Y’en a marre des opérations militaires extérieures

Posté par ippolito le 11 mars 2015

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Budget de l’Éducation nationale : 93 millions d’euros sont utilisés pour financer les guerres au Mali

En 2014, les opérations extérieures (Opex) de l’armée française ont coûté 1,13 milliard d’euros. Un coût exorbitant que le gouvernement n’avait pas prévu. Dans le budget 2014, 450 millions d’euros avaient été réservés pour les opex.

Alors où le gouvernement a-t-il trouvé les 680 millions d’euros supplémentaires ? Eh bien selon L’Obs, tous les ministères ont été mis à contribution. A commencer par le ministère de la Défense, à hauteur de 100 millions d’euros. Logique.

En revanche, on sera étonné d’apprendre que 93 millions d’euros du budget de l’Éducation nationale ont été utilisés pour financer ces opex au Mali, en Centrafrique, en Irak et en Syrie. De l’argent de l’éducation pour financer la guerre ? Il fallait y penser.
Pour compléter le financement, le ministère de l’Intérieur a notamment été ponctionné de 73 millions d’euros et le ministère de l’Écologie de 63 millions. Des guerres éducatives et durables en somme…
*** Source
- « Qui paie nos guerres ? », L’Obs, 05.03.2015http://www.politique.net/2015030601-education-guerre.htm

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Y’en a marre du matraquage fiscal en France

Posté par ippolito le 11 mars 2015

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LE MATRAQUAGE FISCAL AUGMENTE ENCORE AVEC HOLLANDE

En 30 mois, François Hollande et son gouvernement auraient créé plus de 9 milliards d’impôts supplémentaires pour les entreprises et… plus de 80 milliards pour les particuliers selon une étude du député UMP Jérôme Chartier. Cette explosion de la fiscalité fait cependant suite à une hausse permanente de la pression fiscale, sous la droite comme sous la gauche.

Classes moyennes matraquées : la question du consentement à l’impôt

Le député Chartier, membre de la commission des Finances de l’Assemblée nationale commente ainsi son étude :

« En trente mois, ce sont 9,4 milliards d’euros nets à la charge supplémentaire des entreprises, pesant sur leur capacité de financement, et plus de 80 milliards d’euros en plus pour les contribuables. Le pire, c’est que le gouvernement l’a fait sans avoir l’air d’y toucher. Le gouvernement a essentiellement diminué la charge sur les faibles revenus. Ce qui a abouti à faire peser une pression considérable sur les revenus aisés et les classes moyennes. C’est très dangereux dans la mesure où le sentiment d’iniquité vis-à-vis de l’impôt a grandi au sein des classes moyennes posant de manière aiguë le problème du consentement à l’impôt. »

Une responsabilité partagée dans la situation économique actuelle

Ce que dit ce député est vrai, en ce qui concerne le double discours et les mensonges éhontés du pouvoir en place pour augmenter les impôts tout en prétendant ne pas le faire, comme nous l’avions déjà signalé dans cet article, et encore ici ou là. Il est vrai également que le gouvernement minimise la pression fiscale.

En revanche, cela fait des décennies que la situation économique de notre pays empire, et que, de gouvernement en gouvernement, la fiscalité s’accroît en France. Par exemple, les Français subissent plus de 50 nouvelles taxes depuis 2010, et, si c’est sous François Hollande que la dette publique a dépassé les 2 000 milliards d’euros, la situation est critique depuis des années.

Une amplification du sentiment d’injustice fiscale sous Hollande

Comme les sondages le prouvent les uns après les autres, les contribuables s’inquiètent du matraquage fiscal qu’ils subissent et ont le sentiment que leurs impôts sont largement gaspillés. Pire, de nouvelles taxations insidieuses ou farfelues sont nées sous la présidence socialiste :

L’originale « taxe sur la cabane au fond du jardin »

Un nouvel impôt caché via la complémentaire santé obligatoire
Une explosion des taxes sur le carburant
Le financement des syndicats rendu obligatoire par une ponction sur les salaires

Avec tous ces impôts, taxes, contributions, redevances,… La France est rapidement devenue vice-championne du monde de pression fiscale. Et pourtant, le montant record des dépenses publiques est disproportionné par rapport aux résultats réels, comme le rappelle la Cour des comptes. De plus en plus de Français finissent ainsi par se demander pourquoi ils paient des impôts…

Source : Observatoire des Gaspillages

Source de l’infographie : Le Figaro

http://www.tropdimpots.com/matraquage-fiscal-augmente-encore-avec-hollande/

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Y’en a marre de la hausse des carburants

Posté par ippolito le 10 mars 2015

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Carburants : les prix à la pompe repartent à la hausse

Après une semaine de quasi stabilité, les prix des carburants repartent à la hausse en France. Selon les relevés hebdomadaires du ministère de l’Ecologie et de l’Energie, les tarifs à la pompe augmentent entre 80 centimes et presque 2 euros selon le combustible. Une hausse mécaniquement liée à l’augmentation du prix du pétrole.

