Y’en a marre de la crise

Posté par ippolito le 19 mars 2014

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Niveau record de défaillances d’entreprises en 2013

Le nombre d’entreprises qui se sont déclarées en cessation de paiement a retrouvé en 2013 son niveau record de 2009. Soit 63.100 cas en 2013 contre un niveau moyen de 59.000 depuis 2010, selon Deloitte ce 18 mars.

Le nombre d’entreprises qui ne peuvent plus payer leurs créanciers a culminé en 2013. En atteste le rapport annuel du cabinet Deloitte (1) sur ce sujet, paru ce 18 mars. « L’incidence de la crise sur l’économie, la santé des entreprises et l’emploi perdure depuis cinq ans », note le cabinet.

En 2013, les défaillances d’entreprises, qui s’étaient accélérées fin 2012, ont continué de se multiplier. Voici les principaux chiffres à retenir de cette étude.

> 63.100 défaillances

C’est le nombre total de défaillances d’entreprises en 2013, sur 2,69 millions recensées en France. Il approche de son niveau record de 2009, de 63.700. Par rapport à 2012, il augmente de 3%.

Cela veut dire que 63.100 établissements ont obtenu d’être placés en procédure de sauvegarde, en redressement ou en liquidation judiciaires. Cela ne signifie pas que ces entreprises ont fermé leurs portes.

> 99% de petites structures

Sur les 63.100 défaillances, 99% sont des entreprises de moins de 50 salariés. 32 sont des entreprises de plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires (37 en 2012), et 575 des structures qui comptent plus de 50 salariés. Parmi elles, des grands noms comme Virgin, Fagor-Brandt, Mory Ducros ou Kem One.

Ce ratio fait dire à Deloitte que le fossé se creuse entre entreprises qui innovent et exportent d’un côté, et PME et ETI dont les marges se sont détériorées de l’autre.

> 270.000 emplois menacés

Les entreprises qui ont entamé des procédures judiciaires en raison de leur incapacité à honorer leurs dettes emploient 270.000 salariés qui se retrouvent, de fait, menacés.

(1) Enquête réalisée par Deloitte Finance et Altares en janvier et février 2014, en interrogeant quinze tribunaux de commerce, et en collectant tous les jugements de 2013 en matière commerciale.

http://www.bfmtv.com/economie/niveau-record-defaillances-dentreprises-2013-735050.html

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Y’en a marre de la crise

Posté par ippolito le 14 mars 2014

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L’économie française est encore loin de la reprise

Certes, le gouvernement a atteint sa prévision de croissance pour 2013, et ce porurrait être le cas en 2014. Pour autant, il n’est pas possible de parler de reprise tant que le PIB ne progresse pas à un rythme suffisant pour être à l’origine de créations d’emplois en nombre significatif, permettant de faire reculer le chômage. Par Sylvain Fontan, économiste

Selon l’INSEE (Institut Nationale de la Statistique et des Etudes Economiques), la croissance économique française pour 2013 s’élève à +0,3%. Supérieur à la majorité des prévisions (gouvernement, instituts de conjoncture), ce résultat est essentiellement dû à un quatrième trimestre 2013 meilleur qu’anticipé (+0,3%). Néanmoins, loin de pouvoir parler de reprise ou même de rebond, il s’agit toutefois d’un léger rattrapage qu’il convient d’analyser pour ce qu’il est et dans toute sa complexité.

Eléments de compréhension

Les notions de PIB et de croissance économique sont liées mais différentes. En effet, la « croissance économique » renvoie à l’évolution du Produit Intérieur Brut (PIB) d’un pays. Le « PIB » représente la richesse d’un pays, c’est-à-dire qu’il évalue la valeur des biens et des services produits au niveau d’un pays.

Ainsi, la « croissance du PIB » indique l’évolution de l’accumulation de richesses au sein d’une économie, il évalue donc la création de richesses pendant une période donnée (généralement annuelle ou trimestrielle).

Par conséquent, le PIB (ou son évolution, c’est-à-dire la croissance économique) est représentatif de l’activité économique et il constitue une grandeur synthétique permettant d’apprécier les résultats de l’activité économique d’un pays à travers la production.

Il est d’usage d’identifier quatre grandes composantes de la croissance économique d’un pays :

Consommation ;
Investissement ;
Variations de stocks (entrées moins sorties de biens et d’actifs) ;
Solde commercial (exportations moins importations).

Les chiffres et les faits

L’observation des composantes de la croissance au quatrième trimestre 2013 (2013T4) fait apparaître une légère amélioration. En effet, après une croissance atone au troisième trimestre (+0% en 2013T3), la croissance a progressé de +0,3% en 2013T4:

après sept trimestres de recul de l’investissement (depuis le printemps 2012), l’investissement progresse (+0,6% en T4 contre -0,3% en T3) ;
idem pour la consommation des ménages (+0,5% en T4 contre +0,1% en T3) ;
les exportations rebondissent également (+1,2% en T4 contre -1,6% en T3) alors que parallèlement les importations décélèrent (+0,5% en T4 contre +0,8% en T3), permettant ainsi au solde commercial de progresser de +0,2% en T4 contre -0,7% en T3.

