Y’en a marre de la reforme du marché du travail

Posté par ippolito le 18 janvier 2013

Réformer le marché du travail : la France dans l’impasse, pourtant des solutions existent !

Demain s’achèvent les négociations entre syndicats patronaux et salariés qui sont censés s’accorder sur une réforme du marché du travail.

Cet article reprend la chronique de Nicolas Doze du jeudi 10 janvier 2013 sur BFM TV.

D’ores et déjà, l’échec est annoncé, l’absence de consensus paraît inévitable. Les syndicats salariés veulent plus de CDI et moins de CDD au nom de la sécurité de l’emploi, tandis que les patrons refusent la taxation sur les CDD courts, un des rares éléments de flexibilité dans le marché de l’emploi français.

Les uns veulent la sécurité, les autres appellent à plus de souplesse, qui manque cruellement à nos entreprises au bord de l’étouffement.

En parallèle, les négociations chez Renault pour tenter de sauver les sites industriels français continuent, et une proposition a retenu l’attention :

 celle d’augmenter de 6.5% le temps de travail. En effet, dans les 5 sites d’assemblage que compte Renault en France, le temps de travail est actuellement inférieur à 35h. Il s’agirait donc d’atteindre réellement ces 35h.

Nous ne savons pas encore si cette proposition sera retenue, mais de nombreux exemples semblent indiquer que les entreprises sont bien placées pour réformer le marché du travail : ne serait-ce pas une méthode plus efficace que les négociations au sommet entre syndicats nationaux comme de coutume en France?

Dans notre pays en effet, les entreprises ne peuvent pas initier de grandes réformes elles-mêmes, car le droit du travail se décide essentiellement par concertation avec les partenaires sociaux et l’Etat.

En Espagne par exemple, Renault a négocié des baisses de salaires contre un maintien des emplois.

Chez Air France KLM aussi, les personnels au sol ont accepté de renoncer à une douzaine de jours de RTT, ce qui revient là aussi à une baisse de salaire, avec la promesse de retour à meilleure fortune en 2015, si l’objectif en cours de redresser la productivité de 20% est atteint.

Autre exemple intéressant : Constellium, ancienne filiale de Péchiney aujourd’hui franco-allemande. Du côté de la branche allemande, en 2009 le syndicat IG Metall accepte une baisse du temps de travail et de baisse de salaires de 10% pour tout le monde, soit 2 000 ouvriers. Un an après, on retourne à un plein salaire pour tous.

En revanche, du côté français, qui compte 5 000 salariés, on n’a pas trouvé d’accord avec les syndicats, les négociations ont échoué. Résultats : chômage partiel, et plan social…

Ne nous leurrons pas : pour redresser les entreprises et sauver les emplois, on demande nécessairement des sacrifices aux salariés, qui doivent accepter chômage partiel et baisses de salaire : donc une vraie pression sur le pouvoir d’achat.

Mais il faut bien comprendre ceci : nulle part, la guerre de la compétitivité n’a été gagnée sans effort, sans renoncement, sans privations. Nulle part cela n’a été un jeu à sommes nulles. Tout simplement parce que nous vivons aujourd’hui une mutation.

http://www.lecri.fr/2013/01/10/reformer-le-marche-du-travail-la-france-dans-limpasse-pourtant-des-solutions-existent/38171

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Y’en a marre des rémunérations des patrons du CAC 40

Posté par ippolito le 12 décembre 2012

Palmarès: le salaire des patrons du CAC 40 ne connaît pas la crise
  
Malgré la crise, la rémunération moyenne des patrons du CAC 40 s’est élevée à 4,2 millions en 2011, en hausse de 4% sur un an, selon le cabinet Proxinvest. Maurice Lévy a été cette année là le mieux payé des patrons français.

2011 aura encore été une année florissante pour les patrons du CAC 40. Malgré la crise, et la chute des cours de bourse, la rémunération des grands patrons a continué de progresser légèrement en 2011, de 4%, se maintenant à un niveau élevé par rapport aux autres pays européens, a indiqué mardi le cabinet Proxinvest, spécialisé dans la gouvernance d’entreprises.

4,2 millions d’euros, en hausse de 4%: la rémunération moyennes des patrons du CAC

La rémunération des président exécutifs du CAC 40.

