Scandales des logements de fonction : souvenez-vous avant l’affaire Thierry Lepaon !
L’histoire se répète fâcheusement. L’affaire des travaux de rénovation de l’appartement de fonction du secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, financés à prix d’or (130.000 euros selon le Canard Enchainé) aux frais de la centrale syndicale, n’est malheureusement que le énième scandale qui éclabousse les logements de fonction de nos responsables politiques et syndicaux. Tour d’horizon (non exhaustif) des polémiques les plus retentissantes de ces dernières années.
Quand Fadela Amara hébergeait son frère face à la Tour Eiffel
En 2010, Fadela Amara , alors secrétaire d’Etat à la Ville du gouvernement Sarkozy, est épinglée par le Canard Enchainé, au motif que celle-ci héberge son frère dans son appartement de fonction de 120 mètres carrés, situé en plein cœur du 7ème arrondissement, avec vue imprenable sur la Tour Eiffel. La frère y bénéficiait notamment d’un cuisinier et d’un maître d’hôtel, tandis que la secrétaire d’Etat continuait à vivre dans son HLM dans le 13ème arrondissement pour lequel elle payait un surloyer. A l’époque la ministre reconnaît aussitôt les faits.
Trop bien logé… le directeur de cabinet de Christine Boutin contraint à la démission
Fin 2007, c’est le directeur-adjoint du cabinet de Christine Boutin, alors ministre du Logement, qui est dans le collimateur du Canard : Jean-Paul Bolufer loue depuis 1981 un appartement de 190 mètres carrés, auprès de la Régie immobilière de la Ville de Paris, pour quelque 1.197 euros mois. Cinq fois moins que le prix du marché ! Certes, il ne s’agit pas là d’un logement de fonction, mais venant du chef de cabinet d’une ministre du Logement ce dérapage est difficilement justifiable. Les révélations le poussent d’ailleurs à démissionner dans la foulée
Le scandale Gaymard : 600 mètres carrés pour 14.000 euros par mois aux frais de l’Etat
En 2005, le ministre de l’Economie Hervé Gaymard est contraint de démissionner suite à un article du Canard enchaîné révélant que ce dernier profite, avec sa femme Clara et leurs 8 enfants, d’un luxueux logement de fonction de 600 mètres carrés financé au frais de l’Etat à hauteur de 14.000 euros par mois. Pour pimenter un peu plus le dossier, on apprend, coup sur coup, que le ministre de Nicolas Sarkozy a refusé un premier appartement de fonction mis à disposition par Bercy et qu’il possède déjà d’un appartement parisien de 200 mètres carrés qu’il loue.
Suite à l’affaire une circulaire, est alors publiée par Matignon, précisant qu’un membre du gouvernement ne peut avoir un logement de fonction que s’il n’en possède pas déjà un à Paris, et que l’éventuel prise en charge par l’Etat se limitera à l’avenir à 80 mètres carrés, plus 20 mètres carrés par enfant à charge.
L’appartement d’Alain Juppé… et celui dont profitait son fils
En juin 1995, le Canard enchaîné épingle Alain Juppé, alors Premier ministre de Jacques Chirac. En cause : depuis 1990 et alors qu’il occupait des fonctions d’adjoint aux finances de la Mairie de Paris, celui-ci louait un logement de 180 mètres carrés, propriété de la Ville de Paris, situé rue Jacob, dans le 6ème arrondissement, pour un loyer mensuel de 12.000 francs (environ 2.000 euros), bien en dessous des prix du marché.
L’hebdomadaire tire par deux fois sur Juppé en affirmant que le ministre aurait également contribué à réduire le montant du loyer de son fils, logé aussi par la Ville de Paris dans un appartement de 88 mètres carrés. Une enquête du Parquet de Paris s’ouvre. Alain Juppé et son fils déménagent. L’affaire est classée.
Les HLM des enfants Tibéri
En 1995, les deux enfants du maire de Paris, Jean Tibéri, sont dans le collimateur de l’Association pour la défense des contribuables parisiens (ADCP) et de son avocat… un certain Arnaud Montebourg. Motif ? Dominique et Hélène, deux jeunes trentenaires, se sont vus attribuer des logements municipaux, par l’Opac, l’office HLM de la Ville… alors qu’ils étaient chacun propriétaire d’un logement loué au prix du marché. Là encore, les deux enfants Tibéri font leurs valises et l’affaire est enterrée.
Guillaume Chazouillères
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