Y’en a marre des retraites chapeaux

Posté par ippolito le 8 mai 2015

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La retraite chapeau de l’ex-patron de PSA divise le gouvernement

Le gouvernement et des syndicats se sont indignés mercredi 6 mai du versement d’une retraite chapeau à l’ancien patron de PSA Peugeot Citroën, même si le constructeur automobile estime ce dispositif conforme à des éléments connus et actés.

Le site internet Deontofi.com a révélé mardi que l’ancien président du directoire de PSA, qui a quitté son poste début 2014, toucherait bien une retraite chapeau de 299.000 euros par an, alors qu’il avait déclaré renoncer à un tel dispositif.

Ce montant est d’ailleurs mentionné dans le document de référence 2014 de PSA publié fin mars.

Fin 2013, en partance du groupe automobile alors en grande difficulté, Philippe Varin avait dû renoncer aux 21 millions d’euros prévus pour sa retraite chapeau, face à l’avalanche de critiques suscitée par la publication de cette somme.

« Compte tenu de la polémique que ce sujet a suscité (…) j’ai décidé de renoncer aux dispositions actuelles de mes droits à retraite », avait déclaré Philippe Varin le 27 novembre 2013.

Vers un encadrement

Les retraites chapeau, généreux compléments de rémunération prisés des anciens grands patrons, suscitent régulièrement la polémique. Le gouvernement a jusqu’ici privilégié l’autorégulation pour les entreprises, dotées d’un code de bonne conduite (code Afep/Medef), mais la loi Macron en cours d’examen par le Parlement vise à les encadrer plus sévèrement.

Interrogé mercredi sur cette retraite chapeau de Philippe Varin, qui préside aujourd’hui le conseil d’administration du géant du nucléaire Areva, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll l’a qualifiée d’ »inacceptable ».

« Quelle image, quelle idée on donne de l’exemplarité ? », s’est-il demandé, ajoutant que « franchement, quelque part, ça me met un peu en colère ».

Le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, a cependant affirmé quelques heures plus tard, dans une déclaration écrite envoyée à l’AFP, que « le gouvernement maintient sa confiance dans Philippe Varin », nommé à la présidence du groupe Areva en janvier.

Une retraite inférieure au montant initial

« La retraite aujourd’hui touchée par Philippe Varin est bien conforme aux engagements pris par celui-ci en 2014 et aux dispositions votées par l’assemblée générale de PSA la même année », affirme Emmanuel Macron, ajoutant que le régime de retraite supplémentaire de Philippe Varin a été « revu et réduit sous l’action du gouvernement ».

A Bercy, une autre source observe que « cette retraite est conforme au code Afep/Medef et plus de deux fois inférieure au montant initialement prévu », qui était de 664.000 euros par an, mais précise que « l’Etat a néanmoins voté contre à chaque fois qu’il en a eu l’occasion, depuis qu’il est devenu actionnaire de PSA ».

De son côté, PSA a rappelé mercredi que « Philippe Varin avait volontairement renoncé aux conditions initiales et contractuelles de son régime de retraite supplémentaire, s’en remettant au Conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën ».

En outre, « le Conseil a réformé ce régime début 2014, conformément aux recommandations Afep/Medef, conduisant à une réduction de moitié des droits contractuels » de M. Varin, a précisé cette instance dans un communiqué.

PSA souligne que « Philippe Varin remplit toutes les conditions d’éligibilité à ce régime de retraite collectif ».

Un poste très opportun

Le communiqué du constructeur automobile reste toutefois muet sur un volet des informations de Deontofi.com, le fait que pour bénéficier d’une retraite chapeau après la réforme, M. Varin aurait dû rester chez PSA pendant cinq ans, soit jusqu’au 1er juin 2014.

Or, son mandat a pris fin le 31 mars 2014, lorsque Carlos Tavares a pris la présidence du directoire de l’entreprise.

Selon la direction de la communication de PSA, M. Varin est resté salarié de PSA jusqu’au 30 juin 2014, en tant que chargé de mission, pour boucler la recapitalisation de l’entreprise lancée pendant son mandat: l’arrivée au capital du Chinois Dongfeng et de l’Etat français, chacun à hauteur de 14%.

« M. Tavares lui a généreusement donné une mission complètement bidon à effectuer pendant trois mois pour qu’il arrive à boucler les cinq ans de présence qu’il lui fallait pour toucher ce fameux magot », a réagi Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT, en faisant part de son « écoeurement » et de sa « révolte ».

Pour sa part, Jacques Mazzolini, délégué syndical central CFE-CGC, a indiqué que l’information sur la retraite chapeau de M. Varin avait « suscité beaucoup d’émoi parmi les salariés, qui sont dans une période où l’entreprise se reconstruit mais où malgré tout on leur demande toujours de consentir des efforts ». En outre, « l’image qu’ils avaient de leur PDG précédent n’était pas forcément celle de la réussite », a-t-il estimé.

(Avec AFP)

http://www.challenges.fr/france/20150507.CHA5594/la-retraite-chapeau-de-l-ex-patron-de-psa-divise-le-gouvernement.html#player_load

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