Les 10 premières rémunérations 2011

Maurice Lévy
(Publicis): 19,6 millions d’euros

Carlos Ghosn
(Renault): 13,3 millions d’euros

Bernard Charlès
(Dassault Systèmes): 10,6 millions d’euros

Bernard Arnault
(LVMH): 10,8 millions d’euros

Jean-Paul Agon
(L’Oréal): 7,7 millions d’euros

Chris Viehbacher
(Sanofi): 7,1 millions d’euros

Franck Riboud
(Danone): 6 millions d’euros

Gérard Mestrallet
(GDF Suez): 4,8 millions d’euros

Jean-Pascal Tricoire
(Schneider Electric): 4,7 millions d’euros

Thierry Pilenko
(Technip): 4,63 millions d’euros

Henri de Castries
(Axa): 4,58 millions d’euros

Cette rémunération a atteint en moyenne 4,2 millions d’euros l’année dernière en hausse de 4% par rapport à 2010, année où les rémunérations avaient déjà flambé de 34%. Dans le détail la rémunération moyenne d’un patron du CAC 40 se décompose comme suit: 24% en rémunération fixe, 32% en variable annuel, 16% d’autres avantages, 16% en actions gratuites et 12% en options.

Retraitée des indemnités de départ, la rémunération moyenne totale des présidents exécutifs du CAC 40 baisse de 3%, note cependant Proxinvest.

Le CAC 40 a chuté de 17% sur la période

Dans le même temps, les cours de Bourse, eux, ont pourtant eu tendance à fléchir, attestant une nouvelle fois de la décorrélation entre les performances de l’entreprise et la rémunération des grands patrons. 

En 2011, l’indice vedette a ainsi perdu 17% de sa valeur, relève Proxinvest. Cette année là, la rémunération moyenne des patrons du CAC est toutefois restée loin de son niveau d’avant crise: 5,7 millions en moyenne en 2006.

19,6 millions d’euros: la plus forte rémunération

Maurice Levy (Publicis) a été l’année dernière le mieux payé des patrons français (19,6 millions d’euros) grâce notamment au versement anticipé de plusieurs bonus, suivi par Carlos Ghosn (Renault, 13,3 millions d’euros), et de Bernard Charlès (Dassault Systèmes, 10,9 millions). Mais ces rémunérations ne prennent pas en compte les régimes de retraite supplémentaire, dont bénéficient certains dirigeants.

A titre de comparaison en 2010, le patron le mieux payé selon Proxinvest était Jean-Paul Agon (L’Oréal), suivi de Bernard Arnault (LVMH), et de Carlos Ghosn (Renault).

Profil des 5 meilleures rémunérations de 2011.
Proxinvest

14 dirigeants au dessus de 240 SMIC

Quatorze dirigeants français ont dépassé en 2011 un plafond établi par Proxinvest de 240 Smic annuel soit actuellement 4,6 millions d’euros.

Certains bonus non mérités?

Dans le détail, les bonus annuels ont baissé de 8,6%, mais ils se maintiennent à un niveau élevé (124% du salaire fixe en moyenne).

Comme le souligne l’étude, certains bonus comme ceux versés par Carrefour, GDF Suez, SCOR, Peugeot, Dexia, montrent que la part variable n’est pas toujours en ligne avec la performance perçue par l’actionnaire.

De manière générale, « la politique de rémunération des grandes sociétés françaises manque de transparence et est beaucoup trop court-termiste. Il faut absolument étudier la performance d’un dirigeant sur au moins trois années pleines », estime Proxinvest.

Moins de stock-options

Sur la structure de la rémunération, Proxinvest note que la part des stock-options dans le salaire type du CAC 40 a été divisée par 4,5 (de 51,5% à 11,5%) en 5 ans, au profit notamment des attributions d’actions (avec conditions de performance), et d’une progression de la partie fixe de la rémunération:

  »Pour la première fois, la part fixe moyenne de la rémunération dépasse 1 million d’euros pour le CAC 40, ce qui fait mécaniquement monter la part variable et plus tard les retraites, qui sont calculées en pourcentage de la part fixe », signale Loïc Dessaint, directeur associé de Proxinvest.

