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Y’en a marre de la SNCF

Posté par ippolito le 8 juillet 2014

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Brétigny : le rapport qui accable la SNCF

Délabrement des voies «jamais vu par ailleurs», maintenance défaillante : un rapport d’expertise pointe très sévèrement la responsabilité de la SNCF dans le déraillement du Paris-Limoges, qui a fait sept morts en juillet 2013.

C’est bien la maintenance défaillante qui est responsable du déraillement de Brétigny-sur-Orge (Essonne), qui avait fait sept morts et une trentaine de blessés le 12 juillet 2013. Alors qu’une cérémonie est prévue samedi pour le premier anniversaire de la catastrophe, les experts judiciaires Michel Dubernard et Pierre Henquenet ont remis aux juges d’instructions leur rapport, dont les conclusions doivent être détaillées lundi par le procureur de la République d’Evry. Ce document, révélé dimanche soir par le Figaro, et que Libération a également obtenu, est accablant pour la SNCF, dont la mise en examen apparaît de plus en plus inéluctable.

Accident de Brétigny: Cuvillier déplore une situation «extrêmement dégradée»

Les experts ne prennent pas de gants : le système d’aiguillage qui a cédé au passage du train Corail Paris-Limoges était dans un «état de délabrement jamais vu par ailleurs» (souligné et mis en gras par les experts), avec «plus de 200 anomalies de divers degrés de criticité». Pire encore, «la plupart de ces anomalies étaient connues de la SNCF ou de ses agents, sans pour autant qu’il y soit remédié de façon adéquate», taclent les experts.

«Les examens métallurgiques qui ont été effectués permettent d’établir que nous ne sommes pas en présence d’un acte de malveillance, et que le processus ayant abouti à la désagrégation complète de l’assemblage s’est bien au contraire étalé sur plusieurs mois et a concerné l’ensemble de l’appareil de voie incriminé. […] L’armement a péri par fatigue, vibrations, battement, défauts de serrage, usure, etc. Tous dommages relevant de la qualité de la maintenance», diagnostique le rapport.

Le train a déraillé parce qu’il manquait trois des quatre «attaches» (l’ensemble écrou-boulon) d’une éclisse (tige de métal qui sert à relier deux rails qui se suivent). Au passage du train, l’éclisse s’est retournée autour du quatrième boulon et s’est retrouvée au cœur de l’aiguillage.

Or, l’expertise métallurgique de l’aiguillage a montré que les trois vis manquantes étaient déjà cassées «au moins un mois» avant l’accident ! Or, l’aiguillage en cause «posait de longue date des problèmes de maintenance, se manifestant entre autres par la rupture ou le desserrage régulier de nombreuses attaches».

Signe du délabrement des voies à Brétigny, Michel Dubernard et Pierre Henquenet notent que deux autres éclisses, situées «sur le même trajet» que le Paris-Limoges, «avaient entamé, trait pour trait, le même type de processus de dégradation que leur homologue dont la ruine a entraîné le déraillement du train».

L’une d’entre elles avait également trois fixations manquantes sur quatre, tandis que sur la seconde, «trois des quatre boulons étaient desserrés». En clair, même si le drame avait été évité par miracle le 12 juillet 2013 à Brétigny, il aurait probablement eu lieu plus tard… Les experts recommandent d’ailleurs de limiter la vitesse dans la gare à 100 km/h, contre 150 km/h aujourd’hui.

COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ LÀ ?

Les experts estiment que les «prescriptions de maintenance» de la SNCF à Brétigny étaient «inadaptées car insuffisantes». Vu «l’historique des problèmes rencontrés» à cet endroit et le classement de cette section parmi les voies les plus sollicitées de France, il aurait fallu une vérification complète avec démontage des aiguillages «chaque année», et non pas tous les trois ans, écrivent les experts.

De plus, pour ce type d’aiguillage, les consignes officielles prévoyaient de limiter la vitesse uniquement si plus de 40% des ensembles écrou-boulon étaient inefficaces. En clair, «selon les règles appliquées à la SNCF, les trains pouvaient continuer à circuler […] à 150 km/h» sur un aiguillage problématique et très sollicité, tant qu’il «ne présentait pas plus de 40% de ses attaches cassées ou desserrées», s’étranglent les experts.

