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Y’en a marre de la dette et des déficits

Posté par ippolito le 22 décembre 2013

La France va emprunter 173 miliards d’euros en 2014

La France doit financer un déficit budgétaire de 70,6 milliards d’euros et rembourser 103,8 milliards de dette arrivant à échéance en 2014.

La France va emprunter 173 milliards d’euros sur les marchés à moyen et long terme en 2014, anticipant une remontée de ses taux d’emprunt après une année 2013 au cours de laquelle ses coûts de financement sont tombés à un plus bas historique.

Ce montant, net des rachats de dette, est un peu plus faible que celui anticipé lors de la présentation du budget en septembre (174 milliards d’euros), mais plus élevé qu’en 2013 (169 milliards), selon un communiqué publié vendredi par l’Agence France Trésor (AFT).

La différence par rapport à septembre tient au fait que l’AFT a racheté depuis cette date un milliard d’euros de dette qui arrivait à échéance en 2014. En tout, l’AFT a racheté pour 23 milliards d’euros de dette en 2013, dont 13 arrivant à échéance en 2014 et 10 en 2015, ce qui lui permet d’alléger d’autant ses remboursements à venir.

Au total, les besoins de financement de la France s’élèvent à 176,4 milliards d’euros pour l’an prochain, couverts pour l’essentiel par les 173 milliards d’emprunts, complétés par des ressources annexes. La France doit financer un déficit budgétaire de 70,6 milliards d’euros et rembourser 103,8 milliards de dette arrivant à échéance en 2014.

L’AFT, chargée de placer la dette française sur les marchés, publie son programme pour 2014 alors que 2013 a été l’année de tous les records. Le taux moyen pour l’ensemble des emprunts à moyen et long terme s’est établi à 1,54% cette année, un plus bas historique, contre 1,86% en 2012 et 4,15% en moyenne entre 1998-2007.

Le taux d’emprunt à dix ans a atteint son plus bas historique en mai dernier

La France s’est même offert le luxe de voir son taux d’emprunt à 10 ans atteindre son plus bas historique à 1,66% le 2 mai sur le marché secondaire où s’échange la dette déjà émise.

« 2013 est une très bonne année pour le marché de la dette française, avec des coûts de financement au plus bas à moyen et long terme. C’est le signe de la confiance dans le crédit de la France et la qualité technique de la dette française », a indiqué Ambroise Fayolle, directeur général de l’AFT lors d’une rencontre avec la presse.

Ces coûts de financement témoignent du fait que malgré une croissance très faible dans le pays les investisseurs sont friands de dette française, facilement échangeable et plus rémunératrice que des valeurs refuges comme les titres de l’Allemagne.

Le niveau de la charge de la dette a atteint 45 milliards d’euros en 2013

Ils sont également le reflet de l’apaisement des tensions en zone euro et de politiques monétaires très accommodantes des banques centrales. Les abaissements de note qu’a subi la France ces derniers mois n’ont eu en outre aucune conséquence sur son taux d’emprunt.

L’AFT a précisé que le niveau de la charge de la dette atteignait 45 milliards d’euros en 2013, soit 1,9 milliard d’euros de moins par rapport à ce qui était prévu, en raison d’une inflation et de taux d’emprunt plus bas qu’anticipé.

Pour l’an prochain, l’AFT table sur une charge de la dette à 46,7 milliards d’euros. Pour 2014, l’AFT a confirmé qu’elle s’attendait à une remontée de ses taux d’emprunt à 3,3% en moyenne pour l’échéance à 10 ans, contre 2,23% en 2013. « Nos hypothèses sont prudentes concernant la remontée des taux », relève Ambroise Fayolle.

« La remontée des taux devrait aussi être favorisée par une reprise économique en Europe »

L’annonce en mai dernier par la Réserve fédérale américaine (Fed) d’un prochain changement de cap avait entraîné une hausse des taux d’emprunts des États-Unis, puis dans la zone euro. 