Sixième place en Europe

A comparer au reste de l’Europe, la France se situe à la sixième place derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne, la Suisse et l’Italie. La baisse des rémunérations des sociétés côtées a été plus importante en Europe qu’en Hexagone, avec une chute de 5% en 2011.

Les dirigeants français conservent leur sixième position en Europe.
Proxinvest/ cc ECGS

2,06 millions d’euros: le salaire moyen d’un dirigeant du SBF 80

En moyenne un dirigeant du SBF 80 (peloton des 80 entreprises qui suit les 40 plus grandes capitalisations boursières) est deux fois moins rémunéré qu’un dirigeant du CAC 40 avec 2,06 millions d’euros (contre 2,1 en 2010).

Par Julie de la Brosse

http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/zoom-sur-le-pactole-des-patrons-du-cac-40_364509.html

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Y’en a marre des multinationales qui ne paient pas d’impôts

Posté par ippolito le 16 novembre 2012

Pourquoi les multinationales échappent à l’impôt en France

Il y a sur ces entreprises, et quelques autres, entre 500 millions et 1 milliard de pertes fiscales par an pour la France…

Les multinationales adeptes de l’optimisation fiscale sont aujourd’hui dans le collimateur du fisc français, certaines d’entre elles, malgré leur activité florissante en France, échappant, parfois totalement, à l’impôt sur les sociétés par des moyens divers et variés.

Des chiffres flous et insuffisants

«Le chiffre d’affaires réel de ces entreprises pour la France est très compliqué à trouver», soulignent les analystes, qui se contentent de faire des extrapolations. Ainsi, Google aurait réalisé l’an passé dans l’Hexagone un chiffre d’affaires de 1,25 à 1,4 milliard d’euros, selon les estimations.

Cependant, ses revenus déclarés en France pour l’année 2011 représentaient 138,4 millions d’euros. Et il a acquitté 5,4 millions au titre de l’impôt sur les sociétés. Pour sa part, Microsoft a payé 21,6 millions d’impôts pour un chiffre d’affaires de 493 millions. Quant à Apple et Facebook, ils ont respectivement déboursé 6,7 millions d’impôts (chiffre d’affaires de 52 millions) et 117.241 euros d’impôts (chiffre d’affaires de 4,9 millions).

«Ces chiffres sont très surprenants quand on connaît le chiffre d’affaires réel» de ces entreprises de l’internet, estime Eric Vernier, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et spécialiste du blanchiment de capitaux.

«On estime qu’il y a sur ces entreprises, et quelques autres, entre 500 millions et 1 milliard de pertes fiscales par an pour la France, ajoute-t-il.

Le fisc floué par le sandwich hollandais

Grâce à une série de montages financiers, baptisés «sandwich hollandais» ou «double irlandais», Google réussit à ne payer qu’un très faible pourcentage d’impôts car la quasi totalité des revenus déclarés en Irlande, après un passage aux Pays-Bas via une société intermédiaire, est transférée dans le paradis fiscal des Bermudes où est située la filiale Google Ireland Holdings.

Les géants de l’Internet ne sont toutefois pas les seuls à payer très peu voire pas d’impôt. Présent depuis huit ans en France, la chaîne de cafés Starbucks n’a jamais payé d’impôt sur les sociétés, faute de bénéfice publié, et ce malgré des déclarations du patron Howard Schulz assurant que le groupe ne fait plus de pertes dans le pays.

Dans les faits, le groupe a perdu 2,5 millions d’euros en France en 2011, mais après avoir versé une redevance de 6% de son chiffre d’affaires, soit environ 4,35 millions d’euros, à une structure néerlandaise, notamment pour l’utilisation de sa marque.

«Ravi de payer des impôts quand il sera temps de le faire»

Cette société basée à Amsterdam emploie «plus de 200 personnes» et assure «énormément de services support pour la finance, la comptabilité ou le design», justifie Olivier de Mendez, le directeur de la communication. «Notre objectif n’est pas de rester déficitaires», mais «de devenir très rapidement bénéficiaires, et si cela veut dire qu’après, on paiera des impôts sur les bénéfices, on sera ravis de le faire», a-t-il assuré à l’AFP.