Au-delà du cas de Brétigny, le rapport critique l’organisation de la maintenance à la SNCF. «Il reste aussi important à dire que le personnel SNCF chargé de la mise en œuvre de la maintenance des voies et appareils devrait être choisi, tout d’abord selon des critères de solide formation à la construction mécanique et de surcroît avoir reçu une formation spécialisée approfondie.» Ce n’était pas le cas du chef d’unité maintenance de Brétigny, qui avait fait lui-même la dernière tournée d’inspection, huit jours avant le drame. Il s’agissait d’un débutant de 25 ans, jeune diplômé d’une école d’ingénieurs.

Plus structurellement, «les prescriptions de maintenance de la SNCF, complexes, parfois difficiles à interpréter ou à appliquer par des hommes de terrain n’ont pas été parfaitement respectées […]. De nombreuses observations faites au cours des tournées de surveillance se sont trouvées reportées d’une opération à l’autre, pour finir parfois par disparaître sans pour autant qu’on ait eu la certitude qu’elles aient été traitées.»

Le rapport pointe les «référentiels de maintenance», à la fois «volumineux, surabondants, parfois inadaptés voire contradictoires donc contre-productifs». Les experts suggèrent même à la SNCF de «faire appel au sens critique, quand ce n’est pas tout simplement [au] bon sens» des agents de maintenance, qui en viennent «à perdre toute capacité d’initiative ou de jugement en se retranchant derrière les référentiels, procédures et autres normes».

Dans un communiqué commun publié dimanche soir, la SNCF et RFF (Réseau ferré de France, propriétaire des voies) «contestent formellement tout état de délabrement du réseau à Brétigny comme ailleurs» et appellent à «la plus grande prudence» dans l’interprétation des extraits parus «par voie de presse». «Le réseau ferroviaire français fait l’objet d’une maintenance de très haut niveau et d’une surveillance constante qui exclut l’expression outrancière d’état de délabrement jamais vu», écrivent les deux entreprises.

Sauf que le «délabrement jamais vu» est bien écrit (et souligné) dans le rapport. Les deux présidents de RFF et SNCF vont devoir s’expliquer sur ce point lors de la conférence de presse prévue ce lundi à 17 heures. Dans le communiqué, les deux groupes rappellent que «toutes les expertises feront l’objet d’un débat contradictoire dans le cadre du débat judiciaire». Bref, les anciens frères ennemis du rail, qui viennent d’être réunifiés par la réforme ferroviaire adoptée à l’Assemblée, sont déterminés à se défendre.

Yann PHILIPPIN

http://www.liberation.fr/societe/2014/07/07/bretigny-le-rapport-qui-accable-la-sncf_1058777

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Y’en a marre d’EDF

Posté par ippolito le 7 juillet 2014

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Votre facture EDF risque d’être alourdie de 30 euros cet automne

Les clients EDF devraient voir leur facture s’alourdir de 30 à 45 euros à l’automne après l’invalidation le 11 avril par le Conseil d’Etat d’un arrêté limitant à 2% la hausse des tarifs d’électricité entre août 2012 et août 2013, rapporte vendredi Le Parisien.

La ministre de l’Energie Ségolène Royal a aussitôt réagi sur Twitter en indiquant qu’aucune décision n’avait encore été prise et qu’elle négociait « avec EDF pour protéger le pouvoir d’achat ».

A la suite de sa décision le 11 avril dernier, la plus haute juridiction administrative française avait donné deux mois au gouvernement pour décider d’un nouvel arrêté tarifaire.

Un projet rectificatif a été déposé jeudi soir et devrait être publié par l’Etat courant juillet, selon le Parisien. Une fois l’arrêté publié, une facture de rattrapage devrait être adressée à l’automne par EDF à ses clients et être réglée en une seule fois.

La hausse de 30 euros concernera les quelque 29 millions de clients EDF abonnés aux tarifs régulés de l’électricité, soit 92% des ménages. L’augmentation s’élevera à 45 euros pour les abonnés professionnels, selon le Parisien.

