroutières ? » Après des années de hausse continue, l’argument de Pierre Chasserey, président de l’association 40 millions d’automobilistes, a le mérite de la simplicité et de l’efficacité. 

Sauf que ce n’est pas possible. Contractuellement, les autoroutiers ont le droit d’augmenter leurs tarifs d’au moins 70 % du montant de l’inflation. Vous avez bien lu : « d’au moins ». Mais, s’il y a un plancher, aucun plafond n’est en revanche prévu. De sorte que « l’Etat exclut lui-même tout gel, voire toute baisse », indique malicieusement Didier Migaud. Pourquoi le ministère des Transports – c’est-à-dire, en fait, la Direction des infrastructures de transport (DIT) – a-t-il consenti des hausses de tarifs allant bien au-delà de l’inflation (voir le graphique ci-dessus) ? 

La réponse s’appelle « contrats de plan ». Signés pour cinq ans (on en est à la deuxième année), ils définissent les investissements d’« amélioration des réseaux » que s’engagent à réaliser les concessionnaires pour le bien-être supposé des usagers. Une belle promesse à laquelle la cour a du mal à croire : ou bien certains de ces travaux « relevaient des obligations normales des concessionnaires », ce qui ne devrait pas donner lieu à compensation, ou, pis encore, « l’Etat a accepté de compenser par des hausses de tarifs un grand nombre d’investissements de faible ampleur, dont l’utilité pour l’usager n’était pas toujours avérée ». Exprimés en termes diplomatiques, l’accusation est terrible. La multiplication des bornes d’arrêt sans péage – les « free flow », dans le langage autoroutier – illustrent jusqu’à la caricature cette dérive. 

Ces investissements ultrarentables, qui boostent le résultat des autoroutiers en réduisant leur masse salariale, sont donc financés par les usagers eux-mêmes. Une belle mise en pratique du célèbre proverbe : « Donne-moi ta montre, je te donnerai l’heure. » Traduit dans le langage pudique de la Cour des comptes, cela donne : « Les bénéfices des sociétés concessionnaires n’ont pas à être réinvestis [donc ne l'ont pas été] dans des investissements nouveaux ou dans des diminutions de tarifs. Par construction, ce modèle ne peut qu’aboutir à une hausse constante et continue des tarifs »… Le rêve capitaliste : disposer des revenus, sans courir de risque. 

Non contents d’être déjà gagnants-gagnants, les autoroutiers ont raffiné un peu plus encore l’entourloupe. Ils ont ajouté un étage à leur gros gâteau. Filiales de géants du BTP, ils réservent naturellement à leur maison mère l’essentiel de leur programme. Pardon ! Pourquoi se gêner ? « C’est une double rémunération, une première fois à travers les dividendes servis par les autoroutes, et une seconde via la surfacturation des travaux de la maison mère sur sa filiale », s’insurge Charles de Courson, le député UDI de la Marne. Et ça tombe bien, l’Etat n’a pas (ou ne se donne pas) les moyens de s’assurer que les obligations des autoroutiers inscrites dans les contrats de plan ont été pleinement remplies. Et, quand bien même, la pénalité maximale est riquiqui : 0,055 % de leur chiffre d’affaires ; bref, une piqûre de moustique sur la peau d’un éléphant. 

Impossible non plus d’établir la réalité de la fin du foisonnement tarifaire, pourtant déclaré illégal en 2006. «Depuis 2011, il aurait disparu», s’interroge Didier Migaud. Difficile, pourtant, pour les autoroutiers de renoncer à ce système pernicieux d’optimisation de leurs recettes. En gros, il s’agit de respecter en moyenne l’augmentation fixée par l’Etat, tout en modulant les tarifs des tronçons selon leur fréquentation. Bref, d’amplifier la hausse légale. De sorte que 1 + 1 soit égal à plus de 2. Magique ? Non, mathématique. 

Pour en apprécier l’ampleur, et aussi retourner la martingale à son profit, il suffit de sortir par une petite gare de péage pour revenir ensuite sur l’autoroute et finaliser son trajet. Une telle stratégie conduit parfois à payer moins cher le même trajet réalisé d’une seule traite. Ainsi, pour un Paris-Nantes, il faut compter 27,50 €. Mais, si l’on choisit de sortir puis de retourner sur l’autoroute en gare d’Ablis, la douloureuse tombe à 25,90 €. 

