Y’en a marre de Matignon qui s’embrouille dans les salaires des conseillers d’Ayrault

Posté par ippolito le 3 janvier 2013

Matignon s’embrouille dans les salaires des conseillers d’Ayrault

Suite à une question écrite du député socialiste René Dosière, les services du Premier ministre ont fait paraître des chiffres erronés dans le Journal officiel.

14.979 euros nets. Voilà ce que toucheraient en moyenne les trois conseillers les mieux payés de Jean-Marc Ayrault si l’on en croit la réponse faite par le premier ministre à une question écrite du député socialiste René Dosière, publiée au Journal officiel du 25 décembre 2012.

Un chiffre repris par l’hebdomadaire Le Point dans son numéro paru ce jeudi 3 janvier. Surprenant dans la mesure où les rémunérations des collaborateurs ministériels sont censées ne pas dépasser ceux du Premier ministre et du Président de la République.

Confusion entre salaire brut et net

Or, Jean-Marc Ayrault et François Hollande ont baissé leur salaire de 30 % et sont désormais payés 14.910 euros bruts par mois. Renseignements pris auprès de Matignon : les services du Premier ministre expliquent avoir commis une erreur. 

Le montant figurant au Journal Officiel est celui de la rémunération brute moyenne dont bénéficient les conseillers de Jean-Marc Ayrault. Le montant net se limite à 13.000 euros par mois soit – à quelques centimes près – la même moyenne que pour les trois plus gros salaires de l’Elysée. 

Un plafond fixé en début de mandat par l’exécutif.

Pour rappel, du temps de Nicolas Sarkozy, les trois collaborateurs les mieux payés de l’Elysée émargeaient en moyenne à 21.146 euros nets par mois selon René Dosière.

Suite au coup de fil de Challenges, Matignon a d’ailleurs immédiatement appelé le très vigilant député socialiste pour l’informer de la bourde.

Créé le 03-01-2013 à 12h29
Mis à jour à 12h48Par David Bensoussan

http://www.challenges.fr/economie/20130103.CHA4764/matignon-s-embrouille-dans-les-salaires-des-conseillers-du-premier-ministre-jean-marc-ayrault.html

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Y’en a marre de la taxe à 75%

Posté par ippolito le 2 janvier 2013

Taxe à 75%, comme un boomerang

Il s’agissait d’une de ses promesses de campagne emblématiques. François Hollande doit désormais trouver une issue à la crise que vient d’ouvrir la censure par le Conseil constitutionnel de la taxe à 75%.

Le roi est nu. Décidément, la pluie ne cesse de tomber sur ce président de la République. Pas un jour sans mauvaise nouvelle ou presque depuis l’élection de François Hollande le 6 mai dernier. 

De sa campagne victorieuse, il ne reste plus rien. Le Conseil constitutionnel vient de pulvériser la mesure la plus symbolique de son programme : la taxe à 75% sur les revenus annuels supérieurs à un million d’euros. 

Alors que bien des promesses sont déjà enterrées ou en passe de l’être (droit de vote des étrangers), celle qui devait être la plus emblématique du quinquennat n’aura même pas franchi le mur du droit, à savoir le respect élémentaire de l’égalité des contribuables devant l’impôt.

La gauche aurait tort d’instruire un procès en politique contre les Sages. Le même Conseil constitutionnel n’avait-il pas retoqué, le 29 décembre (déjà) 2009, la taxe carbone de Sarkozy? 

Annoncée au débotté, en février, pour reprendre l’avantage sur Sarkozy et maintenir à distance Mélenchon, la taxe à 75% avait surpris jusque dans les rangs du PS.

 À commencer par le futur ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, sceptique sur la faisabilité de la mesure. À l’arrivée, le coup politique fut décisif et symbolique d’une campagne durant laquelle Hollande aura beaucoup entonné l’air du « on fera payer les riches ».

Huit mois plus tard, l’impôt sur les super-riches lui revient en boomerang. La fameuse « contribution exceptionnelle de solidarité » n’a cessé de défrayer la chronique et de susciter la polémique avec l’annonce de l’exil fiscal de Gérard Depardieu en Belgique. 

