Y’en a marre de la fiscalité et des reculades du gouverne
Posté par ippolito le 5 novembre 2013
Fiscalité : un pas en avant, deux pas en arrière
L’alignement des prélèvements sociaux sur certains produits d’épargne n’est pas la seule décision fiscale sur laquelle le gouvernement Ayrault a dû revenir. Diesel, TVA, EBE, depuis deux mois les revirements ont été nombreux et la liste pourrait s’allonger.
Le gouvernement a dû, à plusieurs reprises, faire marche en arrière en matière de nouvelles taxes
L’alignement des prélèvements sociaux sur certains produits d’épargne annoncée ce week-end n’est pas la seule décision fiscale sur laquelle le gouvernement Ayrault a dû faire marche arrière.
Depuis deux mois, les reculades se succèdent sur fond de préparation du Budget pour 2014. Dans une France où la pause fiscale annoncée par l’Elysée a peu à peu laissé place à un ras-le-bol fiscal , ce revirement sur la fiscalité de l’épargne pourrait bien ne pas être le dernier. Petite revue de détail.
La taxe sur l’excédent brut d’exploitation
Annoncée le 11 septembre comme « un transfert progressif des impôts qui pèsent sur la production vers les impôts qui pèsent sur les résultats des entreprises », la nouvelle taxe sur l’excédent brut d’exploitation (EBE) devait être la première pierre d’une refonte complète de la fiscalité des sociétés.
Mais dix jours après l’avoir inscrite noir sur blanc dans le projet de loi de finances pour 2014, le gouvernement, mis sous pression par le patronat, a renoncé à l’instaurer. Il l’a remplacée par une surtaxe temporaire sur l’impôt sur les sociétés . « La politique, c’est aussi de la psychologie », avait expliqué le 6 octobre le ministre de l’Economie Pierre Moscovici, « nous avons poussé la concertation jusqu’au bout et nous estimons qu’il n’est pas possible dans ce contexte, tout de suite, d’aller vers une taxation sur l’excédent brut ou l’excédent net d’exploitation ».
La taxe sur le diesel
Après de longs mois de tergiversations et de déclarations contradictoires entre l’ex-ministre de l’Ecologie Delphine Batho qui présentait le diesel comme un « problème de santé publique » et le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg qui défendait les constructeurs automobiles français, le gouvernement a finalement décidé à la mi-septembre de ne rien changer en cette année à la fiscalité du diesel, au grand dam des écologistes.
La TVA
Le taux réduit de TVA qui devait être abaissé de 5,5 à 5% sur les produits de première nécessité, dont l’énergie, restera finalement inchangé. Ce sont les parlementaires qui ont pris cette décision , mais avec la bénédiction du gouvernement.
En compensation, le plafond du revenu fiscal de référence – dont découle le paiement des impôts fonciers, redevance audiovisuelle, etc – a été relevé et l’abattement fiscal profitant aux parents d’enfants scolarisés dans le secondaire et le supérieur rétabli.
L’alignement des prélèvements sociaux des PEA, PEL et de et l’épargne salariale
Les gains issus de certains contrats d’assurance-vie, plans d’épargne en actions (PEA), et plans d’épargne-logement (PEL) qui bénéficiaient jusqu’ici d’une fiscalité allégée, devaient être alignés à des prélèvements sociaux de 15,5%, comme c’est le cas pour d’autres produits d’épargne.
Le gouvernement voulait par là « simplifier et de rendre plus juste le calcul des prélèvements sociaux sur les produits de placement exonérés d’impôt sur le revenu » et faire entrer 600 millions d’euros dans les caisses de l’Etat. Accusé de pressurer les petits épargnants, il est revenu ce week-end sur cette mesure, dont il a exclu les plans d’épargne en action (PEA) , les plans d’épargne logement et l’épargne salariale mais pas l’assurance-vie.
L’écotaxe
Et la liste des taxes remisées dans les tiroirs pourrait bien s’allonger encore. En tête de liste, l’écotaxe poids lourds. Cette nouvelle taxe doit frapper, à compter de 2014, les camions de plus de 3,5 tonnes qui circulent sur plus de 15.000 km d’axes hors autoroutes à péage. Décidée par l’ancienne majorité à l’issue du Grenelle de l’environnement, cette taxe qui varie de 13 à 17 centimes du kilomètre selon les régions, devait s’appliquer au 1er octobre.
Elle a été repoussée au 1er janvier par le gouvernement qui a évoqué « des dysfonctionnements persistants » et un « manque de préparation du dispositif et d’anticipation des difficultés sous le précédent gouvernement ». Surtout, elle provoque une levée de boucliers des chargeurs, des transporteurs et du monde agricole, notamment en Bretagne
La taxe à 75 %
Autre taxe qui donne lieu à un bras de fer, la taxe à 75 %. Payée par l’employeur et non plus par le salarié, cette taxe temporaire s’applique aux salaires dépassant 1 million d’euros par an… mais plafonnée à 5 % du chiffre d’affaires . Cette idée de taxer les plus riches _ un point fort de la des points forts de la campagne de François Hollande en 2012_ est devenu un vrai casse-tête pour le gouvernement en période de crise.
Retoquée l’an dernier par le conseil constitutionnel, elle est aujourd’hui vivement contestée par le monde du football. Les clubs professionnels ont même voté une grève des Ligues 1 et 2 pour la fin de novembre. Ils seront reçus à l’Elysée jeudi. Pour l’instant, le président de la République s’est montré ferme . « La loi fiscale n’a pas encore été votée mais lorsqu’elle le sera, elle doit être la même pour toutes les entreprises, » a-t-il lancé.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203092411377-fiscalite-un-pas-en-avant-deux-pas-en-arriere-622708.php
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