Pratiquée trois fois sur ce trajet, cette technique permet d’économiser jusqu’à 3,90 €, soit 14 % du tarif direct (voir le site ). Un comble : en contrepartie de la disparition du foisonnement sur son réseau, Cofiroute a obtenu une compensation tarifaire de 234 millions d’euros pour la période 2011-2014. 

LA RENTABILITÉ AU DÉTRIMENT DU SERVICE

Pour faire grossir la rentabilité de la machine à cash, les autoroutiers jouent sur deux autres leviers. 

Primo, la réduction des personnels. Depuis la privatisation, le secteur a perdu plus de 20 % de ses effectifs, de sorte que, désormais, seulement 4 % des paiements sont réalisés via les traditionnelles petites cabines. 

Secundo, une baisse générale de la qualité du service et de l’entretien du patrimoine, pourtant propriété de l’Etat et principale justification du péage pour les usagers. Une baisse dont les pouvoirs publics se refusent à prendre la pleine mesure. « Sur 503 visites de chantier en 2011, une seule a concerné la chaussée, qui a pourtant conduit à une mise en demeure », s’est inquiété Didier Migaud. Un seul contrôle ! Et il a permis de constater « d’importantes dégradations des chaussées [décollement du revêtement] sur des sections étendues du réseau ». Où passent donc les versements aux péages ? 

Aussi, les équipes d’entretien, considérées comme un coût par les autoroutiers, ont été mises à contribution pour ramener du cash en gagnant des contrats de maintenance de… la voirie publique. Ce que résume Yannick Moné, délégué syndical central Unsa-Sanef : « Entre l’automatisation et la pyramide des âges, l’emploi est en chute libre dans le secteur, l’entretien du réseau public pèche aussi. Mais ce n’est pas tout. Les autoroutiers ont perçu une aubaine pour rentabiliser un peu plus leurs personnels. Ils facturent l’entretien des routes, leur balisage, parfois le salage des nationales. Quand ce n’est pas le complexe militaire de Metz, pris en charge par la Sanef ou l’aéroport de Beauvais. C’est devenu tellement fréquent que cela s’en ressent sur l’entretien de nos propres infrastructures. » On marche sur la tête… 

A cette double démission de l’Etat à remplir son rôle de régulateur (c’est-à-dire de protection des usagers) et de préservation de son patrimoine s’en ajoute une troisième. Alors qu’il augmente partout les prélèvements obligatoires, l’Etat-seigneur, celui qui lève les impôts, fait montre d’une étrange mansuétude à l’égard de ces fermiers généraux modernes. «Il faut voir comment les sociétés concessionnaires se sont battues comme des lions pour limiter la hausse de la taxe domaniale, alors qu’il s’agissait de la passer de 200 millions à 400 millions d’euros. 

Au final, malgré une hausse de seulement 100 millions, les autoroutiers menacent toujours de poursuivre devant le Conseil d’Etat. Ce qu’ils considèrent comme une grave remise en cause des conditions de la privatisation. Et le pire, c’est qu’ils risquent de gagner», s’énerve un responsable de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf). 

Mais ce n’est pas tout, Christian Eckert, député PS de Meurthe-et-Moselle, est «furieux». Motif du courroux du rapporteur général du budget de l’Assemblée nationale ? «Le lobby insensé qu’ils ont mené pour ne pas être soumis à la fin de la déductibilité fiscale des frais financiers. Ils ont imposé au gouvernement un amendement qui nous a coûté 300 millions d’euros… dont la moitié pour les autoroutiers.» 

LE LOBBYING DES AUTOROUTIERS AU CŒUR DU POUVOIR
Les autoroutiers en rêvaient. Ils touchaient même au but. N’avaient-ils pas, il y a trois ans, obtenu de Jean-Louis Borloo, alors en charge des Transports et de l’Ecologie, une rallonge d’un an de leur concession, avec un argument aussi écologiquement correct que ravissant : le « verdissement » de leur business ? Une blague, évidemment, consistant surtout à installer des péages sans arrêt. Cette fois, ils ont convaincu son successeur, Frédéric Cuvillier, moyennant 3,5 milliards de travaux d’infrastructure, de rallonger la sauce de trois ans. 