De son côté, la chaîne de restaurants KFC, émanation du géant américain Yum, reconnaît ne pas avoir dû payer d’impôt sur les sociétés en France depuis qu’il s’est lancé à la conquête de ce marché il y a dix ans, en dehors des sommes versées directement par les franchisés au fisc.

Le déficit reportable

«KFC France ne paie pas d’impôt sur les sociétés car il a d’importants déficits indéfiniment reportables», explique à l’AFP Isabelle Tourenne, contrôleur financier pour le groupe.

La chaîne peut effectivement faire jouer auprès du fisc, pendant des années, les importants investissements qui lui ont permis d’ouvrir plus de 140 restaurants, financés notamment par la maison-mère, à laquelle KFC France reverse intérêts et droit d’usage de la marque.

Ce «déficit reportable» ne signifie pas que les affaires ne sourient pas au roi du poulet frit en France: lors d’une réunion d’investisseurs en décembre 2011, le dirigeant de Yum, David Novak, qualifiait de «véritable bijou» les affaires de KFC en France.

 Avec AFP

http://www.20minutes.fr/economie/1041358-pourquoi-multinationales-echappent-impot-france

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Y’en a marre des délocalisations

Posté par ippolito le 25 octobre 2012

Electrolux veut fermer l’usine de Revin malgré des profits en hausse

Pour l’intersyndicale, le géant de l’électroménager veut délocaliser la production dans des pays à bas coûts de main-d’oeuvre.

Le groupe suédois Electrolux affiche un bénéfice en hausse de 19% à 115 millions d’euros. (JANERIK HENRIKSSON/AP/SIPA)
Au mois de septembre encore, l’usine Electrolux de Revin dans les Ardennes se voyait sauvée, avec 422.000 lave-linges sortis des chaînes de fabrication en 2012 contre les 395.000 initialement prévus.

Et puis patatras : au moment où le géant mondial de l’électroménager présente un bénéfice en hausse de 19% à 115 millions d’euros, il annonce aussi son intention de fermer son usine de Revin qui emploie près de 500 personnes dont 419 contrats à durée indéterminée. 

« Même si ça revient au même, ce n’est pas présenté comme une fermeture. La direction nous parle de reprise et elle a reçu un projet de solution interne », explique Lysian Fagis, délégué CFDT et représentant de l’intersyndicale.

Dès l’annonce du groupe suédois, les salariés se sont mis en grève. Tous comptent bien se rendre au rendez-vous prévu avec le préfet ce lundi à 17 heures. Ensuite, ils attendent une réponse d’Arnaud Montebourg après leur demande de rendez-vous au ministère du Redressement productif.

« Qui trouve un repreneur aujourd’hui ? »

L’usine revinoise fabrique uniquement des lave-linges à ouverture sur le dessus et Electrolux a déjà prévenu depuis plusieurs mois que, fin 2014, elle cesserait de fabriquer ce produit dans les Ardennes. Ce qui laisse deux ans au groupe pour trouver un repreneur. « Aujourd’hui, on sait ce que ça veut dire un repreneur. Arcelor, Petroplus, qui a trouvé un repreneur ? », se désole Lysian Fagis.

Haier, le géant chinois qui cherche à développer son implantation en Europe a un temps montré de l’intérêt pour Revin. L’affaire ne s’est pas faite. « C’est compliqué car même si nous avons une usine moderne, nous ne sommes pas les seuls sur la place », observe le syndicaliste.

Quant aux conclusions du groupe de travail qui a proposé une solution interne pour les dix ans à venir, le groupe a clairement expliquait que ce projet ne faisait pas partie de sa stratégie. « Ils ont reconnu que le projet tenait la route mais, Electrolux, maintenant, c’est fabriquer dans des pays à bas coûts de main-d’oeuvre et vendre dans les pays émergents », note Lysian Fagis.

L’intersyndicale compte pourtant bien se battre pour faire accepter tout ou partie de son projet qui consiste notamment à se lancer dans des produits vendus mais non fabriqués par Electrolux.

« Bientôt, ils feront bosser les phoques sur la banquise »

Bénéfices et fermeture d’usine, ce qui ressemble fort à des licenciements boursier n’étonne pas le syndicaliste : « On commence à s’habituer à ces groupes qui n’en ont jamais assez. Bientôt, ils iront s’installer sur la banquise et feront fabriquer leurs produits par les phoques.

