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Y’en a marre de la hausse des dépôts de bilan et surtout des destructions d’emplois

Posté par ippolito le 6 octobre 2013

Entreprises : niveau record des dépôts de bilan en 2013

Malgré une léger rebond de la croissance au deuxième trimestre (+0,5%), les défaillances d’entreprise en France devraient atteindre un niveau record en 2013. 

Selon le l’assureur-crédit Euler Hermes, plus de 62 000 sociétés vont déposer le bilan entraînant la destruction de 174 000 emplois. 

Ce phénomène touche toutes les régions sauf trois : Paca, Limousin et Basse-Normandie.  Il n’épargne aucun secteur d’activité sauf les transports et l’entrposage. 

En revanche, avec la réduction du pouvoir d’achat des ménages, l’hébergement et la restauration enregistrent une hausse spectaculaire des défaillances, avec plus de 16% par rapport à l’an passé. 

Même constat pour l’automobile : avec un marché qui devrait terminer l’année en chute de 8% par rapport à l’an passé, de nombreux concessionnaires (+10%) ont été obligés de mettre la clef sous la porte. 

Pour 2014, Euler Hermes s’attend à une légère baisse de 1 % des défaillances avec 61 800 sociétés en moins, ce qui reste à un niveau historiquement très élevés. Pour l’assureur-crédit, cela devrait détruire 165 000 emplois supplémentaires, soit un demi-point de chômage en plus.

«Il est nécessaire d’atteindre un palier de + 1 % de croissance du PIB pour espérer un vrai reflux des défaillances», assure Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes. 

Or, le leader mondial de l’assurance-crédit table sur une croissance du PIB comprise entre + 0,6 % et + 0,8 % en 2014. «Dans notre scénario central, la croissance resterait à +0,6%, soutenue par une simple reprise mécanique des investissements, ajoute-t-il. 

Un chiffre plus pessimiste que celui du gouvernement prévoit quant à lui une croissance de l’activité économique de 0,9% dans son projet de budget 2014.

http://www.leparisien.fr/economie/entreprises-niveau-record-des-depots-de-bilan-en-2013-02-10-2013-3188877.php

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Y’en a marre des radars automatiques

Posté par ippolito le 6 octobre 2013

Les radars automatiques doivent rapporter 690 millions en 2014

Les 4.200 radars automatiques installés au bord des routes doivent rapporter l’an prochain 70 millions d’euros de plus que cette année selon les documents budgétaires transmis par Bercy. Mais il n’est pas prévu d’en installer de nouveaux.

70 millions d’euros supplémentaires. C’est ce que l’Etat attend en 2014 des contraventions émises à la suite du flash d’un des 4.200 radars automatiques installés le long des routes. 

Selon un document annexé au projet de loi de finances 2014, 690 millions d’euros doivent, en effet, provenir de ces radars qui constituent la bête noire des automobilistes. 

Avec les contraventions classiques au stationnement et aux infractions sanctionnées par un gendarme ou un policier, l’Etat espère récupérer au total 1,7 milliard d’euros l’an prochain. Soit 6,4% de plus qu’en 2012 (les chiffres 2013 n’étant pas encore connu). 

Mais l’Etat devra dépenser 67 millions d’euros en frais d’entretien et de réparation des radars. Le seul vandalisme coûtera 23 millions d’euros selon Bercy. Ce qui représente 8.000 par radar vandalisé. Des sommes naturellement à déduire des 680 millions attendus des contraventions. 

En 2014, le gouvernement n’a pas prévu d’augmenter le nombre de radars installés. Il restera fixé à 4.200, plus 879 radars dits pédagogiques qui ne sanctionnent pas les contrevenants. 

Les pouvoirs publics vont cependant remplacer d’anciens radars par des modèles plus perfectionnés. Ainsi, 110 nouveaux radars mobiles et 20 radars « feu rouge » vont être installés en remplacement d’anciens modèles.

Les radars au secours du déficit

Les contraventions à la circulation n’ont pas qu’une vocation répréssive. L’Etat va ainsi utiliser une partie du 1,7 milliard d’euros de contraventions qu’il espère percevoir en 2014 pour se désendetter.

 452 millions d’euros doivent être affectés au remboursement de la dette. C’est moins qu’en 2012 (507 millions) et qu’en 2013 (463 millions prévus).