Dans le détail, le gazole, carburant le plus vendu en France, vaut en moyenne 1,2174 eurole litre, soit 0,78 centime de plus que la semaine précédente. Il est exactement à 1,231 euro ce lundi, selon l’application qui compile les données des stations-service Carbeo.

Presque 2 euros de plus pour le sans plomb 95

C’est toutefois l’essence qui a connu la hausse plus importante : le litre de sans plomb 95 s’affiche à 1,3786 euro, en augmentation de 1,94 centime, tandis que le sans plomb 98 coûte 1,4348 euro le litre, soit 1,61 centime de plus.

Cette progression globale est en lien avec l’augmentation des prix du pétrole de la semaine dernière. Un rebond après des mois de baisse continue du fait de l’écroulement des prix du brut.

http://www.leparisien.fr/economie/votre-argent/carburants-les-prix-a-la-pompe-repartent-a-la-hausse-09-03-2015-4588793.php

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Y’en a marre des nouvelles charges sociales

Posté par ippolito le 9 mars 2015

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 ET VOICI LES NOUVELLES CHARGES SOCIALES…

L’arrêt promis des augmentations d’impôt ne concerne pas les cotisations sociales qui ne cessent de s’alourdir…

C’est promis, les impôts n’augmenteront plus, dixit François Hollande. Il est cependant clair que l’engagement ne concerne pas les cotisations sociales qui, elles, continuent leur folle envolée, notamment pour les salariés et leurs employeurs…

Ainsi, la cotisation à l’ARRCO passe de 3,05 % à 3,10 % sur la tranche 1 (jusqu’à 3 170 € mensuels). Ensuite la cotisation des non-cadres augmente de 8,05 % à 8,10 % sur la tranche 2 de l’ARRCO et celle des cadres de 7,75 % à 7,80 % sur les tranches B et C de l’AGIRC.

Quant à la cotisation vieillesse du régime de base, elle est passée de 6,80 % à 6,85 % au 1er janvier dernier et passera à 6,90 % en 2016. Si elle ne concerne que les salaires inférieurs au plafond de la sécurité sociale, à savoir 3 170 € par mois, il existe aussi une cotisation dite déplafonnée qui n’est pas oubliée non plus, puisqu’elle est passée de 0,25 % à 0,30 % au 1er janvier dernier.

Et comme il faut répartir le choc, les employeurs subissent de leur côté la même augmentation au titre des charges patronales.

Autrement dit, les cotisations obligatoires des salariés et des employeurs augmentent cette année de 0,30 % et prendront à coup sûr 0,10 % de plus l’année prochaine. Et ce n’est certainement pas fini puisque les régimes complémentaires AGIRC et ARRCO sont quasiment en faillite et n’ont pas le droit d’emprunter. Autrement dit, les cotisations de retraite vont plus que probablement exploser dans les années qui viennent, aussi bien la part salariale que la part patronale. Et quand l’augmentation des cotisations sera intenable, ce seront les pensions elles-mêmes qui diminueront drastiquement. Ce qui signifie que ce sont ceux qui cotisent le plus actuellement qui percevront le moins dans les années qui viennent. Et au regard de la natalité défaillante et de l’allongement de l’espérance de vie, cela durera tant que les retraites par capitalisation ne viendront pas remplacer les retraites par répartition de nos régimes de base actuels…

Pour information, l’augmentation 2015 des cotisations pour un salaire de 50 000 € par an représente 70 € d’alourdissement de charges pour le salarié et autant pour l’employeur, soit près de 150 € au total. Seule consolation, cela diminue d’autant le revenu imposable…

http://www.contribuables.org/2015/03/et-voici-les-nouvelles-charges-sociales/

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Y’en a marre de Claude Guéant

Posté par ippolito le 8 mars 2015

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Les sept affaires qui menacent Claude Guéant

L’ancien secrétaire général de l’Elysée et ex-ministre de l’intérieur, Claude Guéant, a été placé en garde à vue, mardi 17 décembre, par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, dans le cadre de l’affaire des « primes en liquide ».

