Y’en a marre de la crise

Posté par ippolito le 20 mai 2014

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La France à l’arrêt, le déficit risque de déraper

Le PIB a fait du surplace au premier trimestre, selon l’Insee.L’objectif d’une croissance de 1 % sur l’ensemble de l’année s’éloigne.

L’économie française a de nouveau calé en début d’année. L’Insee a annoncé hier que le PIB avait fait du surplace au premier trimestre, alors que l’institut, les économistes et la Banque de France tablaient sur une croissance, même très légère.

Aucune des composantes n’affiche une progression, exceptés les stocks.
La consommation des ménages a chuté de 0,5 % comme l’investissement des entreprises, et le commerce extérieur a pesé sur la richesse nationale, les importations progressant plus vite que les exportations.

Certes, il s’agit en partie d’un contrecoup après une fin d’année 2013 relativement bonne. Certes, l’activité en zone euro reste atone, à l’image de l’Italie qui a vu son PIB reculer de 0,1 %. Seule l’Allemagne et l’Espagne sont en forme. L’économie a crû de 0,8 % outre-Rhin au premier trimestre (lire page 4).

Mais pour le gouvernement, c’est la douche froide. « La France n’est pas du tout dans une phase de retournement. Aucun signal ne valide ce scénario. L’activité économique reste fragile. Les questions de compétitivité des entreprises françaises restent entières », considère Philippe Waechter, directeur des études économiques chez Natixis Asset Management.

« Convalescence longue »

N’en déplaise au ministre des Finances, Michel Sapin, pour qui l’objectif d’une croissance de 1 % cette année reste « parfaitement raisonnable », cette stagnation complique largement une équation budgétaire qui était déjà complexe. A la fin du premier trimestre, l’acquis de croissance (c’est-à-dire si le PIB devait rester stable jusqu’à la fin de l’année) est de 0,3 %.

Pour tenir l’objectif de 1 %, il faudrait que la croissance progresse de 0,5 % sur chacun des trois prochains trimestres. Si la croissance s’élève seulement à 0,2 % au deuxième trimestre comme l’attend la Banque de France, alors il faudrait que le PIB progresse de 0,7 % par trimestre par la suite. « Ce n’est pas impossible, mais cela va être très difficile », prévient Denis Ferrand, directeur général de COE-Rexecode. Ce serait en tout cas du jamais vu depuis début 2007, avant la crise.

Or l’effort de réduction du déficit public va encore constituer un frein pour l’activité. Comme le fait remarquer Jean-Paul Betbèze, économiste chez Deloitte, « les sorties de crise liées à un surendettement sont toujours compliquées car il faut se désendetter et faire redémarrer l’activité en même temps. La convalescence sera longue et douloureuse ».

Les enquêtes de conjoncture ne laissent pas présager d’une accélération de la croissance. Le moral des chefs d’entreprises stagne depuis plusieurs mois, en dessous de sa moyenne de long terme, sauf dans l’industrie.
C’est donc toute la trajectoire de redressement des comptes publics qui est fragilisée.

Et ce, alors que Paris vient d’envoyer son nouveau programme de stabilité à la Commission européenne. L’objectif d’un déficit ramené à 3,8 % de PIB en 2014 nécessite déjà le vote de 4 milliards d’économies supplémentaires dans le collectif budgétaire de juin.

Et pour tenir les 3 % de déficit l’an prochain, la France fait le pari d’une croissance de 1,7 % et compte réaliser un effort sans précédent de 21 milliards d’économies. « Ralentissement de la croissance et difficulté de contrôler les dépenses des collectivités locales » font douter les experts d’Exane-BNP Paribas. Le FMI a souligné hier les risques pesant sur l’exécution du plan (lire page 3).

