Y’en a marre du déficit public de la France et des promesses du gouvernement

Posté par ippolito le 27 février 2014

Déficit : l’avertissement de Bruxelles à la France

Le déficit public de la France se situerait encore à 4 % du PIB en 2014.

Tenir l’objectif de 3 % en 2015 nécessitera des économies considérables.

Renégociés il y a moins d’un an, les objectifs de réduction du déficit public de la France paraissent déjà relever de la gageure. C’est ce qui transparaît des prévisions économiques dévoilées hier par la Commission européenne, qui laissent présager des discussions tendues dans les semaines à venir entre Paris et ses partenaires européens.

 Bruxelles anticipe une dégradation des comptes publics par rapport à ses dernières prévisions de l’automne dernier : le déficit public devrait ainsi s’établir à 4,2 % du PIB en 2013 (contre 4,8 % en 2012) puis à 4 % cette année, là où Bercy entend le ramener à 4,1 % puis à 3,6 %. Il y a deux semaines, la Cour des comptes avait déjà souligné les risques pesant sur les objectifs de Paris (« Les Echos » du 12 février).

Pour 2015, année durant laquelle Paris s’est engagé à ramener son déficit sous les 3 %, Bruxelles attend 3,9 %. Cette prévision est toutefois faite à politique inchangée alors que le gouvernement Ayrault prévoit de réaliser de l’ordre de 18 milliards d’euros d’économies à cet horizon.

« Nous allons entamer un dialogue avec la Commission pour identifier les sources d’écarts avec nos prévisions », a réagi hier le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici. Et d’assurer, sans toutefois citer de chiffres, que la France s’en « tient » à sa « trajectoire de réduction de déficit », « sans évoquer quoi que ce soit qui ressemble à un délai » dans ces discussions avec Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques. Officiellement donc, pas question de demander un nouveau report pour revenir sous les 3 %. Mais la marche pour y arriver s’annonce plus haute que prévu…

2015 sous le signe de l’effort

En outre, jusqu’à présent, la France mettait en avant ses efforts de redressement structurel (hors effets de la conjoncture) pour s’attirer les bonnes grâces de Bruxelles. Mais, sur cette cible aussi, la France dérape. Bruxelles estime en effet que le solde structurel pourrait ne s’être amélioré que de 0,8 point de PIB l’an dernier et de 0,5 point cette année (et non de 1,3 point puis de 0,8). 

Le sujet est certes technique, les chiffres de Bruxelles peuvent encore bouger et l’écart avec les prévisions de Paris tient en partie à des raisons méthodologiques. Mais la Commission note que l’effort de la France est en deçà des recommandations du Conseil européen pour 2013 et 2014. 

Et cet aspect est essentiel car les règles européennes sont désormais axées sur le retour à l’équilibre structurel. En clair, Paris pourrait devoir faire encore plus que les 50 milliards d’euros d’économies prévues d’ici à 2017 pour revenir dans les clous. Et l’effort à fournir en 2015 sera très substantiel. Sur cette base, Paris va devoir convaincre Bruxelles dans les semaines à venir du sérieux de ses efforts.

A ce stade, la Commission n’est pas va-t-en-guerre. « Les autorités françaises ont entrepris des réformes budgétaires et structurelles importantes, a indiqué Olli Rehn. Elles ne sont pas faciles. Les résultats ne sont pas immédiats. 

Mais elles sont indispensables pour augmenter le potentiel de croissance et d’emplois de son économie. J’encourage la France à poursuivre dans cet élan. » La Commission attend de voir concrètement ce qui ressortira du pacte de responsabilité annoncé en janvier par François Hollande et qui doit être finalisé au début du printemps.

Renaud Honoré, Les Echos
Frédéric Schaeffer, Les Echos

http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203338347301-deficit-l-avertissement-de-bruxelles-a-la-france-652939.php

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