
Votre assurance auto va coûter plus cher
Selon les experts de la société d’études Xerfi, mutuelles et compagnie d’assurances vont revoir leurs tarifs à la hausse en 2014, et plus encore en 2015.
Coup d’accélérateur en vue pour les cotisations d’assurance automobile. Après une croissance modeste en 2013 (+1,1%), les mutuelles et les compagnies d’assurance vont revoir leur tarifs à la hausse: +1,7% en 2014 et plus encore l’an prochain. Dans une étude (payante) qui vient d’être publiée, les experts de Xerfi anticipent même une hausse de 2,2% en 2015 pour atteindre un plus haut historique de 20,5 milliards d’euros.
« La croissance des cotisations sera soutenue par l’augmentation attendue en 2014 et 2015 de la masse assurable, soit celle du parc automobile avec le rebond des immatriculations de voitures particulières, et les hausses tarifaires justifiées par l’envolée du coût moyen et de la fréquence des sinistres », précise Anne Césard, auteur de l’étude.
Ces revalorisations semblent d’autant plus nécessaires que la rentabilité des assureurs s’est récemment dégradée et que la prochaine mise en oeuvre de Solvabilité II renforcera les exigences de fonds propres.
En outre, la profession devra composer avec la loi Hamon qui permet aux assurés de résilier leur contrat à tout moment après un an de détention.
Bientôt le e-constat à l’amiable…
Dans ce contexte, les assureurs souhaitent optimiser la gestion des sinistres. Ils modernisent tout d’abord les systèmes d’information, à l’instar d’Allianz qui entend adopter un système unique de partage de données au sein de la société. Ils sont ensuite nombreux à mutualiser les coûts de la réparation automobile, en regroupant les réseaux (Assercar, Sferen Réparations ou Covéa AIS), en les restructurant (Axa en 2014) ou en nouant des partenariats (Capsauto et Allianz).
La loi Hamon freine toutefois cette stratégie de mutualisation en obligeant les professionnels à informer le client de sa liberté de choisir le réparateur.
Sur ce marché hyperconcurrentiel, les assureurs s’efforcent d’améliorer la satisfaction de leurs clients. Ils misent plus précisément sur les services pour conquérir et fidéliser leur clientèle: c’est ainsi que les initiatives et les investissements technologiques ont fleuri ces derniers mois pour associer le particulier à la gestion des sinistres.
Disponible sous la forme d’une application à télécharger, le e-constat devrait ainsi voir le jour en 2015. Un tel dispositif raccourcirait le délai d’indemnisation de l’assuré, limiterait les risques de fraudes et d’erreurs de saisie. Il permettrait aussi de limiter les coûts de gestion des assureurs. Allianz a lui lancé en juin 2014 Tarif Auto Express pour obtenir un tarif en ligne et finaliser la souscription à travers le canal de son choix. L’assureur entend de fait dépasser 20% à 25% d’affaires nouvelles via le digital à l’horizon 2016.
Malgré ces efforts, la vente en ligne de produits d’assurance auto peine à décoller (3% du chiffre d’affaires en assurance-vie et 1% en assurances dommage, selon les données de la FFSA).
Internet s’est toutefois imposé comme le canal privilégié d’information et de préachat. Les comparateurs en ligne sont d’ailleurs de plus en plus présents dans les parcours client en avant-vente, à l’image de Quialemeilleurservice.com (du groupe Axa), l’un des acteurs les mieux positionnés pour séduire les assurés.
Des concurrents en embuscade
La concurrence est rude sur le marché de l’assurance auto. Les mutuelles sans intermédiaires (ou MSI) ont clairement une longueur d’avance sur les autres circuits de distribution. Covéa, Macif, Maif et Matmut font ainsi partie des dix premiers assureurs automobiles. Après de bons résultats techniques en 2012 et 2013, ils proposeront des tarifications stables en 2014 et 2015.
De plus, ils s’appuient aussi sur les promesses tarifaires ciblées, comme les offres pour les jeunes de la Maif ou encore les réductions forfait kilométrique et avantage hiver de la Matmut.
Dans ce contexte, les MSI ont gagné des parts de marché au détriment des sociétés avec intermédiaires. En perte de vitesse ces dernières années, celles-ci souffrent entre autres du manque de compétitivité des agents généraux. Malgré par les plans de fermetures d’agences, les bancassureurs sont, eux aussi, de sérieux compétiteurs.
http://www.challenges.fr/entreprise/20140722.CHA6322/quelle-hausse-pour-les-cotisations-d-assurance-automobile.html