En revanche, après avoir fortement stocké en 2013T3 (+0,6%), les entreprises ont déstocké au cours du quatrième trimestre (-0,3%).

Le bon résultat du dernier trimestre 2013 valide les prévisions du gouvernement pour 2014. Une fois n’est pas coutume et cela est suffisamment rare pour être souligné ; dont acte. En effet, il convient d’observer qu’avec un « acquis de croissance » de +0,3% l’objectif du gouvernement d’atteindre un taux de croissance de +0,9% en 2014 paraît parfaitement plausible.

En d’autres termes, si l’activité économique reste au premier trimestre 2014 au même niveau enregistré au quatrième trimestre 2013 (acquis de croissance), il suffit que la croissance du PIB atteigne ensuite +0,2% seulement par trimestre pour que la richesse nationale produite au cours de 2014 atteigne +0,9%.

Le détail des composantes est moins encourageant

L’analyse de l’évolution des composantes souligne une situation plus contrastée qu’il n’y paraît. En effet, si le chiffre global de +0,3% de croissance en 2013T3 est de bon augure pour 2014, permettant ainsi au pays de débuter l’année sur un bon acquis de croissance, le détail des composantes de ce chiffre global est moins encourageant :

La hausse de la consommation est probablement temporaire car elle repose essentiellement sur (1) des commandes et des achats réalisés en anticipation de la hausse de la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) au 1er Janvier 2014, sur (2) le déblocage de l’épargne salariale (l’Etat ne pouvant plus stimuler la consommation, les ménages doivent « se payer » leur consommation) et enfin sur (3) la fin du bonus-malus automobile au 1er Janvier qui a incité à accélérer des décisions d’achats qui ne se reproduiront pas en début 2014.

Par conséquent, le rebond de consommation en 2013T4 n’est pas certain d’être transformé en 2014T1 (sauf si l’hiver arrive brutalement et stimule la consommation d’énergie) à fortiori avec la hausse de la TVA et la baisse annoncée des dépenses publiques et celle du chômage qui vont mécaniquement peser sur la consommation via la baisse du moral et du pouvoir d’achat des ménages.

La reprise de l’investissement n’est pas nécessairement synonyme de reprise cyclique mais peut renvoyer à une reconstitution des stocks. En outre, là aussi il peut y avoir un effet d’anticipation lié au durcissement des normes antipollution sur les camions neufs intervenu au 1er Janvier 2014, incitant ainsi à reconstituer la flotte de camions, pouvant présager d’un contrecoup au cours des deux premiers trimestres 2014.

Egalement, le taux d’utilisation des capacités de production (machines et équipements) est tellement bas que les entreprises sont mécaniquement incitées à en renouveler un certain nombre. Plus positivement, l’investissement en France peut bénéficier d’un environnement économique international relativement plus dynamique, potentiellement susceptible d’enclencher un cercle vertueux.

Seule la mise en place d’une politique favorable à l’investissement est susceptible de créer les conditions nécessaires à un rebond robuste et pérenne (ex : Pacte de responsabilité annoncé début Janvier 2014 par le Président de la République française). Notons enfin que cet aspect est le plus urgent pour une reprise économique globale du pays et qu’il correspond pour partie à une reprise mécanique attendue (voir analyse de ce point fondamental).

Les bons chiffres trimestriels du solde commercial lié aux exportations sont souvent liés aux variations de stocks. Cette notion un peu technique est pourtant fondamentale. En effet, ce qui engendre en substance l’évolution positive des exportations est essentiellement la vente d’Airbus. Or, il convient de rappeler que les Airbus sont assemblés en France, mais avant d’être assemblés, la France importe (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni…), formant ainsi des stocks.

Puis, une fois assemblés, la France exporte les Airbus, ce qui correspond à un déstockage parallèle des importations d’équipements divers préalables. Par conséquent, la forte hausse des exportations au cours du quatrième trimestre 2013 est liée au fait que la France a vendu beaucoup d’Airbus qui se traduit par un phénomène déstockage.

En effet, lorsque les variations des stocks sont intégrées aux chiffres du solde commercial, alors les deux contributions se compensent et la contribution nette finale est nulle. Toutefois, le redémarrage des partenaires commerciaux et des échanges internationaux devrait permettre au commerce extérieur français (dans un contexte de demande intérieure toujours faible) de contribuer pour près de 50% aux chiffres de croissance de 2014.

Reprise économique et sorte de crise ?

Malgré une amélioration, il n’est pas possible de parler de reprise, ni même de rebond. En effet, +0,3% de croissance au troisième trimestre 2013 (c’est-à-dire +1,2% en rythme annuel) renvoie au rythme moyen de croissance que la France peut envisager si tout va bien (croissance potentielle).