Reste surtout à savoir ce que va en dire la Commission, qui a mis la France sous surveillance renforcée et doit valider, ou non, le plan le 2 juin. En théorie, elle « pourrait exercer plus de pression sur le pays si elle le souhaitait », poursuivent les économistes d’Exane. Mais ces derniers n’y croient pas. Alors que l’accent est mis sur l’effort structurel (hors effet de la conjoncture), « l’Europe est susceptible d’accepter un léger dérapage budgétaire en France tant que les réformes sont sur ​​la bonne voie ».

Guillaume de Calignon

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0203499952943-la-france-a-l-arret-le-deficit-risque-de-deraper-671308.php

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Y’en a marre de l’optimisme de Hollande

Posté par ippolito le 25 avril 2014

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Croissance : Hollande est-il trop… optimiste?

Réduire les déficits publics, relancer la croissance et créer des centaines de milliers d’emplois. La feuille de route du gouvernement serait-elle un peu « optimiste » ?

Optimiste. Voilà comment on peut qualifier le programme de stabilité présenté par le ministre des Comptes publics Michel Sapin mercredi 23 avril. La trajectoire budgétaire de la France pour les trois prochaines années est fondée sur une hypothèse de croissance du PIB de 1% cette année, de 1,7% en 2015 et de 2,25% l’année suivante. Le gouvernement pense même pouvoir créer des centaines de milliers d’emplois tout en réduisant les déficits publics au rythme annoncé.

S’il estime que la prévision de croissance du gouvernement est « réaliste » pour 2014, Didier Migaud, président du Haut Conseil des finances publiques, juge qu’elle repose pour 2015 « sur un enchaînement vertueux de toutes les hypothèses favorables ». Elle n’est « pas hors d’atteinte », ajoute-t-il diplomatiquement. Et pour 2016 ? Le premier président de la Cour des comptes affirme que le chiffre de Bercy est tout simplement « optimiste ». « L’optimisme, c’est le courage, disait Jaurès », a répondu François Hollande mercredi après-midi.

Le gouvernement aurait-il chargé la barque ?

« Les prévisions de croissance sur lesquelles nous travaillons sont parfaitement en ligne avec celles du FMI et de la Commission », se défend Michel Sapin. Le Fonds monétaire international, il est vrai, a relevé au début du mois sa prévision de 0,9% à 1% pour cette année. Mais il prévoit une croissance de 1,5% l’année prochaine, et non 1,7%.

Quant à la Commission européenne, elle table bien sur une progression du PIB français de 1,7% en 2015. Mais « elle raisonne à politique inchangée », note Olivier Garnier, économiste en chef de la Société générale.

Entre temps, le gouvernement a précisé les modalités du Pacte de responsabilité et des 50 milliards d’euros d’économies. Deux programmes de réformes qui ne sont pas neutres sur la croissance.

Les effets positifs du Pacte de responsabilité

Quel effet aura le programme de soutien aux entreprises décidé par le gouvernement ? « Toute la question est là », estime Marion Cochard, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Manuel Valls a annoncé 10 milliards d’euros d’allègements de cotisations sociales sur les entreprises et 5 milliards d’euros de baisse de prélèvements sur les ménages modestes d’ici 2017. « 15 milliards d’euros redistribués, cela fait 0,7 point de croissance supplémentaire », calcule Marion Cochard.

Pour le gouvernement, le Pacte de responsabilité permettra de créer 200.000 emplois supplémentaires, en plus des 300.000 attendus du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE). « Bercy est toujours plus optimiste que nous », juge de nouveau Marion Cochard, qui attend 150.000 emplois. Les baisses de cotisations prévues sur les plus hauts salaires ont des effets sur l’emploi moins importants à court terme. « Mais elles ont des effets sur la compétitivité à plus long terme, ce qui peut avoir un impact très important sur la croissance et la création d’emplois », explique Marion Cochard.

Les effets récessifs des économies budgétaires

En 2015, la Société générale s’attend à une croissance du PIB de 1,2%. « Tous les économistes n’ont pas encore pris en compte les impacts positifs du pacte », affirme Marion Cochard. Mais ils ont intégrés les effets récessifs des économies budgétaires : 50 milliards d’euros, dont 21 milliards sur la protection sociale, 18 milliards sur l’Etat et 11 milliards sur les collectivités territoriales.