Cette augmentation s’ajoute à la hausse, inférieure à 5%, annoncée le 20 juin par le Premier ministre Manuel Valls qui interviendra à l’automne.

http://www.capital.fr/finances-perso/actualites/votre-facture-edf-risque-d-etre-alourdie-de-30-euros-cet-automne-946126

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Y’en a marre d’Anne Hidalgo

Posté par ippolito le 7 juillet 2014

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ANNE HIDALGO VA DOUBLER LES PRIX DES PV ET DU STATIONNEMENT À PARIS

Pour combler le déficit de 400 millions d’euros de la mairie de Paris laissé par Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo compte doubler les prix des PV et du stationnement.

Le stationnement rapporte 65 millions d’euros par an à la Ville de Paris. Anne Hidalgo, qui a besoin d’argent pour combler le trou béant laissé par Delanoë dans le budget de la Ville ( voir Déficit de 400 millions d’ euros pour la mairie de Paris), souhaite donc augmenter le prix du stationnement ainsi que le prix des PV à Paris.

Et la hausse souhaitée par Hidalgo est pour le moins conséquente, puisque la maire de Paris souhaiterait augmenter les prix des PV et du stationnement d’au moins 50% !

Le montant des PV parisiens devrait passer de 17 euros à 36 euros, et le tarif horaire de stationnement ( 2,40 euros de l’heure en moyenne actuellement) sera également doublé. Cette mesure pourrait être appliquée dès 2016.

La Ville de Paris ne cache pas les raisons de cette hausse des prix des PV et du stationnements à Paris: «faire entrer de l’argent frais dans les caisses, le mois dernier, Anne Hidalgo a avoué qu’il lui manquait 400 millions d’euros pour boucler le budget de la ville».

Pierre Chasseray, représentant de l’association 40 Millions d’automobilistes, a quant à lui vivement critiqué la mesure d’Anne Hidalgo :«La réalité, c’est que l’Hôtel de Ville cherche à se faire de l’argent sur le dos des automobilistes». ( voir aussi L’argent des partis politiques)

Hidalgo avait promis durant sa campagne électorale de ne pas augmenter les impôts. Cette hausse des prix des PV et du stationnement à Paris n’est évidemment pas une nouvelle taxe déguisée… ( voir Une future taxe sur les mégots)

source: le Figaro

http://www.observatoiredessubventions.com/2014/anne-hidalgo-va-doubler-les-prix-des-pv-et-du-stationnement-a-paris/

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Y’en a marre de la baisse de notre niveau de vie

Posté par ippolito le 6 juillet 2014

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Ces 10 chiffres qui inquiètent sur le niveau de vie des Français

Un rapport publié par l’Insee fait état d’une augmentation des inégalités. Décryptage de la situation de la France.

Le rapport publié par l’Insee mercredi 2 juillet fait état d’un contexte économique morose. Les revenus des Français semblent avant tout stagner, même si ce n’est pas le cas pour tous. Les inégalités sont en hausse et l’état de la pauvreté en France est peu reluisant, tout comme le sont la situation salariale des femmes et le niveau de vie des immigrés. A travers 10 chiffres clés, Challenges.fr fait le point sur la situation.

+1%: l’augmentation des salaires bruts

En 2011 cette croissance était de 2,3% et en 2012 de 1,8%. L’augmentation de la principale source de revenus des ménages subit un ralentissement continu en raison d’un recul de l’emploi. En deux ans, le taux de chômage est ainsi passé de 9% à 11,3% selon l’Insee.

7,1: le rapport interdécile

Les 10 % des ménages les plus aisés disposent de 7,1 fois plus de revenus que les 10% les plus modestes. Les transferts sociaux permettent ensuite de réduire ce chiffre à 4,8. Si le revenu disponible annuel médian est de 29.010 euros en 2011, le dixième le moins aisé de la population touche moins de 13.070 euros, tandis que le revenu disponible des 10% les plus aisés dépasse 62.980 euros.

