Y’en a marre de l’absence de relance et surtout de la montée du chômage

Posté par ippolito le 24 mars 2013

Pourquoi la relance n’est-elle toujours pas là?

La mise en place des outils financiers pour relancer l’investissement des entreprises est trop longue. En plus, faute de visibilité, l’envie d’investir fait défaut. Mais sans ce moteur de l’économie, l’emploi ne repartira pas. Mauvais pour la consommation.

La relative bonne tenue de la consommation en France est trompeuse. C’est une des spécificités de l’économie française. Deux raisons principales expliquent ce phénomène. 

D’abord, l’importance des prestations sociales (de l’ordre de 600 milliards d’euros, toutes prestations confondues) dans le revenu de nombreux foyers. 

Ensuite, le taux d’épargne élevé des ménages en France, qui leur permet de puiser dans leur bas de laine pour faire face à des situations difficiles. Ces deux facteurs agissent comme des amortisseurs en cas de crise en évitant à la consommation de plonger.

Mais c’est insuffisant pour une déclencher une relance. La conjoncture économique est d’ailleurs plus dégradée que les statistiques prévisionnelles ne le laissaient supposer.  Par exemple en juin dernier, l’Insee tablait encore sur 0,4% de croissance pour 2012 alors que l’année s’est terminée sur une croissance nulle.

Qu’a-t-il manqué? Pour relancer la machine, encore faut-il que les entreprises investissent. C’est, aujourd’hui, ce qui manque à l’économie, faute de portefeuilles de commandes qui le justifient notamment dans les industries de transport et les activités liées à l’immobilier. 

Pis: les entreprises qui auraient anticipé une hausse de leur production et qui se retrouvent en situation de surcapacités révisent à la baisse leurs projets, amplifiant les baisses d’activités chez leurs fournisseurs qui, à leur tour, réduisent leurs dépenses.

 Au bout de cette réaction en chaîne, les sous-traitants mettent la clé sous la porte (60.500 défaillances d’entreprises en 2012 selon Coface, 62.000 attendus en 2013). C’est l’emploi qui trinque.

Le chômage qui s’alourdit sans cesse depuis 21 mois reflète une situation dont l’économie française ne parvient pas à s’extraire: les ménages consomment, mais les entreprises n’investissent pas assez. 

Et sans investissements, pas d’augmentation de capacités ou de modernisation de l’outil de travail, et au final pas d’emplois nouveaux. On est dans «une forme de cercle vicieux destruction d’emplois/baisse d’activité», commente Coface.

L’investissement des PME va encore reculer au premier semestre
Cette spirale infernale n’est pas brisée. Fin janvier, Oséo, banque des PME et de l’innovation, indiquait que, après une année 2012 de stagnation, l’activité pourrait décliner en 2013. De sorte que, après un sensible recul des investissements des PME l’an dernier, ils pourraient à nouveau être réduits cette année.

L’Insee, qui élargit l’investigation à l’ensemble des entreprises, estime que si les investissements ont augmenté de 2% l’an dernier, ils devraient seulement être stables cette année avec toutefois une baisse au premier semestre par rapport à l’an denier.

COE-Rexecode est plus tranché, anticipant pour 2013 un recul de 2% de l’investissement productif en ligne avec l’érosion du taux de marge des entreprises. L’institut commente:

«La poursuite de la dégradation du climat des affaires et la fragilité financière des entreprises suggèrent que la correction à la baisse de l’investissement productif et de l’emploi pourrait se prolonger, sinon s’amplifier, au moins sur la première partie de l’année.»

Faute d’une relance des investissements, il était illusoire de miser sur un redémarrage de la l’activité. En repoussant à 2014 l’inversion de la courbe du chômage, François Hollande prendre acte de la prévision de croissance de l’économie française ramenée à 0,1% pour 2013, bien loin des anticipations excessivement optimistes qui avaient servi à l’élaboration du projet de loi de finances.

Face à l’urgence, les réponses prennent trop de temps

Les mesures destinées à créer un «choc de croissance» tardent à se mettre en place. En détaillant le Pacte de compétitivité et en expliquant le mécanisme du crédit d’impôts pour la compétitivité et l’emploi (CICE), le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a affirmé que ses effets seraient perceptibles dès 2013. 

Cette disposition, entrée en vigueur au 1er janvier dernier, vise à encourager les efforts des entreprises qui investissent dans la recherche, l’innovation, la formation et le recrutement. Mais s’agissant d’une réduction d’impôt, les entreprises en percevront les effets en 2014, lorsqu’elles acquitteront l’impôt de l’exercice 2013.