Autant de moins pour le PIB français ? Les avis des économistes divergent sur l’impact de la rigueur sur l’activité à court terme. Mais une chose est sûre : la baisse des prestations pour les petits salaires a un impact direct sur l’économie, car les ménages modestes dépensent l’intégralité de leur revenu. « Les scénarios alternatifs proposés par les députés socialistes visant à les épargner étaient intéressants », estime d’ailleurs Marion Cochard.

Dans son avis publié mercredi, le Haut conseil des Finances publiques note que la baisse des dépenses peut « peser davantage que prévu par le gouvernement sur la croissance à court terme ». « Il peut y avoir en 2015 une croissance pas aussi riche en emplois que ne le prévoit le gouvernement », déclare même Didier Migaud. Pessimiste ?

Donald Hebert

http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20140423.OBS4870/croissance-hollande-est-il-trop-optimiste.html

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Y’en a marre des promesses de François hollande

Posté par ippolito le 28 janvier 2014

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Contre le chômage : la boîte à outils et la baguette magique

Inverser la courbe en 2014, c’est possible, continue de croire le gouvernement. Pour y parvenir, il mise sur les recettes classiques et un choc de confiance.

François Hollande a reconnu avoir mésestimé l’ampleur de la crise.

On saura lundi si le chef de l’État et son gouvernement sont parvenus à faire baisser le chômage fin 2013, mais le ministre du Travail Michel Sapin évoque désormais une simple « stabilisation ». Confronté à une croissance proche de zéro, le gouvernement misait avant tout sur son arsenal d’emplois aidés. Les économistes, sceptiques au départ, jugeaient possible une baisse ponctuelle à la fin de l’année. Mais le compte pourrait in fine ne pas y être.

François Hollande est désormais tourné vers 2014 pour « inverser durablement la courbe du chômage », mais le pari est loin d’être gagné : face aux prévisions pessimistes, le gouvernement compte sur sa boîte à outils anti-chômage et sur un retour de la confiance grâce au pacte de responsabilité.

Boîte à outils

Cette année, Le gouvernement pourra davantage compter sur la croissance : le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, pense que la France peut faire « plus de 1 % », et les organismes internationaux tablent sur une fourchette allant de 0,8 à 1,1 %.

Ces chiffres restent toutefois insuffisants pour faire baisser le chômage : les économistes estiment qu’environ 1,5 % est nécessaire pour créer des emplois en nombre suffisant, alors que 113 000 nouveaux actifs sont attendus en 2014.

Conséquence : aucun organisme n’anticipe d’embellie cette année. Pour l’Insee, le chômage devrait continuer à grimper pour atteindre 10,6 % (11 % avec les Dom) fin juin. Et, selon l’Unedic, 63 200 demandeurs d’emploi sans activité supplémentaires devraient pousser la porte de Pôle emploi, qui en recensait 3,29 millions fin novembre.

Face à ces sombres perspectives, le gouvernement n’entend pas baisser les bras. « Il y a des réalités qui peuvent bouger en fonction des politiques menées », martèle Michel Sapin. Son plan : « Continuer au même rythme les politiques de l’emploi au premier semestre, en faisant en sorte que la croissance prenne le relais mi-2014. » Il compte ainsi sur sa « boîte à outils. Elle contient :

- L’arsenal des contrats aidés classiques : 340 000 nouveaux contrats ont été budgétés pour 2014 ; le plan de formations prioritaires pour orienter les chômeurs vers des postes dits « non pourvus » : 30 000 sont déjà entrés en formation, et 100 000 autres devraient les suivre en 2014, avec, à la clé, un impact significatif sur les chiffres de Pôle emploi, puisque ces chômeurs quittent la très scrutée catégorie A (sans aucune activité) pour la catégorie D. En réalité, toutes ces formations ne sont pas ciblées sur des offres : la question est surtout d’ »augmenter les chances de trouver » un poste, dit-on au ministère du Travail.