Or, cette mesure aurait rapporté de 300 à 500 millions, soit 0,28% du total de l’impôt sur le revenu sur une année! Une fois de plus, la politique des symboles aura coûté cher à son auteur. 

Officiellement, Hollande est décidé à remettre l’ouvrage sur le métier. Mais le fera-t-il vraiment? Techniquement, cela paraît compliqué. 

Politiquement, il pourra toujours invoquer la censure. Le plus sage serait peut-être d’en rester là. Surtout à l’orée d’une année 2013 qui promet d’être, selon les propres mots de Hollande, « très dure ».

http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Taxe-a-75-comme-un-boomerang-583450

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Y’en a marre des primes distribuées par Fabius

Posté par ippolito le 31 décembre 2012

Les primes de Laurent Fabius

Laurent Fabius dispose d’une enveloppe spéciale de 1,1 million d’euros pour les primes de ses collaborateurs.

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius bénéficie d’une enveloppe de 1,1 million d’euros destinée à financer les primes de ses collaborateurs. Le budget alloué aux primes des collaborateurs de Laurent Fabius est l’un des plus importants du gouvernement.

Fabius dispose de 150 collaborateurs, dont 15 membres de cabinet, ce qui explique le budget élevé dont il bénéficie pour les primes de ses collaborateurs. Les collaborateurs de Fabius touchent ainsi une prime de 7274 euros en moyenne par personne.

Au 31 décembre 2012, Fabius aura utilisé 652 171 euros sur les 1 091 082 euros destinés aux primes de ses collaborateurs, soit 60% du budget global.

source: journaldunet.com
Publié par Rédaction le 27/12/12

http://www.observatoiredessubventions.com/2012/les-primes-de-laurent-fabius/

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Y’en a marre des polémiques sur Cahuzac, Depardieu, Lagardère et les pauvres

Posté par ippolito le 29 décembre 2012

Cahuzac, Depardieu, Lagardère et les pauvres

1. Posons la question sans détour : nos confrères de Mediapart parviendront-ils à faire tomber Jérôme Cahuzac ?

 Car tel est bien le but recherché : chasser de Bercy le ministre du Budget. Non pas seulement parce qu’il aurait détenu un compte bancaire à Genève, mais aussi parce qu’il incarne la gauche d’argent qui, depuis les années Mitterrand, encercle et infiltre les socialistes dès lors qu’ils s’installent au pouvoir. 

 Plenel, le fondateur de Mediapart, n’a jamais dissimulé l’aversion qu’il éprouvait envers cette gauche-là, cette gauche du fric qui s’était trouvé un recours et une incarnation en Dominique Strauss-Kahn. 

Marianne a également combattu cette gauche d’argent, et Jacques Julliard publia dans Libération un texte retentissant qui la démasque et hâta sa venue parmi nous. 

Jérôme Cahuzac ne nous est donc pas particulièrement sympathique. On sait à la fois sa compétence et sa proximité physique et psychologique avec les milieux d’affaires. 

Et pourtant, nous attendons. 

Et pourtant, à l’instar des investigateurs de Mediapart, nous cherchons, nous aussi. Quoi ? La preuve ultime, celle qui signe à coup sûr la faute de Jérôme Cahuzac, celle qui impliquerait son départ du gouvernement. 

Alors, disons-le à nos lecteurs : à l’instant où j’écris, nous ne disposons pas de cette preuve. Le ministre du Budget reste donc présumé innocent. 

2. C’est ridicule, je sais, mais la fuite (minable, Ayrault a trouvé le mot juste) de Gérard Depardieu me laisse nostalgique. 

Dans les années 80-90, le loubard de Châteauroux incarnait le meilleur de la culture française et de notre cinéma, cette capacité unique à conjuguer le «populo» et l’élitiste, les Valseuses de Blier et une série de films étourdissants sous l’œil de Pialat. 

Ce Depardieu-là, celui que nous avons tant aimé, est en cavale. Pour quelques euros de plus ou de moins. Dire que nous nous étions trompés sur son compte… 

Et voilà qu’à son propos l’indécence de la droite Copé est encore sans limites. On peut accabler la politique fiscale de la gauche ; on peut estimer crétine et contre-productive cette imposition à 75 % des plus riches ; on peut même s’inquiéter de la fuite de jeunes entrepreneurs. 