Or, avec ce surplus de croissance, la France revient fin 2013 tout juste au niveau de production que le pays avait fin 2007/début 2008. Dès lors, si la crise est « effacée » en termes absolus, la France produit aujourd’hui autant qu’il y a 6 ans alors qu’entre-temps la population française est plus nombreuse (+700’000 habitants) et plus productive.

Une richesse par habitant en baisse de 2,5% par rapport l’avant crise

Par conséquent, la richesse par habitant est inférieure de -2,5% qu’elle ne l’était avant crise et le niveau absolu de production devrait être beaucoup plus élevé. En d’autres termes, la France n’a pas besoin d’autant de personnes aujourd’hui pour produire autant qu’il y a 6 ans, ce qui explique le niveau élevé du chômage.

Le pays n’a pas réussi à mettre en place des mesures aptes à stimuler suffisamment sa croissance économique pour réellement effacer les effets de la crise économique. Dans ces conditions, parler de reprise est pour le moins maladroit, voire fallacieux; il est tout au plus possible de parler de rattrapage d’une situation antérieure.

La fin de la cris quand le chômage sera retombé à son niveau de 2007
La récession est passée mais la crise est toujours là. En effet, la récession, c’est-à-dire la diminution du niveau d’activité et donc la destruction de richesses, n’est plus à l’ordre du jour car la croissance économique lors des trimestres prochains sera probablement positive.

Néanmoins, il sera possible de parler de fin de crise lorsque la France aura retrouvé le niveau de chômage qui prévalait fin 2007 (c’est-à-dire 7% de la population active), alors qu’actuellement ce niveau est 4 points au-dessus à 11% de la population active. Notons enfin, que contrairement aux récessions passées (ex : 1974 avec le choc pétrolier ou en 1992 avec la crise du système monétaire européen) il avait fallu environ 6 trimestres pour revenir au niveau de PIB d’avant crise, alors qu’il aura fallu cette fois à la France 24 trimestres, ce qui souligne avec acuité la profondeur des difficultés auxquelles est confronté le pays.

Emploi et inversion de la courbe du chômage

La France a créé 14.700 emplois au cours du quatrième trimestre 2013. Ce bon résultat apparent est probablement lié à l’effet de l’accélération des dispositifs d’emplois aidés de fin d’année pour atteindre l’objectif annoncé par la majorité au pouvoir d’inverser la courbe du chômage.

Cependant, ces emplois aidés se substituent en partie à d’autres types d’embauches, et notamment dans le secteur marchand concurrentiel créateur de richesses. En outre, les créations d’emplois de 2013T4 réfèrent essentiellement à des emplois intérimaires, c’est-à-dire extrêmement précaires.

Ainsi, si la France a signé en rythme annuel 21 millions de contrats en 2013, 85% d’entre eux étaient en CDD (Contrats à Durée Déterminée) et les 2/3 étaient des CDD de moins d’un mois. Ainsi, ces emplois alimentent certes la création d’emploi totale sur un trimestre, mais pas sur une année où la France a fondamentalement détruit de l’emploi.

Une inversion de la courbe du chômage improbable en 2014

L’inversion de la courbe du chômage pour 2014 semble d’ores et déjà très improbable. Les prévisions économiques sont toujours difficiles à effectuer mais en l’espèce, et comme c’était déjà le cas en 2013 avec la promesse gouvernementale, aucun élément n’est susceptible d’émerger pour accréditer la thèse d’une diminution du chômage en 2014. En effet, le gouvernement table sur +0,9% de croissance en 2014, et les estimations indépendantes oscillent entre +0,7% et +1,3%. Or, même avec +1,3% (estimation haute et probablement très optimiste), l’économie française ne crée pas suffisamment d’emplois pour stabiliser le chômage.

Compte tenu de la structure démographique et de la productivité de la France, seul un taux de croissance de +1,5% par an au minimum peut permettre de stabiliser le chômage (et au-dessus pour le faire diminuer). Dès lors, le gouvernement peut certes continuer sa stratégie visant à créer énormément d’emplois aidés, et réussir ponctuellement à stabiliser le chômage, mais cela sera non pérenne ; et s’il diminue son rythme d’emplois aidés alors le chômage va inexorablement continuer à augmenter.

Enfin, notons que l’emploi est une variable retardée de l’activité comprise entre 6 et 9 mois. Dès lors, même en cas de reprise, il faudra observer une période de latence avant que cela se traduise par une diminution du taux de chômage.

Trois conditions pour évoquer une reprise

Trois conditions sont nécessaires pour pouvoir évoquer une reprise de l’économie française :

1) Une accélération de la croissance économique significative (rythme trimestriel moyen au moins égal à +0,4%) et durable (plusieurs trimestres) ;

2) Que l’accélération de la croissance soit soutenue par l’investissement privé (et pas par la consommation ou les dépenses publiques), et là aussi de manière robuste et sur plusieurs trimestres ;

3) Enfin que tout cela se traduise pour une diminution du chômage via une création significative dans le secteur privé.