Petites ou grandes, plusieurs affaires judiciaires menacent l’ancien homme fort de la Sarkozie. Tour d’horizon de ces dossiers dans lesquels Claude Guéant, qui n’est pour le moment que mis en cause, est, ou pourrait être, inquiété par la justice.

Les primes en liquide

Lorsque le domicile et le cabinet d’avocat de M. Guéant ont été perquisitionnés dans le cadre de l’affaire Tapie-Lagarde et d’un éventuel financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy (voir ci-dessous), les enquêteurs ont retrouvé la trace d’achats en liquide, pour une somme d’environ 20 000 euros. D’où proviennent ces liquidités ? M. Guéant a assuré que ces sommes lui avaient été versées lorsqu’il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur. « Cela vient de primes payées en liquide. Elles n’ont pas été déclarées car ce n’était pas l’usage. A posteriori, on se dit que c’était anormal. D’ailleurs, ça a été modifié », assurait-il, fin avril, au micro de RMC. Or, les « fonds spéciaux » des ministères ont été supprimés en 2002 par Lionel Jospin.

Lire : Derrière l’affaire Guéant, les primes de cabinet des ministres

Un rapport remis au ministre de l’intérieur le 10 juin a conclu à la survivance, pendant quelques années, de ces primes prélevées dans les fonds destinés aux frais d’enquête et de surveillance de la police nationale. M. Guéant aurait ainsi touché, au nom du cabinet du ministre, 10 000 euros par mois en liquide de 2002 à 2004.

Lire : Claude Guéant percevait des frais d’enquête

Une enquête préliminaire a été ouverte par le paquet de Paris pour « détournement de fonds publics ». C’est dans ce cadre que Claude Guéant a été placé mardi 17 décembre en garde à vue.

L’affaire Tapie-Lagarde

L’affaire de l’arbitrage privé qui a permis à Bernard Tapie de toucher plus de 400 millions d’euros d’argent public a connu, ces dernières semaines, de multiples rebondissements. Et plus les différentes enquêtes avancent, plus elles se rapprochent de Claude Guéant, qui était secrétaire général de l’Elysée lorsque cet arbitrage a été rendu.

En février, le domicile et le cabinet de M. Guéant ont été perquisitionnés par les enquêteurs qui le soupçonnent d’avoir forcé la main au ministère de l’économie pour que le conflit qui opposait Berbard Tapie au CDR (Consortium de réalisation, chargé de liquider les passifs du Crédit lyonnais) soit tranché par un tribunal privé.

Lire : Bernard Tapie : « Je regrette d’avoir accepté l’arbitrage, je me suis dégonflé »

Stéphane Richard, le directeur de cabinet de la ministre de l’économie de l’époque, a été mis en examen. Lors de son audition, il a confirmé que des réunions décisives avaient eu lieu à l’Elysée, où étaient présents M. Guéant et certains des principaux protagonnistes du dossier.

Lire : Affaire Tapie : comment l’arbitrage a été verrouillé

Lire : Affaire Tapie-Crédit lyonnais : si vous avez manqué un épisode et tous nos contenus sur le sujet

Le financement de la campagne de 2007

Le camp Sarkozy a-t-il touché de l’argent en provenance de Libye pour financer la campagne de 2007 ? En avril, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire contre X pour « corruption active et passive », « trafic d’influence », « faux et usage de faux », « abus de biens sociaux », « blanchiment, complicité et recel de ces délits ».

Le site Mediapart avait révélé en juillet 2011 que Claude Guéant s’était rendu à plusieurs reprises en Libye entre 2005 et 2007 pour y rencontrer de hauts dignitaires du régime Kadhafi. Il était alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur. Au moment de ces révélations, l’aviation française bombardait le pays pour faire tomber le « Guide », et son fils exhortait M. Sarkozy à « rendre l’argent qu’il a[vait] accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale ».

