Y’en a marre de la baisse du niveau de vie
Posté par ippolito le 10 septembre 2014
8,5 millions de pauvres en France
La plupart des Français ont vu leur niveau de vie reculer en 2012. Les ménages les plus aisés comme les plus défavorisés se sont appauvris.
L’année 2012 a été porteuse de deux bonnes nouvelles : les inégalités de niveau de vie entre Français ont reculé tout comme le nombre de pauvres. Mais pour de mauvaises raisons. Les plus aisés ont simplement vu leur niveau de vie se replier un peu plus vite que celui des plus pauvres. Mais, en moyenne, personne ne s’est enrichi. Le niveau de vie médian des ménages, c’est-à-dire le revenu disponible après impôts et prestations sociales en fonction du nombre de personnes dans le foyer, a baissé de 1 % en euros constants, à 19.740 euros par an et par personne.
Ce n’est pas la première fois que le niveau de vie se replie – il avait baissé en 2003 et en 2010 –, mais la chute était alors moins importante. « La situation s’est détériorée pour tous les échelons de la distribution » des revenus, souligne l’Insee.
Le nombre de pauvres a reculé par le jeu des statistiques. Le seuil de pauvreté est en effet relatif. Il correspond à 60 % du niveau de vie médian. Toute baisse du revenu médian entraîne généralement un recul de la pauvreté, même si tout le monde s’appauvrit. C’est ce qui s’est passé en 2012. Le niveau de vie en dessous duquel un ménage est considéré comme pauvre a baissé et n’est plus que de 987 euros par mois.
En 2012, 8,5 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté, soit 189.000 de moins que par rapport à l’année précédente. Mais « les personnes pauvres sont globalement plus éloignées du seuil de pauvreté », reconnaît l’Insee.
Recul des revenus du patrimoine
En clair, si les pauvres sont moins nombreux, ceux qui le restent sont de plus en plus pauvres. Ce constat est particulièrement vrai pour les familles monoparentales. La dégradation du marché de l’emploi y est pour beaucoup : le taux de chômage s’est apprécié de presque un point entre la fin 2011 et la fin 2012.
Et le niveau de vie des 10 % de Français les plus pauvres, fortement dépendants des prestations sociales, a reculé de 1,2 % en 2012, notamment parce que « les montants moyens de prestations par allocataire ont évolué moins vite que l’inflation », indique l’Insee. « Le système socio-fiscal français a montré sa capacité à amortir les effets de la crise, mais, depuis 2011, il n’est plus aussi efficace », explique Jérôme Accardo, responsable du département ressources et conditions de vie des ménages à l’Insee.
Quant aux 10 % des Français les plus riches, ils ont vu leur niveau de vie baisser de 2 %. Les revenus du patrimoine, qui représentent environ un quart du revenu disponible de ces personnes, ont diminué. « Les revenus nets du patrimoine ont reculé de 4,4 % en 2012, alors qu’ils avaient grimpé l’année précédente », rappelle Jérôme Accardo. Et la hausse des impôts, décidée en 2011 par le gouvernement Fillon et à l’été 2012 par l’équipe Ayrault, a pesé sur le niveau de vie des plus aisés.
Dans ce tableau assez sombre, seuls les retraités tirent leur épingle du jeu. Leur niveau de vie a crû de 0,3 % en 2012. Mais, là encore, c’est un effet de structure qui explique cette tendance. « Les retraités les plus âgés, qui bénéficiaient des pensions les plus faibles puisqu’ils avaient cotisé peu de temps, disparaissent peu à peu, alors que les nouveaux retraités, qui ont une durée de cotisation plus longue, touchent des retraites plus élevées », décrypte Jérôme Accardo. Seuls 8,4 % des retraités vivent en dessous du seuil de pauvreté contre 13,9 % pour les Français en moyenne.
Guillaume de Calignon, Les Echos
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