Mais prendre, directement ou pas, la défense de Depardieu en arguant que, ma foi, pour se dépêtrer de folies socialistes, traverser la frontière, on peut comprendre… 

Pauvre Michel Debré, pauvre Jacques Chaban-Delmas, pauvre Philippe Séguin… Copé et les siens se prétendent vos successeurs à la tête d’un parti qui, parfois, ose encore se réclamer du gaullisme, de ses combats, de son histoire. Honte sur eux. 

3. Le Figaro crie une nouvelle fois à l’assassinat de notre économie.

 Le journal officiel de la droite financière et des détenteurs de stock-options dénonce une invraisemblable audace des socialistes : 

augmenter le RSA – inventé par Martin Hirsch sous la présidence de Nicolas Sarkozy – de 10 % en quatre ans. Posons un instant quelques chiffres, juste pour comprendre la «monstruosité» des dilapideurs socialistes : le RSA, c’est aujourd’hui 475 € par mois pour une personne seule et 712 € pour un couple sans enfant ; la «diabolique» augmentation ? 

Une quarantaine d’euros par mois pour 1,4 million de pauvres. Insupportable, n’est-ce pas ? Et notre confrère de s’étrangler à la seule évocation de l’élargissement de la CMU, du rehaussement de l’allocation logement et de l’aide spécifique aux jeunes chômeurs. «Deux milliards et demi d’allocations non financées», rugit le Figaro. 

Un véritable problème. 

Qu’Alexis Brézet, le directeur du grand journal de la bourgeoisie, nous autorise cette remarque : ses éditorialistes ne se sont pas roulés de rage quand Nicolas Sarkozy, bouclier fiscal oblige, a distribué en moyenne 53 000 € à 13 000 riches bénéficiaires de cette «mesure de justice». Là encore, nul financement. Mais quand les plus riches d’entre nous peuvent profiter… 

4. Personne n’en parle : 

Arnaud Lagardère vient de réussir le casse financier de la décennie. Depuis longtemps, l’héritier excentrique voulait s’extirper du secteur aéronautique et vendre ses actions EADS. 

C’est chose faite, par un tour de passe-passe : ne trouvant pas d’acquéreur, il a fourgué ses parts à… EADS – empire franco-allemand sous la tutelle des deux Etats – pour 1,2 milliard d’euros. Génial, le capitalisme, quand c’est aussi facile… 

Cet accord, on l’aura compris, n’a pu se faire qu’avec l’assentiment du gouvernement français. Ne doutons pas qu’Arnaud remerciera, et vivement, François (Hollande). 

Samedi 22 Décembre 2012 à 12:00 
MAURICE SZAFRAN 
Article publié dans le numéro 817 du magazine Marianne

http://www.marianne.net/Cahuzac-Depardieu-Lagardere-et-les-pauvres_a225178.html

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Y’en a marre de Hollande, ou de l’optimisme de l’intelligence et le pessimisme de la volonté et surtout des politiques en général

Posté par ippolito le 27 décembre 2012

Hollande, ou l’optimisme de l’intelligence et le pessimisme de la volonté

«Je suis pessimiste avec l’intelligence, mais optimiste par la volonté», confiait le révolutionnaire italien Antonio Gramsci. En plus de six mois à l’Elysée, le président français a fait sienne la maxime inverse.

«Je suis pessimiste avec l’intelligence, mais optimiste par la volonté», confiait le révolutionnaire italien Antonio Gramsci. Le réformiste français François Hollande prend étrangement le contre-pied de cette formule célèbre.

Au milieu de la tempête, alors que la récession rôde et que le chômage explose, le président de la République affiche une sérénité à toute épreuve. Rien n’atteint vraiment cet homme protégé par un sens de l’humour qui lui permet de tenir à distance les avanies.

Intimement persuadé que tout finira par s’améliorer en un juste retour des choses, il se garde de chercher à forcer le destin. Cet optimiste congénital laisse le volontarisme aux visionnaires naïfs et aux décideurs aventureux.

