Y’en a marre du coût de la révolte de l’ecotaxe
Posté par ippolito le 4 novembre 2013
Écotaxe : le coût de la révolte
Pour l’État, le coût de cette crise pourrait être très lourd, alors que des voix s’élèvent contre le contrat passé avec la société Écomouv’
La facture de l’écotaxe pour l’État s’est encore alourdie avec la destruction de deux nouveaux portiques de contrôle en Bretagne. Ces destructions, qui se sont déroulées samedi à Saint-Allouestre (Morbihan) et dimanche à Lanrodec (Côtes-d’Armor), portent à cinq le nombre de portiques détruits en Bretagne ces derniers mois, auxquels il faut ajouter la destruction dimanche d’une borne de contrôle à Avesne-sur-Helme, dans le Nord.
Le coût de ces installations est évalué à 1 million d’euros chacune, le prix de leur détérioration étant compris entre 500 000 et 1 million d’euros. En cas de suppression totale de l’écotaxe, la facture pour l’État s’élèverait à 800 millions d’euros de dédommagement pour la société Écomouv chargée de sa collecte.
« À ce jour, nous avons enregistré 27 dégradations de portiques sur l’ensemble du territoire français, avec un coût qui sera au final supporté par le contribuable », a déclaré à Reuters un porte-parole du ministère des Transports. Les représentants des organisations syndicales, patronales et agricoles bretonnes qui avaient appelé à la manifestation de Quimper samedi et qui réclament la suppression de l’écotaxe, participeront mercredi à Rennes, à l’invitation du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, à une réunion sur le « Pacte d’avenir Bretagne » proposé par le gouvernement.
180 portiques mis en place
Jean-Marc Ayrault a annoncé la suspension de l’écotaxe devant la fronde, le temps de trouver un mécanisme acceptable par tous, mais pas la suppression de la mesure. Si le gouvernement maintient la suspension, sans supprimer définitivement l’écotaxe, le manque à gagner pour l’État est évalué à 65 millions d’euros par mois à partir du 1er janvier 2014, auxquels s’ajouteront 18 millions de « loyers » versés à Écomouv pour l’exploitation et la gestion du système.
Sur un an, la taxe poids lourds, décidée lors du Grenelle de l’environnement pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes afin de favoriser les modes alternatifs de transport, doit rapporter 760 millions d’euros à l’État et 160 millions d’euros aux collectivités.
S’y ajoutent 250 millions d’euros versés à Écomouv, un consortium dans lequel la société chargée des autoroutes italiennes, Autostrade Per l’Italia, associée à SFR, la SNCF, Thales et Steria, est majoritaire à 70 %. Le contrat liant l’État à Écomouv est prévu pour une durée de 13 ans.
En Bretagne, le montant qui pourrait être prélevé est estimé à 42 millions d’euros, mais 135 millions d’euros de la collecte seraient reversés à la région pour améliorer ses infrastructures routières, selon le ministère des Transports. Quinze mille kilomètres de routes nationales et départementales sont concernées par la mise en place de l’écotaxe pour laquelle environ 180 portiques ont déjà été mis en place.
Des conditions « désavantageuses » (Rebsamen)
Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier s’est dit mercredi dernier « lié et ligoté » par un contrat de partenariat public-privé conclu le 20 octobre 2011 par le gouvernement précédent et signé par Nathalie Kosciusko-Morizet, François Baroin et Valérie Pécresse.
Ce partenariat est dénoncé par le sénateur-maire de Dijon, le socialiste François Rebsamen, qui demande que l’on vérifie les conditions dans lesquelles ce marché a été passé. « Il y a des conditions de passation désavantageuses pour l’État, qui méritent d’être examinées », a-t-il dit dans L’Opinion de lundi, ajoutant que les versements sur 13 ans de l’État à Écomouv s’élèveront au total à 2 milliards d’euros.
Plus étonnant, des membres de l’opposition s’insurgent à leur tour contre ce contrat. C’est le cas de l’ancien ministre Xavier Bertrand et de la députée européenne Rachida Dati. « Je n’étais même pas au courant de cette signature de contrat avec une entreprise en charge de collecter l’impôt. Ça me surprend, pour ne pas dire plus, qu’une entreprise privée et étrangère soit déléguée ou en charge de collecter l’impôt en France », a-t-elle déclaré sur RMC.
http://www.lepoint.fr/societe/un-nouveau-portique-ecotaxe-detruit-en-bretagne-03-11-2013-1751509_23.php
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