En réalité, le discret ministre ne fait que relayer le feu vert de l’Elysée : «Ils ont vendu au plus haut niveau le projet « pétrole contre nourriture » appliqué aux routes, c’est-à-dire des années de concession supplémentaires contre des milliards de travaux. La filière corrézienne a joué à plein sa proximité avec le président Hollande via le très chiraquien Bernard Val, l’ex-patron d’ASF, dont il est encore administrateur», explique un haut fonctionnaire de Bercy. 

A la mi-mars, l’affaire était dans le sac. «Pour les autoroutes, j’ai demandé au ministre des Transports de négocier avec les sociétés concessionnaires pour que des travaux puissent être engagés et donc que l’économie nationale puisse en être bénéficiaire», assure François Hollande alors qu’il inaugure le pont Chaban-Delmas, à Bordeaux. Pour le président, le bénéfice de ce «troc» est triple : réaliser les infrastructures demandées par les élus locaux, les faire payer par les autoroutiers, et enfin relancer l’activité en France, avec des milliers d’emplois à la clé. De son côté, Vinci a fait le tour des popotes des élus locaux, histoire de faire monter la pression. Chacun d’entre eux ayant son petit projet de bout d’autoroute, ils n’ont pas été bien difficiles à convaincre. Ainsi de Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes, qui fait carrément de la retape pour l’allongement des concessions : «Pourquoi pas, si cela peut financer le tronçon qui permet de finaliser l’A51 ?» – dans sa circo, bien sûr… 

Qu’importe le deal léonin, avec un prix sous-évalué : cela a marché en 2005 lors de la privatisation, alors pourquoi pas aujourd’hui ? Après tout, rien n’a changé, au contraire. La disette d’argent public est encore plus prégnante et les caisses des autoroutiers, elles, regorgent du cash de nos péages. De quoi leur permettre d’imposer un rapport de force. Un peu trop, d’ailleurs, à l’image de Pierre Coppey, l’intransigeant patron de Vinci Autoroutes, qui «s’est cru tout permis», rapporte un négociateur pour l’Etat. «Ils ont été trop gourmands. L’administration n’a pas d’argent, mais elle a le pouvoir de freiner. C’est ce qu’elle a fait. Il s’en est fallu de peu pour que Jean-Marc Ayrault ne donne son feu vert et annonce la prorogation de trois ans dans son discours du 9 juillet dernier», poursuit notre homme. Trop gourmand ? 

Les 3,5 milliards d’euros d’investissements qu’ils promettaient de prendre à leur charge, comme le bouclage de la Francilienne (2,5 milliards), ne pèsent pas lourd face aux bénéfices induits par trois années d’exploitation : l’équivalent de 8 milliards d’euros d’aujourd’hui (lire l’encadré)… 

« C’était à deux doigts de passer», confirme Olivier Faure, député PS de la Seine-et-Marne. Ce parlementaire, réputé proche du Premier ministre, est précisément celui qui a commandé le rapport à la Cour des comptes sur les relations entre l’Etat et les sociétés concessionnaires d’autoroutes. Et, au regard des conclusions au vitriol des magistrats de la Rue Cambon, l’exécutif a été bien inspiré d’attendre encore un peu avant de donner suite aux demandes pressantes des autoroutiers. «C’était politiquement délicat… » reconnaît Olivier Faure. 

Question de calendrier, en somme. Les autoroutiers n’ont plus qu’à faire le dos rond ! Ils ont deux atouts maîtres dans leur poche : le temps et l’argent… Ce n’est que partie remise.

