Y’en a marre de l’endettement de nos grandes villes qui continue de se creuser
Posté par ippolito le 9 décembre 2013
Finances locales : l’endettement des grandes villes se creuse
Selon l’Institut Montaigne, la situation financière des dix plus grandes villes en France est globalement satisfaisante. Mais les élus devront réduire les dépenses lors de la prochaine mandature. | (AFP)
Alors que la Cour des comptes a tiré, en octobre, la sonnette d’alarme sur la situation des finances publiques locales, l’Institut Montaigne se veut plus rassurant après avoir passé au crible les dix plus grandes villes, à quelques semaines des élections municipales.
« Nous assumons la hausse des dépenses » Paris : le budget de la Ville passé au crible Globalement, les grandes métropoles françaises affichent un bilan satisfaisant. Les futures équipes municipales devront néanmoins redoubler d’imagination pour continuer à investir avec des marges de manoeuvre de plus en plus réduites : baisse des dotations de l’Etat, gel de la fiscalité locale,…
Selon l’Institut, la gestion des dix plus villes montre une grande hétérogénéité des pratiques. Au hit-parade des villes dépensières, Paris, Nice, Bordeaux et Lille tiennent la corde en dépassant les 2.000 euros par habitant. Paris est largement en tête avec 3.193 euros par habitant. Les dépenses de personnel réprésentent 39% du budget. En outre, de nombreux investissements ont été réalisés avec la construction du tramway entre la porte de la Chapelle et la porte d’Asnières.
A cela s’ajoute les aménagements du quartier Clichy-Batignolles (XVIIe), les rénovations des crèches et des écoles,… A Bordeaux, les investissements ont progressé de 51% en dix ans, contre 24% à Lille. « Les dépenses des villes ont continué à croître, à un niveau supérieur à l’inflation », notent les économistes de l’Institut Montaigne.
Cependant, si les villes sont désireuses d’apporter de nouveaux services, l’équation va devenir de plus en plus difficile à résoudre. La dette des dix plus grandes villes atteint près de 7 milliards d’euros, soit un milliard de plus qu’en 2008.
«En 2012, Marseille et Lille ont emprunté la moitié de ce rapporte la fiscalité locale. Le même ratio pour le pays aurait conduit à emprunter 500 milliards d’euros», précise l’Institut. En ne s’appuyant que sur ses propres finances, ces deux communes mettraient près de 12 ans pour se désendetter alors qu’il faudrait 1,2 an à Strasbourg et 4,3 ans à Paris.
Dans ce contexte, un certain nombre de villes ont commencé à afficher des économies de fonctionnement ou d’investissement, après avoir transféré des compétences aux intercommunalités.
Strasbourg a fusionné de longue date son administration avec celle de la communauté urbaine, afin de réduire ses dépenses de personnel. Lyon a réduit sa dette de 21 %.
La capitale des Gaules a embauché des contrôleurs de gestion, des acheteurs professionnels issus du privé. De son côté, Toulouse a réduit ses dépenses d’équipement de 29 % et de personnel de 4,8 % entre 2008 et 2012…
Selon l’Institut, la prochaine mandature (2014-2020) sera celle des choix financiers pour les villes. «L’État, après avoir gelé le montant des concours qu’il verse aux communes, a décidé de les réduire à compter de 2014, dans le cadre de sa politique de redressement des comptes publics.
Par ailleurs, la hausse des impôts locaux pourrait se heurter à l’expression d’un sentiment de pression fiscale trop forte, alors que les sondages d’opinion montrent que la fiscalité locale est en tête des préoccupations des électeurs», explique l’Institut.
A l’exception de Paris, les grandes villes ont transféré leurs impôts sur les entreprises vers les intercommunalités. Le produit des impôts locaux repose presque uniquement sur la taxe foncière et la taxe d’habitation. Il représente 778 euros par habitant à Bordeaux à 449 euros à Toulouse. A Paris, Marseille, Nice, Rennes et Lyon, les impôts locaux ont progressé de 25% en six ans.
http://www.leparisien.fr/economie/finances-locales-l-endettement-des-grandes-villes-se-creuse-09-12-2013-3391397.php
Publié dans Y'en a marre des déficits et de la dette, Y'en a marre des impôts et des taxes | Pas de Commentaire »