Une comparaison avec l’Allemagne très éclairante

La comparaison avec l’Allemagne est très éclairante. En effet, alors que l’Allemagne connaît en 2013T4 un taux de croissance comparable à celui de la France avec +0,4%, le pays bénéficie d’un taux de chômage beaucoup plus faible (deux fois moins élevé). Cette différence est liée au fait qu’il ne suffit pas de regarder les chiffres uniquement du dernier trimestre mais il convient d’observer la séquence depuis la crise.

Dans ce cadre, l’Allemagne produit 2,5 points de plus de PIB en 2013 qu’en 2007, c’est-à-dire que ce pays produit plus avec une population qui décroît, alors que la France produit autant en 2013 qu’en 2007 avec une population plus nombreuse.

Par conséquent et globalement, l’Allemagne est sortie de crise avec un chômage qui diminue plus facilement du fait de réformes profondes réalisées avant le déclenchement de la criseet d’une population active moins dynamique. En outre, au niveau du PIB par tête (c’est-à-dire la richesse par habitant), en 2013 ce dernier est inférieur de 2 points de PIB à celui de 2007 en France, quand les allemands sont 5% plus riches qu’en 2007.

Par conséquent, le différentiel entre la France et l’Allemagne se creuse : alors qu’en 2005 les habitants des deux pays produisaient une richesse équivalente (28’000 euros par habitants), l’Allemagne affichera en 2015 un PIB/tête de 31’500 euros contre seulement 28’000 euros en France. L’écart de 10% souligne la divergence de résultat et du retard pris par la France avec son incapacité à adapter ses structures économiques et sociales à la mondialisationviades réformes structurelles d’envergure. Le pays paye ainsi clairement ses errements passés et son incurie politique et économique.

Des éléments arithmétiques négligés

Enfin, notons des éléments historiques et arithmétiques trop souvent négligés ou ignorés :

D’un certain point de vue, la France est potentiellement toujours en récession. En effet, les chiffres du dernier trimestre 2013 ne sont pas encore totalement consolidés. En d’autres termes, il est possible qu’ils soient révisés (à la hausse mais plus probablement à la baisse) dans quelques mois ; comme c’est le cas depuis plus de 20 ans ou en moyenne la croissance du PIB est réévaluée à plus ou moins 0,3 points. Dès lors, d’une croissance positive de +0,3%, il se peut que la croissance ait été en réalité de 0% en 2013.

Même sans cet élément de révision des statistiques à postériori, la France est toujours en récession dans les faits. Si la croissance du PIB en volume est positive, la croissance du PIB par habitant est négative. En effet, alors que la croissance économique annuelle est de +0,3%, la croissance de la population est de +0,5. Dès lors, l’accumulation de richesse par tête est négative (+0.3% moins +0,5%) et s’élève à -0,2%, ce qui indique en réalité un appauvrissement.

En outre, les prévisions pour 2014 sont positives mais soulignent un déséquilibre intenable. En effet, avec une croissance prévue de +0,9% en 2014, cela signifie que la France va s’enrichir d’environ +18 milliards d’euros au cours de l’année. Or, en parallèle, la France va « financer » cette croissance via un déficit d’environ 4% du PIB, soit près de 80 milliards d’euros de dette publique supplémentaire.

En d’autres termes, au cours de l’année 2014, la France va créer 18 milliards d’euros supplémentaires en s’endettant de 80 milliards d’euros. la simple mise en parallèle de ces chiffres souligne la problématique fondamentale à laquelle la France est confrontée. A titre d’exemple, 80 milliards d’euros de déficit public correspond au salaire de 1,5 millions de fonctionnaires qui sont financés à crédit et dont le paiement repose sur les jeunes générations et celles à venir.

Plus d’informations sur le blog de l’Economiste

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140312trib000819576/l-economie-francaise-est-encore-loin-de-la-reprise.html

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Y’en a marre du manque de compétitivité et du niveau élevé de la dette

Posté par ippolito le 7 mars 2014

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L’Europe place l’économie française sous surveillance renforcée

CARTON ROUGE – La Commission européenne a épinglé son manque de compétitivité et le niveau élevé de sa dette. L’info. Au même titre que l’Espagne et l’Irlande, l’économie française est désormais un sujet de préoccupation pour l’Union européenne.

La Commission européenne a décidé mercredi de placer la France sous surveillance renforcée, après avoir une nouvelle fois épinglé son manque de compétitivité et le niveau élevé de sa dette. Paris n’a pas tardé à répondre, promettant de « poursuivre ses efforts ». « Le gouvernement est engagé à poursuivre son effort de rétablissement des comptes publics jusqu’à la fin du quinquennat, en faisant porter l’intégralité des efforts sur la réduction de la dépense publique à partir de 2015, avec au moins 50 milliards d’euros d’économies prévues », ont réagi les ministres de l’Economie et du Budget dans un communiqué commun. Ce qui est reproché à la France

L’économie française inquiète la Commission européenne en raison de son manque de compétitivité, d’un coût du travail trop élevé et d’une dette publique qui ne cesse d’enfler. Sans oublier un rythme de réforme jugé trop lent pour redresser la barre. « Le déficit commercial qui ne cesse de se creuser reflète la perte continue des parts de marché à l’exportation », analyse la Commission.