- Les emplois d’avenir, destinés aux jeunes pas ou peu diplômés : après les 100 000 de 2013 – qui ont notamment permis l’ »inversion de la courbe du chômage jeunes » revendiquée par François Hollande -, 50 000 nouveaux contrats ont été programmés. Michel Sapin exclut pour l’instant une rallonge, réclamée par certains députés de la majorité.

- Le contrat de génération : alors que seules 20 000 aides à l’embauche ont été demandées en neuf mois, Michel Sapin promet une « accélération ».

- Le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) : l’Insee table sur 15 000 emplois créés par semestre, loin des 100 000 annuels attendus selon les hypothèses les plus optimistes.

Le pacte, un pari sur la confiance

Au-delà, l’exécutif mise sur son grand oeuvre, le pacte de responsabilité, pour prendre le relais. En lançant dès lundi les concertations avec les partenaires sociaux, avec en ligne de mire une feuille de route au printemps, il entend réveiller rapidement un regain de confiance chez les entrepreneurs, sans attendre la suppression totale des cotisations familiales d’ici à 2017. L’objectif est d’accélérer ainsi la croissance dans la deuxième partie de l’année.

« C’est parce que je refuse le scénario de l’attentisme et de la frilosité que j’ai proposé le pacte de responsabilité », a expliqué François Hollande lors de ses voeux aux partenaires sociaux. Michel Sapin résume ainsi l’enjeu : « Ou bien les chefs d’entreprise restent l’arme au pied, rien ne se passe, et la croissance sera molle. Ou bien aujourd’hui, dans leurs têtes de patrons d’entreprise, ils disent : Oui, c’est le moment d’embaucher, et la croissance sera plus forte encore. » C’est un pari sur la confiance que prend l’exécutif. Un pari dont rien n’indique qu’il ait des chances de réussir.

http://www.lepoint.fr/economie/contre-le-chomage-la-boite-a-outils-et-la-baguette-magique-26-01-2014-1784507_28.php

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Y’en a marre de la pression fiscale en France

Posté par ippolito le 26 août 2013

Le gouvernement face au ras-le-bol fiscal

C’était censé être une plaisanterie. Vendredi après-midi, quand il arrive dans son hôtel rochelais, Philippe Martin se fait gentiment taquiner par ses camarades, surpris par son annonce d’une « contribution climat énergie ». 

Quand il monte dans l’ascenseur, il se tourne vers eux et leur lance : « Je vais tous vous taxer. » Alors que pour la première fois depuis l’élection de François Hollande, les données économiques s’améliorent, les couacs fiscaux font désordre.

 Car cette semaine, le ministre de l’Économie Pierre Moscovici s’est dit sensible au « ras-le-bol fiscal », un mot doux à l’oreille de ceux qui ne veulent plus de hausse d’impôts, avant que son collègue de l’Écologie n’annonce une vraie fausse taxe carbone. 

Président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone s’inquiète : « Grâce aux augmentations d’impôt de 2012 et 2013, on a des marges de manœuvre, mais il faut stabiliser la pression fiscale, pour ne pas enrayer la consommation des ménages qui est à l’origine du regain de croissance. 

Attention à l’effet triple lame, on ne peut pas faire cotisation, taxe et impôts. »

1.000 euros par habitant

À l’Élysée, on mise encore sur un scénario dans lequel les Français seront un peu mis en contribution l’année prochaine, mais plus du tout en 2015, 2016, 2017. 

Les économies déjà faites et l’amélioration de la conjoncture économique pourraient permettre au chef de l’État de gagner son pari fiscal. Jean-Marc Ayrault l’a confié à la presse samedi à La Rochelle :

  »L’effort fiscal demandé doit être de plus en plus réduit, il faut être extrêmement attentif au dosage pour ne pas pénaliser la croissance. » Et quand on l’interroge sur le ras-le-bol fiscal, le Premier ministre rétorque : « L’impôt a un sens, ce n’est pas l’impôt pour l’impôt », justifie-t-il.