VINCI TOUCHE DE PARTOUT 

Pour Vinci, désormais roi des concessions (autoroutes, parkings, aéroports), les bonnes nouvelles s’amoncellent. Dernière en date : l’accès au Système d’immatriculation des véhicules (SIV) du ministère de l’Intérieur. Une victoire pour les concessionnaires d’autoroutes, comme ASF qui pourront envoyer directement la douloureuse aux fraudeurs des péages, sans passer par la case tribunal. «C’est bon pour récupérer 2 millions de passages. Mais, à plus long terme, les sociétés visent la gestion du stationnement en voirie et le péage urbain, comme à Londres», décrypte Yannick Moné, délégué Unsa à la Sanef. 

Et, justement, la récente dépénalisation des PV, votée à l’unanimité au Sénat, est en passe d’ouvrir grandes les portes de ce nouvel eldorado. 

Déjà leader dans le concessions de parkings souterrains, le groupe Vinci rêve d’étendre son empire aux centaines de milliers de places en surface et d’empocher les 500 millions d’euros que générent les horodateurs. Mieux gérés, ce que Vinci sait faire justement, ils pourraient cracher jusqu’à 2,4 milliards d’euros. Ne reste plus qu’à «convaincre» les automobilistes de lâcher leur petite monnaie. C’est là que la réforme de la dépénalisation des PV prend tout son sens. Désormais, les maires pourraient moduler le tarif des prunes. Jusqu’à 36 € pour Paris. Et comme il n’est plus besoin d’être assermenté pour les dresser, la prune pourrait très bien être cueillie directement par Vinci, ses agents ou ses caméras. Couplé avec l’accès direct aux plaques d’immatriculation, le cocktail risque d’être aussi explosif pour le portefeuille des automobilistes qu’enivrant pour celui des actionnaires de Vinci. 

Et aussi : 

- 450 millions d’euros : dès 2014, avec la mise en place de la taxe écolo sur les routes nationales, des centaines de milliers de poids lourds emprunteront les péages des autoroutiers. Ces 450 millions sont à 95 % de la marge pure, la moitié ira chez Vinci. 

- Fin juin, Vinci a mis la main sur 3,7 % du capital de l’Etat dans Aéroports de Paris (ADP). A cette date, le groupe détient désormais 8 % d’ADP, et s’impose un peu plus comme le candidat naturel pour une privatisation totale.

 
LA PROROGATION DE TROIS ANS : LA NOUVELLE ARNAQUE… 

« A la fin de sa période de concession, le 31 décembre 2033, ASF devrait réaliser 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit entre 2 et 3 milliards d’euros de bénéfices… chaque année. Si on proroge de trois ans, ces milliards de 2033 équivalent à 2 milliards d’euros d’aujourd’hui », explique un analyste d’Aurel BGC. Comme ASF pèse un tiers du secteur, notre analyste nous dit donc que trois ans de concession supplémentaire généreront une vingtaine de milliards entre 2034 et 2037, soit l’équivalent de 6,5 milliards d’aujourd’hui. On est loin des chiffres sur lesquelles les autoroutiers négocient avec l’Etat. 

Pour eux, le «troc» doit se faire sur la base du précédent : le verdissement des autoroutes : un an de prolongation, 1 milliard de travaux. Trois ans donnent donc 3,5 milliards d’euros. CQFD, moitié moins que les 6,5 milliards de notre analyste. Mais même cette estimation pourrait se révéler en deça de la main. « L’activité des autoroutes est sans risque. La preuve : même quand le trafic recul, leur chiffre d’affaires comme leurs bénéfices progressent. S’ils s’effondrent, c’est qu’il n’y a plus d’économie en France… comme une catastrophe nucléaire », nous confie un éminent membre de la Cour des comptes. Pas de risque ? 

Les investisseurs sont aussi de cet avis : quand ASF s’endette, elle le fait selon un taux d’intérêt proche de celui de l’Etat, encore récemment à 2,875 % pour un emprunt de dix ans. Cela veut aussi dire que si ASF et ses consœurs voulaient échanger la vingtaine de milliards qu’elles recevraient dans vingt ans contre du cash aujourd’hui, le «marché» les lui troquerait contre 11 milliards… A l’Etat de ne pas se faire avoir une seconde fois. 