Certes, il est possible, grâce à une mesure de préfinancement, d’anticiper en cédant la créance CICE à Oséo ou un établissement de crédit. Mais on entre alors dans une usine à gaz peu accessible aux PME, alors qu’elles sont les véritables pourvoyeuses d’emplois dans le tissu économique. 

De sorte que la première année, c’est-à-dire en 2013, les effets positifs du CICE sur l’investissement et, par là, sur l’emploi seront retardés.

Plus globalement, l’installation de la Banque publique d’investissement (BPI) prend beaucoup de temps. Alors que sa création était inscrite dans le programme du candidat Hollande, cet établissement qui agrège le Fonds stratégique d’investissement (FSI), Oséo et CDC Entreprises (filiale de la Caisse des dépôts) a seulement tenu son premier conseil d’administration le 21 février, après neuf mois de gestation. 

En outre, elle n’est pas encore opérationnelle puisque les instances régionales qui doivent participer à ses travaux ne seront mises en place qu’en avril.

Ainsi globalement, il aura fallu presqu’un an pour que, avec ses 42 milliards d’euros de force de frappe, la BPI puisse s’engager au plus près des PME. 

Toutefois, face à l’urgence, un fonds de garantie de 500 millions d’euros a déjà été mis en place afin que les banques, qui ont réduit de 7% l’an dernier leurs avances de trésorerie aux entreprises, soient un peu moins restrictives. 

Pour investir, il faut avoir envie

Toutefois, les investissements ne sont pas qu’une question d’argent. Encore faut-il disposer de débouchés pour les faire fructifier. Or, lorsque la consommation stagne, il faut trouver des marchés. Soit par l’innovation pour en créer de nouveaux, soit par l’exportation pour en investir de nouveaux.

Des dispositifs d’aides existent déjà, à l’image du crédit impôt recherche dont le dispositif est éprouvé. Il a été réformé en 2008 et est aujourd’hui renforcé. L’an dernier, il a représenté 5,3 milliards d’euros, indique l’Observatoire du crédit impôt recherche. 

Malgré son attractivité, il n’a pas empêché l’innovation en France de décliner; progression nulle, volontarisme plat, alors qu’il s’agit de préparer l’activité de demain.

 C’est d’ailleurs pour relancer cet effort d’innovation que le Grand emprunt de 35 milliards d’euros a été lancé par Nicolas Sarkozy et conforté par François Hollande.

On peut aussi imaginer d’autres sources de financement, qui utiliseraient une partie des ressources de l’assurance-vie (dont l’encours approche les 1.400 milliards d’euros), en plus des réductions d’ISF pour investissements dans les PME qui existent déjà.

L’argent est donc mobilisable. C’est la dynamique qui fait défaut de même que l’envie de produire et construire dans l’Hexagone, sans lesquelles l’investissement ne peut repartir. 

Ce n’est plus alors une affaire de leviers financiers, mais de visibilité et de confiance dans l’avenir. Neuf mois après l’arrivée de l’équipe Hollande, les repères ne sont pas encore en place.

Gilles Bridier

http://www.slate.fr/story/68987/investissement-emploi-consommation-spirale-infernale

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Y’en a marre de l’absence de croissance et surtout de la montée du chômage

Posté par ippolito le 23 mars 2013

L’économie française va connaître une croissance «quasi nulle» pendant toute la première moitié de 2013. 

C’est ce qu’a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sa note de conjoncture de mars diffusée jeudi soir. Par ailleurs, l’institut maintient son estimation annoncée le 14 février d’une contraction de 0,3% de l’activité au quatrième trimestre et de croissance nulle sur toute l’année 2012. 

«Les moteurs intérieurs de la croissance sont à l’arrêt»

L’évolution du produit intérieur brut (PIB) en janvier-mars par rapport au trimestre précédent a été révisée à la baisse à 0,0% contre une estimation de +0,1% donnée dans la note de décembre. La prévision de +0,1% pour le deuxième trimestre reste inchangée.

La croissance est «quasi-nulle, un peu à l’image de ce que l’on voit en zone euro en moyenne» pour le premier semestre, a déclaré le chef du département de la conjoncture de l’Insee, Cédric Audenis. 

Selon lui, «le climat est dégradé mais pas plus qu’il y a six mois». Et de résumer : «En fait la situation économique française est relativement stable depuis plusieurs semestres». 

«Les moteurs intérieurs de la croissance sont à l’arrêt, tant la consommation des ménages avec un pouvoir d’achat en berne, l’investissement logement avec le BTP qui est dans une phase basse du cycle, et l’investissement des entreprises évidemment avec des perspectives d’activité faibles», a-t-il détaillé.