«L’impôt a un sens, ce n’est pas l’impôt pour l’impôt»

Au-delà des spéculations et des promesses de l’exécutif, il y a la réalité des chiffres. Celle d’un raz de marée fiscal qui s’abat sur les ménages et les entreprises depuis deux ans? 

Entre 2012 et 2014, les hausses des prélèvements fiscaux auront grimpé de 61 milliards d’euros, soit une charge d’environ 1.000 euros par habitant. 

Un chiffre théorique puisqu’il mêle taxes directes et indirectes, impôts sur le revenu et les sociétés et fiscalité du capital. Mais il donne la mesure du fardeau. L’opposition, elle, s’est aussitôt emparée du sujet. « Il faudra assumer une baisse massive des impôts », déclare Jean-François Copé.

La pression de Bruxelles

Depuis la fin des Trente Glorieuses, tous les gouvernements de gauche comme de droite se sont ingéniés à fabriquer de nouveaux impôts. À cette aune, la France rivalise désormais avec les pays d’Europe du Nord. 

Dans le même temps, le budget de l’État n’a cessé de grossir. Aujourd’hui les dépenses publiques s’élèvent à 100 milliards d’euros (hors charge de la dette et fonctionnaires). 

Certes, pour la première fois depuis de nombreuses années, le budget de l’État devrait reculer de 1,5 milliard d’euros en 2014 sous la pression de Bruxelles. 

Un signe que la France s’attelle enfin à ramener son déficit structurel – déconnecté de la conjoncture – au seuil de 3% du produit intérieur brut en 2015. Bruxelles appréciera même si le grand ordonnateur de la rigueur budgétaire, Olli Rehn, s’inquiète du tempo des réformes françaises et considère que la fiscalité a atteint « un seuil fatidique ».

http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Le-gouvernement-face-au-ras-le-bol-fiscal-625581

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Y’en a marre des mirages et surtout des mensonges de Francois Hollande

Posté par ippolito le 24 août 2013

Hollande et le mirage de la croissance

Interrogés sur leur vision de la France en 2025, les membres du gouvernement ont rendu des copies bien naïves.

Pour les ministres du gouvernement français, l’été a pris fin le 19 août. Le président Hollande avait fixé la rentrée treize jours avant la fin du mois d’août et leur avait donné comme devoir une rédaction exposant leur vision de la France dans douze ans.

On ne peut que le féliciter d’avoir invité son équipe à voir loin – espérons néamoins qu’il aura également la sagesse de reléguer rapidement ces compositions aux archives, car elles relèvent d’un optimisme naïf là où le réalisme était de mise. 

Certaines frôlent même le délire, et aucune ne s’attaque aux grandes priorités de la France : réduire les dépenses publiques, repousser l’âge légal de départ à la retraite et mettre fin au blocage de la réforme du travail par les syndicats.

Si l’on entend soutenir la reprise glaciale que connaît le monde développé depuis le krach de 2008, la priorité est d’empêcher une autre crise dans la zone euro. 

Pour cela, il faut favoriser la croissance en France et s’assurer que le pays ne suivra pas la Grèce, l’Espagne et le Portugal sur le chemin d’un chômage en hausse constante, d’une dette débridée et d’une austérité forcée.

Elu sur la promesse de ne pas imposer l’austérité, M. Hollande a été contraint d’en inventer sa propre version. Il a augmenté les impôts à deux reprises et promis de recommencer l’année prochaine.

Confiance dans l’Etat

La semaine dernière, il a reçu une nouvelle aussi bonne que rare : l’économie française a enregistré une croissance de 0,5 % au deuxième trimestre 2013. C’est mieux que de rester dans la récession, mais ce n’est probablement qu’une brève éclaircie dans un ciel bien sombre, et manifestement cette nouvelle ne fait qu’encourager le président à retarder encore plus les réformes structurelles dont la France a tant besoin.