Par ailleurs, les communes et les départements récupèreront 680 millions d’euros sur ce 1,7 milliard pour améliorer leurs voiries et leurs équipements de sécurité routière.

http://www.bfmtv.com/economie/radars-automatiques-doivent-rapporter-690-millions-2014-616742.html

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Y’en a marre de la fraude sociale

Posté par ippolito le 6 octobre 2013

Enquête: le dossier noir de la fraude sociale 

Assistanat. En France, les arnaques aux prestations sociales sont, pour certains, un sport national. Voyage au pays de la fraude, qui coûterait chaque année entre 20 et 30 milliards d’euros à l’État. 

Cartes Vitale utilisées par plusieurs personnes, sans vrai contrôle, trafic de médicaments, arrêts maladie de complaisance, faux chômeurs, fraudes massives aux aides au logement, au RSA, aux aides au parent isolé. Chaque prestation sociale engendre ses fraudeurs. 

Le triste bilan de la fraude aux allocations sociales est estimé à 5 milliards d’euros (1 % des montants versés) chaque année, selon Dominique Tian, l’auteur du rapport parlementaire consacré à ce sujet (lire interview page 22), et à 20 milliards si l’on inclut le coût du travail non déclaré. 

Mais ces chiffres seraient en réalité bien en dessous de la vérité. La fraude sociale, hors travail au noir, en France, se situerait plutôt entre 10 et 15 milliards chaque année, soit 2 à 3 % du montant total des aides versées. Ce sont les pourcentages de la fraude dans les pays — de plus en plus nombreux — où le versement des prestations est réellement contrôlé.

Les cartes biométriques sécurisées délivrées avec autant de sérieux que les cartes d’identité ou les passeports sont un puissant moyen d’éradiquer la fraude. Dans certains pays, la carte d’assuré social devient même un papier d’identité à part entière, au même titre qu’un autre. En France, le principe du contrôle reste tabou. 

Bien sûr, il y a quelques petits progrès. Chaque année, la loi de financement de la Sécurité sociale étoffe les dispositifs de lutte contre la fraude. 

Depuis 2007, les resquilleurs peuvent être pénalisés à hauteur de la gravité des faits reprochés et, lorsque le préjudice dépasse 12 000 euros, il y a dépôt de plainte avec constitution de partie civile auprès du procureur de la République. 

De même, un répertoire commun de la protection sociale recense l’ensemble des allocataires bénéficiant de prestations. Des recoupements permettent, ici aussi, de détecter des fraudeurs.

La technique informatique du data mining, généralisée depuis 2012 dans la lutte contre les fraudes aux allocations familiales, permet de lancer des vérifications non plus au hasard mais en fonction du profil des fraudeurs. Et ça marche ! En 2010, la Caf avait pointé 90 millions d’allocations indûment versés, 110 millions en 2012. Quand on cherche, on trouve, mais les mailles du filet restent bien espacées. Et l’État est complice.

En 2000, le gouvernement Jospin a institué l’AME, l’aide médicale de l’État, ouvrant la gratuité des soins à tous les étrangers en situation irrégulière et sans ressources, à condition que leur pronostic vital soit engagé. 

Avait-on vu des étrangers mourir dans le caniveau, faute de soins, jetés d’un hôpital français ou d’un cabinet médical, faute de papiers, avant cette loi ? Évidemment non. Mais en légiférant, on a, avec l’AME, ouvert la voie à un véritable tourisme médical. Et ça continue.

Marisol Touraine, la ministre de la Santé, veut généraliser d’ici à 2017 le tiers payant chez les médecins généralistes. Les consultations seraient directement réglées par la Sécurité sociale et les mutuelles, sans que les patients aient un euro à débourser. Une gratuité qui poussera à la surconsommation médicale, de l’avis de nombreux spécialistes, médecins compris.

Du RSA aux faux chômeurs, voyage au pays des fraudeurs.

Le RSA en tête du hit-parade de la fraude

90 millions de fraude aux allocations familiales découverts en 2010, 100 millions en 2011, 110 millions en 2012. Quand l’État se décide à traquer les fraudeurs, ça marche ! 