Le chômage va continuer de grimper

Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, était convenu mi-février que la prévision du gouvernement d’une croissance à 0,8% en 2013 devrait être «repensée». 

Mardi, il a précisé que la prévision de croissance de 0,1% pour la France en 2013 établie par la Commission européenne était une «base de travail» pour l’hypothèse que le gouvernement va lui-même fixer dans les prochains jours.

Selon les calculs de l’Insee, pour parvenir à la croissance ténue de 0,1% sur l’année 2013, il faudrait que l’activité économique du pays progresse de 0,2% au troisième trimestre et de 0,3% au quatrième trimestre. 

«Conséquence directe de l’absence de croissance», le chômage va encore grimper, souligne le statisticien. Son taux devrait continuer d’augmenter pour atteindre 10,6% de la population active en métropole mi-2013 et 11% avec les départements d’outre-mer.

Cette prévision est légèrement plus pessimiste que celle de décembre 2012. L’Insee tablait alors sur 10,5% en métropole et 10,9% DOM compris.

74.000 postes supprimés au premier trimestre 2013

L’Institut indique par ailleurs que 74.000 postes devraient être supprimés au premier semestre 2013 dans les secteurs marchands, après 91.000 au second semestre 2012. 

L’emploi marchand «continuerait de pâtir de la faiblesse de l’activité et son repli se poursuivrait, même si les premiers effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi tempéreraient quelque peu cette baisse (15.000 emplois inscrits à l’horizon 2013)», estime l’Insee. 

L’emploi non marchand serait quant à lui «à nouveau en hausse grâce aux emplois aidés».

http://www.leparisien.fr/economie/l-insee-prevoit-une-croissance-quasi-nulle-jusque-fin-juin-2013-22-03-2013-2659731.php

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Y’en a marre de l’austérité

Posté par ippolito le 15 mars 2013

5 milliards d’euros d’économies, mais pour payer quoi ?

Le ministre du Budget Jérôme Cahuzac a fait le calcul : il faut trouver 5 milliards sur le budget de l’Etat pour 2014. A quoi doit servir concrètement cette « cure d’austérité » dénoncée par le Front de gauche ? Eclairage.

« Nous devons identifier au total 5 milliards d’euros d’économies nouvelles l’an prochain », dit la lettre de cadrage que Jean-Marc Ayrault a envoyé aux ministres vendredi 8 mars. Baisse des recettes, hausse du chômage, croissance en berne :

l’annonce d’un effort supplémentaire sur les dépenses de l’Etat était attendue depuis le 22 février, date à laquelle la Commission européenne a prédit un déficit de 3,9% fin 2014. Elle n’en suscite pas moins les critiques de tous bords. 

A droite, on dénonce des promesses politiques trop coûteuses. « Il ne faut pas mentir aux Français, on n’est pas en train de diminuer les dépenses », affirme le président de l’UMP Jean-François Copé. « On est en train, par les réductions budgétaires que l’on accomplit dans les ministères, d’essayer par tous les bouts de financer des promesses électorales qu’on ne peut pas tenir.

 » Et à gauche du PS, on souligne les effets pervers de cette « cure d’austérité » : « Le résultat d’une telle saignée, avec des conséquences très négatives sur les services et l’emploi publics, n’auront pas comme résultat le redressement annoncé », juge le Parti communiste.

Entre les deux, François Hollande, qui vise l’équilibre des comptes publics à la fin du quinquennat, tente de rassurer : « C’est un effort que nous pouvons parfaitement consentir ». Qui faut-il croire ?

5 milliards d’euros pour quoi faire ?

Comment les 5 milliards d’euros d’efforts que vont devoir réaliser les ministères ont-ils été calculés ? Le détail est le suivant :

- 3,5 milliards d’euros « serviront à financer le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi, ainsi que les mesures contre la pauvreté et des moyens supplémentaires pour lutter contre le chômage », précise le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, dans une interview au « Journal du dimanche ».

Autrement dit : relancer la croissance et soutenir le pouvoir d’achat. 

Le plan pauvreté doit coûter 2,5 milliards d’euros par an à partir de 2017. 
Le crédit d’impôt compétitivité versé aux entreprises devrait nécessiter 750 millions d’euros d’économies en 2014. 

Le reste des 3,5 milliards d’euros financera la politique de l’emploi, notamment le contrat de génération. 

