Y’en a marre Du CAC 40
Posté par ippolito le 15 janvier 2012
L’écart se creuse entre les patrons du CAC 40 et les salariés
Le décalage entre les grands patrons du CAC 40 et les salariés a continué de se creuser depuis cinq ans, avec une hausse de plus d’un tiers des rémunérations des dirigeants alors que les emplois précaires au sein des fleurons de l’économie ont progressé sur fond de chute de 30% des actions.
Malgré une crise financière qui couve depuis 2008 et des discours catastrophiques du monde économique, les sociétés françaises et surtout leurs patrons, se portent bien, selon une étude, présentée jeudi par l’agence de communication Euro RSCG C&0, qui a analysé les données financières des sociétés du CAC 40 entre 2006 et 2011.
Ces grandes entreprises, qui représentent les fleurons de l’économie française, ont créé de la richesse sur les dernières années: les marges opérationnelles ont augmenté de 13%, les bénéfices nets de 10% et la création de richesse proprement dite mesurée par le « cashflow » (trésorerie d’exploitation, ndlr), a crû de 22%.
Un tiers d’emplois précaires
Dans le même temps, l’indice phare de la Bourse parisienne, le CAC 40, a chuté de 30%, les actionnaires ont perdu au passage 18% de leur mise. Pis, plus d’un tiers des emplois dans les entreprises du CAC 40 est devenu « précaire », note l’étude.
Cette création de richesse a permis aux entreprises de se désendetter afin d’être moins dépendantes des banques et a également profité aux dirigeants qui ont vu leur rémunération augmenter de 34% sur cette période. Cette hausse s’est réalisée malgré les nombreux contrôles et garde-fous récemment mis en place pour éviter des hausses de salaires disproportionnés par rapport à la réalité économique, soulignent les auteurs de l’étude.
L’employé et l’actionnaire ont été, en revanche, moins choyés. Les salaires ont progressé de 13% entre 2006 et 2011 et la précarité a augmenté.
L’étude note en effet que si les effectifs ont augmenté de 10%, essentiellement entre 2008 et 2010, c’est dû avant tout à la multiplication des emplois précaires. « Plus d’un tiers des emplois du CAC 40 sont aujourd’hui dits « précaires » (CDD et stages, temps partiels subis, emplois en dessous du niveau de qualification) », soulignent les auteurs de l’étude.
Pas d’évasion fiscale
Quant à l’actionnaire il a perdu 18% de sa mise en Bourse entre 2006 et 2011, dans le sillage de la chute de 30% des cours de Bourse. Pourtant, les entreprises ont choisi d’augmenter de 31% la part du « cashflow » alloué à leurs actionnaires en maintenant les dividendes. Mais elles ont aussi procédé à des rachats d’actions, qui ont pénalisé les actionnaires.
Autre bémol, cette création de richesse n’a pas vraiment participé au rayonnement international des fleurons français ces cinq dernières. Ainsi, les grandes opérations de croissance externe se sont nettement ralenties. Seules deux grandes entreprises ont mené des acquisitions importantes, fait remarquer Bénédicte Hautefort, spécialiste des relations investisseurs chez Euro RSCG C&O. Elle cite le groupe pharmaceutique Sanofi qui a racheté l’entreprise de biotechnologies Genzyme et GDF Suez qui a intégré le britannique International Power (IP).
L’étude montre également que l’impôt payé par ces grandes entreprises du CAC 40 a progressé de 21% signe, selon Euro RSCG C&O, que la délocalisation fiscale n’est pas une réalité.
L’agence souligne par ailleurs que les grandes entreprises paient au total moins d’impôt que les PME du fait d’activités majoritairement situées à l’international où se réalise l’essentiel de leur croissance.
(AFP)
http://www.liberation.fr/economie/01012381535-l-ecart-se-creuse-entre-les-patrons-du-cac-40-et-les-salaries
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