Premier pas, un fichier national unique a été constitué, fin 2006, permettant de croiser les données de l’ensemble des Caf. En suite, le fisc et les administrations sociales ont échangé leurs informations et les Caf ont eu accès au fichier des comptes bancaires (Ficoba), afin de vérifier les mouvements d’argent.

Le data mining permet de mieux cibler les fraudeurs. Il s’agit, sur la base d’une analyse informatique, de mieux orienter les contrôles en déterminant les dossiers à risque. 

Avant ciblage, 100 contrôles débouchaient sur 39 détections de fraude. Actuellement, 52 % des dossiers contrôlés s’avèrent être de faux allocataires. Mais le processus n’en est qu’à ses débuts.

Le RSA reste le dispositif qui concentre le plus de tricheurs : plus de 800 millions de trop-perçus en 2012 ! Sans compter tous ceux qui sont passés à travers les mailles du filet. 60 % des fraudes portent sur les minima sociaux (dont 37 % sur le RSA), 25 % sur les aides au logement et 14 % sur les prestations familiales. Les deux tiers concernent des allocataires qui n’ont pas déclaré leurs ressources, un quart des dissimulations de concubinage et 8 % l’usage de faux documents.

Le cas d’école, connu des services sociaux, concerne la femme seule qui touche diverses allocations, parent isolé, logement… en déclarant élever seule cinq enfants, de pères inconnus. Vérification faite, on s’aperçoit qu’il y a bien un père, présent au domicile. 

Les spécialistes estiment que seuls 10 % des fraudes sont détectés. Il reste beaucoup à faire… Les Caf sont loin de contrôler tous les dossiers. Et pour cause. Leurs 600 agents, répartis dans 123 caisses, devraient vérifier plusieurs dizaines de millions d’allocataires.

Arnaque aux mutuelles

Ray-Ban, Dior, Chanel, Vuarnet, Prada ? Choisissez votre paire de lunettes de soleil, elle est gratuite, prise en charge par le forfait optique de votre mutuelle. L’arnaque est archiconnue. Tellement passée dans les moeurs que les assurés n’ont même pas le sentiment de frauder. « J’ai droit à un forfait optique de 500 euros par an, déclarait, candide, une jeune femme, alors je peux m’offrir une jolie paire de lunettes de soleil tous les ans, en plus de mes lunettes de vue. »

Les mutuelles sont bien évidemment au courant, et surtout pas décidées à mettre fin à cette pratique aussi connue que répandue. Tout simplement parce que c’est grâce à la générosité du montant de leur forfait optique qu’elles se font concurrence pour attirer des clients. 

Un ophtalmologue complaisant établit une ordonnance, l’assuré achète ses lunettes de soleil, déclarées par l’opticien à la mutuelle comme des lunettes correctrices et remboursées par cette dernière. L’opération n’est pas si gratuite, puisque répercutée sur le montant des cotisations payées par les entreprises et les assurés.

Parfois, le système dérape. Ainsi à Marseille, où l’on a découvert un réseau au sein des agents de la RTM (Régie des transports de Marseille). Celle-ci a porté plainte après avoir découvert une augmentation massive des dépenses d’optique de ses salariés. La dérive a été estimée à 500 000 euros par an.

Première victime, la Mutuelle France-Sud, auprès de qui la RTM avait souscrit une assurance pour ses 3 300 agents. On avait été jusqu’à facturer trois paires de lunettes à des enfants qui n’en portaient pas… Dans un premier temps, alors qu’opticiens et ophtalmologues complices étaient repérés, l’affaire s’est soldée par un non-lieu !….

http://www.valeursactuelles.com/dossier-noir-fraude-sociale20131001.html-0

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Y’en a marre des mystères de la caisse noire de l’UIMM

Posté par ippolito le 6 octobre 2013

Les mystères de la caisse noire de l’UIMM devant le tribunal

Entre 2000 et 2007, plus de 17 millions d’euros sont sortis en liquide, sans aucune trace comptable, des caisses de la puissante fédération de la métallurgie. 

Denis Gautier-Sauvagnac, son ancien président, ainsi que d’autres responsables, comparaissent à partir de lundi pour « abus de confiance » et « travail dissimulé ».

Dominique de Calan, le délégué général adjoint de l’UIMM (ici à gauche en compagnie de Denis Gautier-Sauvagnac), se voyait verser annuellement 27.000 euros de complément de salaire et 10.000 euros de frais de représentation. 