- Reste 1,5 milliards d’euros que Jérôme Cahuzac a prévu d’affecter à la réduction des déficits.L’objectif : convaincre les marchés financiers que la France est toujours décidée à atteindre l’équilibre de ses finances publiques en 2017, afin de continuer à se financer à bon prix tout en repoussant son objectif de 3% à 2014.

Une trajectoire que le Parti communiste qualifie tout de même « d’hyper-austérité », estimant qu’elle mène à « une aggravation de la crise sociale, une explosion du chômage et de la précarité ».

5 milliards d’euros qui viennent d’où ?

« L’Éducation nationale, la police et la gendarmerie sont exemptées d’effort sur leurs effectifs », souligne Jérôme Cahuzac. Ces missions définies comme prioritaires par François Hollande devraient même continuer à bénéficier d’embauches qui devront être compensées ailleurs, l’objectif étant de maintenir stable la masse salariale de l’Etat.

Autrement dit, les 5 milliards d’économies devront être réalisées sur les autres types de dépenses : fonctionnement, investissements ou prestations et subventions. Mais « il n’y a pas de ministère intouchable », précise Jérôme Cahuzac.

Quels ministères seront les plus impactés ? Tous sont censés avoir déjà consenti à de sérieux efforts pour 2013. Certains voient leurs dépenses d’interventions augmenter naturellement, comme le ministère du Travail et ses dépenses d’allocation chômage.

D’autres plaident pour la défense des crédits d’investissements, synonymes de croissance future, comme Cécile Duflot au Logement, ou Delphine Batho à l’Ecologie. « Le détail sera négocié avec chaque membre du gouvernement », explique le ministre du Budget, qui se prépare à des discussions tendues avec ses confrères.

Mais quoi qu’il en soit, le programme ne fait pas rêver : abandon de projets, réduction des commandes publiques, baisse de la couverture sociale. « Le redressement des comptes, par l’impôt ou les économies, a toujours des conséquences récessives à court terme », reconnaît d’ailleurs le ministre du Budget.

« Mais à moyen terme, il favorisera la croissance », dit-il. Il juge d’ailleurs que c’est le seul chemin vers le redressement économique du pays : « Persister à financer nos politiques publiques par la dette n’entraînerait que déclin et chômage, comme ces dix dernières années ». 

Donald Hebert

http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20130311.OBS1508/5-milliards-d-euros-d-economies-pour-payer-quoi.html

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Y’en a marre que la France soit sous la neige…

Posté par ippolito le 14 mars 2013

Crise économique: Pourquoi la France est la seule à ne pas avoir une éclaircie?

La France attend patiemment son tour. Ces dernières semaines, plusieurs indicateurs sont passés au vert… mais ailleurs. Pour les Etats-Unis ou l’Allemagne, la sortie de crise n’a jamais été aussi proche. 

Pendant ce temps, François Hollande doute qu’il sera possible d’inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année 2013. Et, ce mardi à Dijon, il a avoué que le déficit public allait atteindre « sans doute 3,7 % en 2013 même si nous essaierons de faire moins ». Renonçant ainsi à sa promesse de campagne.

Les grands moteurs que sont les Etats-Unis et la Chine tournent désormais à plein régime, ce qui n’était pas forcément gagné pour le premier. Si les deux géants ont encore des défis d’ampleur à affronter, dont celui de la dette pour le président Obama, le pire semble s’être derrière eux. Même le Japon, mauvais élève depuis des années, se relance et la santé budgétaire allemande fait des jaloux

LA MÉTÉO DES VOISINS

1. ETATS-UNIS : Beau temps, quelques nuages
Les nouvelles d’outre-Atlantique sont excellentes. Le chômage est au plus bas depuis décembre 2008, Wall Street a presque retrouvé ses sommets d’avant l’explosion de la crise financière, le secteur bancaire n’a jamais été aussi solide et le moral des ménages est bien remonté.

La croissance américaine a enregistré un bond en avant de 2,2%, contre 1,8% en 2011. Si cette dernière s’explique notamment par à l’action de la Réserve fédérale qui inonde le marché avec sa planche à billets, ce programme pourrait s’achever dans l’année. Il ne reste plus qu’un dossier brulant à régler du côté de Washington: réduire la dette publique.

Le gouvernement Obama va devoir légiférer, afin de relever le plafond de 16.000 milliards de dollars atteint en mars. Un subtil jeu de concessions politiques va désormais avoir lieu sur les dépenses nationales, qui pourraient subir un plan de diminution de 4000 milliards par an.

2. CHINE : Ciel bleu sur tout le pays

Lancée comme un TGV à pleine vitesse depuis le début des années 1990, la Chine a elle aussi subi les retombées de la crise financière mondiale. 