Ce qu’il attendait de son gouvernement, c’était la vision d’une France prospère en 2025, car plus productive, moins grevée par les impôts et suffisamment porteuse de perspectives d’avenir pour empêcher les cerveaux les plus brillants de fuir vers Londres, New York et Shanghai. 

Ce n’est pas du tout ce qu’il a récolté.Ainsi, son ministre des Finances, Pierre Moscovici, reconnaît l’importance de réduire la dette et le chômage, mais laisse entendre qu’on peut y parvenir en augmentant les dépenses publiques, pas en les diminuant. 

M. Moscovici projette même une nouvelle Europe sociale, avec des dépenses mieux coordonnées. De son côté, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, décrit à son patron une France au premier rang mondial dans tous les domaines, des nanotechnologies à l’optimisation des procédés industriels, mais ne dit pas vraiment comment y parvenir si ce n’est en faisant confiance à l’Etat pour choisir les chevaux gagnants. 

La ministre de la Justice imagine pour ses successeurs un rôle nouveau comme pourvoyeurs d’espoir et de réhabilitation plutôt que de condamnations. Quant à la ministre du Logement, elle promet 6 millions de nouvelles habitations et un accès au logement pour tous sans aucun stress.

Comment la France va-t-elle financer tout cela ? La réponse est sans doute détaillée dans les annexes, car elle n’est visible nulle part dans les comptes rendus officiels. Laurent Wauquiez, étoile montante du centre droit, a salué, hilare, la performance en la qualifiant de “surréaliste”. La Commission européenne et le FMI n’ont plus qu’à espérer que rien de tout cela ne se traduira par des mesures politiques.

Les ministres de M. Hollande n’ont apparemment pas apprécié d’avoir eu des devoirs à faire. En retour, ils fournissent de la matière pour des gros titres embarrassants et donnent l’impression qu’ils préféreraient revenir aux Trente Glorieuses plutôt que de réduire les dépenses et soumettre les syndicats. Venant du pays amateur de grands projets fantasques, il fallait peut-être s’y attendre. Cela n’en reste pas moins inquiétant.—

http://www.courrierinternational.com/article/2013/08/23/hollande-et-le-mirage-de-la-croissance

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Y’en a marre de la crise et surtout que la reprise en zone euro soit une illusion

Posté par ippolito le 24 août 2013

La reprise en zone euro est une illusion

Depuis quelques semaines, on parle de plus en plus d’un début de reprise dans la zone euro. Les indices-clés indiquant une amélioration dans les pays situés au centre de l’union monétaire seraient la preuve que l’austérité porte ses fruits. 

Les fonds d’investissement américains recommencent d’ailleurs, lentement il est vrai, à financer les dettes des banques européennes. Même Goldman Sachs achète massivement des titres européens. Mais est-ce vraiment la reprise ?

Les cyniques rappellent qu’on l’attendait en Europe dès le quatrième trimestre 2010 et que, depuis lors, toutes les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) prédisaient qu’elle surviendrait « en fin d’année ».

En réalité, selon les prévisions du même FMI, en 2013, les économies de l’Espagne et de l’Italie devraient subir une contraction proche de 2 %, celle du Portugal de plus de 2 % et celle de la Grèce de plus de 4 %.

Aussi, le chômage a atteint des sommets en zone euro avec un taux moyen de 12% de la population active ; la moitié des jeunes sont sans emploi dans les pays de la périphérie, ce qui entraîne à long terme un gaspillage de talents et une érosion de la base fiscale.

CHASSE DÉSESPÉRÉE AU RENDEMENT

Encore plus significatif, la dette publique a augmenté en 2012 de 7 points de pourcentage par rapport au produit intérieur brut (PIB) en Italie, de 11 points en Irlande et de 15 points au Portugal et en Espagne. Si la stabilisation et la réduction de la dette sont les marqueurs d’une reprise grâce à l’austérité, alors les cyniques ont probablement raison de douter de la reprise.