 Mais ils doivent faire vite car la banquise a déjà commencé à fondre ! » Lysian Fagis ne se fait guère d’illusion sur une hypothétique loi contre les licenciements boursiers : « Bien sûr, ce serait mieux que rien mais, même s’ils restent dans la loi, les patrons ont toujours des spécialistes et des conseillers pour la contourner ».

Pour le moment, afin de défendre leur projet de solution interne, les salariés de Revin mettent en avant les résultats de leur usine : « Personne ne peut dire que nous sommes déficitaires. Même si c’est compliqué pour nous d’obtenir les chiffres. Electrolux ne communique que par produit, pas par site. Et pourtant, c’est certain, on leur fait toujours gagner de l’argent ».

http://tempsreel.nouvelobs.com/france-la-crise-sociale/20121022.OBS6535/electrolux-ferme-revin-pour-produire-plus-loin.html

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Y’en a marre de Sanofi

Posté par ippolito le 28 septembre 2012

Sanofi : « Avec 6 milliards et demi de bénéfices, ça paraît inacceptable »

Sanofi supprimera 900 postes en France, et le site de Toulouse est menacé. Le groupe faisant « 6 milliards et demi d’euros de bénéfices », la décision vient relancer le débat sur les licenciements boursiers : faut-il oui, ou non, les interdire. Sur RMC, syndicats, patronat et élus réagissent.

Les organisations syndicales le craignaient depuis début juillet, elles voient leurs doutes se confirmer. Sanofi va supprimer 900 emplois en France d’ici 2015, a annoncé mardi sa direction, « essentiellement au travers de mesures de volontariat ». C’est moins que les 1 200 à 2 500 suppressions de postes d’abord craintes par les représentants du personnel, même si le gouvernement affirme avoir réussi à limiter la casse.

« On ne peut pas laisser passer des choses outrancières »

Pierre Cohen, le maire socialiste de Toulouse, où le laboratoire pharmaceutique devrait fermer un site, en appelle maintenant à François Hollande et ses promesses. « Pendant la campagne, nous avions une promesse, parmi les propositions de François Hollande, de se poser la question et d’être contraignant vis-à-vis des licenciements dans un environnement boursier, c’est-à-dire qui permet de faire monter le niveau de la bourse ». Et il suffit de regarder les chiffres pour se rendre compte que c’est exactement la situation actuelle : « Et là, on a 6 milliards et demi de bénéfices, ça paraît inacceptable. La crise est dure, mais on ne peut pas laisser passer des choses outrancières ».

http://www.rmc.fr/editorial/303442/sanofi-avec-6-milliards-et-demi-de-benefices-ca-parait-inacceptable/

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Y’en a marre de la spéculation sur les prix des aliments

Posté par ippolito le 24 septembre 2012

La spéculation coupable de la flambée des prix des aliments ?

« La situation régnant sur les marchés alimentaires mondiaux (…) a suscité la crainte de voir se reproduire la crise alimentaire de 2007-2008. » C’est en ces termes que trois agences des Nations unies – la FAO, le PAM et le FIDA – lançaient, début septembre, un appel à l’action internationale pour faire face à la hausse des prix des produits les plus indispensables : les aliments.

En juillet, l’indice FAO des prix alimentaires mondiaux avait en effet grimpé de 6 %, porté par la flambée des cours du blé, du maïs et du soja. En cause, une sécheresse historique qui a suscité la crainte de mauvaises récoltes dans de grands pays producteurs – aux Etats-Unis et dans l’Est de l’Europe jusqu’à la Russie.
Même si cette année, le pic des prix est loin de rivaliser avec celui de 2008 – quand l’indice FAO avait grimpé en un an de 50 %, et même de 87 % pour les céréales, provoquant une vague d’émeutes de la faim –, force est de constater que leur courbe dessine une inexorable tendance à la hausse depuis l’an 2000. Et, surtout, qu’ils sont de plus en plus instables : d’après un rapport de la FAO sur la sécurité alimentaire (PDF), ils fluctuent aujourd’hui deux fois plus que dans les années 1990-2005. Une tendance qui n’est pas prête de s’inverser : « Toutes les projections de la FAO aboutissent à la conclusion que les prix agricoles vont rester élevés et connaître une grande volatilité dans les dix années à venir », expliquait, fin août dans Le Monde, José Graziano da Silva, directeur général de la FAO.  