Sa croissance 2012 a d’ailleurs été la plus faible enregistrée depuis 13 ans, avec un taux de 7,8%. Ça reste tout de même énorme et celle de 2013 devrait être dans les mêmes eaux.

Pékin s’est fixé un objectif de croissance « raisonnable » de 7,5% pour 2013 et compte pour cela sur une stimulation de la consommation des ménages et la transformation accélérée de son modèle économique, a déclaré le Premier ministre sortant Wen Jiabao. Toute la difficulté est de ne pas être en décalage trop important.

Il faut pour cela que le plus grand pays en voie de développement s’appuie sur l’élargissement de la demande intérieure, car « c’est dans la consommation que réside tout le potentiel ».

3. JAPON : Déclenchement du plan Orsec

Le cas japonais est indissociable du tsunami dévastateur de 2011, que l’on célébrait tristement ce 11 mars. Le pays est sorti de la récession en 2012, en enregistrant une croissance de 2%, notamment grâce à l’intensification de la reconstruction de la zone touchée par le sinistre.

La hausse des dépenses publiques est encore prévue pour 2013, grâce à une rallonge de 105 milliards d’euros, soit la deuxième plus importante de l’histoire du pays. Elle est censée entraver la déflation (baisse des prix généralisée) qui frappe l’archipel depuis une quinzaine d’années. Une relance économique qui tranche clairement avec l’austérité comptable des pays occidentaux. Et qui n’est pas sans danger.

Le Japon est à la tête d’une dette colossale qui culmine à 200% de son PIB (seul le Zimbabwe fait pire). Après avoir dévalué le yen, Tokyo compte désormais sur une reprise internationale pour doper ses exportations.

4. ALLEMAGNE : Embellie sur tout le territoire

Berlin profite d’avoir réformé son système avant l’arrivée de la crise économique. Du coup, le chômage est au plus bas depuis la réunification et la compétitivité du pays s’illustre par des exportations records. Même les salaires du secteur public ont reçu le privilège d’une hausse! Un luxe dans une Europe tournée vers l’austérité…

La santé budgétaire lui a permis d’afficher une excédent budgétaire en 2012 (0,1%), quand la plupart de ses voisins se battent pour remonter au dessus des -3%. Résultat, l’Allemagne pourrait même se passer en grande partie du financement de ses dépenses par les marchés. Un fait rarissime pour les grands pays industrialisés.

LA FRANCE SOUS LA NEIGE

Mais pourquoi diable la France peine-t-elle à entrevoir un coin de ciel bleu?

Une inertie française à l’entrée et à la sortie de crise

La force de la France constitue aussi sa principale faiblesse. En effet, l’emploi est bien mieux protégé dans l’Hexagone que chez la plupart de nos voisins de l’OCDE, grâce au légendaire CDI. Licencier est bien plus complexe en France qu’en Angleterre, aux Etats-Unis ou en Allemagne par exemple. 

Cette format bien particulière de contrat joue un rôle d’amortisseur face à la crise: la France est souvent frappée par le ralentissement de l’économie bien après les autres. Ou du moins, la crise ne se traduit pas immédiatement par une hausse du chômage, ce qui ne signifie pas qu’elle n’est pas là.

Sauf que, à l’inverse, lorsque l’économie repart, les entreprises hésitent à recruter de nouveau des CDI et préfèrent attendre d’être certaines que la croissance est repartie pour de bon. Cet attentisme joue aussi un rôle de matelas, mais à la hausse cette fois, retardant le retour de la croissance.

En Allemagne, il n’a fallu que quelques mois pour négocier des conventions collectives afin de moduler les heures de travail, les salaires, ou encore la durée du chômage. La crise est passée? Les syndicats renégocient depuis quelques semaines… à la hausse.

En France, au contraire, François Hollande vient à peine de trouver un accord avec la CFDT afin d’ajouter de la flexibilité dans les contrats de travail (loi sur la sécurisation de l’emploi). Le projet de loi a été adopté il y a à peine six jours. Autant dire que d’ici à ce que la loi soit votée, les décrets parus puis mis en application dans les entreprises, il se passera de nombreux mois.

En revanche, en Allemagne, cette flexibilité a bien entendu eu des effets pervers depuis 2008, accentuant les inégalités sociales et favorisant les petits salaires et les emplois précaires, comme le soulignait récemment Jean-Marc Sylvestre sur son blog.

Une politique anti-crise peu ambitieuse par rapport aux autres
Parmi les plus grands indicateurs que sont la croissance, le chômage ou encore la santé budgétaire, la France ne parvient pas à sortir la tête de l’eau. 