« Malgré les mesures prises pour favoriser la compétitivité, jusqu’à présent, le rééquilibrage est limité. (…) Le coût du travail reste élevé et pèse sur les marges des entreprises », souligne -t-elle dans son rapport. Ce que la Commission attend de la France. Quelle joue sur deux tableaux : qu’elle réduise son déficit budgétaire, ce qui signifie de réduire ses dépenses mais pas seulement. Pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise, il est également demandé à la France de mener d’importantes réformes pour rendre son économie plus compétitive.

La France avait déjà été avertie. Bruxelles va scruter avec encore plus d’attention les comptes de la France, d’autant que cette dernière a déjà utilisé son joker en obtenant en mai 2013 un délai supplémentaire pour repasser sous la barre des 3% de déficit. Sauf que d’après les derniers calculs de Bruxelles, ce dernier avoisinera les 3,9% en 2015n alors qu’il est censé repasser sous la barre des 3%. Mais elle n’est pas un cas isolé

. Dans son malheur, la France n’est pas seule à se voir tirer les oreilles par Bruxelles. Car sur les 17 pays de la zone euro, 14 sont en situation de déséquilibre économique. C’est notamment le cas de la Croatie, la Slovénie et l’Italie, qui sont dans une situation pire que la France et font face à des déséquilibres jugés « excessifs » qui requièrent également une surveillance renforcée.

http://www.europe1.fr/Economie/L-Europe-place-l-economie-francaise-sous-surveillance-renforcee-1905199/

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Y’en a marre du pacte de responsabilité et de ses effets très limités sur l’emploi

Posté par ippolito le 4 mars 2014

Pacte de responsabilité : des effets sur l’emploi très limités

Le Haut Conseil du financement de la protection sociale a simulé les retombées économiques d’une baisse de 10 milliards des charges patronales.

Quels seront les effets du pacte de compétitivité de François Hollande ?

C’est la question à laquelle le Haut Conseil de la protection sociale s’est attelé. Chargée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault en décembre d’un nouveau rapport sur le financement de la protection sociale, cette instance – regroupant des personnalités qualifiées (économistes) et les partenaires sociaux – a tenu compte des annonces de François Hollande et a étudié différents scénarios de baisse de charges patronales, qu’elle doit soumettre à ses membres mercredi.

Ce travail devrait inspirer le gouvernement pour dessiner le dispositif exact des quelque 30 milliards de baisse des cotisations patronales du pacte de responsabilité. Le dispositif final qui sera retenu est loin d’être neutre, car ses effets sur l’emploi varieront en fonction de son ciblage.

Le Medef et la CFDT se sont déjà prononcés publiquement en faveur du maintien du CICE, ce crédit d’impôt compétitivité-emploi de 20 milliards d’euros calculé sur la masse salariale de l’entreprise pour les salaires inférieurs à 2,5 smic.

Si cette proposition était retenue par le gouvernement, il resterait donc 10 milliards de plus à rajouter. Cela tombe bien puisque le Haut Conseil a justement étudié les conséquences de trois scénarios de baisse de 10 milliards des cotisations employeurs (0,5 point de PIB), venant s’ajouter aux allègements « Fillon » déjà existants sur les salaires allant jusqu’à 1,6 smic. Sans surprise, c’est le schéma qui concentre les allègements sur les emplois les moins qualifiés qui se révèle le plus prometteur pour la création d’emplois. Ce qui ne veut pas dire pour autant que c’est le plus souhaitable en matière de compétitivité.

Scénario numéro 1. Diminution uniforme des charges sur l’ensemble des salaires. Cette option permettrait de baisser de deux points le taux de cotisations patronales. Selon les modèles macroéconomiques utilisés par le Haut Conseil, elle pourrait générer de 0,3 point à 0,8 point de PIB à l’horizon de 5 ans. Côté emploi, cela permettrait d’en créer ou d’en préserver de 134 000 à 214 000. Un chiffre apparemment bien loin du million évoqué par le patronat. Mais le Medef conditionne l’atteinte de cet « objectif » à une baisse de l’ensemble des prélèvements (cotisations + impôts) de 60 milliards sur les entreprises.

Scénario numéro 2. Concentration de l’allègement sur les salaires moyens. Les allègements de charges existants seraient accentués et prolongés sur les salaires au-delà de 1,6 smic brut, jusqu’à 2,09 smic (3 000 euros brut). Une hypothèse un peu plus favorable à l’emploi avec de 5 000 à 37 0000 emplois supplémentaires par rapport au scénario 1.