En 2005 quand la décision de privatiser a été prise, c’est sur la foi d’un rapport parlementaire que les députés ont voté cette braderie à vil prix. On pouvait y lire que les bénéfices prévus des autoroutiers (alors publics) devraient être de 900 millions d’euros en 2012… plus de deux fois moins que ce qu’ils ont réellement rapporté à leurs actionnaires privés l’année dernière. Arnaque, vous avez dit arnaque ?

Article publié dans le numéro 851 du magazine Marianne 

http://www.marianne.net/Le-scandale-des-peages-privatises_a231095.html

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Y’en a marre de François Hollande et de son gouvernement

Posté par ippolito le 30 octobre 2013

Le pouvoir entre bricolage et cabotage

Edito du Monde. A la fin de l’été, François Hollande voulait croire que la pression de la crise devenait moins lourde et que le pessimisme des Français finirait par se dissiper. La crise de l’euro, assurait-il, était surmontée ; une petite brise de croissance permettait d’espérer des lendemains meilleurs, sur le front du chômage notamment.

Deux mois plus tard, le constat est cruel pour le président de la République : même s’il reste protégé par les institutions, plus ça va, moins ça va. L’impopularité à son endroit qu’il faisait mine d’ignorer s’est transformée en une lourde défiance sur sa manière d’exercer sa fonction. L’humeur sombre de ses concitoyens s’est muée en une exaspération susceptible d’exploser au moindre prétexte, comme le démontre aujourd’hui la colère bretonne. Et le pays semble ne plus rien attendre du gouvernement.
Il est vrai que le chef de l’Etat et son équipe y ont mis du leur. Beaucoup. Beaucoup trop. A la rentrée 2012, un procès en amateurisme leur avait été fait. Depuis la rentrée 2013, c’est un procès en indécision, voire en incompétence, qui les accable. Pris dans l’étau de la réduction impérative des déficits publics, ils ont tout fait pour le nourrir.

« RAS-LE-BOL FISCAL » DES FRANÇAIS

Fin août, le ministre de l’économie admet que le « ras-le-bol fiscal » des Français est compréhensible ; le lendemain, le président décrète une « pause fiscale » pour 2014 ; le surlendemain, son premier ministre corrige le calendrier : la pause sera pour 2015 ! Depuis, les cafouillages n’ont plus cessé. L’on annonce une taxe sur l’excédent brut d’exploitation des (grandes) entreprises, avant d’y renoncer. Puis c’est la fiscalité sur l’épargne que l’on propose d’alourdir, avant de reculer devant le tollé. Aujourd’hui, c’est le piège de l’écotaxe sur les poids lourds qui se referme sur le gouvernement.

A quoi s’ajoutent de sévères empoignades entre ministres (sur la réforme pénale, le sort des Roms, la politique d’immigration) et des crispations croissantes au sein de la majorité que ni le chef de l’Etat ni le premier ministre ne parviennent à dénouer. Au point de faire douter de leur autorité.

Et de les menacer de paralysie : ainsi, bon nombre de projets controversés (réforme pénale, loi sur la famille et procréation médicalement assistée, réforme ferroviaire ou du droit d’asile…) ont été renvoyés après l’échéance redoutée des élections municipales et européennes du printemps 2014.

A la fin de l’été, lors du séminaire de rentrée du gouvernement, François Hollande imaginait trois scénarios pour la France. « Le déclin », amorcé depuis dix ans ; il se poursuit, faute de politiques suffisamment vigoureuses, courageuses et clairement expliquées. Un pays « cabotant au jour le jour, de crise en crise, en essayant d’éviter les écueils » ; nous y sommes. « Un projet d’avenir », assez ambitieux pour permettre aux Français de sortir d’une résignation rageuse qui donne le beau rôle au Front national. On l’attend toujours.

http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/10/29/le-pouvoir-entre-bricolage-et-cabotage_3504730_3232.html

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Y’en a marre des taxes et des hausses de prélèvements pour le budget de la sécu

Posté par ippolito le 30 octobre 2013

Les sept taxes et hausses de prélèvements du budget de la Sécu 2014
 
Les députés doivent voter ce mardi le budget 2014 de la Sécurité sociale en première lecture. Le texte arrivera la semaine prochaine au Sénat. Il comporte 4 milliards d’euros d’économies – principalement sur la santé – et 4,2 milliards de hausse des prélèvements. Les artisans et commerçants ne sont pas épargnés. Tour d’horizon.

