Y’en a marre de la réforme des retraites complémentaires
Posté par ippolito le 2 mai 2015
Réforme des retraites complémentaires : elle va vous coûter cher
Les partenaires sociaux négocient pour trouver des solutions afin de combler le déficit de l’Agirc et de l’Arcco. Quelles que soient les réformes, les salariés doivent s’attendre à une baisse de leurs pensions ou à travailler plus longtemps. Nos calculs exclusifs dans Capital du mois de mai.
La thérapie de choc, c’est pour bientôt ! Après la réforme du régime général des retraites en 2013, les complémentaires des salariés du secteur privé doivent aujourd’hui trouver une solution pour s’en sortir. Le régime Agirc (réservé aux cadres), le plus mal en point, a ainsi affiché un trou de près de 2 milliards d’euros en 2014, contre 1,2 milliard pour l’Arcco (pour tous les salariés). Quant à leurs réserves financières, elles devraient être épuisées en 2018 pour le premier et en 2027 pour le second. Autant dire que le gel des pensions décidé cette année ne suffira pas, loin de là !
Patronat et syndicats se sont donc donnés jusqu’à fin juin 2015 pour trouver des solutions parmi lesquelles la fusion des régimes Agirc et Arcco . Celles-ci ne seraient toutefois qu’une première étape permettant de donner un peu d’air au régime des cadres qui connaît une situation particulièrement dégradée. Plusieurs autres options sont à l’étude, pour une mise en application en 2017.
Avec l’aide de notre partenaire, le cabinet spécialisé Optimaretraite, nous avons procédé à des simulations pour 5 profils de salariés, que nous publions dans le numéro de mai de Capital.
Prenons l’exemple d’une femme cadre de 40 ans aujourd’hui, mère de deux enfants, dont le salaire en fin de carrière se situerait à 32.000 euros nets annuels, pourrait compter, si rien ne change, sur un taux de remplacement de 65% à 62 ans (pourcentage calculé à partir de son dernier salaire), à l’âge de sa retraite. En choisissant de travailler plus longtemps, elle pourrait escompter 76% à 65 ans et même 92% à 67 ans.
Dans l’hypothèse où une reforme « modérée » serait décidée, elle ne pourrait plus espérer que 62% (62 ans), 70% (65 ans) ou 76% (67 ans). Dans ce cas, elle subirait à la fois la hausse pendant 3 ans du coût d’achat des points (+3,5%/an), soit une augmentation du salaire de référence. Mais surtout, elle supporterait la suppression de la GMP, la garantie minimum de points. Ce mécanisme permet aujourd’hui aux salariés relevant de l’Agirc d’obtenir au moins 120 points par an si leur niveau de revenu ne leur permet pas d’atteindre ce nombre minimum (salaire brut inférieur à 3492,82 euros). En contrepartie, le salarié cotise 66,34 euros/mois pour bénéficier de la GMP.
Dans une hypothèse plus « dure », cette cadre verrait son taux de remplacement baisser à 60% (62 ans), 69% (65 ans) ou 73% (67 ans). Ceci serait dû à la hausse du salaire de référence de 3,5% pendant 10 ans qui entraîne mécaniquement une baisse du montant des pensions. Mais également à une mesure plus radicale : la mise en place de pénalités temporaires de 2% à 20% pour tout départ avant 67 ans. Au final, les salariés seraient donc incités à travailler au-delà de l’âge auquel ils auront la totalité de leurs trimestres, pour échapper aux pénalités.
Dans tous les cas, une réforme « douce » ou « dure » des régimes Agirc-Arcco aboutira à un nouveau recul de l’âge de la retraite … sans le décréter officiellement puisque les futurs pensionnés n’auront d’autre choix que de travailler plus longtemps s’ils ne veulent pas voir fondre leur retraite.
Enfin, la baisse de la pension de réversion paraît, elle aussi, inévitable. Dans notre exemple d’une femme cadre âgée de 40 ans, elle peut compter sur une pension de réversion de 36% aujourd’hui. Avec la réforme qui se prépare, ce taux tombera entre 32 et 33% selon le scénario envisagé. Voilà qui devrait alléger sa pension encore un peu plus…
Sylvain Deshayes
http://www.capital.fr/retraite/actualites/reforme-des-retraites-complementaires-elle-va-vous-couter-cher-1033871
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