La responsabilité de la spéculation financière en débat
Pourquoi cette escalade des prix des denrées alimentaires ? La première cause généralement avancée renvoie aux fondamentaux de l’économie, et au jeu d’équilibre entre l’offre et la demande. Soit d’un côté, une offre minée par le manque d’investissement dans l’agriculture, par la conversion croissante de cultures alimentaires en cultures destinées aux agrocarburants, ou encore par le réchauffement climatique – températures plus élevées et sécheresses à répétition réduisant les rendements. De l’autre côté, une demande qui gonfle à mesure que la population mondiale croît – bientôt 9 milliards d’humains, en 2050 – et diversifie son régime alimentaire.

Bien d’autres facteurs entrent en jeu dans la formation des prix alimentaires – mesures protectionnistes des Etats, hausse des cours du pétrole, etc. Mais l’un d’eux est de plus en plus pointé du doigt, même s’il reste sujet à controverses : la spéculation financière. Il y a un an, alors que s’ouvrait en France un G20 qui avait fait de la question agricole sa priorité, Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, mentionnait la régulation des marchés agricoles comme la première des cinq priorités pour renforcer la sécurité alimentaire. « L’impact de la spéculation financière sur la flambée des prix alimentaires est désormais largement reconnu, et ce phénomène doit être contrôlé au plus vite », assénait-il. Nicolas Sarkozy partait, lui aussi, en croisade contre la « financiarisation » des marchés, et pointait du doigt des spéculateurs qui peuvent échanger, chaque année, « 46 fois la production annuelle mondiale de blé » et « 24 fois celle du maïs ». 

Toutefois, même si la courbe des placements financiers dans les marchés agricoles coïncide avec celle de la hausse des prix, difficile de démontrer un lien de cause à effet entre les deux. D’autant que certains économistes et investisseurs financiers contestent la responsabilité de la spéculation. C’est le cas par exemple d’Eugen Weinberg, chef analyste des matières premières chez Commerzbank, la deuxième banque d’Allemagne. Comme d’autres instituts outre-Rhin, Commerzbank a récemment renoncé à investir dans des fonds agricoles et à proposer ce type de produits à ses clients, « parce que les médias et la classe politique pensent actuellement que cela contribue à la hausse des prix. Même si nous ne sommes pas de cet avis, pour des questions d’image, nous ne voulons pas que nos produits soient assimilés à de la spéculation », expliquait-il en août à l’Agence France Presse.

Qui spécule sur les marchés agricoles ?
Tout d’abord, il y a spéculation et spéculation. Si l’on se fie au sens premier du terme spéculer – du latin speculare, observer, guetter –, les acteurs de la filière agricole spéculent depuis la nuit des temps. Selon Alessandro Stanziani, historien de l’économie à l’EHESS et au CNRS, on retrouve la trace de marchés à terme agricoles dès le XVe siècle. Pour les agriculteurs, il s’agit de vendre une partie de leur récolte en avance, afin de se couvrir des risques liés aux fluctuations des prix. Ainsi « au Brésil, les agriculteurs sont en train de semer, et ont déjà vendu 50 % de leur production », explique Renaud de Kerpoisson, agriculteur et fondateur de l’entreprise de conseil Offre et demande agricole. 

En France aussi, de plus en plus d’agriculteurs ont les yeux rivés sur les cours de leurs produits afin de fixer leurs prix, et même de choisir les cultures qu’ils sèmeront. « Le marché nous dit que la tonne de blé vaudra 232 € en novembre 2013, et la tonne de colza 475 € en août prochain. Si un agriculteur veut faire de la marge, il a donc intérêt à cultiver plutôt du colza », développe Renaud de Kerpoisson. Ainsi, même si le cours du colza chute, l’agriculteur s’assure de livrer sa récolte au prix fixé en avance, plus élevé donc. S’il augmente, par contre, c’est l’acheteur qui y gagnera. Mais dans tous les cas, le producteur gagnera en sécurité et en prévisibilité. 