Ca s’en va et ça revient

Vainqueur inattendu de l’élection présidentielle de 2012, Hollande est convaincu d’être né sous une bonne étoile, trait de caractère qui le porte à considérer chaque problème sous un angle résolument positif. 

A l’égal de Jacques Chirac dans les années soixante-dix, il est doté d’une acuité visuelle remarquable qui lui permet de distinguer «le bout du tunnel» bien avant la plupart de ses semblables.

Pénétré d’une philosophie benoîtement cyclique, le président Hollande ne se laisse jamais abattre par les sombres prévisions de ces fâcheux de conjoncturistes. Selon la dernière note de l’Insee, la France est sur la pente d’une croissance quasi-nulle en 2013; le pouvoir d’achat recule tandis que 40.000 emplois par trimestre risquent d’être détruits l’année prochaine.

Face à cette situation pathétique, pas question néanmoins, pour le chef de l’Etat, de changer de cap. L’essentiel serait de garder le moral. «Ça va être dur, très dur, mais on va s’en sortir», a-t-il pronostiqué le 21 décembre. Et de promettre une «inversion» de la courbe du chômage «à la fin de l’année 2013».

Hollande répète depuis longtemps que la croissance reviendra bien un jour ou l’autre. Selon lui, l’Europe aurait déjà résolu ses difficultés. «On est en fin de crise de la zone euro», a-t-il affirmé début novembre au Laos, concédant tout de même que l’on est pas encore «en fin de crise économique».

Mais cela ne saurait tarder. «Les conditions sont réunies pour un retour de la croissance en 2013» en Europe, veut croire le président français.

Hollande n’a pas fondamentalement changé d’analyse depuis sa campagne présidentielle. Il a toujours anticipé un début de quinquennat marqué par la récession, la réduction des déficits et des serrages de vis en tous genres. A cette rude première phase doit ensuite succéder celle de la croissance retrouvée.

«La reprise va arriver, c’est une question de cycle», se rassure-t-il dans des confidences au Monde. Ce scénario rose d’une happy end aurait l’immense mérite de lui permettre d’aborder les échéances électorales de la fin du quinquennat dans de bonnes conditions…

Ils votent tout

Le président Hollande affiche une placidité aussi résolue sur le plan politique. Les tiraillements au sein de l’équipe gouvernementale ne le troublent pas outre-mesure.

Peu importent les limites, de plus en plus criantes, de Jean-Marc Ayrault. Pour l’hôte de l’Elysée, le Premier ministre présente surtout l’avantage d’être réputé dénué d’«esprit de calcul», autrement dit de ne pas avoir «d’ambition pour le suite».

Les tensions au sein de la majorité parlementaire avec des élus écologistes et communistes qui renâclent de plus en plus? L’ancien premier secrétaire du PS, expert en arrangements, s’en amuse:

«Ils votent tout. Il faut voir ce qu’on leur a fait avaler: pacte de compétitivité, budget européen, baisse des dépenses… Alors, il faut les ménager.»

Le stratège —et parfois tacticien— de l’Elysée est persuadé que ses alliés sont coincés. Que les communistes ne peuvent aller trop loin dans leurs critiques avant les décisives échéances municipales de 2014. Que les écologistes, du moins ceux qui comptent, prennent plutôt goût au pouvoir. Et que Jean-Luc Mélenchon n’a d’autre choix que de s’enfermer dans un rôle aussi valorisant que marginalisant.

Hollande n’est pas davantage affecté par le résultat des législatives partielles, qui se sont pourtant soldées par de franches victoires de la droite sur fond de démobilisation d’un électorat de gauche désarçonné. Comme son lointain prédécesseur François Mitterrand, il mise gros sur les divisions de l’adversaire.

La guerre entre Jean-François Copé et François Fillon n’est pas terminée. Nicolas Sarkozy n’a pas dit son dernier mot. Le président socialiste est résolu à profiter de cette absence de leadership clair à droite.