Dans ce contexte, le retour des investisseurs américains qui apportent leurs dollars pour financer à court terme la dette des banques européennes ressemble plutôt à une chasse désespérée au rendement, qui repose avant tout sur la promesse du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, de faire « tout ce qu’il faudra » pour sauver l’euro.

 Quant au jeu de Goldman Sachs avec la Bourse, les mots formulés par le gourou des marchés obligataires, Bill Blain – « acheter bon marché, vendre un peu plus cher à la hausse, puis laisser tomber et s’enfuir » – viennent immédiatement à l’esprit…

Bref, il est prématuré de parler de reprise tant que les pertes engendrées par l’austérité ne sont pas épongées. Tous les pays qui ont appliqué l’austérité sans imposer de pertes aux créanciers privés ont creusé leur dette.

Selon les estimations officielles, la dette publique espagnole, qui représentait seulement 36 % du PIB du pays au début de la crise, a presque triplé, et le chiffre exact pourrait être plus élevé. Et ce sont les pays qui ont coupé le plus dans les dépenses qui ont connu le plus grand pic de rendement obligataire et dont la dette a le plus augmenté.

L’explication est simple. Quand un pays renonce à sa souveraineté monétaire, tout se passe comme si ses banques empruntaient en devise étrangère. Elles sont de ce fait vulnérables à des chocs de liquidité comme celui qui a déclenché la crise du système bancaire européen en 2010-2011. Ne pouvant pas imprimer de la monnaie pour sauver les banques ou dévaluer pour stimuler les exportations, l’Etat n’a que deux options : le défaut de paiement ou la déflation (c’est-à-dire l’austérité).

MAUVAIS DIAGNOSTIC

La logique de cette politique est que, en réduisant le fardeau de la dette et en restaurant la confiance, les coupes budgétaires favoriseraient la stabilité et la croissance. Mais quand plusieurs pays qui entretiennent des échanges commerciaux suivis l’appliquent simultanément, la demande chute, ce qui entraîne la contraction de leurs économies et l’augmentation de leur ratio « dette sur PIB ».

Mais le problème posé par l’austérité dans la zone euro est plus fondamental : les responsables politiques essayent de résoudre la crise de la dette souveraine, alors qu’ils sont avant tout confrontés à une crise bancaire.

Avec un système bancaire européen trois fois plus important et deux fois plus endetté que son homologue américain, et avec une BCE qui ne dispose pas vraiment de l’autorité d’un prêteur en dernier ressort, le brusque tarissement des flux de capitaux vers les pays périphériques, en 2009, a créé une crise de liquidité trop importante pour être contenue.

Les détenteurs d’actifs libellés en euros se sont alors tournés vers la BCE pour qu’elle joue le rôle d’assureur – ce qu’elle se refusait à faire sous la présidence de Jean-Claude Trichet, qui donnait la priorité au maintien de la stabilité des prix. Et les investisseurs ont intégré dans leurs calculs le risque d’un effondrement économique de la zone euro – et non le volume des dettes souveraines –, ce qui a provoqué un bond des rendements obligataires.

La tempête sur les marchés financiers a paniqué les dirigeants de la zone euro, ce qui les a conduits à poser un mauvais diagnostic et à prescrire un mauvais traitement.

La promesse de M. Draghi s’est traduite par un programme de rachat de titres de dette, une opération de refinancement à long terme et la fourniture de liquidités d’urgence, ce qui a permis de gagner du temps tout en baissant les rendements.

Mais la crise bancaire est toujours là. Les dirigeants de la zone euro doivent reconnaître que couper dans les dépenses ne permet pas de stabiliser le bilan des banques surexposées à la dette souveraine des pays périphériques. Tant que l’Europe n’abandonne pas l’austérité au profit d’une politique orientée vers la croissance, tout signe de reprise est illusoire.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/08/23/la-reprise-est-une-illusion_3465307_3234.html

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