Au-delà de ces prévisions – ou spéculations – des acteurs agricoles, d’autres intermédiaires jouent sur les cours pour tenter d’en tirer profit. Selon Alessandro Stanziani, on parle, dès le XVIIe siècle en France, de marchands qui accaparent tout le blé sur le marché, créent une rareté artificielle et font ainsi monter les prix. Un tournant a lieu au XIXe siècle, quand voient le jour les premiers marchés virtuels, où des acteurs multiples et transnationaux s’échangent des produits agricoles standardisés. Comme, par exemple, le « blé tendre rouge d’hiver », qui se négocie à la bourse de Chicago, la première place mondiale des matières premières agricoles, fondée en 1848.

Autre tournant : la libéralisation des marchés au milieu des années 1980 – une dérégulation qui s’achève, aux Etats-Unis, avec la loi de modernisation des contrats à terme sur les matières premières, en l’an 2000. Se développent, en parallèle, des produits dérivés de gré à gré (OTC), désormais exemptés de toute supervision et limitations, ainsi que des indices, qui permettent d’investir facilement dans des « paniers » de différentes matières premières – notamment le Goldman Sachs Commodity Index (S&P GSCI), créé en 1991.    

Cet environnement propice ouvre la voie, sur les marchés agricoles, à de nouveaux investisseurs : banques, fonds de placement, caisses de retraites, hedge funds, fonds indiciels, investisseurs institutionnels… Autant d’acteurs qui voient dans le blé, le soja ou le maïs de simples actifs financiers, et ne se préoccupent guère des biens physiques, qui ne passeront de toute façon jamais entre leurs mains. La vocation prudentielle des contrats à terme laisse place alors à une « prise de risque à des fins de gain », selon les termes d’un rapport d’étape (PDF) rédigé par Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des marchés financiers, Christian de Boissieu, président du Conseil d’analyse économique, et Serge Guillon, contrôleur général économique et financier.        

Pourquoi les marchés agricoles ont-ils tant de succès ? 
Dès lors, les chiffres témoignent d’eux-mêmes du pouvoir d’attraction des marchés des produits dérivés agricoles auprès des investisseurs financiers. Les produits de gré à gré, négociés directement entre vendeurs et acheteurs – plus opaques, moins standardisés, moins coûteux – voient par exemple leurs encours multipliés par six entre 2001 et 2008, selon la Banque des règlements internationaux. L’argent investi dans les indices de matières premières gonfle, de 15 milliards de dollars en 2003 à 200 milliards de dollars en 2008, selon une enquête du Sénat américain (PDF). Enfin, « seuls 2 % des contrats à terme portant sur des matières premières aboutissent désormais effectivement à la livraison d’une marchandise. Les 98 % restants sont revendus par les spéculateurs avant leur date d’expiration », relève, dans Le Monde diplomatique, Jean Ziegler, rapporteur spécial auprès de l’ONU sur le droit à l’alimentation.   

Pourquoi tant de succès, donc ? Dans son rapport sur la spéculation sur les matières premières alimentaires et la flambée des prix (PDF), Olivier de Schutter explique que les investisseurs financiers ont accouru sur ce marché quand d’autres déclinaient : « Celui d’Internet a disparu à la fin de l’année 2001, celui des actions peu après, et le marché immobilier américain en août 2007. A mesure que chaque bulle éclatait, les grands investisseurs institutionnels migraient vers un autre marché habituellement considéré, à chaque fois, comme plus stable que le précédent. » Bref, pour le rapporteur de l’ONU, les matières premières agricoles sont comparables à « d’autres valeurs refuges, comme l’or ». 

Plus sûrs, le blé ou le soja sont aussi financièrement intéressants – ils l’étaient même, en plein pic des prix début 2008, davantage que le pétrole, les actions ou les obligations d’Etat, comme l’illustre ce graphique réalisé par le Sénat français :

Les spéculateurs affectionnent aussi les placements sur les marchés agricoles car ils leur permettent de diversifier leur portefeuille, et de se prémunir contre d’éventuelles crises sur les autres marchés. Car l’idée circule, dans le monde de la finance, que « les cours des matières premières augmentent quand celui des actions chutent, et inversement », explique l’ONG Foodwatch dans son rapport « Les spéculateurs de la faim » (PDF). 