Accompagner la mutation

Avec de telles analyses, on conçoit aisément que le chef de l’Etat ne prenne guère au sérieux ceux qui tirent les sonnettes d’alarme et l’implorent de prendre de fortes initiatives. Qu’on ne compte pas sur lui pour s’engager dans on ne sait quelles audacieuses réformes de structure.

Hollande semble penser que, malgré ses défauts, le système économique en place saura résoudre ses contradictions. L’important serait alors de faire preuve de «réalisme» en respectant les intérêts de chacun.

C’est ainsi que la réforme bancaire en projet se situe terriblement en-deça des engagements pris par le candidat Hollande. Elle ne prévoit pas une réelle séparation entre les activités de dépôt et de crédit et, d’autre part, les investissements spéculatifs. Elle n’interdit même pas, en réalité, le «trading haute fréquence» emblématique des excès de la finance.

De l’avis des spécialistes, la réforme bancaire française s’annonce plus timide que celles qui ont été adoptées en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis! Après avoir démagogiquement ciblé la finance comme son «véritable adversaire» pendant la campagne, Hollande s’est résolu à composer sagement avec le lobby bancaire.

Le manque de volontarisme menace également de se faire sentir sur le terrain de la réforme du marché du travail, sur lequel Hollande avait un peu imprudemment appelé de ses vœux un «compromis historique» entre syndicats et patronat.

En cette fin d’année, les négociations piétinent. La CFDT elle-même hésite à ratifier un projet d’accord en l’état très insatisfaisant pour les salariés. Quand bien même il serait finalement conclu, sa portée limitée ne marquerait nullement l’ouverture d’une ère nouvelle dans les rapports sociaux. Là encore, l’impulsion que l’on serait en droit d’attendre d’un gouvernement de gauche se fait cruellement désirer.

Au final, l’optimisme bonhomme de Hollande fait le lit d’un fatalisme arrangeant. Prisonnier d’une vision du monde héritée des années soixante-dix, le président n’a pas pris la mesure du dérèglement et de l’épuisement de notre système économique.

A l’instar de beaucoup de gens —à gauche comme à droite— il communie toujours dans la croyance en une «croissance» capable de guérir tous les maux.

Son ambition, confiait-il en octobre au Monde, se limite à accompagner la «mutation» du capitalisme financier «par la négociation, dans la justice». Un socialisme des convenances: «Les autres l’auraient fait sans doute, mais brutalement.» 

Eric Dupin Journaliste et essayiste. Dernier ouvrage paru: La Victoire empoisonnée (Seuil). 

http://www.slate.fr/story/66543/hollande-optimisme-pessimisme-volontarisme-strategie

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Y’en a marre qu’ on ne respecte pas le choix et surtout qu’on critique Gérard Depardieu, chacun a quand même le choix de faire ce qu’il veut

Posté par ippolito le 19 décembre 2012

Être libre ou payer : Depardieu a choisi

« Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait, la différence, doivent être sanctionnés. »

Cette phrase tirée de la lettre ouverte que Gérard Depardieu a adressée à Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, le 16 décembre, illustre son choix de partir de France et de s’installer en Belgique.
L’acteur s’est reçu une volée de bois vert de la part du gouvernement. 

Jean-Marc Ayrault l’a traité de « minable », Michel Sapin, ministre du Travail, l’a considéré comme atteint « d’une forme de déchéance personnelle », Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, s’est dite scandalisée, Alain Vidalies, ministre des Relations avec le Parlement, choqué et Harlem Désir, secrétaire général du Parti socialiste, attristé.

Ce vocabulaire, sciemment choisi, tente de discréditer les choix du personnage, mais surtout il révèle des tendances politiques et économiques inquiétantes pour chacun des contribuables français.
En effet, à travers le cas Depardieu, se profilent de graves atteintes au droit de propriété, à la liberté d’entreprendre et à la liberté de circulation.

L’atteinte au droit de propriété

« J’ai payé 145 millions d’euros d’impôts en quarante-cinq ans » souligne Depardieu, précisant plus loin, « je pars, après avoir payé, en 2012, 85% d’impôt sur mes revenus. »

D’une part, l’Etat pratique une spoliation active puisque ces impôts sont ponctionnés au nom du principe de redistribution, c’est-à-dire, comme l’a clairement défini l’économiste Frédéric Bastiat, « prendre aux uns ce qui leur appartient pour donner aux autres ce qui ne leur appartient pas ».