Scénario numéro 3. Concentration sur les bas salaires. Au niveau du smic, les allègements seraient augmentés de 7,4 points. Les allègements seraient étendus de 1,6 smic actuellement à 1,75 smic (2 500 euros brut).

Ce qui ne va pas sans poser des problèmes techniques, puisque les cotisations de sécurité sociale à ce niveau de salaire ont déjà quasiment disparu. Ce dernier scénario serait le plus favorable à l’emploi avec de 15 000 à 160 000 emplois supplémentaires créés ou maintenus par rapport au scénario 1 selon les modèles de simulations retenus.

L’impact économique de ces trois scénarios serait en revanche à relativiser, puisqu’il doit être financé par une baisse des dépenses publiques. Une baisse qui peut être plus ou moins défavorable à l’activité en fonction des coupes qui seront opérées.

En revanche, si les scénarios les plus favorables à l’emploi se vérifiaient, l’effort de financement pour la puissance publique serait plus que compensé, à terme, grâce aux indemnisations de chômage évitées et aux rentrées de cotisations.

Enfin, quel que soit le scénario retenu, le Haut Conseil du financement de la protection sociale ne manque pas de relever qu’une baisse supplémentaire des charges de 10 milliards ne va pas intégralement dans la poche des entreprises. Une partie de l’argent sera récupérée par l’État via l’amélioration des profits prélevés par l’impôt sur les sociétés (IS).

Une somme estimée à environ 25 % de l’allègement de charges initial, soit 2,5 milliards d’euros en moins. Au final, le gain des entreprises se limite donc à 7,5 milliards. Un chiffre cohérent avec les estimations du gouvernement de « 5 à 10 milliards » supplémentaires d’efforts à fournir sur les finances publiques pour boucler le pacte.

http://www.lepoint.fr/economie/pacte-de-responsabilite-des-effets-sur-l-emploi-tres-limites-25-02-2014-1795607_28.php

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Y’en a marre du pacte de responsabilité

Posté par ippolito le 31 janvier 2014

Pourquoi le pacte Hollande va accroître le chômage

Des réformes de structures sont possibles, mais pas dans l’environnement macro-économique actuelle: le pacte de responsabilité va accentuer le marasme économique et faire monter le chômage. par Jean-Pierre Raugel, docteur en économie

 En décembre 2011 et février 2012 la Banque Centrale Européenne a prêté environ mille milliards d’euros aux banques commerciales pour trois ans au taux privilégié de 1 % dans le cadre du programme LTRO1. L’espoir qu’une partie de cette somme serait prêtée aux entreprises et aux ménages a été déçu2. La BCE a constaté que la « restriction des conditions d’accès au crédit » de la part de ces établissements était « restée stable », mais a reconnu qu’en tout état de cause la demande de crédit avait significativement baissé3.

Un véritable piège à liquidités

Ce type de comportements manifeste l’existence de ce que les macroéconomistes appellent un « piège à liquidités ». Il y a plusieurs explications à cette réticence à investir ou à consommer qui freine la circulation de la monnaie à la sortie de graves crises financières : 

certains ménages, entreprises et institutions financières pensent principalement à se désendetter, les perspectives financières de certains autres sont trop sombres pour qu’ils puissent envisager d’investir ou d’accroître leur consommation, la faiblesse de l’inflation réduit l’incitation de tout le monde à dépenser. 

Cette prudence vertueuse à l’échelle de chaque agent économique a des conséquences collectives fort dommageables, puisque la prudence des uns fragilise les autres et conduit à une interminable stagnation telle que celle que le Japon a subie à partir du milieu des années 1990.

Les taux d’intérêt zéro ne relancent ni la consommation ni l’investissement

On reconnaît un piège à liquidités au fait que même un taux de refinancement des banques par la banque centrale de 0% ne suffit pas à relancer la consommation et l’investissement. C’est ce qui se passe actuellement dans la zone euro, où le PIB de la locomotive allemande n’a crû que de 0,4 % en 2013, bien que la BCE ait porté son taux à 0,5 % puis 0,25 % au cours de cette année.

Ce rappel historique permet de juger des perspectives de succès du pacte de responsabilité proposé aux entreprises par François Hollande. Au nom de quoi peut-on espérer que les entreprises seront plus disposées à investir la manne qui leur est offerte en 2014 qu’en 2012, que le piège à liquidités est moins implacable qu’il l’était alors ?

Certes, Mario Draghi a protégé les marchés des dettes souveraines des pays de la zone euro des conséquences de leurs piteuses performances macroéconomiques. Mais, pour le reste, la gestion de la crise de la zone euro a encore plus enfermé notre pays dans un piège à liquidités : 

le chômage n’a cessé de croître, la poursuite des mesures d’économie budgétaire a aggravé le moral des ménages à revenus petits et moyens et les a conduits à encore plus de prudence, la locomotive allemande est presque aussi poussive qu’elle l’était en 2012 et la situation des autres pays membres est globalement aussi détériorée.

Pourquoi embaucher sans perspective débouchés?