Les secrets de famille sont toujours lourds à porter. Et cela fait si longtemps que les dix personnes qui vont s’asseoir lundi après-midi sur les chaises inconfortables de la 11e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris se taisent. 

Denis Gautier-Sauvagnac, l’ancien président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), est renvoyé avec d’autres responsables de l’époque pour « abus de ­confiance » et « travail dissimulé ». L’UIMM est également poursuivie en tant que personne morale. 

Les cinq ans d’enquête sur les mystères de la caisse noire de la riche et très puissante fédération patronale ne seront pas venus à bout de l’omerta : à qui donc étaient destinés les 17 millions d’euros sortis en liquide de ses comptes entre 2000 et 2007 ? Dans quel but ? L’audience, qui est prévue jusqu’au 22 octobre, permettra-t-elle aux langues de se délier ? C’est tout l’enjeu.

L’affaire avait éclaté en 2007, ouvrant une guerre sanglante au sein du patronat entre Laurence Parisot et l’UIMM. L’ancienne présidente du Medef tentant en vain de mettre au pas la trop influente fédération de la métallurgie. Le scandale est énorme. 

Le 18 septembre 2007, Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, a signalé au parquet de Paris des mouvements anormaux en liquide sur un des comptes de l’UIMM. Le juge d’instruction Roger Le Loire est désigné pour enquêter sur ces étranges sorties de fonds. Pugnace, cet ancien juge antiterroriste, qui a commencé sa carrière comme inspecteur de police à la brigade des stupéfiants, multiplie les perquisitions et les auditions.

 « C’était étrange, on n’avait pas affaire à un dossier de blanchiment classique, mais plutôt à une opération de “noircissement” : on savait d’où provenaient les fonds, mais on ne savait pas où ils allaient », raconte une personne proche de l’enquête.

Un fonds de solidarité créé en 1972

Les flots d’argent liquide déversés par l’UIMM proviennent en l’occurrence d’un fonds de solidarité créé en 1972 par la fédération et baptisé Entraide professionnelle des industries et métaux (Epim). Devant le juge Roger Le Loire, Denis Gautier-Sauvagnac explique qu’« il s’agissait dans le cadre de la loi de 1884 sur les syndicats, de constituer ou de reconstituer ce qu’on appelle, dans cette loi, une caisse de secours mutuel ». 

Au cours des années, la tirelire du patronat se remplit. Entre 1972 et 2006, le montant total des cotisations s’élevait à plus de 300 millions d’euros pour 143 millions d’aides versées. Et les juges font leurs calculs : « D’après la balance des comptes de l’Epim au 31 décembre 2006, le solde des fonds s’élevait à 301.517.740 euros, somme qui, placée sur divers produits financiers, atteignait selon Denis Gautier-Sauvagnac une valeur de marché d’environ 600 millions d’euros », écrivent-ils dans l’ordonnance de renvoi. Bref, l’UIMM est riche, très riche et beaucoup de personnes vont en profiter.

Entre 2000 et 2007, plus de 17 millions d’euros vont sortir en liquide, sans aucune trace comptable. Les juges saisiront 2,3 millions dans les coffres de l’UIMM. A qui ont donc profité les 14,6 millions restants ? Rapportée au nombre d’années, la somme fait réfléchir : 

quelque 2 millions d’euros par an, plus de 5.000 euros distribués par jour en petites coupures ! A chaque fois, le modus operandi était le même : « Une fois par semaine je me rendais dans le bureau de m. Denis Gautier-Sauvagnac [...], c’était tous les vendredis [...]. 

Si M. Gautier-Sauvagnac avait besoin d’argent, il me disait : “Il faudra tant d’argent.” J’avais pris le rythme de sortir à chaque fois 200.000 euros », a expliqué la comptable de l’UIMM Claire Renaud, renvoyée elle aussi devant les juges pour « complicité » des délits reprochés à son ex-patron.

Sur procès-verbal, Denis Gautier-Sauvagnac tentera de donner des explications sur les sommes distribuées : « Je pense que l’on peut faire trois paquets : le premier correspond à des compléments de rémunération [...]. Il y en avait une vingtaine quand je suis arrivé en 1994. Je les ai supprimés progressivement, il en restait une dizaine en 2006 et au 31 décembre de cette année-là, ils ont été complètement supprimés. Ce premier paquet représente peut-être de 150.000 à 180.000 euros par an [...]. 