D’autre part, cette spoliation s’exerce sur la propriété puisque, reprenant la définition du même Bastiat, la propriété est « le droit qu’a le travailleur sur la valeur qu’il a créée par son travail », donc en premier lieu son revenu. Ainsi il ne reste plus à Depardieu que 15% de sa propriété ce qui équivaut à de la dépossession ou, pour être plus clair, à de la confiscation.

L’atteinte à la liberté d’entreprendre

« Je fais travailler 80 personnes dans des entreprises qui ont été créées pour eux et qui sont gérées par eux. »

Tout le monde le sait, Depardieu a diversifié ses activités dans des restaurants, des bars à vins, des vignobles. Il est donc chef d’entreprise et investisseur, et surtout créateur d’emplois.

Mais justement, l’atteinte au droit de propriété décourage l’esprit d’entreprise : pourquoi prendre tant de risques et travailler autant pour finalement n’avoir qu’une portion congrue que l’Etat voudra bien laisser ?

Le gouvernement ne semble pas comprendre qu’un entrepreneur a besoin de liberté. Et pour cause : la très grande majorité des ministres sont issus du fonctionnariat ou du monde associatif, ils n’ont pas de notion concrète de la manière dont fonctionne une économie de marché.

La culture de la subvention et de la nomination n’a rien à voir avec l’entreprise privée d’où un dialogue quasi impossible à établir.
L’atteinte à la liberté de circulation

« Je n’ai pas à justifier les raisons de mon choix, qui sont nombreuses et intimes » dit Depardieu. Il a raison. Il s’installe en Belgique. Et alors ? Il est toujours dans l’Union européenne. Or depuis le Traité d’Amsterdam de 1997, nous sommes tous des citoyens européens : c’est inscrit sur le passeport français, comme sur le passeport belge d’ailleurs.

En outre l’Union a été instaurée pour favoriser la libre circulation des biens et des citoyens. Il est étrange de voir tout le gouvernement socialiste, d’habitude pourfendeur du nationalisme et promoteur de l’universalisme, clamer tout d’un coup, à travers une Aurélie Filippetti scandalisée, que « la citoyenneté française, c’est un honneur ».

Et elle nous explique pourquoi : parce que cela permet de « pouvoir payer l’impôt » ! Dans cette perspective, la liberté de circulation semble bien poser un problème.

Ces trois atteintes sont les symptômes d’un gouvernement hostile au libre choix et à la souveraineté individuelle. Car, il faut bien le comprendre, la phrase de Depardieu qui a mis le feu poudre est celle-ci : « Je vous rends mon passeport et ma Sécurité sociale, dont je ne me suis jamais servi. »

La raison en est bien simple, rappelée de nouveau par Bastiat : « L’Etat, ne l’oublions jamais, n’a pas de ressources qui lui soient propres. Il n’a rien, il ne possède rien qu’il ne prenne aux travailleurs ».

Or pour payer ses fonctionnaires, ses dépenses publiques et sa dette, l’Etat a besoin des contribuables. Si ceux-ci considèrent que les limites du supportable ont été dépassées et qu’ils utilisent, comme Depardieu, leur liberté de mouvement pour aller ailleurs afin de protéger leur propriété et leur liberté d’entreprendre, alors l’Etat se considère en danger puisqu’il perd sa seule source de financement.

La tentation est grande, alors, d’esquisser des politiques de contrôle et de contraintes territoriales et fiscales que l’Etat, aux abois financièrement, pourrait être amené à prendre pour empêcher les contribuables de quitter son pré carré.

Et il se peut qu’un jour, peut-être proche, devant cet Etat bafouant de plus en plus la liberté et la propriété de ses propres citoyens en les ponctionnant toujours plus, nous disions, à l’instar de Depardieu : « Je n’ai malheureusement plus rien à faire ici. »

Sylvain Charat

http://www.lecri.fr/2012/12/17/etre-libre-ou-payer-depardieu-a-choisi/37940

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