Que peut-elle retenir de ses voisins? Les Etats-Unis et le Japon ont fait le pari de l’endettement pour relancer la croissance et l’emploi. L’Allemagne a choisi très tôt de réformer son marché du travail et sa protection sociale, tout en s’engageant dans la réduction des déficits. Elle a ainsi évité la crise de la dette qui sévit partout.

Chacun de ces pays a fait un choix économique distinct, au péril d’un indicateur, mais dans le but de se redresser sur le moyen terme. Paris paye le choix de son inertie ou de décisions moins audacieuses que ses partenaires, qui ont pris de nombreux risques. 

Le pacte de compétitivité et l’accord sur l’emploi pourront-ils relancer la croissance ou faire chuter le chômage (10,6% en février)? C’est possible, mais les effets ne se ressentiront qu’en 2014. 

Au mieux. François Hollande compte inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année, un objectif jugé inatteignable par nombre d’élus et d’observateurs.

Manque de réactivité

Mais même en cas de réussite sur ce calendrier, le retard accusé sur les autres États ne constitue-t-il pas déjà un grand revers? Concernant l’assainissement budgétaire, la France n’atteindra pas le seuil des 3% du déficit public pourtant fixé au début du quinquennat. 

La faible croissance (0,1% prévu en 2013) n’arrange rien et les nouvelles coupes annoncées dans les ministères ne sont qu’un élément supplémentaire de cette situation périlleuse.

La politique française n’est pas visée, mais c’est plutôt sa vitesse d’exécution qui peut être remise en cause, à l’examen des actions du Top 4 mondial. 

Pour se consoler, elle pourra regarder de l’autre côté de la Manche, avec un pays qui fait aussi grise mine. Le Royaume-Uni a perdu son sacro-saint AAA le 22 février dernier, en raison de la faiblesse de ses perspectives de croissance, selon l’agence de notation Moody’s.

La zone euro qui fragilise

Au contraire des Etats-Unis, du Japon ou de la Chine, la France subit de plein fouet la crise de la zone euro. C’est d’ailleurs à cause de cela -mais aussi du niveau de sa dette- qu’elle s’est vu dégradée par Standard & Poor’s en janvier 2012, puis par Moody’s en novembre. La crise monétaire a eu pour conséquence de refroidir les investisseurs dans la zone, méfiant des risques potentiels.

Mais la présence de la France dans la zone euro ne peut être une excuse. L’Allemagne s’en tire actuellement avec les honneurs, au prix de profondes réformes structurelles entreprises au milieu des années 2000. Le gouvernement sait ce qui lui reste à faire….

http://www.huffingtonpost.fr/2013/03/11/crise-usa-chine-japon-allemagne-france_n_2853703.html?utm_hp_ref=france

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Y’en a marre de la crise surtout si elle ne fait que commencer

Posté par ippolito le 9 mars 2013

Jean-Paul Fitoussi, Christian Saint-Etienne: « La crise ne fait que commencer »

Le premier est keynésien, le second, libéral. Ils diffèrent sur le diagnostic comme sur les remèdes. Mais ces deux économistes dénoncent, dans des ouvrages remarqués, la torpeur trompeuse qui a envahi l’Europe, notamment la France. Et en appellent à un sursaut collectif.

Vous divergez sur presque tous les points, et pourtant vous affirmez l’un et l’autre vous heurter au mur de la pensée unique. L’un de vous deux doit forcément se tromper…

Christian Saint-Etienne : Nos points de vue ne sont pas si éloignés. 

Certains ont dévoyé le libéralisme en affirmant qu’il s’agissait de défendre une société sans Etat, régulée par les seuls marchés. Or la vraie pensée libérale juge, au contraire, que l’Etat de nature est un chaos, et qu’il faut donc une autorité forte pour mettre un cadre. Certains libéraux, dont je suis, vont même un cran plus loin : ils estiment qu’il faut un Etat stratège pour fixer les grandes orientations de la politique économique.

Jean-Paul Fitoussi : Bien sûr que l’on a besoin d’une intervention de l’Etat ! Et parfois massive, comme ce fut le cas lors du pic de la crise financière. Mais la vraie question, aujourd’hui, est ailleurs : pourquoi n’avons-nous pas ce type d’interventions dans notre pays ?

La réponse vient naturellement : parce que nous avons mis en place, au niveau européen, un carcan qui nous empêche d’agir. Pour une raison simple : nous avons oublié quels étaient les objectifs fondamentaux d’une société, qui sont d’améliorer le sort de la collectivité, et non je ne sais quelle fuite en avant quantitative.