Quel impact de la spéculation sur les marchés agricoles ?
Les investisseurs sont indispensables à la bonne marche des marchés agricoles : ils leur fournissent en effet de la liquidité, de sorte que « des vendeurs de céréales trouvent des acheteurs même quand les transformateurs n’achètent pas, et vice versa. De cette manière, les spéculateurs assumaient une partie du risque pour ceux qui négociaient les biens physiques. Les bénéfices qu’ils tiraient de ces activités étaient donc une sorte de prime en échange de la garantie des prix offerte aux producteurs et aux transformateurs à travers le commerce de futures [contrats à terme]« , explique Foodwatch.

A petite échelle, les échanges sur les marchés à terme agricoles auront aussi pour effet de lisser les cours, estime Renaud de Kerpoisson. « Si le prix du colza est élevé, de nombreux producteurs vont se mettre à en vendre, et donc faire baisser son cours. Il deviendra donc moins attractif que celui du blé, et ainsi de suite. » Mais même pour les acteurs de la filière agricole, tout est une question de dose : ainsi, rappelle Olivier de Schutter, lors de la famine du Bengale, qui a fait 3 millions de morts en 1943, ce sont les marchands de grains qui, anticipant une hausse des prix, ont stocké l’essentiel des marchandises. Conséquence : ils ont exacerbé le pic des prix des céréales. 

De la même manière, l’intervention massive d’investisseurs financiers capables d’accaparer une part importante d’un produit agricole peut déstabiliser des marchés qui, au passage, sont très réduits. Il en est ainsi des investisseurs qui « roulent » des positions longues, c’est-à-dire des contrats à terme qu’ils achètent quand les prix sont bas et revendent, plus chers, avant leur échéance. Selon Foodwatch, « les quelque trente gestionnaires de fonds indiciels (…) détiennent à eux seuls entre 35 et 50 % de toutes les positions longues pour les contrats de blé négociés à Chicago. Ils sont ainsi de loin les plus grands acheteurs de blé du monde. » Dans un article du Guardian, c’est un gestionnaire de fonds spéculatif , Mike Masters, qui admet lui-même que « quand des milliards de dollars de capital sont injectés dans de petits marchés comme ceux des matières premières agricoles, ça augmente inévitablement la volatilité et la hausse les prix ». 

Ce pouvoir perturbateur s’illustre par des hauts faits de spéculation – comme ceux du londonien Anthony Ward, alias « chocolate finger ». En 2010, le fondateur du fonds spéculatif Armajaro avait acheté près de 240 100 tonnes de cacao sur le marché du NYSE Liffe, soit 15 % des stocks mondiaux – une opération d’accaparement légale, connue sous le nom de « corner ». Résultat : les cours du cacao grimpaient à des niveaux records jamais vus depuis 1977. D’après Jeune Afrique, quelques années auparavant, une opération similaire sur du cacao avait rapporté au fond quelque 60 millions de dollars de bénéfices.  

Reste cependant une question de taille, et sujette, elle aussi, à débats : le prix des cours détermine-t-il les prix « spot », à savoir des biens livrés physiquement ? Si nombre d’agriculteurs calquent aujourd’hui leurs prix sur ceux des marchés financiers, certains économistes et acteurs financiers considèrent que les deux cours ne sont pas intrinsèquement liés, arguant que la Bourse se contente d’avertir des déséquilibres à venir sur le marché physique, et de la baisse ou de la hausse des prix réels. 

L’enquête du Sénat américain montre ainsi que la spéculation sur le blé a bien fait augmenter les cours des contrats à terme de cette céréale, mais a aussi entraîné une déconnection entre ces cours et les prix réels. Toutefois, selon les conclusions d’une étude de l’Ifpri (International Food Policy Research Institute), « les prix spot sont généralement déduits des marchés à terme », et « les variations des prix des contrats à terme entraînent des variations des prix spots plus souvent que l’inverse ». Et ce de plus en plus, à mesure que les agriculteurs cultivent la maîtrise des cours en Bourse.    

Angela Bolis

http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/09/13/les-speculateurs-financiers-coupables-de-la-flambee-des-prix-des-aliments_1757951_3234.html

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