Selon Ziad Takkiedine – intermédiaire dans les ventes d’armes entre la France et le Pakistan, actuellement incarcéré –, « M. Guéant donnait des indications bancaires à M. Bachir Saleh », ex-directeur du cabinet de Kadhafi, qui « faisait des comptes rendus écrits de ses visites en France, destinés à M. Kadhafi », a soutenu devant les juges M. Takieddine. Ce que M. Guéant a qualifié « d’affabulations ». « Jamais quelque Libyen que ce soit, quelque autorité libyenne que ce soit, n’est passé par mon intermédiaire pour alimenter des enrichissements personnels ou bien la campagne de 2007 », s’est défendu M. Guéant.

Mais les juges René Cros et Emmanuelle Legrand, qui enquêtent sur le document publié par Mediapart, ont recueilli divers témoignages qui jettent un doute sur son authenticité, a révélé Vanity Fair en décembre.

Lire : Financement de la campagne de Sarkozy : l’authenticité d’un document clé en cause

L’emploi fictif

Le parquet de Nanterre a ouvert, le 10 mai, une information judiciaire contre X, pour « détournement de fonds publics, complicité et recel ». En cause, l’emploi supposé fictif de Philippe Pemezec, maire UMP du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine). L’élection de ce dernier à l’Assemblée nationale ayant été invalidée par le Conseil constitutionnel. Déclaré inéligible, il est embauché en 2008 au cabinet de la ministre du logement, Christine Boutin, en tant que « chargé de mission sur l’accession sociale à la propriété ».

Interrogés par les enquêteurs, tant Mme Boutin que son ancien directeur de cabinet, Jean-Paul Bolufer, ont assuré que l’embauche de M. Pemezec leur avait été imposée par Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée.

Lire : Claude Guéant suspecté d’avoir favorisé un emploi fictif

La vente de tableaux

Claude Guéant a perçu un virement de 500 000 euros en provenance d’un compte à l’étranger. Selon M. Guéant, ces « 500 000 euros proviennent de la vente en 2008 de deux tableaux du peintre hollandais Andries van Eertvelt à un confrère avocat. Cela n’a rien à voir avec la Libye ».

Comme l’ont assuré plusieurs spécialistes, les œuvres d’Andries van Eertvelt n’ont jamais atteint une telle cote, d’autant que l’ancien ministre parle de tableaux de taille réduite, qui sont évalués autour de 15 000 euros. Par ailleurs, M. Guéant aurait dû obtenir un certificat du ministère de la culture pour vendre, au tarif qu’il a indiqué, des œuvres à l’étranger. Or il n’en a jamais fait la demande, ce qui constitue un délit.

Le tableau ivoirien

Lorsqu’il était ministre de l’intérieur, Claude Guéant a été reçu en Côte d’Ivoire par le président Alassane Ouattara. Ce dernier lui a offert une œuvre du peintre ivoirien James Houra. Peinture qui orne le mur de son cabinet d’avocat. Or, selon une circulaire de François Fillon, « les cadeaux offerts aux membres du gouvernement ou à leur conjoint, dans le cadre de l’exercice des fonctions gouvernementales, notamment à l’occasion des visites effectuées à l’étranger (…) sont, pour leurs auteurs, la manifestation de la volonté d’honorer la France. C’est donc à l’Etat qu’ils s’adressent, au-delà de la personne du récipiendaire (…). Il est par conséquent normal qu’ils n’entrent pas dans le patrimoine personnel du ministre ou de sa famille. »

M. Guéant se défend en assurant que l’œuvre n’est que de peu de valeur – entre 2 000 et 25 000 euros selon l’entourage du peintre. Mais s’il a bien conservé ce tableau, il est passible d’une sanction. Comme bien d’autres ministres et hauts fonctionnaires qui ont « emprunté » des œuvres appartenant au patrimoine national.

>> Lire : Claude Guéant a oublié de rendre un tableau reçu en cadeau

Le contrat Ecomouv’

Sur fond de fronde des « bonnets rouges », le partenariat public-privé signé en 2011 entre l’Etat et la société Ecomouv’ n’a cessé d’alimenter la polémique ces dernières semaines. Le parquet de Nanterre a ordonné le 6 novembre une enquête préliminaire sur ce contrat, dont le coût a été qualifié de « scandaleux » par de nombreuses figures politiques. Dans cette affaire, Claude Guéant a été discrètement entendu comme témoin, mardi 26 novembre, par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique.