1.630 euros: le niveau de vie médian

50% de la population française disposait de moins de 1.630 euros pour vivre en 2011. Le niveau de vie, au sens de l’OCDE, désigne le revenu disponible du ménage rapporté aux individus qui le compose.

-0,8% : l’évolution du niveau de vie des 10% des français les plus modestes

En 2010-2011, le niveau de vie des 40% des Français les moins aisés a baissé également. En revanche, sur la même période, le dixième le plus aisé a vu son niveau de vie augmenter de 2,1%.

14,3%: le taux de pauvreté en France

Le taux de pauvreté, c’est à dire la part des Français dont les revenus sont inférieurs à 60% du niveau de vie médian, atteint son niveau le plus haut en 14 ans. Ce chiffre est même en hausse continu depuis 2008.

8,7 millions de Français touchent ainsi moins de 977 euros par mois. Les régions les plus affectées par la pauvreté sont la Corse, le Languedoc-Roussillon et le Nord-Pas-de-Calais, où le taux de pauvreté avoisine les 20%. L’Ile-de-France est, elle, la région la plus riche, avec un revenu médian de 22.150 euros contre 19.000 euros en France, mais c’est aussi la région où les disparités de revenus sont les plus grandes. Les plus touchés par la pauvreté sont les chômeurs, à 28%, alors que les ouvriers et les employés sont 13,1% dans cette situation, et les cadres et professions intellectuelles supérieures seulement 3,2%.

2,7 millions: le nombre d’enfants pauvres

La pauvreté touche davantage les adolescents: si 19,5% des moins de 18 ans sont pauvres en 2011, ce chiffre s’élève à 21,6% pour les 15-17 ans. En cause: les adolescents pèsent plus dans la consommation des ménages, et sont plus souvent élevés au sein de familles monoparentales, foyers généralement plus modestes. De plus, la pauvreté touche très sévèrement les grandes fratries: parmi les fratries de quatre frères et sœurs, un enfant sur deux est touché par la pauvreté.

38,6%: le taux de pauvreté des immigrés

Les ménages immigrés sont souvent moins qualifiés et plus concernés par le chômage, qui touche 12,6% d’entre eux contre 6,1% des ménages non-immigrés. Leur niveau de vie, inférieur à la médiane nationale pour 80% d’entre eux, est de 15.900 euros contre près de 24.000 euros dans l’ensemble. L’écart de revenu après transferts et prélèvements entre les ménages immigrés et non-immigrés est de 36%, mais ce chiffre monte à 41% pour la catégorie « Artisan commerçant chef d’entreprise ».

29%: l’écart de salaire hommes – femmes

Ce sont les extrêmes de la pyramide sociale qui sont les plus marqués par ces inégalités: les femmes aux revenus médians touchent 80% du salaire de leurs collègues masculins. En cause: les interruptions de carrières et réductions d’activité, plus fréquents chez les femmes, mais aussi un salaire horaire plus faible. Les femmes sont aussi légèrement plus pauvres, à 14,9% contre 13,63% des hommes.

+1 année de revenu: l’augmentation du poids de l’accession à la propriété

Le montant de l’achat des ménages accédant à la propriété entre 1997 et 2001 représentait 3 années de revenus. Entre 2002 et 2006 c’est 4 ans, ce qui traduit, outre la hausse des prix immobiliers et des taux d’emprunt déjà fort élevés, un allongement inéluctable de la durée des emprunts contractés. En 2012, on constate également une légère augmentation de la part des ménages endettés, qui passe à 50%, emprunts qui concernent l’habitat pour 30% des Français.

2,4%: l’augmentation des revenus des 1% les plus riches

C’est à partir de 93.000 euros annuels déclarés que l’on fait partie de cette catégorie de Français, qui inclut 610.000 individus. Entre 2004 et 2008 le millième le plus aisé, lui, a vu ses revenus déclarés croître de 4,9% par an, chiffre qui monte à 7,6% par an pour les 0,01% les plus riches.

Contrepoint: des résultats moins inquiétants à l’international

En revanche, en comparaison avec nos voisins européens les statistiques semblent dire que l’on a rien à leur envier. La pauvreté, par exemple, concerne 16,9% des Européens, soit 80 millions de personnes, contre seulement 14,3% chez nous. En Allemagne et au Royaume-Uni, la pauvreté touche 16% des individus.