Cela explique-t-il le vote italien?

J.-P. F. : Certainement. En Italie, mais aussi en Grèce, ou en Espagne, beaucoup de parents pensent que leurs enfants sont en train d’être sacrifiés. Dans ce type de situations, il faut oublier un instant la comptabilité, et intervenir. C’est possible : 

souvenons-nous que, parmi les grands pays industrialisés, l’Europe est la zone qui connaît la situation budgétaire la moins dégradée. Le déficit de la zone euro se situe bien en deçà de ceux du Royaume-Uni, du Japon ou des Etats-Unis.

 C’est dire que le problème vient d’abord de la gouvernance de l’Europe, composée d’Etats politiquement légitimes, mais qui ont organisé eux-mêmes leur impuissance.

Comment y remédier?

J.-P. F. : Le problème naît de ce que la zone euro est une construction bancale, car les dettes sont souveraines, et la monnaie sans souverain. 

C’est la clef. Comment a-t-on mis fin à la spéculation qui régnait autrefois sur les marchés de change européens ? En supprimant ces marchés de change, et en créant la monnaie unique. Comment mettre fin à la spéculation actuelle ? En supprimant les marchés internes de la dette, en créant un marché unique de la dette, via les eurobonds.

C. S.-E. : C’est vrai, cette crise est d’abord politique. Si, demain, on fédérait un noyau dur de neuf pays – Portugal, Allemagne, Autriche, France, Italie, Espagne, et ceux du Benelux, soit 300 millions d’habitants – et si on les dotait d’un gouvernement économique, d’un budget fédéral, et d’un minimum de coordination fiscale et sociale, alors la crise s’arrêterait instantanément. 

Mais, avec le traité de Maastricht, on a au contraire institué une monnaie sans Etat souverain, ce qui dans l’Histoire n’a jamais fonctionné. On ne peut en sortir que de deux manières : soit par la fédéralisation de la zone, soit par son éclatement. Pour autant, cela n’empêche pas qu’il y ait un problème spécifique du modèle français.

C’est-à-dire…

C. S.-E. : Notre pays a décidé, il y a quinze ans, en partie inconsciemment, de laisser chuter son industrie, quand l’Allemagne a mené une politique visant à la développer. 

Aujourd’hui, 80 % du produit intérieur brut (PIB) français est réalisé par les services, et ce alors que 80 % des exportations mondiales sont des exportations industrielles. La part du PIB manufacturier est tombée à 10 %, contre 16 % en Italie, et 23 % en Allemagne. 

La crise française est bien plus profonde qu’une simple dérive de la dépense publique : c’est une crise de désindustrialisation.

J.-P. F. : Mais pour reconstruire une industrie, il faut nécessairement être colbertiste ! Je tiens aussi à rappeler les vraies raisons de cette désindustrialisation, qui doivent beaucoup à la politique du franc fort, puis de l’euro fort, que je dénonce depuis des années. 

Enfin, il faut bien en venir à la question de l’austérité : nous sommes dans une situation profondément déséquilibrée en France, où le secteur privé est contraint de se désendetter. Les dépenses du secteur public l’aident dans cette tâche. 

Mais si l’on réduit en même temps la dette publique, alors on rend encore plus difficile pour le secteur privé la réduction de sa propre dette, et donc on entrave l’investissement, et la réindustrialisation que l’on appelle de nos voeux ! 

C’est le même cercle vicieux dans lequel les pays européens, à commencer par l’Allemagne, sont entrés dans les années 1930. Je suis stupéfait de constater que l’on est prêt à reproduire exactement les mêmes erreurs.

Faut-il alors réduire le rythme de réduction de la dépense publique, comme le réclament un nombre croissant d’économistes?

C. S.-E. : Je ne fais pas partie des obsessionnels de la dette publique. Quitte à vous étonner, je vous dirais même une chose : si nous avions 57 points de PIB de dépense publique, comme aujourd’hui, mais avec un taux de chômage très faible, un système éducatif qui fonctionne, et pas d’insécurité, je serais prêt à voter pour ce système. 

Mais vous voyez bien que ce n’est pas le cas. C’est ce qui fait que le secteur productif français a une rentabilité deux fois moindre que son équivalent allemand. Et ce, à un moment où, du fait de la révolution industrielle en cours, nous devons investir massivement.

J.-P. F. : Je ne crois pas à cette idée que la dépense publique soit forcément inefficace. Je crois surtout que son efficacité n’est pas bien mesurée. Un exemple : si je ne faisais cours que devant 100 étudiants au lieu de 200, ma productivité serait divisée par deux. 