Lire : Ecomouv’ : Claude Guéant interrogé dans le cadre de l’enquête préliminaire

Les policiers cherchent en effet à vérifier si une infraction a été commise lors de l’attribution par le gouvernement de François Fillon de la collecte de l’écotaxe à la société Ecomouv’, à l’époque où Claude Guéant était secrétaire général de l’Elysée. Les enquêteurs soupçonnent que l’appel d’offres pour ce contrat ait été vicié, même si aucun élément de preuve ne vient conforter pour l’heure cette hypothèse.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/06/18/les-six-affaires-qui-menacent-claude-gueant_3429804_823448.html

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Y’en a marre de la gabegie des allocations familiales

Posté par ippolito le 6 mars 2015

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L’incroyable gabegie des allocations familiales

Absentéisme aux guichets, chefferie surabondante, organisation idiote, aides sociales d’une complexité inouïe : nos CAF sont au bord de la crise de nerfs.

Plantée au milieu des tours HLM du Val Fourré, la Caisse d’allocations familiales de Mantes-la-Jolie est située, comme on dit pudiquement, «au cœur de la précarité» : 30% de chômage, un habitant sur six sous le seuil de pauvreté et un drame qui hante les mémoires, l’immolation dans l’agence d’un chômeur en fin de droits, en 2012. A l’époque, les allocataires pouvaient trépigner pendant trois heures avant d’accéder au guichet, «souvent à bout de nerfs», témoigne un agent. Mais en ce matin, aucune file d’attente à déplorer devant le bâtiment. «Ici on ne reçoit plus les gens que sur rendez-vous, c’est moins stressant pour tout le monde», explique le directeur général de la Cnaf (la Caisse nationale), Daniel Lenoir, qui prévoit de généraliser ce dispositif d’ici juin prochain.

Il en faudra plus pour remettre d’équerre ce monstre administratif de 32.700 personnes, qui distribue chaque année près de 80 milliards d’euros de prestations sociales à 11,7 millions de foyers : les allocations familiales, bien évidemment, mais aussi le Revenu de solidarité active (RSA) ; les aides au logement, à la garde d’enfants ou aux personnes handicapées. Cette branche de la Sécu, financée par les cotisations sociales des employeurs et par l’Etat, est en déficit chronique depuis dix ans. L’année dernière, elle accusait encore un trou de 3,2 milliards d’euros (contre 2,5 milliards en 2012). Surtout, elle est au bord de l’implosion, comme nous l’avons découvert au cours de notre enquête.

Symptôme le plus évident : l’engorgement. Certaines caisses ont parfois deux mois de retard dans le traitement des dossiers. Certes, on n’en est plus au pic de début 2013, quand des dizaines d’entre elles avaient dû baisser le rideau pendant des semaines en Ile-de-France, à Marseille ou à Carcassonne…

Chacune des 102 CAF de France lance ses propres appels d’offres

Mais, selon les confidences des salariés, il n’est pas rare que l’on ferme encore les portes, parfois un jour par semaine, pour écluser les demandes en souffrance. C’est d’ailleurs l’avantage du nouveau mode d’accueil sur rendez-vous. Il permet d’agir en toute discrétion. «Nous représentons la dernière digue face à la misère, constate Mohamed Lounas, délégué CGT à la CAF du Nord. Mais la digue est en train de craquer !»

Façon imagée de dire que le personnel manque d’entrain. La sécurité de l’emploi de ces quasi-fonctionnaires ne suffit pas à leur faire oublier leur maigre fiche de paie : 1.500 euros nets par mois après dix ans d’ancienneté pour un conseiller. Résultat, un taux d’absentéisme élevé, 8% à Paris par exemple, soit deux fois supérieur au privé. En Haute-Garonne, c’est bien pire. Il manque en moyenne 27% des agents, qu’ils soient en formation, en grève ou en arrêt maladie ! Ceux qui accueillent le public ont une excuse, la tâche est ingrate. «Les incivilités sont fréquentes, il arrive souvent que nous devions faire venir la police», témoigne Patricia Muscarello, responsable de l’accueil à Mantes-la-Jolie, où le dispositif de sécurité a été renforcé – caméras, vigiles, boutons d’alarme sous les bureaux.

