
UMP: quand le budget dérape
En cinq ans, les dépenses de l’UMP consacrées aux congrès et manifestations ont été multipliées par trois. En interne, on rappelle que Nicolas Sarkozy voyait grand pour ses meetings.
C’est un chiffre qui suscite des interrogations à l’UMP. En 2012, année de la présidentielle et des législatives, le parti a dépensé (selon ses comptes qui viennent d’être publiés au Journal officiel) 22,9 millions d’euros – 23% du total de ses charges – pour les « congrès, manifestations, universités ». Soit trois fois plus qu’en 2007 (7,1 millions, 10 % des charges), autre année avec une présidentielle et des législatives.
Deux motifs sont avancés pour justifier cette explosion. « En 2012, l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy fut plus tardive que la fois précédente, où ses dépenses sont échelonnées sur deux exercices », indique la trésorière, Catherine Vautrin.
Mais si l’on compare les années 2006-2007 et les années 2011-2012, le dérapage reste spectaculaire. « Tous les meetings coûtent désormais beaucoup plus cher, pour des raisons technologiques », ajoute Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé, qui trouve « aberrante » la somme indiquée par les socialistes. En 2007, le PS a dépensé 2,7 millions pour ses « manifestations », et 4,7 millions en 2012.
« Sarkozy voulait des meetings énormes »
D’autres explications sont évoquées plus discrètement. « Sarkozy voulait des meetings énormes, pour lesquels l’UMP a mobilisé des dizaines de milliers de personnes, avec des frais considérables », relève Dominique Dord, trésorier du parti en 2012. Plusieurs événements ont été montés dans l’urgence, ce qui a accru leur prix. « L’organisation des meetings relevait de l’UMP, qui facturait ensuite », précise Philippe Briand, trésorier du candidat Sarkozy.
Enfin, pendant la campagne et encore maintenant, des élus s’interrogent sur le montant de certaines factures. « J’avais alerté Sarkozy sur le rôle de proches de Copé, il m’a assuré que tout était sous contrôle », raconte l’un. « Beaucoup de prestations sont impossibles à évaluer, surtout dans l’urgence », assure un autre.
L’UMP, qui a battu tous ses records en matière de dépenses cette année-là (98 millions, contre, par exemple, 68 millions en 2007), termine l’exercice 2012 avec une dette de 64 millions d’euros hors immobilier.
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