Et pourtant, cela aurait toutes sortes d’effets positifs induits, en termes de pédagogie notamment, qui ne sont pas mesurés. Je force le trait, mais à dessein, pour montrer qu’il y a dans tout cela des inconnues, et des idées que tout le monde ressasse comme s’il s’agissait d’évidences, alors que c’est beaucoup plus compliqué. 

Et finalement, au nom de cette doxa quantitative, on supprime des dépenses qui sont extrêmement utiles, dans le domaine de la santé, de l’éducation…

C. S.-E. : Là, on est dans la caricature…

J.-P. F. : Non ! Ce sont des évolutions en cours, en Grèce, où l’on ne soigne plus les gens de plus de 60 ans, ou au Royaume-Uni, où l’on renvoie les vieux, le soir, chez eux, parce que les nuits d’hôpitaux coûtent trop cher.

Et la France? Comment jugez-vous la politique menée par François Hollande?

C. S.-E. : Ma critique découle de mon diagnostic, qui est cette crise de désindustrialisation. Or Hollande a prétendu que Sarkozy était le seul responsable de la crise, et a pris des mesures totalement contre-productives, par exemple en ramenant partiellement l’âge de la retraite à 60 ans, ou en annulant la TVA sociale. 

Ensuite, il a ajouté une dose de fiscalité, alors qu’il fallait commencer par mettre en place une politique de réforme de la dépense et augmenter la durée de cotisation pour la retraite. Il y vient aujourd’hui parce que l’on est exsangue, mais que de temps perdu ! Dès lors, vous comprenez bien pourquoi la crise, en réalité, ne fait que commencer.

J.-P. F. : La critique est facile, et je crois qu’il faut aussi tenir compte du contexte. Cela dit, Hollande a fait une erreur majeure en signant trop vite le pacte budgétaire, alors qu’il s’était engagé à ne pas le faire. 

Même si c’était difficile, il fallait dire : on ne peut pas continuer à laisser les marchés nous imposer leurs solutions, alors qu’il est possible de les mettre sous tutelle et de reprendre le contrôle de notre destin. C’est une occasion manquée.

Jean-Paul Fitoussi
Né le 19 août 1942 à La Goulette, en Tunisie. Professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris depuis 1982, il a présidé l’Observatoire français des conjonctures économiques de 1990 à 2010. Le Théorème du lampadaire. Ed. Les Liens qui libèrent,

Christian Saint-Étienne
Né le 15 octobre 1951 à Aubenas (Ardèche). Professeur titulaire de la chaire d’économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers, il a enseigné durant vingt ans à l’université Paris-Dauphine. France : état d’urgence. Une stratégie pour demain. Ed. Odile Jacob

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/jean-paul-fitoussi-christian-saint-etienne-la-crise-ne-fait-que-commencer_374884.html

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Y’en a marre de l’austérité pour 2014

Posté par ippolito le 4 mars 2013

“Austérité en 2014”
 
Les dernières illusions se sont donc envolées. Certes, la Commission européenne a autorisé la France à rester hors des clous budgétaires en 2013, mais à la condition d’un effort accru l’année suivante.

Autrement dit, la rigueur de 2013 est sévère, mais la rigueur de 2014 promet d’être saignante. De quoi, évidemment, inquiéter la gauche de la gauche, mais aussi la plupart des ministres et des parlementaires de la majorité. 

Arnaud Montebourg, Christiane Taubira et Laurent Fabius se plaignent déjà, plus ou moins ouvertement, des futures restrictions qui vont toucher leur budget.

Sur le même sujet, et au grand dam de l’ Elysée et de Matignon, Delphine Batho, la ministre de l’ Ecologie, et la ministre écolo du Logement, Cécile Duflot, ont manifesté publiquement leur mécontentement. 

« La réponse à la situation financière de la France ne peut se réduire uniquement à tailler dans les dépenses« , a déclaré Duflot au JDD.

3 jours plus tard, elle revenait à la charge, cette fois au Conseil des ministres du 20 février. Assise à la droite de Jean-Marc Ayrault, dont elle n’est séparée que par Vincent Peillon, la ministre du Logement a réclamé de nouveau « un assouplissement budgétaire » pour son ministère. 

La réponse du Premier ministre a été cinglante: « Non, c’est non, et puis tu m’emmerdes !« . Le cri d’un homme au bout du rouleau.

source: le canard enchainé

http://www.impots-economie.com/austerite-en-2014/

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