Un deuxième paquet correspond à des dépenses de caisse [...] ; sur la période ça peut représenter entre 1,7 million et 2 millions d’euros. Sur la dernière partie, dans la tradition de l’UIMM et comme on le faisait depuis des décennies, nous avons apporté un concours financier à des organismes qui participent à notre vie sociale… Je peux difficilement vous dire les noms des personnes, ce qui entraînerait évidemment tout de suite la connaissance des organismes, et ce pour plusieurs raisons. 

La première c’est que ces versements [...] étaient toujours faits de personne à personne, entre quatre yeux, donc la personne qui reçoit pourra toujours nier… Il y a une autre raison : [...] je ne crois pas, très sincèrement, qu’il soit de l’intérêt général de procéder à un grand déballage qui ne serait pas utile à notre pays. »

Trois semaines d’audience

Les « paquets » seront distribués sans qu’aucune comptabilité ne soit tenue. La loi Waldeck-Rousseau sur la liberté des associations professionnelles de 1884 dispensant celles-ci de toute obligation en matière de tenue et de publication de comptes. Les rares pièces comptables étaient d’ailleurs détruites tous les ans à l’issue de l’assemblée générale, selon Bernard Adam, le directeur administratif de l’UIMM entre 1985 et 2005, lui aussi poursuivi. 

L’argument de l’honorabilité des destinataires n’a donc pas porté auprès des juges, qui n’ont pas été plus sensibles à la geste du comité des forges, l’ancêtre de l’UIMM, appelé en renfort avec Waldeck-Rousseau par les dirigeants pour expliquer cette grande tradition de « fluidification » opaque des relations sociales. Le tribunal devra donc débattre de deux délits ­principaux : l’abus de confiance et le travail ­dissimulé.

Une partie importante du liquide était versée aux cadres de l’UIMM comme complément de salaire, ou frais de représentation. C’était « l’usage », « c’étaient des primes de cabinet assimilables à des indemnités non fiscalisées », ont-ils expliqué au juge. 

Ainsi, par exemple, Dominique de Calan, le délégué général adjoint, se voyait verser annuellement 27.000 euros de complément de salaire (selon une déclaration annuelle de données sociales établie en décembre 2007 pour régulariser certaines sommes) et 10.000 euros de frais de représentation. 

Et les juges de faussement s’étonner que, « compte tenu du rôle de l’UIMM dans le cadre des négociations dans le domaine du droit du travail et du droit social [...], cet organisme rémunère ses cadres avec des indemnités payées en espèces, sans être déclarées, constituant ainsi le délit de travail dissimulé ». Ce que conteste l’avocat de l’UIMM, Jean Reinhart : « ce n’est pas logique, la non-déclaration des primes de cabinet ne constitue pas un délit de travail dissimulé. »

Pas d’enrichissement personnel

C’est plus simple : comme les trois singes chinois, certains prévenus n’ont rien vu, rien entendu et ne disent rien. Pas sûr qu’au final la stratégie soit payante. Le juge d’instruction s’agace que certains prétendent ne même pas connaître l’existence de l’Epim. 

Or, dit-il, c’était un « secret de Polichinelle ». Et de citer dans l’ordonnance de renvoi un extrait des écoutes de Denis Gautier-Sauvagnac s’adressant au téléphone à son fils : « Il n’y a pas un type de l’UIMM, du bureau, du conseil, le président, etc., qui m’ait demandé à qui j’avais donné les sous, pas un… » ; son fils :

 « Parce que la plupart le savent très bien » ; « Mais bien sûr, mais bien sûr », répond l’ex-président. Denis Gautier-Sauvagnac n’a pourtant jamais dévié de sa ligne de discrétion. Et il n’y a eu – l’enquête l’a prouvé– aucun enrichissement personnel de la part de l’ex-président de l’UIMM. 

Cependant, les sommes sont tellement importantes que le juge insiste. D’autant que plusieurs témoins ont assuré aux enquêteurs que l’argent était destiné à « aider les syndicats qui disposaient de peu de moyens ». 