De même, le rapport entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres est plus élevé en moyenne en Europe qu’en France. Parmi les mauvais élèves en matière d’égalité de revenu: l’Espagne, le Portugal, la Grèce, la Lettonie… pour ne citer qu’eux.

Dans l’ensemble, il semble évident que les effets de la crise de 2008 se font encore sentir. Si la situation socio-économique nationale semble donc peu satisfaisante dans l’ensemble, peut-être ces dernières comparaisons internationales permettent-elles de tempérer notre pessimisme gaulois.

Pierre-Eliott Buet

http://www.challenges.fr/economie/20140703.CHA5767/10-chiffres-pour-tout-comprendre-sur-le-niveau-de-vie-des-francais.html

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Y’en a marre de Nicolas Sarkozy

Posté par ippolito le 5 juillet 2014

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Quand c’est fini, Sarko…mence !

Celui qui avait déclaré publiquement, après son échec de 2012 qu’il voulait tourner définitivement la page de la politique, (lien) vient, la main sur le cœur, les yeux dans les yeux, ouvrir un écran de fumée pour tenter de faire oublier les vilaines affaires juridiques qui le concernent depuis près de 10 ans, en se déclarant candidat à la présidence de l’UMP, et à la présidentielle de 2017.

On en finira donc jamais avec le triste épisode républicain qui avait porté au pouvoir Nicolas Sarközi, un certain 6 mai 2007, (lien) face à une Ségolène Royal, lâchée par une partie de son camp.

Le justiciable ex-président dont l’immunité a été levée depuis son échec présidentiel de 2012 n’aurait-il d’autre issue pour échapper à la justice que de tenter de parvenir en 2017 à regagner la place perdue, malgré les casseroles qu’il traine ?

Pour bien comprendre de quoi il s’agit, il faut remonter en 1994, au moment où il est ministre du gouvernement Balladur.

En effet, ces affaires en cascades perdurent déjà depuis quelques années, bien avant son accession au poste suprême.

On se souvient qu’il était, avec Nicolas Bazire, celui qui était chargé de récolter les fonds pour le candidat à la présidentielle qu’était en 1995 Edouard Balladur, alors premier ministre

Précisons que le contrat d’armement avait été négocié en 1994, sous le gouvernement Balladur, dont Sarközi a été ministre à plus d’un titre : porte parole, budget, communication,

Et voici venu le fameux Karachi-gate, affaire dans laquelle 15 personnes ont trouvé la mort, dont 11 ingénieurs français des anciens arsenaux d’Etat DCN qui devaient fournir sous-marins au Pakistan et frégates à l’Arabie. lien

A cette époque, les 2 Nicolas, Sarközi et Bazire, que Ghislaine Ottenheimer considérait comme « les deux gamins les plus puissants de France », étaient soupçonnés d’avoir organisé un système de rétro-commissions destinées à financer la campagne d’Edouard Balladur. lien

Celui-ci conteste la chose, pourtant, dans son compte de campagne il a eu toutes les peines du monde pour justifier un dépôt en espèce de 10 millions de francs, alors que le journal « Libération » avait produit des documents démontrant que 2 intermédiaires, imposés par l’équipe Balladurienne avaient au moins reçu 54 millions de francs, le 2 juin 1995. lien

En 2012 on apprenait, grâce à Médiapart, que les 10 millions proviendraient bien de la vente de frégates à l’Arabie, via un compte en Suisse, et non pas, comme l’affirmait Balladur, à la vente de T-shirts à l’effigie de ce dernier. lien

Sarközi, porte parole de l’ex-premier ministre, et ministre du budget, ne pouvait ignorer l’existence de cette somme, et pourtant, il déclarait, la main sur le cœur : « qui peut croire une fable pareille » évoquant des « allégations grotesques ». lien

Finalement, la lutte qui opposait Balladur à Chirac, emportée par ce dernier, avait mis fin au versement des commissions.

