Y’en a marre de la réforme des retraites, de la baisse de notre pouvoir d’achat et surtout des mensonges
Posté par ippolito le 10 septembre 2013
Retraites: une réforme ? Quelle réforme ?
Retraites. Cotiser davantage, plus longtemps et toucher moins… La réforme des retraites présentée par Jean-Marc Ayrault réussit l’exploit de mécontenter tout le monde, sauf le PS. Voici ce qui vous attend.
Le problème est posé depuis longtemps : comment rétablir l’équilibre du système des retraites, dont le besoin de financement passera de 15 milliards d’euros en 2013 à 20 milliards en 2020 (cette année-là, le déficit cumulé atteindre 200 milliards d’euros) ?
« La tâche n’est pas simple, reconnaît Jean-Marc Ayrault. C’est de ma responsabilité de rétablir durablement l’équilibre. » Pour y parvenir, le premier ministre avait plusieurs possibilités : augmenter le montant des cotisations, prolonger la durée de cotisation, repousser l’âge de départ à la retraite ou baisser les pensions (une solution politiquement impensable).
L’alignement des régimes du public et des régimes spéciaux sur ceux du privé aurait été la cerise sur le gâteau pour faire enfin disparaître ces différences (âge de départ à la retraite, taux de réversion, taux de remplacement, base de calcul) intolérables pour trois Français sur quatre !
Au lieu d’engager enfin une véritable réforme structurelle — en remettant son rapport, en juin 2013, Yannick Moreau, présidente de la Commission pour l’avenir des retraites, avait prévenu que ce n’était pas urgent, cela l’est encore moins à quelques mois des élections municipales et européennes —, Jean-Marc Ayrault a choisi une fois encore d’accroître les prélèvements… La voie de la facilité ! Il a en effet préféré augmenter les cotisations et allonger la durée de cotisation plutôt que toucher à l’âge de départ à la retraite. Une énième Rustine sur un pneu déjà bien abîmé !
Tout le monde sera mis à contribution, même si le gouvernement s’en défend : entreprises (celles-ci devraient toutefois bénéficier d’une compensation avec la baisse des cotisations d’allocations familiales), salariés et retraités. « Il est hors de question de recalculer ou de baisser les retraites ! Le gouvernement refuse de sous-indexer les pensions pour plusieurs années », promet pourtant Jean-Marc Ayrault.
Faux ! Le pouvoir d’achat des retraités, ainsi que celui des salariés, diminuera avec cette réforme. La revalorisation annuelle de la plupart des pensions pour tenir compte de l’inflation est repoussée du 1er avril au 1er octobre ; la majoration de 10 % dont bénéficiaient les retraités ayant élevé trois enfants ou plus sera réintégrée dans la base imposable.
Dès le 1er janvier 2014
Salariés et entreprises. Les cotisations salariales (tous les régimes seront concernés) et patronales augmenteront chacune de 0,15 point au 1er janvier 2014, puis de 0,05 point les trois années suivantes. Au total, ces deux hausses de 0,3 point devraient rapporter 4,4 milliards d’euros aux régimes de retraite en 2020. Avec, pour les salariés, une conséquence immédiate : une baisse de leur pouvoir d’achat.
Le gouvernement promet que l’impact sur la fiche de paye sera compris entre 2,15 euros par mois pour un smic en 2014 et 4,50 euros en 2017.
Certes, cela semble peu, mais cette augmentation s’ajoutera aux nombreuses autres de toutes sortes et notamment celle de la TVA, dès le 1er janvier 2014. Les entreprises devraient, quant à elles, bénéficier d’une baisse de charges, notamment des cotisations d’allocations familiales dès 2014, pour éviter une hausse du coût du travail et donc une baisse de compétitivité.
Congés maternité. Tous les trimestres pris au titre du congé maternité seront désormais comptabilisés. Les femmes ne bénéficiaient jusqu’à présent que de deux trimestres au maximum.
Temps partiel. À compter du 1er janvier 2014, les conditions de validation d’un trimestre seront assouplies : un trimestre sera acquis dès lors que le salarié aura perçu une rémunération équivalant à 150 heures payées au smic contre 200 auparavant.
Retraités. Le gouvernement poursuit son offensive antifamiliale. Les majorations de 10 % dont bénéficiaient les retraités ayant élevé trois enfants ou plus étaient jusqu’à présent exonérées d’impôts sur le revenu. Dès le 1er janvier 2014, elles seront intégrées dans la base imposable. « Cette mesure touchera principalement les retraités les plus aisés ayant eu trois enfants et plus », reconnaît-on à Matignon.
Le gouvernement a aussi décidé de repousser de six mois la date d’indexation d’une bonne partie des pensions : la revalorisation des retraites pour tenir compte de l’inflation passera du 1er avril au 1er octobre. Au total, Jean-Marc Ayrault compte récupérer 2,7 milliards d’euros en 2020. « On disait que les retraités seraient touchés… Non !
Les retraités voient la garantie de leur pouvoir d’achat et de leur pension », affirme Michel Sapin, ministre du Travail. Les intéressés auront une autre appréciation : le report de six mois de l’indexation d’une retraite équivalente au smic leur coûtera 168 euros par an pour une inflation de 2 %!
http://www.valeursactuelles.com/économie/réforme-quelle-réforme20130905.html
Publié dans Y'en a marre de François Hollande, Y'en a marre de la baisse de notre pouvoir d'achat, Y'en a marre de la pauvreté, Y'en a marre des impôts et des taxes, Y'en a marre des mensonges | Pas de Commentaire »