Pourquoi devrions-nous croire dans ces conditions que les chefs d’entreprise français seront assez naïfs pour investir et embaucher massivement alors que les perspectives d’accroissement de leurs débouchés sont limitées ? Il ne suffit pas pour cela que le chef de l’État tienne un discours qui leur plaise. Ce ne sont pas des corbeaux et François Hollande est un piètre renard.

Rien à voir avec l’Allemagne

Mais, nous dira-t-on, François Hollande ne fait qu’appliquer les recettes de son camarade Schröder. Il n’y a donc aucune raison pour que ce qui a marché en Allemagne échoue en France. 

Que nenni ! Il y en a une, et de taille ! Quand le chancelier allemand a mis en œuvre son Agenda 2010, la consommation et les importations des autres pays de la zone euro augmentaient régulièrement. À tel point que la part des exportations dans le PIB est passée de 36 % en 2002 à 48 % en 2008, et celle de la balance courante de 2 % à 7 %. 

Autrement dit, la cure d’austérité de la fourmi allemande a réussi parce que l’accroissement des achats des cigales a compensé l’asthénie de son marché intérieur générée par la stagnation du revenu de ses salariés et la paupérisation de la fraction la plus vulnérable d’entre eux. Or, tous les pays membres sont devenus entre temps des fourmis. Il n’est donc plus possible de contourner le piège à liquidités en vendant dans les pays voisins.

Une croissance encore timide aux Etats-Unis et au Japon, grâce aux recettes keynésiennes

Certes, la croissance repart aux États-Unis et au Japon, grâce aux dispositifs néo-keynésiens dont François Hollande ne veut pas entendre parler, mais elle y est encore timide. 

Certes, la Chine continue à investir et sa classe moyenne à émerger, mais à un rythme moindre qu’auparavant. Ce n’est donc pas non plus vers ces pays que nous pouvons escompter un accroissement de nos exportations justifiant des embauches et des investissements massifs.

Le pacte de responsabilité ne va pas faire baisser le chômage, il va l’accroître

Quelles seront donc les conséquences du pacte de responsabilité pour les années à venir ? Il va provoquer en 2014 une augmentation du chômage supérieure à celle qui était prévue par l’INSEE et par l’UNEDIC, puisque l’aggravation concomitante de la rigueur budgétaire ne sera pas encore compensée par les maigres effets positifs qu’on peut en attendre. 

Il est certes probable qu’il contribuera à créer quelques emplois en 2015 et en 2016, mais cela ne sera pas suffisant pour contrebalancer l’impact calamiteux de la contraction budgétaire sur le moral des ménages, elle-même d’ailleurs accentuée par la fin du répit de deux ans accordé par la Commission Européenne aux pays dont le déficit budgétaire est supérieur à 3 %4. En fin de compte, le marché de l’emploi ne retrouvera pas son niveau de janvier 2014.

Des réformes de structure, oui, mais avec une autre environnement macro-économique

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas engager des réformes de structure en France. Mais il s’agit d’un programme microéconomique qui ne peut être entrepris avec succès que dans un environnement macroéconomique aussi favorable que celui dont avait bénéficié l’Agenda 2010.

À cet égard, la plus grave erreur des dirigeants de la zone euro a consisté à croire que l’indéniable succès microéconomique de l’ordolibéralisme rhénan justifiait son application mécanique à la résolution de problèmes macroéconomiques. Cette confusion est comparable, ceteris paribus, à celle qui consisterait à se protéger des inondations fluviales en installant des membranes dépolluantes dans les cours d’eau.

Faire le lit de l’extrême droite

L’échec du pacte de responsabilité pourrait avoir de graves conséquences pour notre pays. Non seulement il privera d’emploi des dizaines de milliers de nos compatriotes et accentuera la sensation de perte de contrôle de leurs propres vies des ménages à petits et moyens revenus, mais encore il les jettera dans les bras de l’extrême-droite.

Des solutions macro-économiques

Or il y a des solutions macroéconomiques à la crise de la zone euro, en partant de ses deux principales caractéristiques : ses membres sont étroitement interdépendants et fortement hétérogènes.

Relancer la consommation et les investissements dans les pays dont la situation est saine en acceptant que l’inflation y atteigne jusqu’à 4 % à 5 %5, afin de :

casser le piège à liquidités dans ces pays en y décourageant l’épargne,

offrir aux pays en difficulté un environnement aussi favorable que celui qui a permis à l’Allemagne de réussir sa propre cure d’austérité.

Appliquer aux pays en difficulté le programme « d’austérité équilibrée »6, dont les auteurs ont montré que la combinaison de deux mesures bénéficierait à chacun des pays membres, puisqu’elle réduirait l’incidence du piège à liquidités :

limiter le taux de réduction annuel des déficits budgétaires à 0,5 % du PIB,

retarder le lancement de ce processus pour certains pays.