Les économies et les gains de productivité sont surtout. à rechercher dans les étages supérieurs, dans la superstructure. Car il y a une quantité invraisemblable de CAF. L’Etat a bien cherché à réduire leur nombre en 2011, passé de 123 à 102, soit environ une par département. Mais, décidée depuis Paris, la réforme n’a pas pris en compte la réalité du terrain. Dans les zones dépeuplées comme la Creuse, un agent traite 500 dossiers par an, sans douleur. Dans le Nord, la Seine-Saint-Denis ou les Bouches-du-Rhône, 950 en ramant. «Il faudrait assouplir cette organisation, trop rigide», plaide Francis Vercamer (UDI). Rigide et coûteuse. Car la maison prévoit un minimum de trois «agents de direction» par caisse, lesquels émargent entre 7.000 et 9.000 euros bruts par mois selon la Cour des comptes. Quant au siège national, il affiche le taux d’encadrement le plus élevé de toute la Sécurité sosciale, soit un directeur pour huit employés !

Autre étrangeté, chaque caisse passe ses propres appels d’offres (travaux, événements, etc.), achète son matériel, son mobilier, sans aucune mutualisation. «Il serait beaucoup plus rationnel de tout centraliser», soupire le député UMP Pierre Morange, président de la Mission d’évaluation des comptes de la Sécu (Mecss). Pas si vite : les 102 directeurs de CAF restent très attachés à leur édito dans le magazine mensuel édité par la Caisse nationale, «Vies de famille».

«Cette feuille de chou coûte cher et peu de gens la lisent !», déplore une syndicaliste. Les CAF, enfin, sont pénalisées par la complexité inouïe des aides sociales, un vrai maquis. Dans le domaine de l’aide au logement, par exemple, il n’existe pas une, mais trois prestations «aide personnalisée au logement», «allocation familiale de logement» et «allocation de logement social» – dont le montant est lui-même fonction de plusieurs barèmes de ressources…. Qui varient à leur tour selon le statut de l’allocataire (locataire en HLM, dans le privé, propriétaire).

Pas simple ! Selon la fondation Ifrap, un think tank libéral auteur de plusieurs études sur le sujet, il existerait 700 combinaisons différentes d’allocations et 18.000 règles de droit social à respecter… Quant au RSA, tous les salariés le décrivent comme une «épouvantable usine à gaz». Pour calculer le montant des droits à verser, les agents doivent tenir compte, mois par mois, de l’évolution des revenus des allocataires (intérim, CDD, etc.). Or ces derniers ne les déclarent que tous les trois mois ! «On s’arrache les cheveux», soupire une élue CFDT de la CAF du Puy-de-Dôme. Une lueur d’espoir ? Manuel Valls a annoncé la création , à partir de janvier 2016, de la « prime d’activité » , un dispositif simple qui fusionnera la prime pour l’emploi (PPE) et le RSA. A voir…

Au total, les trop (ou pas assez) perçus représentent près de 2% des prestations versées, estime la Cour des comptes, qui chiffre leur montant à 1,4 milliard d’euros en 2013. Ces erreurs d’aiguillage génèrent d’énormes frais de comptabilité et de procédures : courriers demandant le remboursement, actions judiciaires…

Cette complexité favorise aussi la fraude, qui représenterait, toujours selon la Cour, 995 millions d’euros par an ! Dans ce domaine, la CAF a quand même fait des progrès. «Nous arrivons à en récupérer plus de 70% chaque année», se félicite Daniel Buchet, responsable de ce dossier. Une chose est sûre, le système a besoin d’être élagué. Eh bien, le gouvernement s’oriente exactement dans la direction opposée avec la réforme prévoyant de moduler les allocations familiales en fonction des ressources, prévue pour juillet. «On complexifie la seule prestation qui était simple, versée d’office à toutes les familles, soupire une déléguée CFDT. Désormais il va falloir vérifier leurs revenus, vérifier qu’ils ne changent pas en cours d’année.» Pourquoi faire simple…

Emmanuelle Andreani

Les allocations familiales en chiffres

3,2 milliards d’euros de déficit en 2013, après 2,5 milliards en 2012

18.000 règles de droit social à respecter pour les agents des CAF

1,4 milliard d’euros d’erreurs ou d’anomalies de versements en 2013

8 % d’absentéisme en 2013 à la CAF de Paris, deux fois plus que dans le privé

700 combinaisons d’allocations différentes suivant le profil et les revenus

995 millions d’euros de fraude par an, dont 696 seraient récupérés

http://www.capital.fr/enquetes/derapages/l-incroyable-gabegie-des-allocations-familiales-1017766

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