La décision de réduire en janvier 2014 les rachats d’actifs, prise mercredi, n’a en revanche pas pesé sur les taux en zone euro, qui bénéficient par ailleurs d’une politique monétaire favorable de la Banque centrale européenne (BCE).

« La remontée des taux devrait aussi être favorisée par une reprise économique en Europe », estime Ambroise Fayolle. Une croissance plus vive pourrait pousser les investisseurs à être plus téméraires et à se détourner légèrement des placements les plus sûrs, comme la dette française.

http://www.latribune.fr/actualites/economie/20131220trib000802142/la-france-va-emprunter-173-miliards-d-euros-en-2014.html

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Y’en a marre de la caisse des dépôts

Posté par ippolito le 22 décembre 2013

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Cité du cinéma : la Caisse des dépôts a-t-elle investi sous pression politique ?

La Caisse des dépôts et consignations (CDC) s’est-elle fait forcer la main par l’exécutif pour financer la Cité du cinéma, ce projet fou de Luc Besson d’installer un Hollywood français en bord de Seine, inauguré en grande pompe le 21 septembre 2012 ? Plus de 150 millions d’euros ont été investis par la Caisse dans l’affaire, en fonds propres et en prêts.

La justice devra trancher la question, après la décision du procureur de la République de Paris, François Molins, d’ouvrir une enquête préliminaire, lundi 16 décembre, sur « les conditions de financement de la construction et du fonctionnement » de ce complexe associant plateaux de tournage et école de cinéma.

Une note de la Cour des comptes révélée le 16 novembre par Le Parisien avait dénoncé « un financement public (…) décidé contre l’avis des services de l’Etat et de la Caisse des dépôts et consignations, principal financeur du projet ». L’argent public aurait été engagé, selon les magistrats, dans le seul but de faire aboutir le projet « qu’une société privée [Europacorp, propriété de Luc Besson] portait pour son bénéfice ».

Des proches de Nicolas Sarkozy, dont Claude Guéant, ex-secrétaire général de l’Elysée, et Christophe Lambert, ex-proche de l’ancien président de la République et actuel directeur général d’Europacorp, auraient joué un rôle déterminant dans l’affaire.

Ce qui est reproché à la Caisse des dépôts. Qu’en est-il ? La Caisse, institution publique autonome, centrée sur des projets d’intérêt général, a-t-elle agi au mépris de ses règles de gouvernance ? Et en ignorant les risques pris sur les deniers publics pour servir des intérêts privés ?

La façon dont l’opération Besson a été conduite a de quoi interpeller. Car selon l’enquête du Monde, qui confirme les témoignages recueillis par Le Canard Enchaîné du 27 novembre, la commission de surveillance de la Caisse n’a jamais été saisie du projet par le directeur général de l’époque, Augustin de Romanet, ni même officiellement informée.

L’examen du dossier Besson a commencé fin 2008 et la décision d’investir prise en mars 2010 au sein du comité national des engagements de la Caisse. Or, l’analyse des procès-verbaux de la commission de surveillance entre 2008 et 2012 en atteste : il n’est fait mention d’aucun débat sur le sujet au sein de cette instance de contrôle composée de représentants de l’Etat et de parlementaires.

Il s’agit d’une institution pourtant centrale dans la gouvernance de la Caisse, où se discutent surtout les grandes orientations stratégiques, mais aussi des dossiers concrets, comme des prises de participation importantes et des dossiers sensibles… ce qui, pour ces deux derniers points, était le cas de la Cité du cinéma.

Une décision qui n’a pas été débattue. En réalité, le projet Besson n’a été qu’évoqué, deux fois, brièvement, devant la commission de surveillance. Et chaque fois incidemment et de façon elliptique. La première fois, seule à être consignée dans ces procès-verbaux, c’est le 24 mars 2010, lors d’une discussion sur les principes devant guider les décisions d’investissement de la direction du développement territorial et du réseau de la Caisse.

M. de Romanet a cette déclaration rapide, mais qui pourrait être lourde de sens : « La Cité du cinéma ne rentre pas nécessairement dans la matrice, néanmoins, elle doit être soutenue car elle répond à une forte demande publique. » C’est tout à ce moment-là.