Modifier les statuts de la BCE de telle manière que :

elle puisse intervenir comme prêteur en dernier ressort en faveur des États membres ;

elle ne soit pas autorisée à imposer aux États des taux de dévaluation interne qui compromettent leur sortie de crise dans un délai supérieur à deux ans afin de limiter le risque de généralisation du piégeage des liquidités ;

elle ne décide plus ses interventions enfonction de l’évolution de l’inflation dans la zone euro mais en fonction d’un objectif de croissance annuelle de son PIB nominal7,8, qui réduira la légitimité du recours à des mesures austéritaires en période dépressive, incitera à réduire l’inflation en période de surchauffe et laissera une marge de manœuvre étroite et contrôlée à la prise en compte de l’hétérogénéité des pays-membres.

Pierre-Jean Raugel
Docteur en économie

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140130trib000812836/pourquoi-le-pacte-hollande-va-accroitre-le-chomage.html

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Y’en a marre de l’évolution de la pauvreté

Posté par ippolito le 26 janvier 2014

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La pauvreté en France suit une tendance «très préoccupante», pointe l’Igas

Dans un document remis jeudi au Premier ministre, François Chérèque et Simon Vanackere dressent un bilan contrasté d’un an de plan contre la pauvreté. Pointant des avancées «inégales» et soulignant des évolutions «nécessaires».

Evolution «très préoccupante» de la pauvreté en France, souligne un rapport Igas remis par François Chérèque et Simon Vanackere au Premier ministre.

L’évolution de la pauvreté en France suit une tendance «très préoccupante», estime l’ancien secrétaire général de la CFDT François Chérèque, aujourd’hui membre de l’Inspection générale de l’action sociale (Igas), dans un rapport .

Dans ce document remis jeudi au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, l’ex-syndicaliste et un autre membre de l’Igas, Simon Vanackere, évaluent les résultats d’un an de plan contre la pauvreté – 61 mesures adoptées le 21 janvier 2013.

Tout deux font état d’une «forte mobilisation» des acteurs concernés et d’une appréciation «globalement positive» de la mise en oeuvre de ce plan, qui met l’accent sur la prévention, l’accompagnement, l’insertion et la gouvernance.

La mise en oeuvre du plan «est à ce stade globalement satisfaisante», mais «les avancées sont inégales» et «des évolutions sont nécessaires», estiment-ils cependant.

14,3% de personnes sous le seuil de pauvreté, au plus haut depuis 1997

Si les chiffres les plus récents datent de 2011, la situation de la pauvreté se dégrade depuis lors, notamment sous l’effet de la conjoncture économique, écrivent François Chérèque et Simon Vanackere.

Le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a atteint 14,3% (8,7 millions) en 2011, taux le plus haut depuis 1997, après une élévation continue depuis 2004, expliquent-ils.

Les témoignages d’associations et des chiffres plus récents mais parcellaires laissent penser que la situation s’est encore détériorée ces dernières années.

Ainsi, le nombre d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) a cru de 6,8% entre juin 2012 et juin 2013, après une hausse de 3,1% un an auparavant, écrivent les deux auteurs. Selon la Caisse d’allocations familiales (CAF), le nombre de bénéficiaires du RSA atteignait environ 2,25 millions de foyers résidant en France métropolitaine et dans les DOM à fin septembre 2013.

Hausse massive des demandes d’aide

Les centres communaux et intercommunaux d’action sociale constatent une hausse massive des demandes d’aide, notamment financière, et le Secours catholique fait état d’une progression du nombre de personnes soutenues de 0,6% depuis 2012, tandis que la part des ménages sans aucune ressource augmente.

Les Restos du coeur font, pour leur part, état d’une hausse de 5% des personnes accueillies entre les campagnes 2012 et 2013. « Le cap d’un million [de bénéficiaires] a été franchi dans nos centres», avait indiqué Olivier Berthe, le président de l’association, en décembre dernier.

La dégradation ces derniers mois des indicateurs de chômage de longue durée augure d’une augmentation du nombre de bénéficiaires des minima sociaux au cours des prochains mois, «et ce, indépendamment d’une éventuelle amélioration de la situation économique», ajoutent les deux inspecteurs de l’Igas.

Une situation qui touche de plus en plus d’enfants, en particulier ceux qui vivent dans des familles monoparentales.Pour un «choc de simplification» pour l’accès aux prestations
Les auteurs du rapport formulent plusieurs recommandations pour améliorer la mise en oeuvre du plan contre la pauvreté.

Ils plaident ainsi pour un «choc de simplification» pour faciliter l’accès aux prestations sociales. «Une gouvernance et un système social trop complexes génèrent à la fois de l’exclusion sociale (…) et des dépenses inutiles ou redondantes», écrivent-ils. «Les premières victimes en sont les plus démunis.»

François Chérèque et Simon Vanackere recommandent également de porter une attention particulière en 2014 à l’insertion par l’activité économique (IAE).

http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203263514369-la-pauvrete-en-france-suit-une-tendance-tres-preoccupante-pointe-l-igas-645042.php

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