L’avocat des familles des victimes de l’attentat avait alors déclaré : « le mobile de l’attentat apparait lié à un arrêt des versements de commissions ». lien

Au-delà de ces morts tragiques, il reste à élucider le montant et la destination de ces rétro-commissions…

Exit le Karchi-gate, voici venu l’affaire Bettencourt.

Là aussi, il est question du financement d’une campagne présidentielle, celle de 2007, concernant un certain Nicolas Sarközi.

A l’époque, Eric Woerth, sera le seul homme politique jugé dans cette affaire, soupçonné d’avoir touché illégalement à la fin 2007 des sommes d’argent conséquentes de la part de la riche héritière.

Quant à Sarközi, il obtiendra un non lieu, malgré les allégations de l’ancienne comptable des Bettencourt qui affirmait que Patrick de Maistre, gestionnaire de la fortune des Bettencourt, lui avait demandé 150 000 euros pour les remettre à Woerth, le trésorier de la campagne de Sarközi, en janvier 2007. lien

Pourtant, des enregistrements clandestins réalisés par le majordome de la milliardaire avaient prouvé à l’évidence les liens financiers qui existaient entre le candidat de l’UMP et Liliane de Bettencourt.

En effet, si les juges bordelais ont bien prononcé un non lieu concernant l’ex-président, ils ont tout de même estimé que ce dernier avait bien cherché à obtenir de l’argent pour financer sa campagne de 2007 grâce à la milliardaire…mais que les preuves manquaient. lien

Ce n’est qu’en mars 2014 que Sarközi, mis sur écoute par les juges, permis de faire un peu plus de lumière sur cette affaire.

Il aurait tenté de corrompre un magistrat pour obtenir des informations sur la décision que la cour de cassation devait rendre dans le dossier Bettencourt. lien

Mais ces écoutes nous emmènent à une autre affaire, touchant elle aussi au financement de la campagne du candidat Sarközi par le truchement d’un dictateur disparu aujourd’hui : le tristement célèbre Mouammar Kadhafi. lien

Ce dernier, lâché par celui qu’il considérait auparavant comme son ami, Nicolas Sarközi, avait affirmé à plusieurs reprises avoir financé la campagne de celui-ci, pour un montant de 50 millions d’euros. lien

Malgré les dénégations offusquées du premier concerné, qualifiant une fois de plus de « grotesques » (lien) les affirmations de Kadhafi, celles-ci ont été récemment confirmées par son successeur à la tète de l’état libyen, Mohamed el-Megarief, lequel affirmait dans son livre : « oui Kadhafi a financé la campagne électorale de Nicolas Sarközi, et a continué à la financer encore après 2007 ». lien

Bien que le manuscrit de cet ouvrage ait été « caviardé » par l’éditeur, Médiapart avait réussi à se procurer le texte original, confirmant l’aide financière que le dictateur avait consenti à Sarközi. lien

Une somme rondelette de 50 millions, tout de même, le nouveau président libyen ajoutant qu’un dernier versement avait été réalisé en 2009…et demandant la restitution de la somme.

Certains vont encore un peu plus loin affirmant que Kadhafi aurait « été exécuté par la France »…de peur que certains secrets ne soient révélés… lien

Puis est venu l’affaire Bygmalion, cette petite entreprise qui ne connaissait apparemment pas la crise, accusée d’une double facturation et de fausses factures, plate forme pour financer la campagne du candidat Sarközi, et qui s’était donné les moyens de la discrétion, en permettant de dépasser allègrement les seuils autorisés par la loi. lien

Tout cela est en train de faire remonter à la surface les vieilles affaires décrites plus haut, et même si le principal intéressé clame haut et fort qu’il est un chevalier blanc, sans la moindre faute à se reprocher, ajoutant qu’il fait l’objet d’un acharnement judiciaire, du à des juges partisans (et de gauche) qui ont juré d’avoir sa peau, (lien) il semble bien que, pour une fois pour toutes ces affaires, la justice a bien l’intention de passer…

Bien malin dira comment tout cela finira, mais on peut d’ores et déjà remarquer les convergences évidentes entre tous ces politiques qui ont une fois ou l’autre été inquiétés par la justice :