Ainsi, l’ancien dirigeant de l’UIMM Pierre Guillen a-t-il expliqué pendant l’instruction que les retraits en liquide « ont toujours existé » : « Je les ai appelés “dépenses de rayonnement”, c’est ce que j’ai dit à mon successeur, Denis Gautier-Sauvagnac lorsque je lui ai passé les clefs de la maison. » 

Le même avait confié à Jacques Gagliardi, ancien directeur des études de l’UIMM qui l’a rapporté au juge : « L’Union suivait les traces de [ses] prédécesseurs et notamment du Comité des forges, c’est-à-dire aider les syndicats de la métallurgie à exister. Ces aides prenaient la forme de remises d’espèces, je suppose. »

 Le même Gagliardi, décidément l’un des plus prolixes, a même laissé entendre au juge que le CNPF (l’ancêtre du Medef) lui-même avait profité de la manne de l’UIMM. Plus précis, Dominique de Calan affirme avoir remis des espèces de la part de Denis Gautier-Sauvagnac aux syndicats étudiants Uni, Unef, Unef-ID, Fage, PDE, etc. Les perquisitions menées dans les locaux de ces syndicats ne donneront bien évidemment rien…

Question prioritaire de constitutionnalité

Dès lors, les juges manquent cruellement de preuves et ont trouvé un biais juridique pour renvoyer les ex-cadres devant le tribunal correctionnel : étendre au délit d’abus de confiance (réservé aux associations) la jurisprudence liée à l’abus de biens sociaux (délit destiné aux entreprises). 

Prouvez-nous, disent-ils en substance à Denis Gautier-Sauvagnac et à ses coprévenus, que les sommes ont bien été employées dans l’intérêt de l’association. C’est une première. Et les avocats de la défense vont l’attaquer bille en tête en déposant lundi, dès l’ouverture des débats, une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur la compatibilité de cette extension judiciaire avec la liberté syndicale. « Il y a une présomption de culpabilité », s’insurge Jean-Yves le Borgne l’avocat de Denis Gautier-Sauvagnac. 

En 2008, la loi a changé, les syndicats ont maintenant des obligations, « mais ce n’était pas le cas à l’époque des faits, il ne peut y avoir de rétroactivité en substance de la loi nouvelle ». Le juge peut-il s’octroyer un droit de regard sur l’utilisation des fonds indépendamment des principes de liberté et d’indépendance posés par la loi de 1884 ? 

C’est en tout cas ce que pense le parquet, qui soutiendra l’accusation à l’audience : « La dispense d’une obligation formelle, en l’espèce la tenue d’une comptabilité, ne saurait en effet constituer le fondement d’une autorisation de s’affranchir de règles de fond, en l’espèce le respect des statuts et des dispositions légales applicables. » Reste maintenant trois semaines d’audience pour percer les mystères de la caisse noire.

Valérie de Senneville

http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203047726888-les-mysteres-de-la-caisse-noire-de-l-uimm-devant-le-tribunal-613942.php

 

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Y’en a marre des billets gratuits qui coûtent cher à Air France et à la SNCF

Posté par ippolito le 6 octobre 2013

Ces billets gratuits qui coûtent cher à Air France et la SNCF

ENQUETE Les deux transporteurs offrent des billets quasi-gratuits à leurs salariés et à leurs familles. Un sacré manque à gagner alors qu’Air France et la SNCF sont engagés dans un plan d’économies.

Apprendre que le steward d’Air France en vacances assis à vos côtés n’a déboursé que 180 euros HT pour aller se faire bronzer à Pointe-à-Pitre, ou que le cheminot de la SNCF qui se rend à Marseille en TGV en heure de pointe ne paie son trajet que 8,50 euros, c’est énervant pour qui a payé le prix fort. Mais ce privilège de votre voisin de voyage, à qui l’on demande toujours plus d’efforts de productivité, est un acquis social. 

Pour les directions des ressources humaines des deux grandes entreprises de transport dont l’Etat – et donc le contribuable – est actionnaire, ces petits avantages sont de la dynamite. Un sujet sur lequel on n’aime guère communiquer.

Conditions d’utilisation

Ces fameux billets, les GP (gratuité partielle) à Air France et FC (facilités de circulation) à SNCF, ne datent pas d’hier. Les petites cartes beiges, violettes, rouges et vertes, selon le grade des cheminots, existent depuis 1937. 