Indépendants: déplafonnement des cotisations retraites

Conséquence de la réforme des retraites, les cotisations sociales des artisans et commerçants affiliés au Régime social des indépendants (RSI) seront déplafonnées à partir du 1er janvier. La mesure concernera un peu plus d’un indépendant sur cinq, soit ceux qui produisent un revenu minimum de 38.000 euros. La hausse engendrée, qui s’étalera sur quatre ans, correspondra à 0,6 point de cotisations en 2017, soit une hausse de 75 euros à cette date pour un affilié gagnant plus de 50.000, et de 375 euros par an pour un revenu dépassant 100.000 euros. Gains espérés pour le RSI: 45 millions d’euros en 2017.

Hausse des cotisations retraites pour les salariés et les employeurs

En application de la réforme des retraites, les taux de cotisation salariales et employeurs augmenteront de 0,15 point chacun. Toutefois, pour les deuxièmes, cette augmentation sera compensée par une baisse de même ampleur des cotisations «famille». Le manque à gagner pour la branche famille sera compensé par un versement de recettes de TVA d’un milliard d’euros.

Hausse ciblée des prélèvements sur l’épargne

Le gouvernement voulait augmenter les prélèvements sociaux sur tous les produits d’épargne (plan épargne logement, plan d’épargne en actions, etc.). Après la fronde des épargnants, la mesure a été cantonnée aux contrats d’assurance-vie dits «multisupports». Sept millions de Français sont concernés. Bercy présente la mesure comme une simplification: prélever à hauteur du taux actuel de prélèvement social, soit 15,5 %, tous les gains réalisés par ce type de contrat. Jusqu’à présent, les gains étaient ponctionnés à hauteur du taux de l’année où ils avaient été réalisés, donc à moins de 15,5 % avant 2012, date de la dernière hausse du prélèvement. Gain attendu pour l’État: 600 millions d’euros.

Taxe sur les boissons énergisantes

C’est un apport des députés. Pour en décourager la consommation jugée néfaste, les boissons énergisantes de type Red Bull, contenant de la taurine et/ou de la caféine, seront taxées à hauteur de 100 euros par hectolitre, soit 33 centimes par canette. De quoi générer 65 millions de recettes pour la Sécu.

Hausse des taxes sur les complémentaires santé

Les contrats de complémentaires santé dits «non responsables» verront à partir de l’année prochaine leur taxation passer de 9 % à 14 %. Il s’agit, a expliqué le rapporteur du budget de la Sécurité sociale, Gérard Bapt, de pénaliser ces contrats offrant une «couverture maximale» aux assurés et qui contribuent ainsi à «tirer vers le haut les prix» de la santé.

Contrats collectifs: menace fiscale sur les entreprises

Les entreprises qui ne choisiront pas, pour leurs salariés, la ­complémentaire santé recommandée par leur branche professionnelle seront davantage imposées. Le contrat qu’elles adopteront sera en effet soumis à un taux de prélèvement de 20 %, contre 8 % si elles avaient opté pour la solution de la branche. L’exécutif contourne ainsi la censure par le Conseil constitutionnel de la «clause de désignation» en juin dernier. Ce dispositif forçait les entreprises à choisir la complémentaire santé désignée par la branche, afin de mutualiser davantage les risques et donc de faire baisser les prix des contrats.

Nouvelle taxe sur la vente en gros de médicaments

Les marges rétrocédées aux pharmaciens par les grossistes du médicament seront taxées à hauteur de 20 % sauf pour les génériques. Elle ne produira pas de gain supplémentaire pour l’Assurance-maladie: son effet sera annulé par une baisse d’un autre prélèvement pesant sur les grossistes. Le gouvernement veut «mieux cibler le prélèvement, là où les marges commerciales sont les plus importantes».

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/10/28/20002-20131028ARTFIG00554-les-sept-taxes-et-hausses-de-prelevements-du-budget-de-la-secu-2014.php

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