Cahuzac affirmait droit dans ses bottes : « je n’ai pas, et je n’ai jamais eu un compte à l’étranger » (lien) avant finalement tout avouer, déclarant « j’ai été pris dans une spirale du mensonge et je m’y suis fourvoyé ». lien

Il risquait 5 ans de prison, et finalement, il a seulement été interdit d’exercice de la médecine pour une durée de 3 mois (6 mois dont 3 avec sursis). lien

Pour revenir à Nicolas Sarközi, 65% des français ne souhaitent pas son retour, et 63% d’entre eux ont le sentiment qu’il est traité « comme n’importe quel justifiable ».lien

Reste à savoir comment « la victime de la justice » prendra l’information ? lien

On pourrait aussi cruellement lui rappeler ce qu’il avait dit à DSK : « monsieur Strauss-Kahn, expliquez vous à la justice et épargnez au Français vos commentaires ». lien

En tout cas, un doute au moins est levé : celui qui déclarait il y a peu qu’il tournait définitivement le dos à la politique, est bel et bien candidat à la présidence de l’UMP, tout comme candidat logique à l’élection présidentielle de 2017, s’il faut en croire ses récentes déclarations, (lien) prouvant une fois de plus la versatilité de « l’homme politique »… ce qui n’arrive pas à convaincre Jérôme Chartier, député UMP, qui a déclaré « il n’est pas le meilleur candidat » (lien) de quoi rassurer tous les prétendants au poste qui se sont déjà assez nombreux.

De Copé à Juppé, en passant par Bruno Le Maire, Mariton, Estrosi et quelques autres…ils sont décidés à vouloir reprendre le flambeau malgré la débâcle financière du parti. lien

Avec un humour bienvenu, le « Gorafi » affirme que Nadine Morano aurait braqué une banque pour se retrouver seule en garde à vue avec Nicolas Sarközi. lien

Comme dit mon vieil ami africain : « le putois ne sent pas l’odeur de ses aisselles ».

Olivier Cabanel

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/quand-c-est-fini-sarko-mence-154041

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Y’en a marre d’EDF

Posté par ippolito le 4 juillet 2014

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Electricité: touche pas à mon tarif!

Le gouvernement en a décidé ainsi, les tarifs d’EDF n’augmenteront pas le premier août. Pourtant, les coûts de l’électricien progressent, eux. Comment limiter cet opportunisme politique?

La décision de Ségolène Royal de geler l’augmentation des tarifs de l’électricité prévue au mois d’août a été saluée par les associations de consommateurs. Elle n’a pas fait en revanche les affaires des actionnaires privés puisqu’en séance l’action d’EDF a chuté de près de 10%.

Elle n’a pas non plus arrangé l’affaire des fournisseurs concurrents de l’entreprise publique car plus les tarifs bleu sont bas, moins leurs offres sont attractives faute d’être beaucoup moins chères. Au-delà de ces effets immédiats, l’intervention de la Ministre décrédibilise définitivement les engagements politiques de long terme en matière de tarifs de l’énergie.

Les coûts d’EDF augmentent plus vite que l’inflation

En 2013, le gouvernement avait pris la décision d’augmenter au premier août les tarifs électriques de 5%. Du jamais vu ! Jusque là les gouvernements français quelles que soient les circonstances s’arc-boutaient au nom du pouvoir d’achat des ménages sur une augmentation qui ne dépasse pas l’inflation.

Or les coûts d’EDF et les taxes et charges augmentent chaque année beaucoup plus vite. Un récent rapport de la Cour des comptes a montré que les coûts d’EDF pour la production du kWh nucléaire ont augmenté de plus de 15% entre 2010 et 2013 en euros constant.

Pour les seuls impôts et taxes qui entrent dans la production nucléaire la hausse est de 6% par an en moyenne depuis 2008. Quant aux charges dues aux subventions aux énergies renouvelables elles sont passée de 1,7 euro /MWh en 2010 à 8,5 euros/MWh en 2013.