La seconde fois, c’est le 16 mars 2011, donc un an après la signature du projet, à l’occasion de l’examen du rapport annuel de la direction du développement territorial et du réseau de la Caisse. Selon des témoins, Franck Borotra, ancien ministre et député RPR, qui siège à la commission en tant que personnalité qualifiée, fait part de son interrogation sur le sens du soutien de la Caisse dans deux des projets présentés, la Cité de la mode et la Cité du cinéma.

De son côté, à plusieurs reprises sur la période, selon des sources internes à la Caisse, Michel Bouvard, alors président de la commission de surveillance, réclame les fiches techniques de l’opération. Il ne les obtient pas. Enfin, le secrétaire du comité de groupe de la Caisse (CGT), Jean-Philippe Gasparotto, n’a de cesse de demander des comptes, en alertant sur la prise de risque financier et sur les nombreuses rumeurs d’intervention de l’Elysée.

« D’un engagement de 30 à 40 millions d’euros prévu au début, qui ne justifiait pas un passage en commission de surveillance, on est passé à 150 millions. A mesure que Besson peinait à trouver les fonds, la Caisse s’est retrouvée avec un investissement majoritaire. Cela aurait nécessité un passage en commission, même si celle-ci était polarisée sur des sujets lourds dont l’investissement avec l’Etat dans La Poste », estime, sous couvert d’anonymat, un haut responsable de la Caisse. En clair, l’examen du dossier en commission n’était pas obligatoire au sens des textes de gouvernance. Mais il s’imposait.

Sur la même ligne, un ancien membre de la commission de surveillance estime même qu’il aurait fallu, pour faire les choses dans les règles de l’art, que le financement Besson soit présenté, a posteriori, au fameux comité des investissements créé fin 2010 par la Caisse, justement pour éviter toute décision de mauvaise gestion après l’affaire EADS de 2006 et l’épisode controversé d’achats d’actions par le groupe public.

Une décision prise sous pression du pouvoir politique. « La Cité du cinéma est un de ces projets baroques dans lesquels la Caisse s’est engagée à la demande expresse de l’Etat. M. de Romanet, ancien chiraquien, était dans une position inconfortable vis-à-vis de M. Sarkozy. Il se savait attendu au tournant. Il aurait dû se protéger dans cette opération en faisant jouer tous les organes de gouvernance », glisse cette source. Avant de formuler cette hypothèse : « Il a peut être pêché par maladresse… Car si la commission de surveillance avait été saisie, elle n’aurait peut-être pas rejeté le projet, mais demandé des garanties. »

Interrogé, M. de Romanet dément formellement avoir agi sur pression : « J’assume à 100 % ce projet. Il y avait un intérêt fort à développer une activité économique à Saint-Denis. » « Il est exact que l’Etat s’intéressait à ce projet, poursuit-il, mais ni Claude Guéant ni quiconque n’ont essayé de faire pression. »

« Jamais je n’ai eu de veto ou d’avis défavorable de la direction des risques ou de la direction juridique, mais des demandes classiques d’améliorer le projet. Ce que j’ai fait, affirme l’ex-directeur général. D’autres banques sont venues. »

« On me reproche de ne pas être passé devant le comité des investissements. C’est un anachronisme, puisqu’il a été créé après l’adoption du projet. Et je n’ai pas eu de demande en ce sens », ajoute M. de Romanet. Il affirme avoir discuté du sujet avec M. Bouvard, lors de leurs petits déjeuners bimensuels, notamment en mars 2010.

L’ex-président de la commission de surveillance aurait toutefois objecté devant la Cour des comptes qu’il n’avait pas le souvenir d’une telle discussion et avait était immobilisé par un accident de santé entre la mi-février et la mi-mars de cette année-là. Au moment de la décision d’investir dans la Cité du cinéma, M. de Romanet n’avait donc pas d’alter ego à la commission de surveillance…

http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/12/20/cite-du-cinema-la-caisse-des-depots-a-t-elle-investi-sous-pression-politique_4338340_3246.html

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