Elles sont désormais dématérialisées dans un Pass Car-millon doté d’une puce, mais les conditions d’utilisation restent les mêmes : gratuité des billets dans les Intercités et autres trains sans réservation, en première pour les cadres et en seconde pour le reste des agents. 

Dans les TGV, il faut payer une réservation : 8,50 euros en seconde aux heures de pointe (13,50 euros pour les cadres en pre-mière) et 1,50 euro en période creuse. Chaque cheminot a aussi droit à une carte FIP lui donnant plus de 50 % de réduction sur le voyage en Thalys et en Eurostar.

Air France est tout aussi généreux. Depuis les années 1940, la compagnie offre des GP à ses salariés. Ils existent toujours, comme dans toutes les compagnies internationales, à l’exception notable des low cost. 

Parmi les options possibles : le R2 permet de voyager avec 90% de réduction, mais sans réservation : l’embarquement se fait à la dernière minute… s’il y a de la place à bord. « Cela me permet de relier chaque semaine Paris à Clermont-Ferrand pour 20 euros », explique une hôtesse à la retraite.

Sous pression, Air France a commencé à revoir ces avantages

En revanche, depuis 2008, sous la pression de l’Urssaf, Air France a revu à la baisse les réductions tarifaires pour les billets avec réservation (les R1), les plus prisés par les salariés (55% des billets). Leur tarif ne peut pas être inférieur à 30% du tarif moyen public pour ne pas être considéré comme un avantage en nature, soumis à des cotisations sociales. 

« Sachant que 25 % des clients en classe économique paient un aller-retour moins de 600 euros en long-courrier, cela permet de profiter de belles réductions », glisse-t-on en interne.

« Avec la hausse des taux de remplissage des avions, certaines destinations ne sont carrément plus accessibles, regrette cependant David Lanfranchi, porte-parole du syndicat des hôtesses et stewards SNPNC. En 2012, engagée dans un vaste plan d’économies, la direction a supprimé le tarif R1 high qui donnait accès à une classe tarifaire plus élevée, et donc à des vols et des destinations bien plus prisés (San Francisco, Bangkok, Maurice…). 

Une opération qui a généré 20 millions d’euros de recette supplémentaire en libérant des sièges pour la clientèle, le budget total de ces billets gratuits s’élevant à près de 90 millions d’euros selon la direction. Or le sujet est de nouveau sur la table, alors que le patron d’Air France veut durcir le plan d’économies Transform 2015 et a annoncé la suppression de 2 800 postes supplémentaires.

« Ce n’est pas tant l’existence de ces avantages, qui font partie de l’attractivité des entreprises et compensent aussi les exigences de mobilité ou les salaires parfois plus bas que la moyenne (notamment à SNCF), qui pose problème, souligne un expert du secteur. C’est plutôt la difficulté d’évaluer leur utilisation réelle et leur impact financier. »

Très chers ayants droit

Sur ce point, c’est en effet le grand flou. Selon Air France, on estime à 2,3 millions le nombre de billets utilisés par an par les salariés et leurs ayants droit (enfants jusqu’à 26 ans, conjoints, parents, grands-parents et « partenaires de voyage »). Ces derniers sont limités à quatre billets aller-retour par an. « Dans la réalité, c’est plus, confie un globe-trotteur dont le fils est steward. Car ils ne sont pas très regardants. »

Même difficulté de traçabilité chez les cheminots. Il faudrait un logiciel spécifique, beaucoup trop cher à mettre en place, pour pister les FC, s’excuse-t-on à la direction de SNCF. Une réponse qui ne satisfait pas la Cour des comptes. 

En 2010, elle a évalué à 850 000 le nombre de bénéficiaires. Soit les 156 000 cheminots, leurs ayants droit (conjoint, enfants jusqu’à 21 ans, parents et grands-parents), et les salariés retraités. Bref, beaucoup trop de monde aux yeux des magistrats, qui estiment le manque à gagner pour la compagnie ferroviaire à 140 millions d’euros.

« Ce chiffre n’a pas de sens, car il est calculé sur du plein tarif », conteste la direction des ressources humaines, selon laquelle la perte en recettes ne dépasse pas… 21 millions d’euros. 