Ces tendances ont justement conduit la Commission de régulation de l’énergie à demander il y a un an une augmentation de près de 8% des tarifs bleus. Le gouvernement Ayrault a alors décidé l’augmentation citée plus haut de 5% en s’engageant, puisque le rattrapage des coûts ainsi assuré n’était que partiel, à augmenter de nouveau de 5% le tarif au 1er août 2014. Patatras, changement de gouvernement, revirement tarifaire !

Des solutions pour limiter l’opportunisme gouvernemental, mais à effet limité

Le problème n’est évidemment pas lié aux personnalités politiques, ni à l’opportunisme dont font preuve les élus en cas d’échéances électorales proches, de nouveaux jeu d’alliances, ou d’évolution de l’opinion.

Si vous offrez un outil d’intervention sur les prix à un gouvernement, il s’en servira ! Le problème tient à l’inefficacité des solutions mises en œuvre jusque là pour réduire son opportunisme. Examinons les en détail.

En premier lieu, le pouvoir tarifaire discrétionnaire est limité juridiquement. Le code de l’énergie et un décret de 2009 imposent que les tarifs administrés de vente doivent couvrir les coûts moyens complets de l’électricité et répercuter leurs variations. Si le pouvoir en place manque à cette obligation, le Conseil d’Etat peut-être saisi et enjoindre alors le pouvoir exécutif de revoir sa copie. C’est ce qui s’est produit par exemple en avril dernier.

Le Conseil d’Etat a annulé une décision gouvernementale datant de 2 ans pour fixation à un niveau insuffisant des tarifs bleus. Visiblement la menace de perdre devant le Conseil d’Etat ne décourage que modérément les ardeurs tarifaires des gouvernements.

Le cas est patent pour les tarifs du gaz pour lesquels on ne compte plus les annulations passées des décisions tarifaires de l’exécutif tellement elles sont nombreuses. Une chorégraphie curieuse s’est mise en place : le gouvernement ne respecte pas le principe législatif de couverture des coûts par les prix, la CRE le constate, le Conseil d’État sanctionne, et le gouvernement s’exécute en imputant la faute au Conseil d’État.

Une formule de calcul automatique… mais qui peut être changée

En second lieu, le gouvernement peut se lier les mains en élaborant une formule qui s’appliquerait chaque année. La variation du tarif dépend alors des modifications annuelles de la valeur des paramètres inclus dans l’équation.

Pour les tarifs du gaz, par exemple, la formule tient compte du prix observé sur le marché de gros du gaz naturel. Une telle parade contre l’opportunisme ne vaut cependant que si le pouvoir exécutif ne change pas de formule au gré des circonstances.

Malheureusement, le précédent gazier montre que les gouvernements français successifs ne reculent pas devant une telle audace. Ainsi en septembre 2011 l’application de la formule aurait dû aboutir à une hausse de 10% du tarif administré du gaz, le gouvernement en décide la moitié et met un changement de formule en chantier.

A partir de 2016, le gouvernement devra suivre l’avis de la CRE

En troisième lieu, l’opportunisme des gouvernements peut-être réduit par des mécanismes institutionnels. Le plus simple consiste à confier la fixation des tarifs à un régulateur indépendant. Malheureusement, la France a fait jusqu’à maintenant le choix de cantonner le rôle de la Commission de régulation de l’énergie à émettre un avis. Les tarifs doivent être arrêtés par les ministres en charge de l’énergie et de l’économie.

A partir de 2016, la loi obligera le gouvernement à suivre les propositions tarifaires de la CRE. A moins bien sûr que cette avancée décisive pour réduire l’opportunisme politique en matière de tarifs de vente ne soit d’ici là stoppée par une autre loi.

L’Etat doit prendre prochainement des engagements forts et de long terme pour assurer la transition énergétique de la France. Ces engagements vont contribuer à augmenter le prix de l’énergie pour les ménages. Pour qu’ils soient crédibles, il faut d’abord mettre fin aux décisions gouvernementales opportunistes qui empêchent les tarifs de suivre l’évolution des coûts.

François Lévêque, professeur à Mines ParisTech. Auteur de « Nucléaire On/Off » aux Editions Dunod.

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