La Cour est revenue à la charge le 13 juillet et propose de supprimer les FC aux ascendants des nouveaux embauchés, de procéder à un élagage des facilités « accessoires », et de rétablir des lignes et des horaires inaccessibles à la gratuité. « Là, on s’attaque à l’identité cheminote, tonne Rémi Aufrère, secrétaire général adjoint de la CFDT-cheminots. La plupart des salariés des entreprises privées bénéficient aussi d’avantages. Cela fait partie du package social des cheminots, qui ne roulent pas sur l’or ! »

Avantages désuets

Engagée dans un plan de baisse des coûts, la compagnie ferroviaire reconnaît qu’il faudrait « dépoussiérer les greniers ». Dans les 66 pages du livret consacré aux droits des cheminots en matière de transport, se retrouve, par exemple, une réduction de 50 % pour transporter son charbon et son bois, un avantage dont la suppression n’entraînera pas de crise sociale.

 Plus compliqué : il est envisagé de limiter l’envoi automatique des FC aux ayants droit ou de réduire leur durée de validité, aujourd’hui illimitée. Et puis, il y a les bons de « provisions de ménage ». Soit la possibilité de transporter 1 tonne par cheminot et par an (2 tonnes par couple), dont 750 kilos de vin et 200 kilos de champagne. Plutôt sympathique pour les fêtes.

Pauline Damour

http://www.challenges.fr/entreprise/20131003.CHA5057/le-gratuit-a-air-france-et-sncf-la-verite-sur.html

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Y’en a marre des gaspillages de l’assemblée nationale

Posté par ippolito le 6 octobre 2013

680 000 euros de factures de papier par an : quand l’Assemblée nationale découvre la clé USB

On souligne suffisamment les dépenses aberrantes de l’Assemblée nationale pour ne pas insister sur les efforts d’économies de ces dernières années. 

Mais en communiquant sur ses économies, l’Assemblée fournit, en creux, de nouveaux éléments sur sa gestion passée. Prenons le cas de la consommation de papier des députés. 

Dans son livre intitulé Petits secrets et grands privilèges de l’Assemblée nationale, le journaliste Bruno Botella explique que les « frais d’impression ont nettement diminué en 2011″… tout en donnant le coût : 680 000 euros cette année-là !

Et quand le journaliste décrit le précédent système, il y a de quoi tomber de sa chaise : « Jusqu’à récemment, la gabegie était telle que la moindre impression de documents était confiée à des entreprises extérieures qui en ont bien profité. 

En 2010, les services de l’Assemblée nationale ont enfin découvert l’eau tiède. Pour les documents de quelques pages, tirés à peu d’exemplaires, ils se sont rendu compte qu’il était moins coûteux de les éditer en interne. A l’inverse, le recours à un imprimeur externe est plus avantageux pour les gros tirages de documents de plus de huit pages. Quelle trouvaille ! 

Résultat : 30% d’économies en 2010 et 14% d’économies en 20011. Les frais ont presque été réduits de moitié en deux ans ». Et les contrats avec les imprimeurs ont été renégociés à la baisse.

Dans la mallette du député, plus de beaux livres mais une clé USB

Les économies réalisées sont donc à saluer. Même si elles ont été faites dans la douleur. « La dématérialisation des documents parlementaires passe mal auprès des élus habitués à manipuler du papier. Il en est qui s’étranglent de voir que certains rapports publics ne leur son plus distribués », indique Bruno Botella. 

Parmi les nouvelles trouvailles pour diminuer les coûts d’impression, l’Assemblée nationale a distribué… des clés USB ! « Les députés de la 14è législature, élus en juin 2012, ont constaté que dans un souci d’économie, leur paquetage de bienvenue ne contenait pas les beaux livres et documents habituels sur l’Assemblée nationale. 

Tout tenait dans une petite clé USB ». Pas bête. Mais comme à l’Assemblée, le souci d’économie cohabite toujours avec les apparences du pouvoir, l’Assemblée s’est rattrapée en offrant une mallette de meilleure qualité aux nouveaux députés. En cuir, pas en papier.

*** Source
- Bruno Botella, « Petits secrets et grands privilèges de l’Assemblée nationale »
Éditions du Moment, 2013

http://www.politique.net/2013100401-assemblee-nationale-680-000-euros-de-papier.htm

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